Tout près du sol de Laure Carole

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Tout prËs du sol CQ2 (seek you too) de Carole Laure FICHE FILM Fiche technique

France/Canada - 2003 - 1h40

RÈalisation & scÈnario : Carole Laure

Image : GÈrard Simon

Montage : Marie-Blanche Colonna H. Caruana

Musique : Jeff Fisher RÈsumÈ Critique InterprËtes : RentrÈe "ÈpuisÈe mais heureuse" duRachel, une adolescente, attend sur un banc public face ‡ la prison des femmes.Festival de Cannes, o˘ elle a prÈsentÈ son Clara Furey Elle souffre d'une trop forte luciditÈ surnouveau filmCQ2, Carole Laure a le senti- (Rachel) l'Ètat des Ítres et des choses. BlessÈe, ellement de s'y Ítre imposÈe comme une "rÈa- Danielle Hubbard hurle sa rage de vivre.lisatrice ‡ part entiËre". A l'intÈrieur de la prison, Jeanne, danseuse"Pour moi, c'est une victoire, a-t-elle expli- (Jeanne) contemporaine, purge une courte peinequÈ mardi en entrevue. Je me suis Ètablie Jean-Marc Barr avec un moral d'acier. Elle sympathise aveccomme metteure en scËne. Dans ma tÍte, (Steven) je suis dÈfinitivement passÈe ‡ la rÈalisa-Odile, une mËre au foyer qui a craquÈ, incarcÈrÈe pour voies de faits mineurs. Letion. «a ne veut pas dire que je ne jouerai Mireille Thibault jour o˘ Jeanne sort de prison, Rachel, parplus, mais je ne pense pas que je rejouerai (Odile) instinct, la suit et parvient ‡ s'incrusterdans un de mes films." Emmanuel Bilodeau AprËsdans sa vie. Jeanne repËre les fÍlures de laLes Fils de Marie, dans lequel elle jeune fille et lui apprend la danse.se mettait elle-mÍme en scËne,CQ2(ou (Gabriel) Jeanne et Odile tÈmoignent du talent deSeek You Toopour "te cherche aussi") est Simon Alarie Rachel qui parvient ‡ transcender son malle deuxiËme film rÈalisÈ par la comÈdienne (Danseur duo ) passÈe derriËre la camÈra.Ítre dans l'expression artistique de sonCQ2met en corps. C'est au moment o˘ Rachel acceptevedette Clara Furey, la fille de Carole Laure Emmanuel Jouthe d'entrer dans la vie adulte que le destinet de Lewis Furey. Elle y joue Rachel, une (ChorÈgraphe) frappera l‡ o˘ on ne l'attendait pas, lesjeune femme de 17 ans "abusÈe" par son Grand Rail d'Or du beau-pËre et qui parvient gr‚ce ‡ la danseobligeant ‡ se confronter de nouveau avec meilleur long mÈtrage ‡ surmonter sa colËre.la violence.

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SÈlectionnÈ dans la Semaine internatio- nale de la critique,CQ2Ètait le seul long mÈtrage quÈbÈcois en compÈtition ‡ Cannes. Sur la Croisette, le long mÈtrage a suscitÈ un intÈrÍt Èvident. Quentin Tarantino, le prÈsident du jury de la sÈlection officielle, a lui-mÍme assistÈ ‡ une des projections, a racontÈ Carole Laure, flattÈe, et on dit qu'il a aimÈ le film. L'information est passÈe un peu inaper- Áue, mais la rÈalisatrice a dÈcrochÈ un prix, le "Grand rail d'or", dÈcernÈ depuis 1995 par un jury de cheminots cinÈ- philes. Ce n'est pas aussi spectaculaire que la Palme d'or de Michael Moore, mais "c'est sympathique, chaleureux et encourageant", a notÈ la rÈalisatrice. Les premiËres critiques - celles de la presse amÈricaine notamment - sont encourageantes elles aussi. L'influent "Hollywood Reporter" a ainsi consacrÈ un article enthousiaste ‡ ce drame "mer- veilleusement filmÈ" qui sÈduira "un large public si on lui donne sa chance". "Il s'agit d'un film de femme dans le meilleur sens du terme, a Ècrit le maga- zine. Seule une femme pouvait dire les tourments d'une adolescente d'une maniËre aussi puissamment intime et sensuelle." Pour le "Hollywood Reporter", Clara Furey est une "rÈvÈlation", elle qui "brille autant lorsqu'elle danse que lors- qu'elle joue". "La danse contemporaine n'est pas la forme d'art la plus accessible, surtout pour les non-initiÈs, note le journal. Pourtant, Carole Laure parvient ‡ l'inclu- re dans la trame dramatique de son film." Le magazine "Variety" a trouvÈ lui aussi que Carole Laure avait bien rÈussi "‡ capter l'Ènergie et la puissance de la danse contemporaine". La bible du showbiz amÈricain a bien dÈplorÈ quelques faiblesses dans le scÈnario, parlant notamment de personnages quelques peu artificiels. Mais la critique s'est empressÈe d'ajouter que ces fai- blesses comptaient peu au regard "de la

sincÈritÈ et de l'originalitÈ" deCQ2. (É) www2.canoe.com/archives/artsetculture

(É) Garel a raison sur ce point :CQ2 marque un pas en avant pour Carole Laure. ´Deux fois ‡ Cannes avec mes deux premiers films, ÁÕest encourageant en tant que metteure en scËne, dÕautant plus quÕils ne retiennent que sept filmsª en compÈtition, ne pouvait-elle que se rÈjouir, deux heures aprËs la premiËre du film. (É) Carole Laure a pensÈ ‡ [sa fille] en grande partie parce quÕelle avait besoin dÕune fille qui savait danser.CQ2brosse en effet le portrait dÕune adolescente abusÈe et en rÈvolte, qui quitte le foyer familial, et renaÓt ‡ travers sa rencontre avec une ex-dÈtenue, qui lui insuffle sa passion pour la danse contemporaine. La danse est partie intÈgrante de lÕhis- toire. Et les performances de Clara Furey comptent parmi les principaux attraits du film. Elle improvise beaucoup devant la camÈra, a contribuÈ aux chorÈgra- phies. La danse a-t-elle ÈtÈ, pour elle aussi, une renaissance ? ´JÕai toujours fait de la musique, mais jÕavais rencon- trÈ un mur, dit-elle. Le fait de changer de mÈdium, de dÈcouvrir la danse mÕa aidÈe ‡ recommencer ‡ Ècrire. Donc dans un sens, oui, un peu.ª Comme dansLes Fils de Marie, Carole Laure raconte une histoire de rÈdemp- tion, sÕinspire de faits divers (inceste, viol, prison), promËne le spectateur de la ville ‡ la campagne et ses couleurs automnales. Si on y reconnaÓt des thËmes, des motifs, bref, un univers, le nouveau sÕen distingue, aux yeux de la rÈalisatrice, par son ampleur, sa dyna- mique. (É) Jean-Marc Barr, Danielle Hubbard, Mireille Thibault et Emmanuel Bilodeau figurent aussi au gÈnÈrique, mais Carole Laure a prÈfÈrÈ se tenir derriËre la camÈra cette fois. ´Je nÕai plus envie de

me dirigerª, dit-elle. On nÕen saura guËre plus pour lÕinstant. Une autre entrevue lÕattend. LÕhoraire est serrÈ. Une derniËre question. Pourquoi, au fait, le titre ? ´CQ2, cÕestSeek You TooÐ je te cherche toi aussi Ð dans le langage texto des ados. Tous mes personnages cherchent quelque chose. Chercher, cÕest bouger, cÕest Ítre toujours en mou- vement, comme le film.ª Coproduit avec la France, le film y sorti- ra en septembre. On lÕattend au QuÈbec ‡ lÕautomne. Gilles Carignan http://lesoleil.cyberpresse.ca/journal

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annÈes dÕÈcole de danse. Et puis, jÕavaisÉ et aussi dÕexcellents chorÈgraphes ! Entretien avec la rÈalisatrice besoin dÕune fille qui nÕait pas peur desEvidemment ! Et, en plus, comme mon extrÍmes, qui ne joue pas uniquementhÈroÔne est en phase dÕapprentissage, Tout prËs du solest votre deuxiËme sur la sÈduction, qui exprime aussi bienjÕai eu la chance de travailler avec diffÈ- film en tant que rÈalisatrice aprËsLes la rÈvolte que la vulnÈrabilitÈ.rents chorÈgraphes quÈbÈcois talen- fils de Marie. Que vous a apportÈ cette tueux comme Ginette Laurin (O Vertigo) premiËre expÈrience sur ce nouveau pro- Vous dites souvent que votre maniËreet Claude Godin. Puis, Clara mÕa fait jet ? dÕÈcrire est tout sauf classiqueÉdÈcouvrir un jeune chorÈgraphe trËs Tout prËs du solsÕest construit en En fait, devant ma page blanche, je voisinventif, Emmanuel Jouthe, qui a crÈÈ rÈaction ‡ mon premier film. AprËs un tout en images de maniËre assez prÈci-une piËce pour cinq filles et qui joue sujet qui se dÈroulait la plupart du se. On me reproche dÕailleurs parfois dedans le film le rÙle du chorÈgraphe. temps dans des intÈrieurs et une camÈra ne pas expliquer suffisamment sur leClara a improvisÈ dans les scËnes o˘ qui ne bougeait pas beaucoup, jÕai eu papier ce que jÕai en tÍte. JÕutilise tropson personnage est seul. envie dÕun film sur le mouvement et la peu de didascalies. Mais certaines musique. Un film rythmÈ par des scËnes ne sont pas simples ‡ dÈcrire.Quelle directrice dÕacteurs Ítes-vous ? sÈquences courtes, o˘ la camÈra serait Pour ce film notamment la difficultÈJe considËre dÈj‡ quÕÈnormÈment de rarement fixe. Ètait tous les moments de danse.choses se jouent au casting, dans le Comment traduire en mots les mouve-choix des personnes qui vont vous LÕidÈe de faire dÕune adolescente votre ments des danseurs ?accompagner dans cette aventure. personnage central est venue rapide- Avant le tournage, je fais des lectures ment ? Transposer des scËnes de danse ‡avec tous les rÙles principaux. Ensuite, Quasi immÈdiatement. Aucun autre lÕÈcran nÕest cependant pas chose aisÈe.sur le plateau, jÕaime que lÕon me fasse sujet ne correspond mieux ‡ cette idÈe Quels ont ÈtÈ vos partis pris de rÈalisa-des propositions. Et si un acteur ne sent de mouvement que le portrait dÕune ado- trice ?pas tel ou tel dÈtail, je le modifie. Je lescente. Entre 15 et 20 ans, les jeunes Je nÕai jamais retrouvÈ dans une capta-suis ‡ lÕÈcoute des comÈdiens, je fais se transforment ‡ vitesse grand V et tra- tion lÕÈmotion que jÕavais pu ressentir ‡tout pour quÕils se sentent bien sur mon versent des stades trËs diffÈrents, sou- la vision dÕun spectacle de danse live.plateau. Actrice, jÕai ÈtÈ trop souvent vent en testant les extrÍmes avec beau- Notre Ïil ne cesse jamais de se baladerfrustrÈe quand on mÕexpliquait ce que je coup dÕinventions. Et mon film essaie de pour suivre les moindres dÈtails. Etdevais faire avant mÍme dÕavoir eu le suivre cet Ètat de rÈvolution permanen- lÕaspect souvent figÈ de ces captationstemps dÕÈmettre la moindre proposition. te. JÕai ensuite nourri mon intrigue par ne permet pas une telle gymnastique deIl ne faut jamais perdre de vue que cÕest des lectures de faits divers ou dÕÈtudes lÕesprit. Gr‚ce ‡ mes clips, jÕai appris ‡lÕacteur qui dÈtient dans ses mains le sur les jeunes gens qui fuguent et se filmer cet art en mettant en scËne lamoment de vÈritÈ dÕun film ! Et cÕest au retrouvent dans la rue. JÕadore imaginer danse par la camÈra ! Et jÕai suivi larÈalisateur dÕÍtre capable dÕaller le cher- des personnages qui sÕen sortent. mÍme logique pourTout prËs du sol, cher! JÕaime que lÕinstinct de vie lÕemporte. Et jÕai assistÈ ‡ plusieurs rÈpÈtitions des l‡ encore lÕidÈe de base -le mouvement-, chorÈgraphies trËs en amont et vers laLe fait de ne pas jouer dans ce film a reprend le dessus autour de ces ques- fin en prÈsence de mon chef opÈrateur.modifiÈ votre maniËre de travailler ? tions centrales : Comment cette ado mal Je filmais tout avec une petite camÈra.Oui et jÕai prÈfÈrÈ. CÕest plus compliquÈ dans sa vie va-t-elle sÕen sortir ? Quel Je voulais en connaÓtre chaque dÈtaildÕÍtre ‡ la fois devant et derriËre la chemin va-t-elle emprunter ? Et quelles aussi infime soit-il. Du coup, lors ducamÈra. Je ne pense pas jouer dans rencontres vont parsemer ce chemin ? tournage, je savais prÈcisÈment ‡ quelmon prochain film. JÕai eu la chance moment ma camÈra pouvait rester fixedÕen rÈaliser deux en peu de temps et Vous aviez des acteurs en tÍte au et ‡ quel autre elle devait bouger. MonjÕai envie de continuerÉ moment de lÕÈcriture ? souhait Ètait de me situer a contrario deJÕai pris un plaisir fou ‡ tourner ce film, Oui, ma fille Clara Furey et Jean-Marc la mode des clips actuels, montÈs trËs‡ le monter, ‡ travailler sur sa postpro- BarrÉ JÕavais dirigÈ Jean-Marc dans serrÈs, qui ne laissent jamais voir vrai-duction, de la page blanche au tirage de Les fils de Marie, je me sentais en ment les chorÈgraphies. Le dÈfi Ètait dela premiËre copie. Je marche ÈnormÈ- confiance et jÕavais envie de continuer montrer ces derniËres tout en Ètant enment ‡ lÕinstinct et je fonce. Faire du ma route avec lui. Quant ‡ Clara, jÕai eu mouvement. cinÈmacÕest aussi savoir sÕentourer ! envie dÕÈcrire pour elle en voyant des JÕai eu la chance dÕavoir lÕÈquipe idÈale spectacles quÕelle a donnÈs lors de ses

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pour ce genre de tournage, des gens de talent.

Quel Ètait votre principal challenge sur ce film ? Que les moments de danse nÕinterrom- pent jamais lÕhistoire.Tout prËs du sol nÕest pas une comÈdie musicale mais un film en mouvement - ‡ la fois psycholo- gique et physique -, o˘ le langage corpo- rel est mis en avant. Et dans ce cadre, la danse se devait dÕÍtre un ÈlÈment moteur pour faire avancer lÕhistoire.

Que retirez vous de cette expÈrience ? La confiance que cela mÕa apportÈe. JusquÕici, jÕavais trËs peur de la phase dÕÈcriture. Mais jÕai compris que, pour le cinÈma que je dÈsire faire, cela ne constitue quÕune base. Pascal Arnold a eu raison de me pousser dans cette voie. AujourdÕhui, je sais que je peux mÕautoriser ‡ aller beaucoup plus loin dans la rÈalisation de mes envies, ‡ ne plus mÕautocensurer. JÕai plus que jamais envie de faire des OVNI. Et je voudrais parvenir ‡ rÈaliser des OVNI qui marchent ! www.pan-europeenne.com/cq2

La rÈalisatrice

ComÈdienne et chanteuse au talent remarquable, Carole Laure a jouÈ dans plus dÕune trentaine de films tant au Canada quÕ‡ lÕÈtranger, notammentLa Mort dÕun b˚cheron(1973),La TÍte de Normande Saint-Onge (1976) et Fantastica(1979) de Gilles Carle, ainsi queNight Magic(1985) de Lewis Furey, co-Ècrit avec Leonard Cohen. Tous ces films furent sÈlectionnÈs au Festival de Cannes. Elle a jouÈ dans PrÈparez vos mouchoirs(1978), de Bertrand Blier, qui a remportÈ lÕOscar du meilleur film Ètranger en 1979. En colla- boration avec Lewis Furey, Carole Laure a fait sept albums et huit vidÈoclips, et a prÈsentÈ des spectacles-concerts ‡ tra- vers le monde. En 2001, elle rÈalisait son premier long mÈtrage,Les Fils de Marie, qui fut sÈlectionnÈ ‡ la semaine de la critique au Festival de Cannes 2002.

http://www.telefilm.gc.ca

Filmographie

Les Fils de Marie Tout prËs du sol (CQ2)

2001 2003

Documents disponibles au France

Revue de presse importante Positif n∞522

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