Une nuit à l’opéra de Wood Sam
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
3 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 71
Langue Français

Extrait

Une nuit à l'opéra
A night at the operaF de Sam Wood
FICHE FILM
fiche technique
U.S.A. -1935-
Réalisateur:
Sam Wood
Scénario:
George Kaufman,
Morrie Ryskind
Interprètes:
Groucho, Harpo et
Chico Marx
par Dirftwood,Fiorello et Tomasso, auMargaret Dumont Résumé
point qu'il faut remplacer Lasspari parSiegfried Rumman
Mme Claypool se décide sous la sugges- Baroni.
Alan Jones tion d'un certain Driftwood, à faire don
d'une forte somme d'argent à l'Opéra deKitty Carlisle
New York. Le directeur veut utiliser cette
somme pour engager le ténor italien
Lasspari. En fait ,c'est un jeune moine
connu ,Baroni, qui devrait être pris. Il
s'embarque à bord de baquebot qui ram-
mène d'Italie à New York Lasspari, Mme
Claypool et Driftwood. Baroni et ses amis
Tomasso et Fiorello se font passer pour
les trois aviateurs ayant réussi une traver-
sée de l'Atlantique. Le soir, à l'Opéra ,la
représentation de Lasspari est troublée
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
d’ailleurs pour l’actuelle ressortie) où de créateurs, passaient au rang d’inter-Critiques
sont écrits à la française tous les noms prètes.
italiens—ce qui nous vaut de Et cependant, à l’issue d’ Une nuit àAvec Une nuit à l’opéra, s’ouvre pour
“ Riquardeau “ et des “ Thomasseau “ l’Opéra, subsiste mon ancien éblouisse-les Marx Brothers la seconde partie de
mais où, par contre, sont soigneusement ment: celui de constater que les Marxleur carrière. Sous l’égide du producteur
expurgées et remplacées par des sont les seuls à avoir ouvert la voie àIrving Thalberg, wonder boy de
fadaises les plaisanteries des Marx les nos rires actuels. J.-J. Gauthier, parlantHollywood, les frères canalisent leur
plus virulente Je suis sorti du Lord du décevant Un jour au cirque, croyaitagressivité anarchiste et rationnalisent
Byron à la fois ébloui et déçu. Déçu, condamner les trois frères en recon-quelque peu leur folie. Les admirateurs
parce que la où naguère mon instinct naissant qu’ils “ lui avaient appris seu-de Plumes de cheval ou de La soupe
flairait le chef d’œuvre, ma conscience lement une nouvelle sorte de rire “. Oraux canards pourront se montrer dépi-
lucide, aujourd’hui ramène Une nuit à tous les grands hommes du cinéma bur-tés de voir les frères se mettre au servi-
l’Opéra aux piètres dimensions d’un lesque nous ont, effectivement, montréce de jeunes premiers pourtant falots.
film magistralement bien fichu. On leur façon de faire rire, et tous se sontCette réserve faite, il faut saluer le film
connait les raisons de cette perfection. esquivés ou s’esquiveront bientôt,de Sam Wood comme l’une des comé-
Elle se nomme Julius Thalberg. Dans emportant avec eux leurs secrets:dies les plus brillantes jamais produites
leurs premiers fllms, les Marx se Verdoux, Calvero, Shahdov nous rendentà Hollywood. Malgré quelques pauses
contentaient de laisser imprimer sur pel- encore hilares ou émus, mais mêmemusicales (au demeurant plutot réus-
licule, par des cinéastes plus ou moins Chaplin ne pourrait ressusciter Charlotsies), le film est mené tambour battant
inspirés, leurs Shows triomphaux de et Charlot ne doit rien, quoi qu’on enpar les trois frères, au sommet de leur
Broadway, et ils n’étaient suivis que dise, à Max Linder et Tati ne doit rien àforme. Leur fougue iconoclaste est mise
d’une petite chapelle de cinéphiles, non Charlot, et personne demain ne sauraitau service de gags d’une très grande
dépourvus de snobisme. Le producteur se réclamer de Monsieur Hulot. Keaton,qualité (parmi lesquels la célébrissime
Thalberg les décida à jouer la carte Fields ou Nils Poppe, le méconnu, sontscène de la cabine surpeuplée). La
“gros public”. Il imposa à leur synopsis de pures individualites. Le numéroséquence finale, à l’opéra, est un véri-
une ossature qui, vingt ans après sa comique le plus parfait du monde, cha-table feu d’artifices d’invention, une
mort, devait encore faire force de loi. cun depuis cinquante ans le connaît parexplication plausible du mouvement
Intrigue amoureuse avec les Marx cœur en ses moindres détails, mais nulperpétuel, une magnifique occasion pour
comme anges gardiens des tourtereaux, ne se risquera jamais à “ doubler”les Marx d’exprimer une nouvelle fois
romances et roucoulades destinées à Grock ! Dès 1930 par contre les Marxleur mépris pour la culture et leur irres-
laisser souffler le spectateur, numéros brothers, avec une géniale préscience,pect viscéral des conventions sociales.
de piano et de harpe, sketch étincelant à nous ont aiguillés vers les seuls élé-En d’autres termes, en depit des efforts
la mi-temps pour relancer l’action obli- ments qui savent désormais nous dis-de Thalberg et des pontes de la firme au
gatoire scène “bavarde” entre Groucho traire. Harpo, Groucho Chico sont pré-lion pour assagir les frères, Une nuit à
et Chico et enfin, seule initiative heureu- sents dans la mentalité du dessinateurl’opéra fait l’effet d’une cure de jou-
se, condensé des meilleurs gags dans le Tetsu, de l’Américain ChasAddams, devence. Il ne serait pas raisonnable de
feu d’artifice d’honneur du dernier quart l’écrivain de fiction Jacques Strenberg,résister au plaisir d’y plonger une nou-
d’heure voire, pourquoi pas, d’Ionesco ou develle fois.
Le procédé, parce que pur procédé, BeckettEt, au cinéma, de Frank Tashlin.Yves Alion
devait à la longue faire faillite, En 1941, Même goût de la cruauté purificatrice,La Revue du Cinéma
les règles du jeu seront si servilement de la méchanceté considérée comme
appliquées que nous aboutirons avec vertu cardinale. Même préférence
The big store à la démonstration par accordée au bourreau plutôt qu’à la vic-
Les Marx frères et fils
l’absurde d’un film exécrable, une heure time. Même haine implaccable de
vingt durant, et se réveillant magistrale- l’humain (les Marx, Groucho en tête,
J’appréhendais fort cette nouvelle
ment pour l’irrésistible dernière séquen- sont des robots comme Jayne
vision. Rien ne vieillit plus vite que le
ce. Mais déjà, lors d’Une nuit à Mansfield est un mannequin aux mains
burlesque. Déjà, lors d’une reprise sans
l’Opéra, nous sommes gênés par la pré- de Tashlin). En contrepartie, même
lendemain au Monte-Carlo, j’étais
sence d’une recette aux lieux et places déférence accordée au pouvoir des
demeuré perplexe, ahuri surtout par
;de la narquoise indépendance de objets: dans Une nuit à l’Opéra ce
d’inadmissibles sous-titres (conservés
Soupe aux canards: les frères Marx, sont les décors qui viennent à bout du
L E F R A N C E
SALLE D'ART ET D'ESSAI
CLASSÉE RECHERCHE
8, RUE DE LA VALSE
42100 SAINT-ETIENNE
RÉPONDEUR : 77.32.71.71
2
77.32.76.96
Fax:77.25.11.83D O C U M E N T S
méchant ténor, les lits de camp qui Filmographie
achèvent d’abrutir le policier idiot, la
cabine qui engloutit voracement les mal-
heureux fantoches qui passent à sa por-
Double speed -1920-
tée. Ainsi, par exemple la véritable
héroïne d’Hollywood or Bust demeure
La 8ème femme de barbe bleu -1923-
l’automobile. Même soif solitaire de
destruction, voire d’anéantissement.
Une nuit à l'opéra -1935-
Même, d’un film à un autre confronta-
tion et liquidation d’un univers défini
Un jour aux cours -1936-
(chez les Marx, l’Opéra, les Courses,
l’Hôtel, le Cirque, le Train, l’Avion, le
Good bye Mr Chips -1939-
grand magasin, etc.- chez Tashlin les
éditions de Comics, la Telévision, le
Our town,Kitty Foyle -1940-
Cinéma, le Régiment, l’orchestre de jazz,
etc.). Simple coïncidence ? Similitude de
Pour qui sonne -le glas -1943-
conception ? Je crois pourtant, plutôt,
exploitation raisonnée d’un courant
Casanova le petit -1944-
d’idées amorcé, envers et contre tous,
voici trois décades, par notre trio. Ce
Un homme cherche son destin -1949-
n’est pas pour rien qu’est dévolu à
Groucho le privilège de conclure, inco-
gnito, la derniére pirouette de La blon-
de explosive. C’est plus qu’un hom-
mage, c’est une dédicace.
Les purs, les fanas des Marx se doivent
de préférer à tout Duck Soup Monkey
Business Animal Crackers. Mais les
non initiés qu’un peu de guimauve et de
bonbons sucrés reconfortent, doivent
par Une nuit à l’Opéra se glisser dans
l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents