Une saison blanche et sèche de Palcy Euzhan
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

Extrait

UNE SAISON BLANCHE ET SECHE
de Euzhan PalcyF
FICHE FILM
fiche technique
USA 1989 1h46
Réalisateur :
Euzhan Palcy
Scénario :
Une saison blanche et sèche Collin Welland
Résumé CritiquesEuzhan Palcy
1971 : Ben Du Toit, paisible professeur Second film d’une jeune réalisatrice
Musique : d’histoire dans un collège de martiniquaise, Une saison blanche et
Johannesburg, vit entre sa femme et sèche témoigne, comme RueDave Grusin
ses deux enfants l’existence ordinaire Cases-Nègres, des préoccupations
d’un Afrikander. Lorsque Jonathan, militantes de son auteur. Laquelle a
fils de son jardinier noir Gordon choisi cette fois une tonalité résolu-
Ngubene, disparaît après avoir partici- ment dramatique et une productionSon :
pé à une manifestation de lycéens, Ben plus lourde qui lui assure un vedetta-
Roy Charman
intervient à la demande de Gordon.Il riat international et des moyens
Ron Butcher apprend que l’enfant a été tué et confortables. Consciente des pièges
demande le concours de Mc Kenzie, ainsi engendrés, elle évite également
célèbre avocat anti ségrégationniste. la schématisation des personnages et
Gordon, qui en quête de son coté, est la dilution potentielle du combat qu’elle
Interprètes : arrêté et meurt sous la torture. Au tri- entend mener. Au contraire d’autres
bunal, McKenzie tente en vain de films traitant du même sujet, la multipli-
confondre le capitaine Stolz, chef de la cation des personnages assure une
Donald Sutherland
“section spéciale “ . Le juge conclut au réelle diversité des regards portés sur
suicide...Ben décide alors d’aller plus le phénomène de l’apartheid. Du Noir
loin et prend contact avec des mili- fataliste et résigné au militant pur etJanet Suzman
tants noirs. La police le persécute, sa dur, du petit Blanc bien pensant au
femme et sa fille le quittent, ses col- fasciste convaincu de la justesse de sa
lègues l’évitent et il perd son emploi. cause, de l’avocat désabusé au juge
Alors que seul son fils Johan est resté muré dans son fanatisme, Euzhan
avec lui, il est assassiné par Stolz, Palcy fait alterner avec bonheur l’uni-
lequel est abattu par un Noir passé à vers blanc et l’univers noir. De même
l'action violente. l’itinéraire de Ben Du Toit est-il décrit
L E F R A N C E
1D O C U M E N T S
dans toute sa complexité, qui le té. Le sang a coulé, l’encre aussi. devant les tortures et massacres ;
mènera d’un naïf “ refus de voir “ à André Brink l’écrivain fait partie de mais un espoir naît : aujourd’hui
une véritable révolte. S’effaçant au ces Sud Africains, blancs, engagés encore les vivants ferment les yeux
maximum derrière la gravité de son dans la lutte contre le racisme et des morts, mais bientôt nos morts
sujet, Euzhan Palcy signe une réali- l’apartheid. Il essaye, si ce n’est de ouvriront les yeux des vivants. En
sation classique et discrète. A retracer, du moins d’informer par attendant on reste bouleversé par
signaler enfin l’apparition monumen- ses écrits ce dont il est témoin dans cette œuvre sensible, magnifique.
tale de Brando dans le rôle de l’avo- son pays. Euzhan Palcy, elle, est... Ici, l’horreur n’a pas de mot mais
cat. Véritable film dans le film, les femme, martiniquaise, scénariste et des images. Extraordinaires !
deux séquences qu’il assume avec réalisatrice. Six ans après Rue
une fabuleuse maestria resteront Cases Nègres, elle considérait Cinéma 89
comme des morceaux d’anthologie. comme un devoir de toumer un film
sur l’apartheid Une Saison blanche Trois films coup sur coup sur cette
Revue du Cinéma 1989 et sèche (titre homonymique de honte planétaire qu’est le régime
l’ouvrage de Brink) devenait donc raciste de Prétoria: on ne peut que
Toutes les guerres, toutes les luttes, une évidence. Ben Du Toit (Donald s’en féliciter sur le plan politique et
engendrent, un jour ou l’autre, des Sutherland) est professeur d’histoi- humain, mais quand ce sujet cesse-
films sorte d’expiatoire imagé - re à Johannesburg. L’apartheid ne ra-t-il de passer uniquement par
comme si l’on pouvait exorciser, par l’a jamais vraiment préoccupé car il une profusion de bons sentiments ?
le biais de la pellicule, toutes les ne la voit pas “ne sait pas “ (1). A quand une œuvre dont la forme
horreurs rencontrées, qu’elles Jusqu’au jour où le fils de son jardi- sera aussi percutante ou simple-
soient “ justes” ou “injustes “. nier noir, Gordon (Winston Ntshona) ment convaincante que le fond ? La
Toutes ces batailles ont, d’ailleurs disparaît. Et quand Gordon lui même lutte cinématographique contre
offert de merveilleuses ceuvres, de est déclaré” suicidé “, Du Toit va l’apartheid mérite bien un chef
ème chercher à comprendre, à savoir. d'oeuvre, non ?magnifiques rôles au 7 Art,
Sa vie, dès lors, ne sera plus jamais Positif n° 346dédouanant (“justifiant” serait trop
la même. Après Cry Freedomfort) ainsi les ignominies de telles
(Richard Attenborough), un Monde àpratiques. La Grande Guerre, la Filmographie
Part (Chris Menges), Mapantsulaseconde Mondiale, celle de
(Olivier Schmidt) et aussi Avoir 16 d'Euzhan Palcyl’Algérie, du Vietnam... furent (sont
ans au pays de l’Apartheid (Claude Les ateliers du Diableencore) mises en scène par les plus
Sauvageot, Chris Sheppard, non Rue Case Nègresgrands réalisateurs, les plus jeunes
distribuée en France voir Une Saison blanche et sècheaussi, parfois. Elles ne se sont pas
Témoignage Chrétien n°2283), voicitoutes faites pour combattre un
donc le dernier réquisitoire en dateoppresseur, pour recouvrer la liber-
contre l’apartheid. Pour Euzhanté... Mais la lutte qui se déroule en
Palcy, il ne s’agit en fait, que deTerre d’Afrique du Sud depuis plu-
l’ouverture d’une porte : “un jour, ilsieurs siècles, opposant Blancs et
faudra que des cinéastes sud-afri-Noirs se fait en ce sens (les sujets
cains noirs prennent la relève etBritanniques et les Boers, d’origine
fassent des films sur le même sujet-hollandaise, trouvèrent un consen-
mais vu de l’ intérieur” (2). De plussus après la défaite de ces derniers,
Euzhan Palcy pointe un doigt véhé-en 1902) Les Noirs, spoliés de leurs
ment sur l’un des moteurs de cedroits des 1904 - ils sont exclus des
régime inhumain : la peur d’uneemplois qualifiés - voient avec hor-
minorité blanche, certaine d’êtrereur la mise en vigueur de l’apar-
massacrée par la population noire sitheid (reconnue officiellement en
l’on reconnaît à tous l’égalité1948, elle existait déjà depuis long-
civique. Cette peur viscérale,temps). Dès lors, ils n’ont eu de
savamment entretenue par le pou-cesse d’accéder à nouveau au res-
voir, rend sourd aveugle et muetpect, à la reconnaissance, à la liber-
L E F R A N C E
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