Vive la mariée et la liberationdu Kurdistan ! de Saleem Hiner
4 pages
Français

Vive la mariée et la liberationdu Kurdistan ! de Saleem Hiner

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
4 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 227
Langue Français

Extrait

Vive la mariÈeÉ et la libÈration du Kurdistan ! de Hiner Sal FICHE FILM Fiche technique
Kurdistan - 1998 - 1h40 Couleur
RÈalisation et scÈnario : Hiner Saleem
Image : ValÈrie Le Gurun
Son : FrÈdÈric Ullman
Montage : Anna Ruiz
InterprËtes : Georges Corraface (Cheto) Marina KobakhidzÈ (Mina) Fatah Soltani (Machko) Schahla Aalam (LeÔla) Tuncel Kurtiz (Oncle Ismet) Serge Avedikian (Azad) StÈphanie Lagarde (Christine) Bruno Lopez (Misto VidÈo)
L E
Marina Kobakhidze et Georges Corraface
D O C U M E N T
´Je voulais, dit Hiner Saleem, dont cÕe le premier long mÈtrage, tourner un comÈdie. Ce qui nÕÈtait pas du go˚t d certains groupuscules kurdes. Pour eux je devais rÈaliser un film engagÈ Politique. SÈrieux. Seulement, un tru comme Áa nÕaurait pas fait avancer l cause kurde, parce que personne n serait venu le voir. Moi, je voulais mon trer un peuple vivant. Or cÕest lÕhumo IÕoptimisme, IÕespoir qui permettent survivreª. La cause kurde, Hiner Salee la dÈfend avec ardeur. La cause dÕu pays sans terre, dÈpecÈ, aprËs le trait de Lausanne de 1923, entre la Turquie IÕIran, I'Irak et la Syrie. ´Le plus grand malheur du Kurdistan cÕest de nÕavoir pu mobiliser lÕopin internationale. Alors que, depuis plus d soixante-dix ans, mon peuple est victim de lÕapartheid. Et ce nÕest pas la coul de la peau qui est en cause. CÕest notr race qui est niÈe dans lÕindiffÈrenc gÈnÈrale. En 1982, IÕayatollah Khomey a tout de mÍme dÈclarÈ : ´Celui qui tu un Kurde ne commet pas un crime : il v droit au Paradisª. En Turquie, depuis di ans on a vidÈ des centaines de villages Cinq millions de Kurdes ont Èt contraints de quitter ce quÕils consid rent comme leur terre natale pour sÕex ler ‡ Istanbul. Au risque de provoque une explosion. Rendez-vous compte face ‡ face, des bidonvilles bourrÈs d Kurdes et de Turcs pauvres et ennemis «a ne peut pas ne pas pÈter un jour... LÕindÈpendance du Kurdistan, on e rÍve, bien s˚r. Mais soyons rÈalistes : c nÕest pas pour tout de suite. Ce quÕ rÈclame, cÕest lÕindÈpendance culturell pouvoir apprendre notre langue, donne des prÈnoms kurdes ‡ nos enfants, c qui est rigoureusement interdit e Turquie. DÕailleurs, le premier souci d tout Kurde ÈmigrÈ, cÕest de changer d prÈnom. Dans mon film, je pousse c dÈsir jusquÕ‡ lÕabsurde. LÕun des h prÈfËre se faire appeler Fernandel plutÙ que dÕutiliser son vrai prÈnomª. CÕest un film drÙle, vif, un peu maladroi dÕaccord, mais animÈ dÕun entrain,
force de vie irrÈsistibles. Les hommes sont un peu ridicules, comme Cheto, qui sÕaperÁoit, peu ‡ peu, mais un peu tar que sa femme ´laideª est ravissante. E futÈe. Les femmes, ici, sont vraimen lÕavenir de lÕhomme, puisquÕelles os lentement mais s˚rement rejeter le prÈjugÈs et les traditions, pour crÈer mÍme en exil, un Kurdistan libre... Entre deux chants, deux danses et deu gags, Hiner Saleem montre aussi (´et j suis au-dessous de la vÈritȪ, dit-il) le mÈthodes parfois brutales des organisa tions kurdes pour collecter des fond auprËs de leurs compatriotes exilÈs Paris. Pour la bonne cause, bien s˚r Mais par la force, au besoin. ´Moi explique le rÈalisateur, je suis pour l contribution financiËre de chacun. Mai librement acceptÈe. Comme le dit le res taurateur dans le film, ´Je donne, mai quand je veux !ª. L‡ encore, jÕai reÁu d menaces. On mÕa demandÈ de supprim certaines scËnes o˘ je montrais ce rac ket. JÕai refusÈ : je ne voulais rien san tifier. Entre le film de propagande et l kalachnikov, il nÕy a pas beaucoup d diffÈrence. Et moi, jÕai toujours ÈtÈ part san de la lutte pacifique. CÕest drÙle ! Pour les Turcs, je suis u terroriste puisque jÕai osÈ montrer, da mon film, le drapeau kurde. Minimum quinze ans de taule ; maximum, la per pÈtuitÈ. Et je suis fier de lÕavoir montr le drapeau de mon pays... En mÍm temps, pour certains Kurdes, je pass pour un rÈformateur vulgaire et dange reux qui fait le jeu de lÕennemi. Parc quÕun drapeau, pour moi, ce nÕest pas symbole poussiÈreux, accrochÈ, inacces sible, au mur dÕune salle de rÈunion. « doit vivre ! Quand jÕai froid je mÕy pe tonne. La femme que jÕaime je lui en fai un vÍtement. Et Áa ne mÕempÍche p de le mettre dans la main de mon enfan pour lui apprendre ‡ dÈfendre la liber tÈɪ Pierre Mura TÈlÈraman∞2525 - 3 Juin 199
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
´Vive ce titreª, peut-on ajouter tant le film en remplit lÕÈnoncÈ. LÕeuphorie festive sÕy marie - redondan-ce opportune - avec la gravitÈ dÕun pro-pos politique indissociable du malheur dÕÍtre kurde dans un monde sans Kurdistan. La rigiditÈ de lÕencadrement de la diaspora kurde en France est une idÈe reÁue dynamitÈe par lÕeffervescen-ce tonique et le ton jovial de ce film. RemarquÈ en 1992 au festival de Venise, Hiner Saleem dit que son grand-pËre ´est nÈ kurde sur une terre libreª passÈe sous le contrÙle des Ottomans, des Anglais, puis de lÕIrak. Enfant, il sÕest jurÈ de faire parler kurde aux ´machinesª (la tÈlÈvision, le cinÈma) qui lÕenchantaient. TournÈ ‡ Paris,Vive la mariÈeparle beaucoup franÁais et assez kurde pour produire un effet dÕauthenticitÈ ÈlÈmentaire. RÈsumons. Cheto a commandÈ lÕenvoi dÕune magnifique Èpouse, choisie sur images tournÈes au pays par un ami vidÈaste. Astreinte ‡ la tradition, cÕest la sÏur aÓnÈe de lÕÈlue qui arrive. DÈÁu et furieux, il lÕenferme au foyer; mais, aidÈe par des femmes kurdes libÈrÈes, la mariÈe forcÈe sÕÈmancipe, devient jolie et vite moderne. QuittÈ par sa com-pagne franÁaise, Cheto se retrouve seul, mais la chaleur de la communautÈ kurde devrait tout arranger. Dans un Paris bienveillant, la coutume cËde volontiers au bonheur lÕespace de quelques accom-modements. La faconde des personnages et leur tru-culence exorcisent les bÈvues de lÕexis-tence (celles que se fabrique le hÈros, Cheto, en trompant son amie franÁaise qui travaille opportunÈment au service des papiers pour immigrÈs) ou les vrais drames (le suicide dÕun ´frËreª sans papiers). ParsemÈs de paradoxes plai-sants, les dialogues prÈdisposent ‡ un curieux ralliement ‡ Ignace, la chanson de Fernandel : le film lorgne du cÙtÈ de la pagnolade ! Compte tenu de lÕ‚pretÈ du matÈriau narratif, cÕest aussi surpre-nant quÕoriginal. -
D O C U M E N T
bulences des rÈunions de militants, de descentes musclÈes chez les patrons d Sentier pour lever ´IÕimpÙt rÈvolutio naireª. Le filmage est corporel, et l montage rapide produit un rythme Èner gique, une exubÈrance qui emporten lÕadhÈsion en dÈpit des doutes quÕins re lÕoptimisme du propos. Hiner Saleem montre une France altruis te et accueillante ‡ laquelle, si lÕon e travailleur Ètranger dans lÕHexagone e 1998, il devrait Ítre imprudent de s fier. En revanche, chez les spectateur franÁais, la rÈussite de sa comÈdi devrait rÈveiller le go˚t de IÕhospitalitÈ. FranÁoise Aud Positifn∞449/450 - Juil/Ao˚t 199
Vive la mariÈeÉse dÈroule ‡ Paris parmi les immigrÈs kurdes partagÈ entre leurs activitÈs militantes et leu intÈgration croissante. L‡-dessus vien se greffer une affaire de mariage : Chet sÕest ´commandȪ une Èpouse kurd (choisie sur vidÈo) mais il a la mauvais surprise dÕen voir dÈbarquer une autr une jeune femme aux vÍtements e maquillage trËs traditionnels - ce qui l choque, malgrÈ les plaidoyers pour l culture kurde. De l‡ naÓt la comÈdie, qui se veut aussi rÈflexion politique et mis en Èvidence des contradictions nÈes d lÕimmigration.. LÕennui, cÕest que lÕo sition entre tradition et ´modernitÈ reste trËs thÈorique, passant avant le personnages qui sont comme jetÈs dan une fiction prÈexistante, ‡ la place qui leur a ÈtÈ assignÈe. Et leur transforma tion (la mariÈe sÕÈmancipe, lÕhom tombe finalement amoureux) ne produi pas grand-chose car elle est comm Ècrite dÕavance pour faire sens. Au lie dÕÍtre singulier, le rÈcit se veut exe plaire, pour le meilleur (il offre de modËles) mais surtout pour le pire (il le prend ailleurs, dans un certain ensembl politico-folklorique). Loin de lÕexcË (sentimental ou militant), Hiner Salee
semble, ‡ lÕimage de ses personnage rechercher constamment le juste milie (entre les genres et les cultures). Du coup, son film se veut trop juste, trop apprÍtÈ pour ne pas sonner faux, mais il demeure suffisamment ancrÈ dan lÕexpÈrience personnelle pour capt quand mÍme quelque chose des aspira tions fluctuantes de cette communautÈ. Erwan Higuine Cahiers du cinÈman∞52
Entretien avec le rÈalisateur
Quelles sont vos origines ? Je mÕappelle Hiner Saleem, petit-fils d SÈlim Malay. Je suis nÈ en 1964. Mo grand-pËre avait beaucoup dÕhumo quand il nous racontait son histoire : il est nÈ kurde sur une terre libre. Mais les Ottomans sont arrivÈs et lui ont dit : tu es ottoman. Et il est devenu ottoman. la chute de lÕEmpire, il est devenu tur Puis les Turcs sont partis, et il est rede-venu kurde dans le royaume de Cheik Mahmoud, le roi des Kurdes, et le Anglais sont arrivÈs, mon grand-pËre est devenu sujet de sa gracieuse MajestÈ. Les Anglais ont crÈÈ lÕlrak, il est deven irakien. Mon grand-pËre nÕa jamais co pris lÕÈnigme de ce nouveau mot ´Irak et jusquÕ‡ son dernier souffle, il n jamais ÈtÈ fier dÕÍtre irakien. Son fil Sheiro Selim Malay, non plus.
Comment est nÈe lÕenvie de faire d cinÈma ? Un jour, mon oncle a achetÈ un poste d tÈlÈvision. Pour moi, cÕÈtait une chos sublime. FascinÈ, jÕallais chez lui tou les soirs. Puis jÕai dÈcouvert quÕil exist une autre machine encore plu magique : le cinÈma. Mais chez nous, ces machines ne parlaient que lÕarab
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
trop savoir comment, je me suis jurÈ quÕun jour, je les ferai parler kurde...
Comment se sont passÈs vos premiers pas ? RÈfugiÈ politique, exilÈ en Italie, je ne pouvais plus retourner au Kurdistan pour filmer les miens. A Venise, aprËs la guerre du Koweit, jÕai Ècrit une petite histoire. Un ami a organisÈ une collecte pour mÕacheter de la pellicule 16 mm, un autre mÕa rejoint avec sa camÈra et nous sommes partis ‡ deux, clandestinement dans les montagnes du Kurdistan. A lÕouverture de ses bagages, jÕai dÈcou-vert avec fascination la camÈra. CÕÈtait le premier jour de tournage de mon film Shero. Par la suite, il a ÈtÈ sÈlectionnÈ au festival de Venise. «a y Ètait, la machine commenÁait ‡ parler kurde.
Quelles intentions aviez-vous en tour-nant ce film ? Vive la mariÈe... et la libÈration du Kurdistan !mÕa permis de faire une radiographie de la vie associative kurde. Il reprÈsente une fenÍtre sur la sociÈtÈ kurde et ses contradictions. Mais le film parle surtout des femmes : Lella, la fÈministe, dont lÕimage irrite les hommes kurdes, Mina, qui sÕÈmancipe malgrÈ les pressions de la communautÈ. Ce film, cÕest aussi la France et les FranÁais vus par les Kurdes, une comÈ-die au croisement de deux cultures. La e description dÕun quartier, le X, o˘ Kurdes, Indiens, Turcs se cÙtoient en apportant ‡ Paris des senteurs et des images venues dÕailleurs.
Comment vous est venue lÕidÈe de dÈpart du scÈnario ? Cette situation existe dans la rÈalitÈ kurde. La premiËre gÈnÈration de rÈfu-giÈs kurdes, peu nombreuse, ne pouvait retourner au pays. Leurs familles se chargeaient de leur trouver une femme. Cela se faisait par lÕintermÈdiaire de photos que les parents envoyaient ‡ leur fils. Quand celui-ci Ètait consentant, la ´ ª
D O C U M E N T
de son intÈgritÈ morale et corporelle. C type de mariage Ètait ironiquemen appelÈ ´le mariage postalª. De no jours, le camescope a rÈvolutionnÈ cett pratique, on parle de ´mariage vidÈoª.
Comment sÕest dÈroulÈ le casting d votre film ? Je demandais ‡ mes assistants dÕall passer leurs aprËs-midis dans les cafÈ kurdes et de me ramener des ´gueulesª De mon cÙtÈ, en me promenant dans l e quartier du Xarrondissement de Paris jÕarrÍtais les gens dans la rue, ce qui donnÈ lieu ‡ quelques anecdotes : - vou Ítes kurde Monsieur ?- Comment l savez-vous ? - Moi aussi je suis kurde e je vais rÈaliser un film. JÕaimerais qu vous soyez acteur pour moi, cela v intÈresserait ? - Je ne sais pas, mont moi dÕabord ton film et je te dirai a si je veux... et Ahmet fut pris pour jo le rÙle de PÈtros. Outre le casting dÕacteurs non pro sionnels, jÕavais bien Èvidemm besoin de mÕappuyer sur des act professionnels, et jÕai dÕemblÈe c de travailler avec des gens qui avaie ancrÈs en eux, une double culture, dÈracinement. Avec ce film, jÕai souhaitÈ mÍler inti ment acteurs professionnels et non p fessionnels, Kurdes, ArmÈniens, un T (Tuncel Kurtiz, acteur principal Troupeaude Yilmal G¸ney), un Gr une Georgienne, bref, toutes les save et les couleurs du Paris que jÕaime Dossier distribut
Quelques mots sur le Kurdistan
Reconnu en 1920 par le traitÈ de SËvre qui ne sera jamais appliquÈ, le Kurdista a ÈtÈ partagÈ par le traitÈ de Lausann de 1923 en quatre Ètats : la Turquie (1 millions de Kurdes), lÕIran (7 millions lÕIrak (4,5 millions), la Syrie (1,5 mi lions). 2 DÕune superficie de 500000 km,l Kurdistan est aussi vaste que la France. Il existe Ègalement des communautÈ kurdes en ex-URSS (ArmÈnie, GÈorgieÉ 320 000 Kurdes), au Liban (100 000) e une forte diaspora en Europe occidenta le (650 000).
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
Filmographie
Documentaires : Le retour de Huner
Les kurdes dÕIrak
Moyen mÈtrage : Shero
1991
1992
Longs mÈtrages : Un bout de frontiËre1993 InachevÈ Vive la mariÈeÉ et la libÈration du
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents