Witness de Weir Peter
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Fiche produite par le Centre de Documentation du Cinéma[s] Le France.
Site : abc-lefrance.com

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Langue Français

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TÈmoin sous surveillance Witness de Peter Wei FICHE FILM Fiche technique
USA - 1985 - 1h52 Couleur
RÈalisateur : Peter Weir
ScÈnario : Earl W.Wallace et William KelleydÕaprËs une histoire de William Kelley, Pamela Wallace et Earl W. Wallace
Musique : Maurice Jarre
InterprËtes : Harrison Ford (John Book) Kelly McGillis (Rachel Lapp) Josef Sommer (Paul Schaeffer) Lukas Haas (Samuel Lapp) Jan Rubes (Eli Lapp) Alexander Godunov (Daniel Hochleitner)
L E
Harrison Ford (John Book)
D O C U M E N T
Critique
On pouvait redouter que cette premiËr Ïuvre vÈritablement hollywoodienne du rÈalisateur australien Peter Weir ne soi dÈpourvue de la spÈcificitÈ qui faisai toute la force dePicnic ‡ Hangin Rock,La derniËre vagueou Gallipoli. Fort heureusement,Witnes possËde incontestablement lÕempreint de Weir. A partir du canevas dÕun pol classique, le rÈalisateur nous fait, un fois de plus, pÈnÈtrer dans un univer bizarre, un monde dÈcalÈ, bouleversÈ pa lÕintrusion dÕun ÈlÈment Ètranger. Pl que lÕintrigue policiËre elle-mÍme, ce q intÈresse Weir, est la description d cette communautÈ Amish figÈe dans l passÈ qui rejette la violence de notre uni vers quotidien. UtilisÈ ‡ contre-emploi Harrison Ford est remarquable dans so rÙle de dÈtective pris dans un engrenag qui le dÈpasse et accomplissant ainsi une sorte de quÍte rÈvÈlatrice. Si le rÈali sateur pose, au travers de son hÈros, u regard ‡ la fois ironique et tendre sur u microcosme au style de vie dÈsuet, l film peut aussi se lire comme un appel la tolÈrance et au droit ‡ la diffÈrence ThËmes qui transparaissaient dÈj‡ dan le splendideLa derniËre vague Passionnant dÕun bout ‡ lÕautre,Witnes est un film intelligent et subtil, parfaite ment reprÈsentatif de lÕÏuvre dÕun d rÈalisateurs les plus brillants de ces der niËres annÈes. Philippe Ros Saison CinÈmatographique 198
Depuis que Peter Weir a atteint une cer taine renommÈe internationale, qui lui vaut de travailler aujourdÕhui aux …tat Unis, son cinÈma sÕest quelque pe modifiÈ. Les thËmes essentiels, tels qu les distingue par ailleurs Alain Garel sont toujours l‡, mais ils apparaissent d plus en plus comme en filigrane Principale victime de cette Èvolution, l go˚t de lÕÈtrange, du fantastique disp raÓt peu ‡ peu.Dans LÕannÈe de tou les dangers, dÈj‡, certains ÈlÈment suggÈrÈs par le personnage de Bill Kwan (Linda Hunt) Ètaient sacrifiÈs a nom de la linÈaritÈ du rÈcit. Dan Witness, ce qui fut une des caractÈris tiques essentielles du cinÈma de Pete Weir a presque complËtement disparu LÕÈtrange se mue en insolite, ‡ travers l description offerte de la communaut Amish au sein de laquelle John Book, l flic quÕincarne Harrison Ford, trouve ref ge. Le film joue de cet insolite avec un habiletÈ certaine, et aussi avec beaucou dÕhumour, mais il nÕest pas certain q sur ce point au moins, Peter Weir n dÈÁoive pas ses admirateurs de la pre miËre heure. Il est par contre intÈressan de voir comment le metteur en scËn aborde un sujet policier somme tout trËs classique, qui a priori ne semblai guËre devoir lui convenir, sans pou autant perdre de sa personnalitÈ. Le rÈci se trouve encadrÈ par deux temps forts le meurtre dans les toilettes de la gare e lÕexplosion de violence finale, entre le quels les personnages centraux son rÈduits ‡ lÕinaction. La singularitÈ de l situation de ce personnage, traditionnel lement incarnation mÍme de lÕhomm dÕaction, se trouve accentuÈe par la pe
SALLE D'ART ET D'ESSAI C L A S S … ER E C H E R C H E 8 ,R U ED EL AV A L S E 42100 SAINTETIENNE 04.77.32.76.96 R…PONDEUR : 04.77.32.71.71 Fax : 04.77.25.11.83
commettre pour y parvenir. L‡ encore, la quÍte du personnage demeure inaboutie. La relation qui se noue entre Book et Rachel prend parfois un tour assez conventionnel, en partie rachetÈ par lÕhumour qui prÈside ‡ la mise en place de certaines situations et surtout par une conclusion en parfaite harmonie avec la tonalitÈ dÕensemble du rÈcit. John Book renonce ‡ Rachel, qui appartient ‡ un monde auquel il nÕest pas question pour lui de sÕintÈgrer. La problÈmatique est sensiblement la mÍme que dans les prÈ-cÈdents films de Weir,Les voitures qui ont mangÈ Paris,La derniËre vague etLÕannÈe de tous les dangersnotam-ment, dans lesquels un personnage pÈnËtre une communautÈ dont les prin-cipes finissent par modifier, de maniËre plus ou moins insidieuse, son comporte-ment et son mode de rÈfÈrence. Personnage essentiellement solitaire, John Book se marginalise davantage encore au contact de la communautÈ, tout en conservant intactes les qualitÈs qui lui permettront de sÕen sortir sans dommages. Si le soin quÕapporte Peter Weir ‡ la composition de ses plans est toujours Èvident, on notera Ègalement que la notion de durÈe semble perdre un peu de sa signification, comme si la volontÈ du cinÈaste Ètait de beaucoup sacrifier ‡ lÕefficacitÈ. La maÓtrise technique qui est la sienne lÕy autorise et lÕoriginalitÈ de son talent lui permet de ne rien perdre de sa personnalitÈ. Mais il sera intÈressant de voir sÕil lui est possible de maintenir ainsi un Èquilibre somme toute assez fra-gile. Pascal MÈrigeau ∞ -
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Book, John Book. La connotatio biblique du patronyme du hÈros-policie deWitness(The Book, cÕest le Livre, l Bible) confËre, peut-Ítre involontaire ment, un caractËre initiatique ‡ la non enquÍte quÕil mËnera dans la comm nautÈ anabaptiste des Amish. En effet on a sans doute un peu vite dit qu WitnessÈtait un thriller ; il vaudrai mieux dire non-thriller, comme l Humpty-Dumpty dÕAlice parle des jour de non-anniversaire. Disons plutÙt u thriller par dÈfaut, puisque le policier durant les trois quarts du film, est sous trait au milieu (la grande ville) o˘ il exer ce normalement sa fonction et contrain ‡ lÕinaction. Deux principes structurent donc le rÈcit non sans paradoxe, au plan de la drama turgie. La ville, lieu privilÈgiÈ du genre est ÈvacuÈe, aprËs un Èpisode asse bref qui est chargÈ de justifier ce qui v suivre. LÕaction violente, individuelle, e rendue impossible dans le nouvea contexte rural et communautaire de l secte, qui lui substitue lÕactivitÈ collect ve. ActivitÈ et non passivitÈ, comme l montrera le dÈnouement : les protago nistes sont sauvÈs par une interventio non violente des membres de la commu nautÈ, non parce quÕils agissent, mai simplement parce quÕils sont l‡, tÈmoin trop nombreux. Il est vrai quÕauparava le policier avait proprement occis deu des trois tueurs, ce qui fausse quelqu peu la dÈmonstration. Or, curieusement IÕinvraisemblance du postulat ne nu pas ‡ la crÈdibilitÈ de la pÈripÈtie. Ell met en Èvidence, au contraire, IÕhypocr sie latente de la morale et du comporte ment des Amish dans leur volont dÕimmobilisme qui prÈtend rÈgir, no seulement les actes courants de la vie mais Ègalement les situations excep tionnelles. Si une bonne part du succË du film est redevable ‡ lÕexotisme rÈsu tant de lÕinsertion de lÕintrigue dans contexte inusitÈ et anachronique, IÕinte ligence du rÈcit montre que lÕambitio du film ne se limitait pas au simpl souci de renouveler le dÈcor sur leq
se dÈtachent, dÕordinaire, les pÈripÈtie les plus codÈes du thriller. La foi, bonne et mauvaise, des Amish permet de jete un regard rÈtrospectif (et peut-Ítr actuel, encore) sur tous les mouvement et communautÈs qui ont nourri le rÍv amÈricain et occidental rÈgressif dÕarrÍ ter le temps. Contrairement ‡ la plupar des critiques ayant rendu compte du film, je ne pense pas que Peter Weir e ses scÈnaristes sÕinscrivent trËs exact ment dans la tendance trop unilatÈrale des auteurs de lÕAurore, duLys brisÈ plus rÈcemment deKlute, qui ont fait d retour ‡ la nature, de lÕopposition vill campagne, de lÕexaltation des vertu traditionnelles un thËme dominant e rÈcurrent du cinÈma amÈricain. De c point de vue, on souhaiterait que les notations documentaires sur le mod dÕexistence des Amish soient parfoi plus prÈcises. Mais, telles quelles, elles prÈsentent de la vie dans la communau tÈ un tableau de moins en moins idyl-lique, la conclusion du film, pessimiste, Ètant celle-l‡ mÍme dÕune incompatibil tÈ qui rend impossible tout dÈveloppe-ment des rapports entre le policier et l jeune veuve. LÕindividualisme sauvag qui connote la morale de la grande vill contemporaine, et dont le policier dÈbar-quant chez les Amish se trouve en quelque sorte porteur, sÕoppose ‡ un Èthique communautaire, qui pointe fina lement lÕoreille dÕune forme de totali risme. Le beau-pËre-patriarche de la jeune veuve prend, vers la fin, la dimen-sion de lÕ´ÈvÍqueª, tel que les Amish l choisissent au sein de leur communautÈ, pour dÈcider seul du bien et du mal. Peter Weir Èvite encore - en lÕinversant le clichÈ du majoritaire venu apprendre la tolÈrance chez le minoritaire, gÈnÈra lement montrÈ comme opprimÈ. CÕest i plutÙt le contraire et la personnalit ordinaire dÕHarrison Ford renforce enc re lÕeffet. Remis de sa blessure et int grÈ ‡ la vie quotidienne de la commu-nautÈ, dont il partage, comme on dit, le travaux et les jours, le policier consent ‡ -
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mencer par celui, symbolique, de porter son arme - qui marquent pour lui la reconnaissance de la diffÈrence de ses hÙtes. Si, en fin de compte, il ne sÕintËgre pas, malgrÈ une attirance pour la veuve, dont, par bien des indices, on nous montre quÕil pourrait sÕagir dÕautre chose que dÕune passade, ce nÕest pas seulement parce que la loi de la commu-nautÈ exclut tout prosÈlytisme, mais parce que lÕutopie communautaire amish est une aberration ; aberration que sanc-tionnent chaque jour, dans la rÈalitÈ, les entorses ‡ la doctrine : tÈlÈphones qui ne sonnent que dans un sens, pour appeler, mais non pour Ítre appelÈ ; uti-lisation de voitures automobiles pour se faire conduire, mais pas pour conduire soi-mÍme ; groupes ÈlectrogËnes pour la conservation du lait, prÈsents dans les fermes, mais cachÈs, etc. Ce sont de telles notations, absentes du film (on sait, toutefois, que les voisins, sur la colline, possËdent un tÈlÈphone, mais ils appartiennent ‡ la variante mennonite !), qui auraient pu conforter lÕambiguÔtÈ du regard, rÈelle nÈanmoins, que le rÈalisa-teur porte sur ce monde ‡ part, et qui culmine avec lÕintervention coercitive du patriarche dans le destin de la veuve. Dans tous les domaines, mais plus sou-vent encore au cinÈma, les grands suc-cËs unanimes reposent sur des malen-tendus. Dans certains cas, la diffÈrence de perception porte sur les niveaux de lecture, IÕun nÕexcluant pas forcÈment lÕautre. AvecWitness, IÕart et la rou-blardise du rÈalisateur consistent -jusquÕ‡ quel point dÈlibÈrÈment ? - ‡ donner ‡ percevoir exclusivement comme sÈduction un discours dÕimages qui recËle pourtant sa part de froideur et de distance critique. Or, ce divertisse-ment, qui emprunte au thriller son cadre, au sens premier du terme - ‡ savoir quÕil dÈveloppe son propos entre les deux parenthËses violentes obligÈes du film noir, dÕailleurs superbement mises en scËne - possËde un ton ´mineurª (celui de la tristesse) qui ne semble perÁu ´ ªet
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de lÕoptimisme, celui-l‡ mÍme des to ristes qui viennent retrouver chez le Amish les derniers reprÈsentants de pËres fondateurs et dÕun art de vivr aussi incongru quÕillusoire. Les autres atouts de ce film dÈlectabl sont, bien s˚r, son casting et sa photo graphie, laquelle permet ‡ un critiqu dÕÈcrire queWitnessest un ´thrille chez Vermeerª ! Le danseur Alexandr Godounov, en voie de recyclage, n dÈtonne aucunement dans la magnifiqu galerie de ´gueulesª qui rÈsume la com munautÈ et Kelly Mc Gillis a tout l rayonnement qui sied ‡ une jeune pre miËre, en mÍme temps que la vÈrit morphologique qui la rend immÈdiate ment crÈdible en fermiËre. Quant Harrison Ford, aprËs nÕavoir incarn durant dix ans que des hÈros de bande dessinÈes, o˘ il est dÕailleurs Ègal ment parfait, on ne peut que se rÈjoui de le voir revenir ‡ cette gamme de sen sibilitÈ qui lÕavait fait remarquer e vÈtÈran du Vietnam passablement fÍl et trompant son mal de vivre dans lÕÈl vage des lapins (Heroes, de Jerem Kagan). DansWitnesson retrouve ave bonheur cette dimension poÈtique d lÕacteur. Michel Sineu Positif n∞293/294 - Juillet/Ao˚t 198
Le rÈalisateur
Filmographie
Par son ÈtrangetÈ, son absence dÕexplThe Cars that Ate Paris1973 cation et la douceur - inquiÈtante - dLes voitures ont mangÈ Paris ses images ensoleillÈes,Picnic Hanging Rock(la disparition dÕun groPicnic at Hanging Rock1975 pe de jeunes filles) rÈvÈla le cinÈma fan tastique australien, rÈvÈlation confirmÈThe Last Wave1977 parHarlequinde Wincer etMad MaLa derniËre vague de George Miller. Changement de style Weir tourneGallipoliqui est le filThe Plumber1979 australien ayant bÈnÈficiÈ du plus gro budget. Il retrace un Èpisode de la guerGallipoli1981 re de 1915 : lÕintervention de forces au traliennes aux Dardanelles, o˘ elleThe Year of Living Dangerously1983 furent dÈcimÈes par les Turcs. Jadis uLÕannÈe de tous les dangers cinÈaste australien complËtemen oubliÈ, Charles Chauvel, avait tournWitness1985 The Forty Thousand HorsemenquiTÈmoin sous surveillance retraÁait un fait dÕarmes de la cavaleri australienne en 1914.Weir a voulu sÕeThe Mosquito Coast1986 inspirer pour nuancer le lyrisme de soLa cÙte des moustiques prÈdÈcesseur dÕune teinte dÕamertu celle des illusions perdues par les deuDead Poets Society1989 hÈros. CÕest avecLÕannÈe de tous leLe cercle des poËtes disparus dangers, sur lÕIndonÈsie, quÕil sÕimp Le talent de Weir est particuliËremen souple, lui permettant de passer de films expÈrimentaux de ses dÈbuts pou le Commonwealth Film Unit (Coun VinÕs Last Exercice, MichaelÉ) entre 1967 et 1969 au tÈlÈfilm avecTh Plumberde 1979. ´Son Ïuvre tÈmoigne de la volontÈ de lÕAustrali des annÈes 70 de prendre sa place dan lÕhistoire du cinÈma.ª Avec Crombi encore mal connu, on peut le considÈre comme le grand maÓtre qui sÕinternati nalise : Hollywood lÕaccueille etL cercle des poËtes disparus, malgr dÕÈvidentes concessions, est u triomphe. Triomphe que confirm Greencardavec Depardieu. Documents disponibles au France Jean Tular Dictionnaire du CinÈm Revue du CinÈma n∞406 TÈlÈrama Le Monde
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