La chassedans le viseur

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La chassedans le viseur

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• Publié par: ufuguqoj
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R e r M n A G c A Z o I N E nt r e 22 Côtesd ’Armo

La chasse dans le viseur Traditionnellement orientés vers le petit gibier, les chasseurs costarmoricains découvrent depuis peu la chasse au grand gibier. D’une cible à l’autre, les moyens employés, les techniques et les règles varient. Formation et prévention des accidents sont devenues une priorité des sociétés de chasse.

Yvon Méhauté, président de la Fédération départementale des Chasseurs des Côtes d’Armor (FDC 22).

La Fédération des chasseurs en 2009

12550 adhérents chasseurs dont 180 nouveaux permis (soit une augmentation de 50 permis par rapport à 2008)

713 adhérents territoriauxdont : • 341 associations de chasse communale • 369 associations de chasse privée • 3 groupements d’intérêt cynégétique

11 associations de chasse spécialisées et assimilées

La théorie avant la pratique.

es préjugés dans une posont rompus à la traque du- seurs L tifs dans l’autre, il est che, les jugements néga-grand gibier. l’heure de découvrir à quoi res-  La sécurité, une priorité semble une vraie partie de chasse. Ce matin-là, ils sont une trentaine “C’est une nouvelle culture, notam- à investir le pavillon de chasse ment pour le tir,  souligneYvon d’Avaugour. Acheté en 2004 par leMéhauté, président de la Fédération Conseil général, ce massif fores-départementale des chasseurs des tier, qui comprend les Bois Meur etCôtes d’Armor (FDC 22). Cela requiert d’Avaugour, est peuplé de grands un apprentissage. Depuis 4 ans, grâce animaux, notamment cerfs et che- à la convention que nous avons signée vreuils. Si l’ouverture au public et avec le Conseil général, nous profi- la pédagogie à l’environnement tons de Bois-Meur/Avaugour pour faisaient partie des objectifs, la former les chasseurs. Cette formation régulation du nombre d’animaux, concerne d’une part les responsables c’est-à-dire leur gestion cyné- de battues des sociétés de chasse du gétique, n’était pas département qui trans- absente du projet. Ré- mettent ces préconisa- “Vers guler, gérer… Il s’agit tions au niveau de leur simplement de main- une nouvelle structure ;d’autre part tenir un nombre rai- les jeunes chasseurs” . Pour culture” sonnable d’animaux :cette journée, les chas- suffisamment pourseurs vont tirer à balles. que la population se renouvelle,Une première pour la majorité d’en- pas trop afin de limiter les dégâts tre eux, adeptes du plomb. Quand dans les forêts et les cultures. Laon sait qu’une balle peut parcourir solution ? “Prélever” chaqueannée 5 km, certaines mesures s’imposent ! un nombre déterminé de bêtes. EnAu petit matin, le groupe commence termes moins pudiques, abattrealors par une formation théorique. Il le surnombre. Aujourd’hui, c’estfait frais, le feu crépite dans la che- au tour des membres du secteurminée du pavillon de chasse, mais de Loudéac d’y participer. Maisl’attention de tous est tournée vers le attention, il ne s’agit pas de fairediaporama commenté par Guillau- n’importe quoi, n’importe com-me Le Provost, technicien de la FDC ment !Certes le département subit22. Après les formalités administra- depuis quelques années une fortetives (permis, responsabilités civile augmentation du nombre de seset pénale, assurance…), il aborde lon- animaux, mais seuls 14 % des chas- guement les consignes de sécurité de la chasse en battue. “Il faut assurer une bonne signalisation de la zone de chasse ; unefois sur la ligne de tir, per- sonne ne doit bouger de son poste; la zone de tir de chacun se situe dans un angle de 30° extérieur à la traque, on ne se déplace jamais l’arme chargée, on identifie le gibier avant de tirer, le tir doit être fichant, c’est-à-dire dirigé vers le sol…”. Pendant une heure, les règles sont rappelées sur les bonnes pratiques avant, pendant et après la chasse. On termine par une iden- tification des animaux faisant par- tie du plan de chasse de la saison (de fin septembre à fin février). “Sur le département, les attributions de grands animaux ont doublé en l’espace

de 5 ans, constate Yvon Méhauté. Pas- sant de 150 à plus de 300 aujourd’hui. Sur le massif d’Avaugour, il est de 25 chevreuils et 12 grands animaux. Mais nous ne chassons pas tous les jours, car il est important de tenir compte des autres utilisateurs de la forêt. Alors, les chasses sont organisées le lundi sur la partie Bois-Meur et le jeudi sur la par- tie Avaugour. On ne ferme donc jamais entièrement l’accès au grand public” .

 Attention, chasse en cours

Aussitôt le diaporama terminé, le groupe se rassemble à l’extérieur pour les dernières instructions. Il y aura deux lignes de tir, chacun reçoit un brassard numéroté qui détermine sa place dans la ligne. Gilet fluo et pibole* obligatoires pour chaque participant. Les deux groupes sont menés sur leur ligne en fourgon (on ne veut plus de défilé de voitures!) tandis que les conducteurs de meute, les piqueux, gagnent leur poste. Dans leur four- gonnette, dix beagles s’agitent, pressés de prendre leur place dans le dispositif. C’est de la qualité de leur travail que va dépendre la chasse. Sur la première ligne, Chris- tian Le Fresne et Franck Le Huidoux sont prêts à courir avec leur chien. Évidemment, leur condition physi- que doit être excellente. “Nous som- mes des chasseurs qui ne chassent pas, plaisante Franck Le Huidoux. Pour nous, ce qu’il y a de plus beau dans la chasse, c’est le travail des chiens. Une meute doit être bien tenue. Si elle lève un animal, dès que celui-ci a passé la ligne de tir, nous devons pouvoir arrê- ter facilement la meute pour qu’elle ne se retrouve pas hors chasse. Les chiens doivent rester groupés en toutes cir- constances et non s’égailler par petits groupes” . Quand leur meute éclate, certains piqueux peuvent passer leur journée et leur soirée à récupé- rer leur chien, cela s’est déjà vu… Le signal est lancé! Les deux hommes s’élancent avec leurs chiens dans la zone de traque. Les ordres criés encouragent la meute, il lui faudra juste quelques minutes avant de lever un animal. On entend soudain