LA GUERRE ET LA PAIX ARMÉE SONT DEUX MOMENTS ÉTROITEMENT LIÉS DE ...
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Avec la deuxième campagne militaire d'Irak, voulue, méticuleusement préparée, programmée par la plus grande puissance
économique et militaire de la planète, le monde pénètre dans une période où la paix armée déborde de plus en plus fréquemment en
guerres ouvertes. Avec arrogance, les plus hauts représentants de l'Etat américain répètent que rien ne les arrêtera.
Le prétexte ? La sinistre dictature de Saddam Hussein, assassin notoire et ancien massacreur de populations, gazeur de milliers
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instrument de leurs politiques. Aujourd'hui plus que jamais, Saddam sert de repoussoir pour tenter de faire croire que l'armée anglo-
américaine et les autres forces qui s'y rallieront vont faire oeuvre de démocratie en écrasant sous les bombes les populations d'Irak.
Ne nous trompons pas, l'Etat américain veut assurément détruire le régime national-socialiste du parti Baas au pouvoir. Personne le
regrettera. Ce ne seront certes pas les Kurdes ou les chiites d'Irak qui vont se plaindre de la disparition, même par la voie d
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une
intervention extérieure, de la clique au pouvoir à Bagdad Mais celui-ci n
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est pas le point central.
La première guerre d'Irak, il y a treize ans, ne comprenait pas l'objectif de chasser Saddam Hussein et les siens. Pourtant, les
troupes américaines étaient parfaitement en mesure de le faire. Le général Norman Schwarzkopf, responsable militaire américaindans
le Golfe en 1991, a écrit, dans son livre de mémoires, que l'anéantissement de la garde républicaine - les meilleurs chiens de garde du
régime - était à la portée de ses troupes, de même que la démolition de l
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Etat irakien. C'était le père du président américain actuel
qui, au travers de Colin Powell, chef d'état-major des armées à l'époque, a ordonné l'arrêt des opérations.
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l'embargo décidé par les mêmes Nations unies qui aujourd'hui sont considérées par bon nombre de pacifistes comme le rempart
contre la détermination guerrière de George W. Bush.
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Les raisons de la guerre qui arrive sont tout autres. Des dictatures, sanguinaires ou pas, les Etats-Unis et le Royaume-Uni s'en
tapent complètement De même que les pseudo-champions de la paix, les Etats français et allemand Partout dans le monde, les uns et
les autres se sont parfaitement accommodés des tyrans au pouvoir, quand (et c'est le cas le plus fréquent) ils n'ont pas eux-mêmes
organisé leur ascension au pouvoir. C'est au nom du maintien de la paix et de la démocratie, que Bush et Blair veulent cette guerre.
Chirac et Schröder affichent leur meilleure mine de blanches colombes alors que leurs deux principaux alliés « pacifistes » sont la
Russie, qui est en passe d'exterminer les Tchétchènes, et la Chine, qui mène depuis très longtemps une répression sans pitié à l'encontre
notamment des Tibétains et qui vise depuis toujours l'annexion de Taiwan. France et Allemagne ne se sont pas privées de participer à
la première guerre d'Irak, en parfait accord avec l'ami américain.
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Le pétrole évidemment. Mais encore faut-il y voir clair. Les ressources de pétrole du Golfe, dont l'Irak est l'une des quatre
composantes, représentent 60% des réserves mondiales prouvées. Par conséquent, l'enjeu énergétique est certainement central.
Mais le pétrole venant d'Irak représente moins de 4% de la consommation des Etats-Unis. Ce dernier n'est donc pas le facteur
déclenchant de l'aventure militaire américaine. En revanche, encore en 2001, les Etats-Unis achetaient plus de la moitié du pétrole
irakien autorisé à l'exportation dans le cadre du plan ‘pétrole contre nourriture’, loin devant l'Europe (moins de 20% des exportations
irakiennes de pétrole). Sans compter que l'Etat irakien ne demande pas mieux que de fournir davantage d'or noir aux Etats-Unis. C'est
l'embargo décidé par les Nations Unies qui freine.
Mais alors pourquoi la guerre ? Comme tous les Etats, l'Etat américain est censé défendre les intérêts fondamentaux de sa fraction
nationale du capital mondial. Comme toutes les guerres capitalistes, la guerre qu'il poursuit n'est que la continuation de la paix armée
des marchés menée par des moyens violents. L'embargo ayant raté l'objectif de faire tomber le régime irakien, place à la guerre ! Par ce
biais, l'Etat américain veut s'assurer non pas tant son approvisionnement pétrolier propre, mais le contrôle des sources et de la
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concurrentes qui pourraient, dans un deuxième temps, menacer la suprématie des Etats-Unis sur les marchés des produits et des
capitaux. Or, la nouvelle puissance planétaire qui monte vite et qui, dans les prochaines années, va devenir le premier pays importateur
de pétrole au monde, c'est la Chine.
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Pour la première fois de l'histoire en 2002, la Chine a attiré plus de capitaux étrangers que les Etats Unis. Toujours l'an dernier, les
échanges commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis ont profité à la première pour plus de 100 milliards de dollars d'excédents.
Dans le domaine de la téléphonie mobile, la Chine est le premier marché mondial avec plus de 200 millions d'usagers. Environ deux
millions de téléphones mobiles par mois sont vendus dans ce pays. Dans le domaine de l'informatique, la Chine forme 50 000
ingénieurs chaque année, contre 30 000 aux Etats Unis. La liste pourrait être bien plus longue. Arrêtons-nous là.
Pour rendre possible la poursuite de ce formidable développement du capitalisme chinois, il faut de l'énergie, beaucoup d'énergie.
Il y a encore une décennie, la Chine exportait du pétrole. Dès 1994, le mouvement s'est inversé. L'Agence internationale de l'énergie
estime que, d'ici 2030, la Chine devra importer autant de pétrole que les Etats-Unis en importent actuellement D'où l'intérêt pour les
Etats-Unis de contrôler directement toutes les vannes de la plus grosse réserve mondiale prouvée de pétrole.
Au passage, et ce n'est guère un facteur négligeable, l'administration américaine entend, par la guerre avec l'Irak, renforcer sa
monnaie, notamment vis-à-vis de l'euro. Une devise forte par rapport à l'euro permettrait aux Etats-Unis de continuer d'attirer des
capitaux financiers européens et asiatiques, appâtés par des taux de change favorables au dollar. Gardons en mémoire que, dans les
années '90, beaucoup de capitaux européens ont atterri à Wall Street et que près de la moitié des obligations d'Etat américaines sont
conservées dans les coffres des banques centrales d'Extrême-Orient.
Encore actuellement, 70% des échanges mondiaux se font en dollars alors que les Etats-Unis n'assurent pas plus du cinquième de
la production mondiale de marchandises. En réaffirmant sa puissance militaire face à tout ce qui peut ou pourrait contrarier la
domination du capitalisme américain, l'administration Bush entend continuer d'attirer aux Etats-Unis davantage de capitaux financiers
que le pays en exporte. Et gare aux petits euros qui rêvent de jouer les grands....
La crise économique de 2001/début 2002 a été d'une gravité exceptionnelle notamment pour les Etats-Unis. La période de
marasme qui a suivi est loin d'être terminée. Le capital est convalescent et se soigne en restructurant à la hache, en coupant les coûts de
production alors que se multiplient les croche-pieds entre entreprises et marchés concurrents.
L'Etat américain a soutenu son économie à bout de bras, et cela coûte cher. En 2000, le budget fédéral des Etats-Unis dégageait un
excédent de 300 milliards de dollars. Il est prévu qu'en 2004, le bilan de l'Etat fédéral sera déficitaire de plus de 300 milliards de
dollars. Or, la solidité d'une monnaie est directement liée à la bonne santé de son économie. Quand cette dernière est défaillante,
l'emploi des armes peut aider à redresser le taux de change d'une devise.
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conflits armés.
Seuls les sots et les incurables naïfs peuvent croire que la vilenie des uns et la dictature des autres sont les véritables causes des
guerres. II n'y a pas des bons qui combattent des méchants. Il y a, en revanche, des Etats capitalistes qui ont (ou n'ont pas) intérêt au
déclenchement de telle ou telle guerre. Les premiers sont des va-t-en guerre, les autres s'affichent comme des pacifistes.
Cette fois-ci, le gouvernement français et l'ensemble des forces politiques hexagonales, de l'extrême droite à l'extrême gauche, se
sont rangés dans la deuxième catégorie. Et pour cause ! En janvier encore, lors de la foire commerciale de Bagdad, la France a été
consacrée premier partenaire commercial de l'Irak ! Dictature ou pas, les affaires sont les affaires. Ça vaut quand même le coup que M.
Chirac fasse la grimace à M. Bush !
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Les travailleurs du monde entier n'ont rien à gagner de cette guerre et beaucoup à perdre. Cette guerre n'est pas la nôtre. Elle
n'appartient donc pas davantage aux travailleurs des Etats-Unis qu'aux prolétaires d'Irak C'est la guerre du capital américain contre
d'autres fractions du capital mondial en Irak, en Chine, en Europe et ailleurs. Nous n'avons pas à choisir entre Bush, Saddam ou le
couple Chirac-Schröder avec leurs amis Pouline et Hu Jintao, le nouveau maître à Pékin.
Ce sont toujours les travailleurs, les sans-réserves et les paysans pauvres qui sont les plus grandes victimes des guerres capitalistes,
pas les tyrans au pouvoir ni les tenants démocratiques du capital.
Partout dans le monde, il y a eu des millions de manifestants pour la paix. Mais cela n'empêche pas la guerre. Manifestants ou pas,
résolution des Nations Unies ou pas, accord ou pas du Conseil de sécurité, Bush a choisi de partir en guerre contre l'Irak En Irak, le
dictateur et sa clique exhortent la population à se battre maison par maison pour les défendre. Tous disent à leur population : " Allez-
y !
Entre-tuez-vous ! ". Il ne faut pas tomber dans le piège.
La seule issue pour arrêter leurs initiatives guerrières, c'est la lutte contre toutes les formes de la domination capitaliste. Contre
Saddam Hussein et son régime d'assassins, contre la barbarie que préparent Bush et ses sbires, contre la poursuite " normale et
pacifique " des affaires et de l'exploitation que nous imposent Chirac, Schröder, Poutine et autre Hu Jintao.
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Bruxelles-Paris, le 10 mars 2003.
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