Pour une photographie engagée
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Dossier de presseSommaire Communiqué de presse 2 Renseignements pratiques 3 Iconographie 4 Les photographes exposés 6 Textes d’engagement des photographes 7Avec le soutien deBibliothèque nationale de France Exposition En partenariat avecDu 3 mai au 12 juin 2006 Site François-Mitterrand Pour une photographie engagéeCommuniqué de presse Pour une photographie engagée Depuis quelques mois, résonne de plus en plus fort l’écho des cris d’alarme lancés ça et là, qui annoncent la mort prochaine du photojournalisme. Si le diagnostic s’avère souvent juste, un constat s’impose et ouvre un espoir, en ce début de siècle : la photographie engagée est bien vivante et reste fidèle à sa nature en menant tous les combats pour se maintenir dans certains journaux, pour conquérir d’autres espaces, d’autres supports et ne plus faire du secteur culturel -de l’édition et des expositions- le « Samu » prestigieux mais très souvent obligé d’une photographie sans projet politique. Pourquoi ? Parce que la tradition, l’héritage d’une vision lucide sur le monde en (r)évolution depuis la création de l’agence Magnum et l’avènement des « concerned photographers » a donné naissance, de fait, à un photojournalisme à la française, qui traverse toutes les générations, tous les courants de la photo dite d’actualité.

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Publié le 13 janvier 2012
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Langue Français

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Bibliothèque nationale de France Exposition Du 3 mai au 12 juin 2006 Site François-Mitterrand  
 
Sommaire  
Dossier de presse
Communiqué de presse 2  Renseignements pratiques 3  Iconographie 4  Les photographes exposés 6  Textes d’engagement des photographes 7
vec le soutien de
En partenariat avec
Communiqué de presse
Pour une photographie engagée  Depuis quelques mois, résonne de plus en plus fort l’écho des cris d’alarme lancés ça et là , qui annoncent la mort prochaine du photojournalisme.  Si le diagnostic s’avère souvent juste, un constat s’impose et ouvre un espoir, en ce début de siècle  : la photographie engagée est bien vivante et reste fidèle à sa nature en menant tous les combats pour se maintenir dans certains journaux, pour conquérir d’autres espaces, d’autres supports et ne plus faire du secteur culturel -de l’édition et des expositions- le «  Samu  » prestigieux mais très souvent obligé d’une photographie sans projet politique.  Pourquoi  ? Parce que la tradition, l’héritage d’une vision lucide sur le monde en (r)évolution depuis la création de l’agence Magnum et l’avènement des «  concerned photographers  » a donné naissance, de fait, à un photojournalisme à la française, qui traverse toutes les générations, tous les courants de la photo dite d’actualité.  Dans le droit fil de leurs illustres prédécesseurs, d’Henri Cartier Bresson à Raymond Depardon, de nouveaux photographes prennent le relais d’une production, en prise directe sur les problèmes de la société en France et dans le monde, sur la prégnance du chômage, la résurgence des intégrismes ou communautarismes liés à la mondialisation galopante, de Bagdad à Beijing ou Aulnay.  Il ne faut plus se voiler la face. Dans les nouveaux «  collectifs  » qui ont succédé aux trois «  glorieuses  » des années 80 (Gamma, Sygma, Sipa), et parmi les indépendants, un nombre croissant de photographes veut approcher au plus près la réalité des conflits. Avec obstination, et malgré des conditions économiques d’exercice du métier de plus en plus précaires, ils ne relâchent jamais leur effort d’une enquête rigoureuse et témoignent ainsi de la permanence de leur démarche humaniste.  Tous ces photographes reconnus ou en passe de le devenir incarnent chaque jour, par la force de leurs images, la volonté d’être les plus nobles témoins de notre époque, de l’Histoire en train de se faire. C’est le portrait de cette «  photographie engagée  », à un moment crucial de son existence, que dessine la Bibliothèque nationale de France avec le concours de dix-neuf photographes.  Sont ainsi présentées cent trente-sept pièces qui s’articulent autour de trois axes majeurs  : la dénonciation de la guerre, la défense des droits de la femme et des plus démunis ou menacés, la protection de la planète. Avec la participation toute solidaire de Raymond Depardon, cette nouvelle manifestation, succède aux expositions de James Nachtwey puis de Robert Capa et de Sebastião Salgado, conférant à la BnF un rôle majeur dans la défense et l’illustration d’une photographie  fidèle à ses convictions humanistes.  Ce sera l’occasion pour tous les publics, comme pour tous «  les professionnels de la profession  », français et étrangers, de prendre l’exacte mesure de cette éthique de l’engagement, qui a tant contribué à la reconnaissance historique de la photographie pour mieux garantir son avenir.  Alain Mingam
Exposition / Pour une photographie engagée
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Pour une photographie engagée  
Dates Lieu
Horaires Commissariat Coordination Visites guidées
3 mai – 12 juin 2006  Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand Allée Julien Cain Quai François-Mauriac – Paris XIII e Métro : Bibliothèque – Quai de la Gare  Du mardi au samedi de 9h à 20h, le dimanche de 13h à 19h Fermeture lundi et jours fériés Entrée libre  Alain Mingam  Céline Boudot, service des expositions de la BnF  Réservations et renseignements pour les visites individuelles : 01 53 79 40 43 Réservations et renseignements pour les groupes : 01 53 79 49 49  Renseignements pour les visites et ateliers pédagogiques : 01 53 79 41 00  01 53 79 59 59  Claudine Hermabessière , responsable du service de presse Tel : 01 53 79 41 18 Fax : 01 53 79 47 80 claudine.hermabessiere@bnf.fr   Philippa Tomasi Tel : 01 53 79 46 76 Fax : 01 53 79 47 80 philippa.tomasi@bnf.fr  Une sélection de 40 à 50 des photographies présentées dans l’Allée Julien Cain sera exposée au Chanel Nexus Hall de Tokyo du 5 au 30 septembre 2006.  
Renseignements Contacts presse
Exposition / Pour une photographie engagée
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Iconographie  Visuels libres de droit dans le cadre de la promotion de l’exposition  
© Alain Keler Jérusalem, 19 avril 2004. A 10 heures précises, les sirènes sonnent dans tout Israël pour célébrer le jour du souvenir des martyrs et des héros de l'holocauste.  Attention  : La publication de cette photo est indissociable de l’intégralité de la légende qui l’accompagne.
© Eric Bouvet Grozny, ville rayée de la carte – Tchétchénie, février 2000  
Exposition / Pour une photographie engagée
©Laurent Van der Stockt/Gamma Retour à Bagdad Karma, Irak - 13 décembre 2005  
© Christophe Calais Murambi 1996 Rwanda  
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© Noël Quidu/Gamma Monrovia, Libéria – 21 juillet 2003  
© JG Barthélemy Hall de l’immeuble Presov, Cité des 4000. La Courneuve, France – 2002  
© Lizzie Sadin Est-ce ainsi que les femmes vivent  ? Foyer d’accueil Flora Tristan, Châtillon (92), 20 h  Exposition / Pour une photographie engagée
© Olivier Jobard/ Sipa Press Itinéraire d’un migrant clandestin venant d’Afrique.  
© Marie Dorigny/Editing Anita, une petite Kosovare de 7 ans, attend que les autorités hongroises décident de son sort, dans le camp de rétention pour clandestins de Gyor. Elle a été arrêtée avec toute sa famille à la frontière autrichienne, lors de leur tentative de passage clandestin. Hongrie, 1998.  
© Cyril Le Tourneur d’Ison El Sote, l’oléoduc transéquatorien, le serpent de métal qui escalade la Cordillière des Andes et file jusqu’à la Côte Pacifique sur plus de 500 kms  5
 
Les photographes exposés
Raymond Depardon Le Chili de Salvador Al lende  Philip Blenkinsop Laos, chronique d’une mort annoncée  Eric Bouvet Tchétchénie, les survivants d’une guerre jamais reconnue  Alain  Keler Israël-Palestine : le pays de la terre qui brûle  Alfred Yaghobzadeh Palestine : the wall  Laurent Van der Stockt « Iraki freedom » Jérôme Sessini  Irak : le devoir d’informer  Christophe Calais Rwanda « Le pays hanté »  Noël Quidu L’Afrique au cœur des ténèbres  Olivier Jobard L'immigration : carnets de route d'un immigré clandestin Jean-Gabriel Barthélemy  Banlieues  Eric Dexheimer Les enfants de la rue  Marie Dorigny Une femme parmi les femmes  Jane Evelyn Atwood  Prisons de femmes  Lizzie Sadin Est-ce ainsi que les femmes vivent ? Cyril Le Tourneur d’Ison Equateur « Texaco toxico »  Guillaume Herbaut Tchernobyl, 20 ans après  Le collectif Argos Avec les réfugiés climatiques  Guillaume Collanges Hélène David Cédric Faimali Eléonore Henry de Frahan Laurent Weyl Jacques Winderberger  
Exposition / Pour une photographie engagée
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Textes d’engagement des photographes  
Le Chili de Salvador Allende  A priori je me méfie de l'engagement, il me paraît souvent un peu forcé et renvoie une bonne conscience surtout à l'auteur. Les idées sont toujours erronées, dit le poète. Par contre les photographies, dont nous savons depuis longtemps qu’elles ne sont pas neutres, peuvent nous bousculer, nous faire réfléchir, nous interpeller à travers les frontières, les cultures, les consciences. Quelquefois avec force et douceur et dans l’urgence avec violence s’il le faut, pourquoi pas! Les photographies sont à l'épreuve du temps et l'engagement est long. Les deux sont volontaires et insoumis, le photographe est obstiné, l’engagement est entier. Ils se rejoignent dans l'absolu..... Photographie et engagement  : un pari nécessaire et utile pour parler du monde et l'aimer.  Raymond Depardon
 
Laos, chronique d’une mort annoncée  En janvier 2003, Andrew Perrin de Time Magazine  et moi avons pu pénétrer après trois jours et demi de marche dans la « Special Zone » au coeur des montagnes du Laos. Dans une clairière nous attendait dans un silence religieux un groupe entier de Hmongs, derniers survivants d’une armée oubliée après avoir été utilisés pour combattre les Nord-Vietnamiens au Laos. Ceux encore capables de marcher. Nous étions les premiers « visages blancs », depuis leur abandon par les Américains dès la fin de la guerre du Vietnam en 1975. Les scènes de désespoir quand ils tombèrent à genoux en pleurs sont à jamais gravés dans ma mémoire. Aujourd’hui beaucoup sont morts. Ceux qui survivent sont pourchassés et tués comme des chiens ou condamnés à mourir de faim. Comme je l’ai toujours craint, j’espère que ces portraits ne seront pas leurs nécrologies.  Philip Blenkinsop
Exposition / Pour une photographie engagée
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Tchétchénie, les survivants d’une guerre jamais reconnue  Silence radio sur le conflit tchétchène…Cette région du Caucase ne fait plus les gros titres. Quant aux politiques, ils évitent la question. Pourtant, depuis le 11 septembre 1994, date d’entrée des troupes russes dans cette ancienne contrée de l’ex-URSS, la Tchétchénie est à feu et à sang. Sa seule faute : avoir réclamé son indépendance en 1992. Parce qu’il ne veut plus se taire, Eric Bouvet vous invite à un arrêt sur images. De Grozny à Goudermes, ces clichés (pris entre 1994 et 2003) racontent les bombardements aveugles, les exactions des « escadrons de la mort » (troupes d’élite russes cagoulées), mais aussi et surtout les conditions extrêmement difficiles de reportage d’un « rapporteur » de guerre : « Dans ces contrées il y a des villes où j’ai joué à la roulette russe. A chaque carrefour, des vallées où j’ai plongé dans la folie, des montagnes qui m’ont confisqué ma santé. Et des plaines où j’ai creusé ma propre tombe ».  Eric Bouvet  
Israël-Palestine  : le pays de la terre qui brûle  À 10h précises, les sirènes sonnent dans tout Israël pour célébrer le jour du souvenir des martyrs et des héros de l’Holocauste. Tout s’arrête pendant 2 minutes. Autos, bus, piétons se figent à l’endroit où ils se trouvent. C’est très impressionnant. Je suis un petit-fils de martyrs de l’Holocauste et je pense que c’est aujourd’hui ce qui dicte une grande partie de mon travail. C’est une quête sur mon identité, sur mes racines avec beaucoup de questions. Les Israéliens sont ils encore juifs avant d'être Israéliens, et les juifs de la diaspora sont-ils plus Israéliens que juifs  ? Comment peut-on admettre que des colons fassent la loi dans les territoires occupés ? Comment peut-on admettre que le Hamas, aujourd'hui au pouvoir en Palestine refuse de reconnaître Israël  ? Alain Keler  
Palestine : the wall  Un bloc de bitume, haut de 8 mètres, long de 650 kilomètres : le mur encercle Jérusalem, l’isole du reste de la Cisjordanie. Cela fait 17 ans qu’Alfred arpente les ruelles de la ville sainte et les routes tortueuses d'Israël  : « C’est une continuation toute naturelle pour moi d’avoir suivi l’évolution de la construction de ce que les Israéliens appellent une barrière de sécurité  ». «  Ces graffitis et dessins, c’est un peu comme conjurer le mauvais sort, c’est un élan naturel contre les murs! Israéliens et Palestiniens me touchent par cette même faculté d’aller au delà de la douleur grâce à leurs qualités humaines et aux valeurs des deux cultures embrassées... ».  Alfred Yaghobzadeh
Exposition / Pour une photographie engagée
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« Iraki freedom »  Après avoir ragé devant des scènes insoutenables, on sait bien que les émotions qu’elles provoquent, comme la compassion ou la colère, qui tombe comme un voile rouge sur les yeux, nous empêche de bien voir. Devant le môme au bras arraché ou la jeune fille maigre qui grelotte, nous sommes diminués, en tout, et aussi dans notre capacité à comprendre, juste à l’instant où, de toute urgence, il faudrait être lucide.  Laurent Van Der Stockt  
Irak : le devoir d’informer  Mars 2003. Cela commença par un tour operator pour journalistes, dans une grande ville, laide, au ciel orange. Les bombes tombaient, les hommes mouraient. Seuls témoins  : les victimes civiles elles-même. Pathétiques, les hommes du Baas vont s’accrocher jusqu’à la fin, martelant que la victoire de Saddam sur les Américains était imminente. Seuls quelques malheureux, venus de Syrie ou du Yémen, se battront. Au nom de l’Islam. Fous ou courageux ? Ils sont venus mourir à Bagdad, dans une bataille qui n’aura même pas lieu. Saddam a déjà rendu les clés de sa ville à l’ennemi. Que représente le petit Ali Abbas dans cette guerre  ? Mutilé, orphelin, victime d’une double propagande. Icône pour les irakiens, faire valoir pour les anglais qui pour prouver leur magnanimité vont le soigner dans une clinique high-tech. La fin du baassisme se traduit par une joie tiède et interrogative, Saddam est parti, merci Bush, un occupant à la place d’un tyran. La violence augmentera comme une fatalité, aiguisée par l’arrogance et la maladresse des forces US. L’anarchie va rapidement s’installer, pillages, meurtres, viols et agressions. Ajouté à cela le chômage et la pauvreté, certains Irakiens en arrivent à regretter le Raïs. Le peuple s’impatiente, où est la paix promise par les Américains  ? Les jeunes soldats américains sont jetés en Irak comme des «  Rambo  » aussi violents qu’effrayés. Ils sont les marginaux, les faibles, les sans-papiers de l’Amérique, caricatures de leur propre culture. Le plus triste c’est que la plupart d’entre eux pensent que cette guerre est légitime. Laquelle des deux parties est la plus embrigadée  ? En face, on s’adapte. Entre vrais insurgés (au sens noble du terme), faux rebelles et vrais fous, les soldats meurent, les civils pleurent et les journalistes ont peur. Janvier 2005, une lueur d’espoir. Malgré la peur, des milliers d’Irakiens votent. Ignorant les menaces des groupes radicaux sunnites, les femmes joyeuses, riant sous leur abaya, vont faire un geste aussi inédit que libérateur  : voter. Toujours pas de paix en Irak, la population est exaspérée, les Américains aussi. Le cycle de violence semble impossible à stopper.  Bientôt je retournerai en Irak.  Jérôme Sessini
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Rwanda « Le pays hanté »  En pénétrant sur le site pour la première fois en 1997, je n’ai pas pu photographier. Cela faisait pourtant déjà trois ans que je me rendais régulièrement au Rwanda. Reprenant la route pour Kigali, pendant les trois heures de trajet, je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas photographier ce que je venais de voir. Que j’étais là pour ça. Je pensais aux images de la Shoah et du Génocide cambodgien. Je suis donc revenu à Murambi. J’y ai passé une demi-journée, seul parmi les ossements. Comme une plongée en apnée. En remontant à la surface, je comprenais qu’il fallait maintenant donner la parole aux rescapés, et, un jour, voir comment la justice serait rendue.  Christophe Calais  
L’Afrique au cœur des ténèbres  J‘ai toujours été fasciné par l’Afrique mystérieuse, un continent hanté par le malheur. Je veux croire que mes reportages peuvent « faire bouger les choses ». L’Afrique fait peur et il faut toujours remonter aux sources de ce réservoir de matières premières pillé, et de main-d’oeuvre condamnée à la guerre ou à l’exil. Dénoncer la violence, appeler un chat un chat et faire de nos images un constat implacable sur ces guerres, fléaux permanents de ce continent trop souvent oublié.  Noël Quidu  
L'immigration  : carnets de route d'un immigré clandestin  « Je veux chanter pour ceux qui sont loin de chez eux et qui ont dans leurs yeux quelque chose qui fait mal »… J’ai fait la connaissance de Zaher lors d’un reportage sur ce « foyer géant » du nord de la France qui accueillait des migrants sans papier. Depuis mon entrée en 1992 à Sipa j’ai couvert de multiples conflits à travers le monde. , Mais je n’avais jamais été aussi touché par des hommes et des femmes, qui, pour des raisons aussi diverses que dramatiques, abandonnent tout : famille, pays, culture, pour tenter de vivre mieux ou de survivre tout simplement. Je ne veux plus me contenter de saisir des instantanés de guerre ou d’oppression. Je veux continuer à comprendre les motivations réelles des migrants, leurs espoirs, leurs déceptions, les difficultés qu’ils vont devoir affronter. J’ai déjà effectué une première Route en suivant Kingsley, un jeune Camerounais de 22 ans, lors de son épopée clandestine à travers le Nigeria, le Niger, le désert du Sahara, l’Algérie, le Maroc, et sa traversée sur un esquif de fortune jusqu’aux îles espagnoles des Canaries. Les photos expliquent son périple. Elles sont accompagnées de textes extraits du carnet de route de Kingsley et écrits de sa main.  Olivier Jobard
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Banlieues La Courneuve : « Les 4000 »  Les tours des « 4000 » ont les barres les plus hautes et les plus longues. Elles forment un mur d’enceinte oppressant autour d’un centre commercial et d’un parc. Comme d’énormes paquebots, elles déchirent le ciel d’Ile de France. Les paraboles, les balcons les sculptent en monstrueuses cités ouvrières. Ces hydres de béton écrasent les pavillons et les cités voisines, dominent, oppressent le regard, enferment les hommes. Dangereuses, elles flottent au dessus de toutes ses peurs. Mais elles sont belles et majestueuses. Le soir quand je reviens de la cité, de ses cages d’escalier, taguées, lacérées, meurtries, par ses jeunes qui laissent leurs empruntes, marquent leur territoire, laissent leurs illusions, peurs, haines et joies gravées sur ses murs, je suis oppressé, attiré, rejeté par elles. J’ai aussi rencontré les habitants de ces barres, commerçants et familles qui m’ont accueilli avec une grande gentillesse. Le contraste est énorme entre les intérieurs propres et chaleureux et les extérieurs.  Jean-Gabriel Barthelemy  
Les Enfants de la rue  Témoigner… Un battement d'aile de papillon à Paris peut provoquer quelques semaines plus tard une tempête aux Antipodes. Cette notion ne concerne pas seulement la météo et c’est tant mieux ! Elle est aussi le centre de mon engagement photographique. Hiver 2001, un petit groupe d’adolescents dans l’espace confiné d’un égout sous la ville de Bucarest. Je parle avec l’un deux de sa consommation de drogue… à un moment, son regard s’égare. Pendant de longues minutes le silence s’installe puis quelques mots jaillissent, à peine un souffle dans la nuit, il me regarde et dit : « je m’en fous, je suis déjà mort…  ». Pour que ce regard ne se perde jamais, pour que ses mots et mes images témoignent… je continue inlassablement à regarder le monde. Un cri poussé ou le battement d’un cœur, gravés sur une image, quelque part, peuvent devenir ici ou ailleurs, un jour ou l’autre une Tempête… c’est certain !  Eric Dexheimer
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