russia intelligence

Eric Laurent

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• Publié par: isujohyp
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• Langue: Français

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N°31-14 avril 2006 S O M M A I R E

Russia Intelligence P o l i t i c s & B u s i n e s s i n s i d e R u s s i a

P. 1-3 Politique et pouvoirs KREMLIN c Vladimir Poutine et la fièvre de l’or...

ÉNERGIE c La poussée spéculative autour de Gazprom

RUSSIE/CHINE c Le délicat dossier Kovytka

Affaires et réseaux P. 4-6 ENTRETIEN c Bob Amsterdam : les banques étrangères complices de la destruction de Yukos

SIDÉRURGIE c Mittal-Arcelor : les Russes en chevaliers blancs ?

TÉLÉVISION L’alcool banni des écrans c publicitaires... le jour

ALERTES Evraz se renforce dans c le vanadium c Affaire Noga : des fonds russes gérés par l’IATA bientôt saisis ?

Régions et CEI P. 7 M I N S K c Lukashenko disparaîtra-t-il avec la Biélorussie ?

P. 8 Qui dirige la Russie ? c Le documents exclusifs de Russia Intelligence sur les cercles du pouvoir

Notre nouvelle publication « Ukraine Intelligence » et le site Internet www.ukraine-intelligence.fr

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KREMLIN c Vladimir Poutine et la fièvre de l’or... Dans ses rêves les plus fous,Vladimir Poutine: le ba-n’aurait jamais imaginé un tel scénario ril de brut à près de 70 dollars et la quasi assurance que le seuil des 60 dollars est pérenne. Tou- tes les matières premières ou presque touchées par la fièvre spéculative. Le 11 avril, l’or a passé pour la première fois depuis 25 ans, la barre des 600 dollars l’once. Le nickel, l’argent, le cuivre, le diamant sont à leurs plus hauts niveaux historiques. Les deux marchés financiers émergents qui ont le plus progressé ces derniers mois sont laRussieet l’Afrique du Sudce qui témoigne des appétits grandissant des investisseurs internationaux pour les matières premières. Un certain nombre d’études qui sont publiées ces temps-ci indiquent que les grands détenteurs de capitaux commencent à se tourner vers les commodités comme objet privilégié d’investissement, supplan- tant progressivement l’univers des hautes technologies. L’époque est aux entreprises minières et non aux inventeurs de logiciels et si ce mouvement se confirme, la Russie n’est pas prête de per- dre la main.

Cette conjoncture que personne n’avait anticipée il y a encore deux ou trois ans est en train de changer totalement la donne politique en Russie. Les signes abondent de ce nouveau senti- ment de puissance qu’affiche leKremlinsur de beaucoup de sujets. Comme le bras de fer très mé- diatisé avec lesEtats-Unisconcernant l’adhésion à l’OMC. Ou l’attitude du Kremlin concernant les risques de frappe aérienne américaine sur les installations nucléaires de l’Iran. Le 12 avril, Sergei Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères a rejeté « »toute solution par la force pour régler la crise nucléaire iranienne. Très visible encore, la montée en puissance deGazprom, promue ces jours-ci au rang de sixième plus grande valeur boursière mondiale par la presse inter- nationale avec une capitalisation de plus de 220 milliards de dollars, ce qui la place devant Shell et à une encablure de BP. Gazprom est d’ailleurs plus que jamais dans une posture de conquête (lire page 2).

Moins spectaculaire mais toute aussi efficace est la reprise en main par le Kremlin de l’Asie centrale, que nous observons dans ces colonnes depuis plusieurs mois et qui se concrétise cha- que jour davantage. La dernière rencontre entre Vladimir Poutine et le président kazakhNursul- tan NazarbaevàMoscoules 3 et 4 avril ( la troisième en quelques mois) s’est traduite par une victoire inattendue de la Russie concernant le transit du pétrole kazakh ver l’ouest. Nazarbaev a annoncé que ses exportations de brut par leCaspian Pipeline Consortium(CPC) allaient passer de 28 à 67 millions de tonnes/an, soit la pleine capacité du pipe qui relie les champs de l’ouest du Kazakhstan au port russe deNovorissiysk. Du coup les actionnaires du fameux BTC (Baku-Tbi- lissi-Ceyhan) inauguré voici quelques mois et qui évite justement à dessein le territoire de la Rus- sie commencent à se poser des questions (lire page 3).

Désormais certain que la Russie jouera un rôle de premier plan dans l’univers de l’énergie et des matières premières, que les caisses se rempliront inexorablement (250 milliards de dollars de réserves de change et 60 milliards de dollars dans le Fonds de stabilisation au dernier poin- tage), Vladimir Poutine va devoir gérer un problème ardu, celui de l’appropriation de ces rentes. Car la tension montera àMoscouau fur et à mesure que nous approcherons de l’échéance de 2008. Les hommes du Kremlin ou ceux qui lui sont affidés Kremlin contrôlent déjà le gaz et le pétrole et tiennent à leur main les opérateurs « privés » du secteur. Il sont en train de placer sous leur contrôle direct le diamant par l’intermédiaire de la « renationalisation » d’Alrosa. Ils surveillent de très près l’or et le plus important opérateur privé du secteur, le groupe Norilsk Nickel de Vla- dimir Potanine. Ils s’intéressent au charbon et à la sidérurgie d’autant que le secteur est désta- bilisé par la tentative d’OPA deMittalsurArcelor(lire page 5).

Bref, le grand partage bat son plein et il sera d’autant plus âpre que les prix du charbon ou du nickel continueront de grimper jusqu’au ciel. Qui voudrait quitter la table avec un tel jeu en main ? d

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