Analyses économiques de la communication de contenus numériques sur les réseaux - DRMs ou - et Peer-to-Peer : appropriabilité de revenus et financement de la création
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L'équilibre économique jugé fragile sur lequel reposent les industries culturelles risque, selon l'auteur, d'être rompu par les usages du numérique et des réseaux. Ce rapport étudie la question économique de la communication de contenus numériques (analyse économique des contenus, fonction économique des droits exclusifs, contrefaçon numérique et non-appropriabilité). Il indique quel est le modèle de distribution de contenus numériques et quels sont les modèles d'échange sur les réseaux. En conclusion, il estime utile que les pouvoirs publics accompagnent les industries culturelles au niveau juridique, économique et dans les procédures d'échanges de contenus (distribution, rémunération).

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Publié le 01 octobre 2004
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Langue Français

Extrait

INSPECTIONGENERALE DE LADMINISTRATION DESAFFAIRESCULTURELLESRapport n° 2004-46
ANALYSES ECONOMIQUES DE LA COMMUNICATIONDE CONTENUS NUMERIQUES SUR LES RESEAUX
DRMs ou/et Peer-to-Peer : appropriabilité de revenus et financement de la création
Philippe CHANTEPIE Chargé de mission dinspection générale
- Octobre 2004 -
LETTRE DE MISSION
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SYNTHESE Létude, volontairement théorique, des analyses économiques de la distribution numérique, entendue largement comme communication, échanges, circulation, etc., procède en trois étapes :  un rappel des principes économiques de production et distribution de contenus numériques et des conditions de rémunération fondées sur les droits de propriété littéraire et artistique ;  une présentation du modèle économique classique de distribution des contenus numériques, des modèles tendant à le renforcer ou à lélargir aux réseaux déchanges de contenus enr-toPeer-Pee;  un examen des analyses économiques des réseauxPeer-to-Peer, des conditions démergence de modèles économiques permettant soit une appropriabilité directe ou indirecte de revenus. Elle conclue :  dune part, quele modèle classique de distribution doit parvenir - à très brève échéance - à développer des logiques de super-distribution ou abonnement et de diversification des revenus favorisant une appropriabilité directe de revenus;  dautre part, quela tendance à la non-rivalité des contenus numériques devrait conduire, soit à permettre lémergence de modèles économiques durables des échanges sur les réseauxPeer-to-Peer(ou de futures formes déchanges) par appropriabilité directe des revenus, donc proches de la super-distribution, soit à examiner des modes de rémunération permettant une appropriabilité indirecte de revenus, en dépit des effets incertains à moyen terme de certaines solutions.  que ces deux perspectives, qui ne sont pas antinomiques, dépendent par ailleurs encore profondément de la nature des uvres (musique, vidéo, logiciels), des possibilités de différenciation dexploitations primaire ou ultérieures et des usages. * * *
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Les pouvoirs publics sont confrontés à des choix alternatifs, source dun« dilemme numérique » :soit « labandon » numériquelaissant les industries culturelles en létat face à la mutation numérique ;soit, « verrouillage numérique le »assurant une protection forte des contenus et des droits pour développer un modèle exclusif de distribution de tous les contenus numériques ;soit, dinstituer des « modes de financement complémentaires »pour compenser lespertes de revenus du fait dusages non autorisés. Ces perspectives nourrissent un débat confus parce quil tend à placer sur le même plan une solution juridico-économique et un questionnement économique relatif aux modèles économiques de distribution numérique sur les réseauxreeP-ot-reeP. Il est dautant plus opaque que les chiffres relatifs aux échanges sur usages duPeer-to-Peer, sont largement instrumentalisés et que lanalyse de leurs effets économiques, si elle a progressé, demeure insatisfaisante. Cest pourquoi, il est insuffisant mais déjà utile pour clarifier le débat de sen tenir, dabord et seulement, au plan de lanalyse économique théorique des modèles possibles de distribution numérique, les questions dorganisation juridique des solutions adéquates pouvant être examinées, en tant que de besoin, ensuite. I - Principes économiques de la distribution numérique. Léconomie des industries culturelles est caractérisée par la production dune offre dont la rentabilité est structurellement fragile du fait de la nature des biens et des conditions de leur distribution. La production de « contenus »  biens informationnels et biens dexpérience  est soumise à un fort aléa de production, a des coûts fixes élevés, notamment échoués et repose sur des économies déchelle. Laléa de production est notamment réduit par ces industries en sassurant de la maîtrise de la distribution à travers des coûts dentrée élevés sur ce segment et en poursuivant des stratégies doptimisation des exploitations par segmentation et versioningaux fins de maximiser les investissements. Ces caractères généraux valent dans des proportions variées selon les uvres et les conditions dexploitations possibles. Léconomie des contenus dépend des propriétés de ces biens : la rivalité (rivalry) est essentielle pour la détermination des modes dexploitation à financement direct (vente à lexemplaire, entrées en salles, etc.) ou indirect en cas de non-rivalité (radio et TV hertzienne) ; la propriété dexcluabilité résulte de lapplication dun régime juridique spécifique, dune technologie de contrôle daccès au bien, etc. jouant la fonction de garant des modèles économiques dexploitation des uvres en faveur de biens privés pour permettre des exploitations de biens privés (vente à lexemplaire) ou de biens clubs (télévision payante). La numérisation des contenus transforme radicalement les propriétés des contenus et la matrice de répartition de ces biens selon les critères de rivalité/non-rivalité et excluabilité / non-excluabilité. Lhyper-reproductibilité issue du numérique tend à abolir la propriété de non-rivalité des uvres numérisées tandis que leur présence sur les réseaux numériques ouverts leur confère une propriété da-spatialité source de
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leur dynamique dexpansion infinie, en sorte que numériques, les uvres tendent à devenir des biens collectifs. Face à cette tendance et avant même que ne se pose la question du financement de ce type de biens dans lunivers numérique, compte tenu des risques de sur-production ou sous-production, le renforcement de mécanismes dexcluabilité des contenus est apparu comme le mode daction idoine pour maintenir une exploitation des uvres sous une forme de biens privés ou biens clubs. Lessentiel du débat économique et social porte sur les formes et les niveaux dexcluabilité des contenus susceptibles dinterdire ou de ralentir la tendance à la non-rivalité des contenus numériques. Ce débat se polarise sur les droits exclusifs - monopoles temporaires dexploitation des contenus - justifiés classiquement pour le financement de la production privée de biens informationnels en créant des incitations à la création. II  Le modèle classique et son renforcement. Ce modèle est établi sur la mise en uvre de formes dexcluabilité (droits exclusifs renforcés par une politique dtenemrcfoen et mesures techniques protégées juridiquement) pour ralentir, diminuer, écarter la tendance à la non-rivalité des contenus. Ces instruments, en partie présents dans le monde mécanique ou analogique, sappliquent à la distribution physique des contenus numériques (CD Audio protégé, DVD) et surtout à la distribution sur réseaux (décodeur de télévision payante,DRMs). Le caractère durable de ce modèle suppose de le renforcer encore face à la non-rivalité des contenus sur les réseaux, principalement en cherchant à adapter léconomie des réseaux à léconomie de la production et de la distribution de contenus. Dans ce cadre plusieurs perspectives sont possibles : opérer des transferts économiques segment aval de la distribution vers le du segment amont de la production : taxation de luploading, voire des FAI, qui pose des problèmes classiques, procéder à une discrimination tarifaire de la bande passante de nature à renforcer le caractère distributif des réseaux internet plutôt que leur caractère symétrique. Outre les questions defficacité sur la contrefaçon numérique internationale que soulève une telle hypothèse, les effets externes sur le reste de léconomie qui bascule aussi sur les réseaux numériques, sy opposent, malgré lintérêt quelle présente en termes de politique industrielle pour les industries culturelles ; faire entrer les FAI dans la chaîne de distribution, comme intermédiaires (facturation, suivi des volumes, gestion doffres de clubs etc.) des plates-formes déchange de contenus sorientant vers des modèles de distribution protégée par des DRMsallégés ; développer la super-distribution qui prolonge le modèle classique pour rencontrer de nouveaux usages et dessiner de nouveaux marchés, en cherchant à profiter des effets réseaux duPeer-to-Peeraussi bien pour les ressources techniques
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de distribution que pour les fonctions de marketing ou dappariement de loffre et de la demande. III  Analyses économiques des réseauxPeer-to-Peer. Les réseauxerPeo--terPeconstituent aussi un modèle emblématique des dynamiques propres à léconomie des réseaux, en particulier grâce à leurs externalités, quil sagisse des lois dutilité des réseaux, de la de réduction des distorsions de marché par les distributeurs. Ils présentent aussi de forts avantages pour la distribution des contenus et la rencontre de loffre et de la demande : amplification des effets de bouche-à-oreille, appariement de loffre et de la demande. Dans les deux cas, les effets induits sont différenciés au sein des chaînes de valeurs des industries culturelles (artistes, producteurs, distributeurs). Mais, ces réseaux présentent des externalités négatives : outre quelques effets paradoxaux et légers dencombrement, plus largement le problème classique posé par les stratégies de passager clandestin (free rider cest-à-dire la contribution aux) : biens collectifs. La question de la capacité des réseauxPeer-to-Peerà permettre létablissement de modèles économiques durables de contribution à la création ou aux ressources en général, en particulier selon un mode de la production privée de contenus est donc posée. Cest pourquoi lanalyse économique duPeer-to-Peersest concentrée sur les mécanismes économiques, techniques, sociologiques nécessaires pour limiter les externalités négatives et accroître les incitations à contribuer au réseau, soit en réalité rendre possible le passage dune économie de biens collectifs à une économie de biens privés. Ces analyses plaident ainsi pour la réintroduction de formes de rivalité daccès aux contenus, voire dexcluabilité. Paraissent donc convergents un mode de production privée de contenus numériques dans une logique de super-distribution et les modèles déchanges de contenus sur les réseauxreeP-ot-reePpermettant une appropriabilité directe de revenus. Les difficultés dappropriabilité directe de revenus sur les réseauxPeer-to-Peerconduisent à lexamen dautres modèles de compensation et/ou de rémunération de la création par appropriabilité indirecte de revenus. Il peut sagir :  d une licence dusage non commerciale dont la rémunération serait établie par transferts des industries des TIC vers les industries de production de contenus numériques.  de logiques de compte de soutien des industries aval de distribution vers les industries amont de production. A défaut, ou à côté de systèmes de super-distribution et/ou dePeer-to-Peeravec DRMsallégés (watermarking,fingerprinting), ce type de solution, économiquement justifiable du fait de la tendance à la non-rivalité des contenus numériques mérite dêtre examiné plus avant, tant les difficultés soulevées sont importantes :
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