Le programme « écosytèmes tropicaux », lancé par le ministère en charge de l'environnement en 1999, vise à une meilleure connaissance des écosystèmes appliquée à la gestion et la conservation dans les départements, pays et les territoires d’outre-mer et leur environnement régional et à promouvoir une recherche finalisée sur le thème de la diversité biologique dans ces milieux.
Il s’agit de mettre au point les outils et les méthodes qui permettront aux pouvoirs publics d’optimiser les stratégies de préservation du patrimoine naturel et de sa biodiversité, en accord avec les usages des populations locales, dans une perspective de développement durable.
Ce colloque a été organisé afin de présenter les résultats des projets de recherche de ce programme qui se sont terminés courant 2006 et également pour présenter les nouveaux projets financés suite à l'APR (Appel à Proposition de Recherches) lancé en 2005. Paris. http://temis.documentation.developpement-durable.gouv.fr/document.xsp?id=Temis-0071009
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Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Extrait
EcosystèmEstropicaux
actes du 2ème colloque de restitution du programme de recherche
Paris, 7-8 novembre 2006
Le Ministère charg de l’environnement a lanc en 1999 le programme de recherche « écosytèmes tropicaux » avec l’appui du GIP ECOFOR.
Ce programme vise à une meilleure connaissance des cosystèmes applique à la gestion et la conservation dans les dpartements, pays et les territoires d’outre-mer et leur environnement rgional.
Son objectif principal est de promouvoir une recherche finalise sur le thème de la diversit biologique et de son utilisation dans le cadre des cosystèmes tropicaux dans les dpartements, pays et territoires d’outre-mer. Il s’agit de mettre au point les outils et les mthodes qui permettront aux pouvoirs publics d’optimiser les stratgies de prservation du patrimoine naturel et de sa biodiversit, en accord avec les usages des populations locales, dans une perspective de dveloppement durable.
« Ecosystèmes tropicaux actes du 2ème colloque de restitution du programme de recherche Paris, 7-8 novembre 2006 »
Editeurs : Ministère de l’cologie et du dveloppement durable ECOFOR
Maquette :Inzemoon ISBN :2-914770-12-X Date de publication :2006
EcosytèmEstropicaux
Organisation du programme de recherche
Comité d’orientation : Prsid par le chef du service de la recherche du ministère de l’cologie et du dveloppement durable, il runit les reprsentants des ministères chargs de l’environnement, de la recherche, de l’agriculture, des affaires trangères et de l’outremer, des DIREN outremer, du Parc National de la Guadeloupe, de l’Institut Français de la Biodiversit et des organismes publics, ainsi que des utilisateurs des produits de la recherche.
Conseil scientifique : Prsid par Yves GILLON, il est compos d’experts en cologie et en sciences humaines et sociales :
Daniel BARTHELEMY (INRA), Carine BROUAT (IRD), Jrôme CHAVE (CNRS ), Christiane DENYS (MNHN), Marie FLEURY (MNHN), Daniel GERDEAUX (INRA), Sylvie GOURLET-FLEURY (CIRAD), Claudie HAXAIRE (Universit de Brest), Philippe JARNE (CNRS), Philippe LéNA (IRD), Nelly MéNARD (CNRS), Geneviève MICHON (IRD), Claude MILLIER (ENGREF), Michel JéGU (IRD), Philippe NORMAND (CNRS-Universit Lyon 1), Jean-Pierre PASCAL (CNRS), Jean-Paul RUDANT (Universit Mane-La-Valle) Et : Le Groupement d’intrêt public ECOFOR vient en appui au Ministère de l’cologie et du dveloppement durable pour l’animation et la valorisation du programme.
Les actes sont disponibles auprès de : Martine Atramentowicz (martine.atramentowicz@ecologie.gouv.fr), Ministère de l’cologie et du dveloppement durable, DEEEE, SRP 20, avenue de Sgur - 75302 PARIS 07 SP
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Yves Gillon du conseil scientifique, président
Le conseil scientifique du programme cosystèmes tropicaux insiste dans chaque appel à proposition de recherches (APR) sur la ncessit de prsenter des projets fonds sur des hypothèses scientifiques explicites. Il apparaît ici que, dans la logique des suggestions de l’APR 2001, les hypothèses avances font une large place à l’utilisation de structures pour infrer des dynamiques. Bien que cette problmatique n’ait rien de rvolutionnaire, ses extensions actuelles, dans la phylogographie par exemple, sont assez riches pour l utiliser ’ comme fil d’Ariane permettant, d’un projet à l’autre, de dgager une voie dans le labyrinthe des cas et des vocabulaires particuliers.
La zone inter-tropicale, la plus riche en îles et dote des biodiversits les plus leves, offre les situations les plus diversifies : notamment insulaires à proprement parler ou fonctionnellement insulaires. Cette diversit de situations (y compris intra-insulaire) et d’espèces, est bien entendu favorable au questionnement scientifique, mais surtout dterminante pour apprhender l’ensemble des problèmes relatifs à la biosphère, d’autant que l’acclration des pressions anthropiques y est particulièrement ressentie. Plusieurs projets mettent en effet à contribution, explicitement ou non, le « syndrome insulaire », qui est rput exacerber et acclrer nombre de processus volutifs,fournissant en tout cas des situations comparatives quasi exprimentales.
Ce syndrome insulaire » se dcline diffremment suivant qu’il « concerne des colonisations successives, pour lesquelles l’homme exerce un rôle majeur, ou un morcellement d’entits prexistantes. Les deux cas toutefois contredisent, par leurs chelles de temps diffrentes, les consquences des fragmentations de biocnoses gnres par les activits humaines. La connaissance des rapidits de transformation est alors cruciale. L’abaissement de la biodiversit est, à chelle temporelle de la vie humaine une consquence admise de la fragmentation. Les traits de vie des espèces informent sur leur sensibilit à cette fragmentation.
Dans les projets, la structuration n’est pas ncessairement spatiale, elle concerne aussi la composition des populations, des espèces associes, la biodiversit ou des structures sociales. Ajouter le paramètre temporel mène le scientifique aux mcanismes expliquant les situations observes et le gestionnaire à des perspectives en terme de diversit, de production, de durabilit. La brève dure des APR rend difficilement envisageable le suivi d’vènements en temps rel, mais laisse la possibilit de mesurer les consquences d’vènements dats (la mise en eau du barrage de petit saut en Guyane par exemple) ou
d’interprter des structurations en terme d’horloges cologiques ou gntiques.
On peut illustrer cette mise en perspective globale par des hypothèses reprises aux projets mens à bien.
Le projet sur la diversit spcifique, structurale et fonctionnelle des arbres en forêt guyanaise reprend, avec des outils modernes de tldtection, la question du poids respectif des structurations imposes par le substrat et des facteurs historiques lis à la propagation des espèces.
Le projet sur la diversit endoge de sols guyanais tend à tablir des liens entre les caractères de diversit à plusieurs chelles spatiales, abordant ainsi la question cruciale de la transposition de ces chelles, sans oublier que ces structures de diversit sont influences par des processus dynamiques (extensions et rgressions forestières) qui eux-mêmes s’expriment suivant plusieurs calendriers.
Le projet sur le genreManihota pour objectif central de « caractriser la diversit du genreManihot conserver… pour mieux connaître, et grer ces ressources », aboutissant à une phylogographie des populations des espèces deManihot programme illustre des. Ce cas de structures expliques par des dynamiques : rôle des fourmis (myrmcochorie), effet slectif de pratiques agraires.
Le projet sur l’volution du genreSantalum en relation avec sa diversit gntique conduit à des scnarios spatio-temporels vraisemblables compte-tenu du nombre de situations insulaires compares, et interroge les hypothèses d’adaptation dans les diffrences morphologiques observes suivant les milieux.
Le projet comparant la dynamique des fourmis envahissantes du genre Wasmannia leur milieu originel et dans un lieu envahi, partait, dans d’hypothèses de conditions initiales qui ont men à des conclusions fortes et inattendues associant structures cologiques et structures gntiques.
A une vaste chelle de temps, l’analyse de la distribution des entits taxonomiques chez des batraciens de Guyane alimente l’hypothèse d’ refuge guyanais distinct lors des priodes de rgression forestières un sud-amricaines.
Le projet comparatif du système symbiotique desPterocarpusen milieu insulaire et continental, non seulement confirme les hypothèses habituelles lies à l’insularit (faible diversit, forte diffrenciation insulaire) mais explore les hypothèses de fonctionnement des symbiotes sous contraintes abiotiques.
Le projet sur l’valuation de la diversit des Ficus met l’accent sur les consquences de la fragmentation lorsque plusieurs espèces sont en interaction obligatoire (ici les Ficus et leurs Agaonides parasites-pollinisateurs). La prennisation de l’interaction est en cause lorsque l’effet n’est pas identique sur chacun des partenaires.
Le projet sur les interactions orchides-pollinisateurs dans divers habitats de l’île de la Runion apporte des lments de rponse à la question du poids respectif dans l’volution des pollinisateurs et des caractristiques ancestrales chez diverses tribus d’Orchides.
Partant de l’chelle fonctionnelle de populations en interfrence, le projet sur les co-structures gntiques des espèces impliques dans la bilharziose analyse l’hypothèse d’adaptations locales des unes par rapport aux autres. Les interactions mises en vidence justifient des tentatives d’extrapolation aux vastes zones de bilharziose endmique.
La diffrenciation locale du succès des pontes de tortues marines fournit de prcieuses informations dans le difficile dialogue entre conservationnistes et utilisateurs traditionnels des ressources locales. Ceux-ci ne concevant pas le milieu comme un monde extrieur. La structure de rfrence des uns n’est pas celle des autres. La dmarche adopte peut rapprocher les proccupations protectrices des uns du système de valeurs des autres.
Le projet sur l’exploitation des produits forestiers non ligneux de Guyane rvèle l’importance des structures socio-conomiques actuelles sur la viabilit des pratiques traditionnelles.
Il reste trois questions à se poser :
• celle du compromis à trouver entre la validation des acquis, qui suppose des confirmations parfois rptitives, et la ncessit du renouvellement, tant pour les quipes de recherche que pour les appels à proposition de recherches ;
• celle de la mise à disposition des rsultats acquis, d l’ ès et de e acc la prennisation des bases de donnes ;
• celle de la validation des recommandations aux dcideurs et gestionnaires.
Sans même revenir sur les questions d’chelles, les diffrences de traits de vie entre espèces, de rôle fonctionnel entre groupes et de contextes anthropologiques posent de difficiles questions aux scientifiques comme aux gestionnaires. A savoir, comment viter d’avoir à rpter les mêmes tudes dans chaque contexte ? Autrement dit, dans quelles limites et en fonction de quels paramètres
gnraliser les rsultats acquis dans chaque cas particulier ? Et plus prosaïquement, comment extrapoler à des espèces conomiquement utiles les rsultats obtenus sur des espèces favorables à l’approche scientifique ? Le compromis consiste à formuler des hypothèses de plus en plus prcises qui, plus elles se vrifieront souvent plus elles donneront de scurit aux extrapolations, tout en fournissant, dans le cas contraire, les lments ncessaires pour formuler de nouvelles hypothèses. Reste que « toute gnralisation est une hypothèse » et qu’ « une hypothèse exprimentale…doit toujours être fonde sur une observation antrieure » comme disaient respectivement Henri Poincar et Claude Bernard.
Le sujet de la mise à disposition des donnes nous a sembl justifier une table ronde dans le cadre du 2ème colloque du programme cosystèmes tropicaux.
Les interactions entre dynamiques et structures rgissent aussi le domaine de la gestion. En consquence, sur le terrain des applications, ilreste beaucoup à faire pour comprendre et prvoir les consquences des recommandations. Lorsque l’on parle de mettre à la disposition des gestionnaires de nouveaux outils, il est bon de s’interroger avec prcision sur les effets attendus, sachant que de grands effets peuvent rsulter de petites causes. Dans le contexte des applications on manque d’hypothèses prcises voire d’objectifs clairs. Les recommandations qui ne concernent que des dynamiques manquent d’applicabilit concrète, mais celles qui se limitent à des propositions structurelles font des paris rarement valids sur les consquences. Ainsi les rpercussions sociales et biologiques de recommandations, qui influencent les dcisions rglementaires sur la protection d’espaces ou d’espèces, sont rarement maîtrises, même à relativement court terme. Enfinil faudra de plus en plus compter avec des interfrences induites par des transformations intervenant dans d’autres systèmes de rfrence (dveloppement des infrastructures, coût des matières premières, ducation…). D’où l’intrêt, comme ont fait plusieurs quipes, d’intgrer les APR dans des programmes pluridisciplinaires à vocation plus globale.
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PRogRammeecosystèmestRoPicaux
Résultats APR 2001
Analyse spatiale et fonctionnelle de la diversit d’un système symbiotique en milieu insulaire et continental : cas duPterocarpus officinalis de ses et micro-organismes associs.Amadou BÂ, Université des Antilles et de la Guyane.
Usages et viabilit de l’exploitation des produits forestiers non-ligneux en Guyane Française:l’homme, laplante et la petite faune en forêt guyanaise.Serge BAHUCHET,Muséum national d’Histoire naturelle.
Analyse de la biodiversit selon diffrentes chelles spatio-temporelles par marqueurs molculaires, caractères quantitatifs et molcules d’intrêt co-nomique chez les espèces du genreSantalum: volution et fonction de cette diversit.Jean-Marc BOUVET,CiRAD. Recherche de procds limitant l’activit de fourmis tropicales d’importance cologique et conomique.Alain DEJEAN III.Université Toulouse Gntique des colonies et des populations deWasmannia auropunctata.Arnaud ESTOUP, INRA.
Les co-structures gntiques d’un parasite (Schistosomamansoni) et de ses hôtes (mammifères et mollusques) dans la mangrove dulçaquicole de Guadeloupe : chelles spatiale, fonctionnelle et covolutive.Thierry DE MEEÛS,CNRS-IRD.
Diversit gntique et conservation des amphibiens de Guyane française.André GILLES,Université d’Aix-Marseille I.
Pontes de tortues marines et prlèvement des oeufs en Guyane française : du maintien de la biodiversit aux enjeux du territoire.Marc GIRON-DOT,Université Paris-Sud Orsay &Gérard COLLOMB,CNRS.
Structure du paysage et diversits endoges en forêt Guyanaise.Myriam HARRY, Université Paris XII-Val de Marne.
Evaluation et analyse d’une biodiversit utile : le cas des Ficus.Martine HOSSAERT-McKEY,CNRS.
Structuration spatiale de la diversit gntique des espèces spontanes de Manihot la phylogographie à la(Euphorbiaceae) en Guyane française : de biologie de conservation des parents sauvages du manioc.Doyle McKEY, Université Montpellier II. Interactions plantes-pollinisateurs dans une île ocanique tropicale : distri-bution gographique, syndromes de reproduction et gntique des popu-lations d’Orchides dans diffrents cosystèmes de La Runion.Thierry PAILLER de La Réunion., Université Evaluation multi-chelles de la diversit spcifique, structurale et fonctionnelle des arbres en forêt guyanaise : prise en compte du substrat gologique,des sols et de la dynamique sylvigntique.Daniel SABATIER, IRDCIRAD.