Hausse des prix de l énergie importée : des conséquences modérées sur les prix industriels
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Le prix du pétrole brut importé a très fortement augmenté au cours des années 1999-2000 et 2004-2005. Il a dépassé les 60 dollars par baril au cours du troisième trimestre 2005. Les prix de vente des produits raffinés ont relativement moins progressé en raison du poids des taxes. L'industrie hors énergie ayant fortement réduit sa consommation de produits pétroliers, l'impact direct sur ses prix ne s'élève en définitive qu'à 0,6 point de janvier 2004 à septembre 2005. Il a été cependant amplifié de 0,2 point par les hausses des prix du gaz et du charbon. La hausse du prix des produits pétroliers a aussi des effets indirects : les augmentations de prix qu'elle induit, en particulier sur les produits chimiques et les transports, se répercutent sur les prix industriels. Compte tenu de ces effets indirects, l'impact potentiel de la hausse des produits énergétiques importés de janvier 2004 à septembre 2005 pourrait être bien plus élevé que l'impact direct : il est évalué à 2,8 points sur les prix industriels. Dans le même temps, les prix de la production industrielle hors énergie n'ont progressé que de 2,3 %.

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Langue Français

Extrait

N° 1051 - DÉCEMBRE 2005
PRIX : 2,20€
Hausse des prix
de l’énergie importée :
des conséquences modérées sur les prix industriels
Marc Beudaert, division Comptes et études de l’industrie,
Lucien Pollina, Prix de vente industriels, Insee
e prix du pétrole brut importé a pétrole brut importé a été multiplié par 2,1. En
euros constants, il reste cependant inférieurtrès fortement augmenté au
aux sommets atteints en 1982 (graphique 2).Lcours des années 1999-2000 et
2004-2005. Il a dépassé les 60 dollars
par baril au cours du troisième tri- La TIPP joue un rôle d’amortisseur
mestre 2005. Les prix de vente des
Les mouvements de prix de la matière brute
produits raffinés ont relativement
importée se retrouvent, légèrement atténués,
moins progressé en raison du poids
sur le prix de la production française de pro-
des taxes. L’industrie hors énergie duits pétroliers raffinés, (graphique 1) avant
ayant fortement réduit sa consomma- prise en compte de la taxe intérieure sur les
tion de produits pétroliers, l’impact di- produits pétroliers (TIPP, définitions).
rect sur ses prix ne s’élève en définitive Lorsqu’on ajoute la TIPP, supportée in fine par
qu’à 0,6 point de janvier 2004 à sep- les producteurs de l’ensemble des branches de
l’économie et par les ménages, les haussestembre 2005. Il a été cependant amplifié
sont nettement plus modérées : le prix de lade 0,2 point par les hausses des prix du
production de produits pétroliers raffinés ygaz et du charbon.
compris TIPP n’a été multiplié que par 1,5 auLa hausse du prix des produits pétroliers
cours de chacune des deux périodesa aussi des effets indirects : les augmen-
1999-2000 et 2004-2005 ; en septembre 2005,
tations de prix qu’elle induit, en particu-
il est deux fois supérieur à son niveau de début
lier sur les produits chimiques et les
1999, alors que celui de la matière première a
transports, se répercutent sur les prix in- été multiplié par 5,4.
dustriels. Compte tenu de ces effets indi-
rects, l’impact potentiel de la hausse des
produits énergétiques importés de jan-
vier 2004 à septembre 2005 pourrait être indice janvier 1998 = 100
400bien plus élevé que l’impact direct : il est
évalué à 2,8 points sur les prix indus-
350triels. Dans le même temps, les prix de la
production industrielle hors énergie n’ont
300
progressé que de 2,3 %.
250
Après une longue période de stabilité au cours
de la décennie 90, le prix du pétrole brut
200
importé a augmenté très fortement et quasi-
ment sans interruption pendant deux ans : il a 150
été multiplié par quatre en euros courants entre
le début de l’année 1999 et la fin 2000 (gra- 100
phique 1). Il s’est ensuite replié puis son évolu-
tion a été très heurtée pendant les trois années 50
suivantes.
De nouvelles hausses ont ensuite conduit le cours du brent, en euros
prix de la production française de produits pétroliers raffinés (hors TIPP)prix du pétrole brut à des niveaux particulière-
prix de la production française de produits pétroliers raffinés (y comprisTIPP)
ment élevés. En moins de deux ans, de janvier prix à la consommation de produits pétroliers, y compris TVA
2004 à septembre 2005, le prix en euros du
Janv-98
Janv-99
Janv-00
Janv-01
Janv-02
Janv-03
Janv-04
Janv-05
Sept-05
INSEE
PREMIEREEn effet, la TIPP joue un rôle d’« amortis- fioul lourd, les hausses de prix de produc- chimique a suivi la croissance de cette
seur » sur l’évolution du prix de la produc- tion y compris TIPP sont particulièrement branche : les tonnages consommés sont
tion livrée aux utilisateurs, parce qu’elle marquées, de l’ordre de 80 % à 90 %. deux fois plus importants qu’en 1973.
est perçue sur les quantités consom- Le prix du naphta a très fortement pro- Au total, la consommation de produits
mées et ne dépend pas des prix. Ce rôle gressé (+ 79 %). Ce produit dérivé du pétroliers par l’industrie représente envi-
d’« amortisseur » est d’autant plus important pétrole est essentiellement utilisé par la ron 1 % de la valeur de sa production.
que le produit est plus taxé. En septembre chimie organique ; il est exonéré de
2005, cette taxe s’élève à 0,59 euro par litre TIPP. Parmi les produits peu soumis à la Un impact direct limité
d’essence et seulement 0,06 euro par TIPP, seuls les prix des gaz pétroliers
litre de fioul domestique, soit 52 % du prix liquéfiés (GPL, définitions) ont aug- Les prix à la production dans l’industrie
de vente pour l’essence et 11 % pour le menté modérément : + 16 %. hors énergie ont augmenté de 2,3 % en
fioul domestique. 21 mois, de janvier 2004 à septembre
Les augmentations de prix de production 2005 ; l’impact direct de la hausse du coût
Depuis trente ans, l’industriey compris TIPP sont donc particulière- des produits pétroliers dans cette aug-
ment variables selon les combustibles a réduit sa dépendance mentation (encadré) n’est que de 0,6
(tableau 1). Depuis le début de 2004, point (tableau 3). Cet impact direct a ainsiaux produits pétroliers
elles sont nettement plus faibles pour été modéré, bien que plus des deux tiers
l’essence et le gazole que pour les Ces diverses hausses de prix de la pro- de la consommation de produits pétro-
autres produits ; elles se sont d’ailleurs duction de produits pétroliers ont des liers par l’industrie soient constitués de
traduites par une hausse relativement effets d’ampleur inégale sur les différen- produits dont le prix a le plus fortement
modérée des prix à la consommation tes branches de l’économie, en fonction augmenté : le fuel domestique, le fuel
des produits pétroliers : + 37 % en sep- de l’importance de leur consommation. lourd et le naphta. L’impact est mineur
tembre 2005 par rapport à janvier 2004. Dans l’industrie, la consommation de pour les industries agroalimentaires, les
A l’opposé, pour le fioul domestique et le combustibles par rapport à la valeur industries de biens de consommation, la
ajoutée s’est considérablement réduite construction automobile et les industries
depuis le premier choc pétrolier ; celle de de biens d’équipement. Seule la chimie Évolution des prix de la production
combustibles pétroliers en particulier a organique fait exception : les prix à la pro-
française de produits pétroliers
été divisée par sept, du fait des efforts duction de cette branche ont progressé
de janvier 2004 à septembre 2005 (en %)
d’économies d’énergie (tableau 2). depuis janvier 2004 à un rythme sensible-
Y compris
Hors TIPP Aujourd’hui, l’industrie consomme 29 % ment plus rapide (+24,7 %) que celui des
TIPP
du fioul lourd vendu en France, 16 % du autres productions industrielles. La
Gazole 96,5 39,8
fioul domestique et 36 % des GPL ; par consommation de matières premièresFioul domestique 115,5 91,5
ailleurs, elle ne consomme qu’une part pétrolières par cette branche (essentielle-Fioul lourd 92,0 83,2
Essence sans plomb 95 98,4 30,0 modeste des carburants routiers, pour ment du naphta) est en effet particulière-
Essence sans plomb 98 107,7 35,6 les besoins de son parc de véhicules. En ment élevée : plus de 15 % de la valeur
GPL 16,3 16,2 revanche, l’utilisation de produits pétro- de sa production (contre 1% en moyenne
Naphta 78,9 78,9
liers, essentiellement du naphta, comme pour l’ensemble de l’industrie).
Source : Insee matière première dans l’industrie Au niveau modeste de consommation
de produits pétroliers par l’industrie
s’ajoutent cependant des achats de gaz Évolution sur longue période du prix du pétrole brut importé
et de charbon, dont les prix se sont eux
prix moyen du baril de pétrole brut importé
aussi sensiblement appréciés depuis le
75
début de 2004. Le prix de la production
de gaz comprend, outre des prix tarifai-
60 res, des prix contractuels, en partie
indexés sur le prix du pétrole brut ; il s’est
accru de 31 % en moins de deux ans.45 en€ constants de 2004
Hors énergie, l’utilisation de gaz par l’in-
dustrie est significative pour les indus-
30 tries agroalimentaires et surtout

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