L  apparence de la réalité
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L' apparence de la réalité

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Réflexion sur l'apparence de la réalité.

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Publié le 14 août 2011
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Langue Français

Extrait

L’apparence de la réalité Dieu a caché la mer et montré l’écume il a caché le vent et montré la poussière… Comment la poussière pourrait-elle s’élever d’elle-même ? … Tu vois pourtant la poussière, et pas le vent. Comment l’écume pourrait-elle sans la mer se mouvoir ? Mais tu vois l’écume et pas la mer. Djalàl Al Din Rùmi, poète mystique soufi (XII ème siècle)
Toute chose n’existant que par rapport à son contraire, dans la mesure où nous admettons l’existence de l’apparence, c’est qu’il existe à contrario une réalité. Mais comment définir la réalité ?Car ce que nous concevons comme réel, ne peut-il être la manifestation d’une autre réalité plus subtile ?
En ce qui concerne la réalité, le dictionnaire nous propose la définition suivante :la réalité estle caractère de ce qui est réel, de ce qui existe effectivement et qui n’est pas seulement une invention ou une apparence; l’apparence étantl’aspect extérieur, considéré comme différent de la réalité.
L’appréciation de notre environnement et par là même d’une réalité tangible ou supposée telle, passe inéluctablement par l’utilisation de nos cinq sens, principalement la vue ; le problème étant que d’une part, ils ne sont pas infaillibles, et d’autre part peuvent nous faire défaut pour une raison ou une autre. Nous pouvons également être victime d’hallucinations visuelles, auditives ou olfactives.
Dans tous les cas, nous avons la plupart du temps une tendance certaine à considérer ce que nous voyons commeétant laréalité, dans la mesure où cela paraît conforme à notre vision des choses, ou bien, dans le cadre relationnelparce que l’autre nous renvoie une image qui flatte notre ego, quelque en soit la raison. Il suffit d’ailleurs que quelqu’un se montre amical à notre encontre, pour que nous en déduisions immédiatement que cette personne nous veut du bien. Là encore, cette bienveillante attitude peut n’être qu’une apparence destinée à nous abuser.
Ne dit-on d’ailleurs pas : l’habit ne fait pas le moine, et tout ce qui brille n’est pas or... Il convient donc de rester vigilant en toutes circonstances, et de ne pas oublier que sous le vernis de la respectabilité, se cache bien souvent la boue la plus noire.
Cependant, dans certaines occasions, nous ressentons une sorte de malaise intérieur dû au fait que nous percevons intuitivement que nous sommes très probablement face à ce qui n’est qu’une apparence, donc un faux-semblant. Ce qui n’empêche pas dans la
plupart des cas, de ne tenir aucun compte de cette intuition, et à jurer nos grands dieux dès que les choses tournent mal, que plus jamais nous ne nous laisserons abuser par les apparences. Sauf que… Sauf que ne pas vouloir réfléchir aux erreurs du passé afin de ne pas les reproduire étant malheureusement le propre de l’homme, puisque cela nous amènerait à prendre conscience du fait que nous ne sommes pas infaillibles, ce qui est difficilement acceptable pour l’égo, nous retombons régulièrement dans le piège des illusions, tout en nous considérant bien évidemment comme en étant victime. Alors que nous n’éprouvons aucuns scrupules à faire notre possible pour donner une image positive de nous-mêmes, et ainsi « sauver les apparences ». En oubliant toutefois que au final, chacun reste pour ce qu’il est et donc qu’il est parfaitement inutile de tricher. La résultante de tout ceci, étant qu’à trop vouloir paraître, nous oublions d’Etre. Malgré tout, le véritable danger de l’apparence, est que nous ne voulons pas prendre en considération le fait que « l’autre » puisse souffrir de notre tendance à ne justement considérer que les apparences. Cela conduit donc bien souvent au rejet de notre prochain, donc à l’intolérance et à toutes les dérives que cela peut entraîner ; le racisme en étant bien souvent la manifestation la plus flagrante. D’un point de vue philosophique, le monde des illusions ne saurait mieux être illustré que par Platon dans l’allégorie de la caverne, où il nous raconte la vie de prisonniers enchaînés dans une demeure souterraine. Tout ce qu’ils connaissent des choses, sont les ombres projetées sur les parois de la caverne par un feu allumé à l’extérieur et l’écho des sons provenant également de l’extérieur. Etant habitués depuis leur naissance à ces conditions de vie, ils vivent dans un monde d’illusions qui est pour eux la réalité. Soudain, l’un d’entre eux est libéré de ses chaînes et est entraîné à l’extérieur, où il se trouve aveuglé par la lumière du soleil ; son premier réflexe est de retourner dans l’ombre, de façon à laisser à ses yeux le temps de s’accoutumer à la lumière. Peu à peu, il parvient à supporter l’éclat du soleil, à voir ce qui l’entoure et donc à prendre conscience de la réalité du monde ; ce qui l’amène à prendre également conscience du fait que jusqu’à maintenant sa vie s’est déroulée dans l’illusion, puisque n’étant qu’une apparence de la réalité. De retour dans la caverne, il raconte à ses compagnons ce qu’il a vu. Ceux-ci le prenne pour un fou et le tue.Force est de constater que nous avons un certain penchant à réagir comme ces prisonniers, en rejetant tout ce qui n’est pas conforme à nos idées préconçues. Rester dans l’ignorance de la réalité étant de toute façon préférable, puisque nous confortant dans nos illusions et permettant de ne pas se poser de questions ; ce qui est la plupart du temps la solution qui a notre préférence dans la mesure ou cela ne remet pas en cause notre prétendue infaillibilité. Un autre problème est que dans certains cas ce qui semble être une apparence ne l’est pas puisque étant effectivementla réalité. En définitive, dans la mesure où d’une part, nous ne voyons que ce que nous voulons voir et n’entendons que ce que nous voulons entendre, et que d’autre part, nous jugeons sans connaître obligatoirementles tenants et les aboutissants, se pourrait-il
que ce qui nous entoure ne soit qu’illusion et que en définitive, nous vivions une sorte de rêve éveillé, que l’on pourrait qualifier de conscient ?
Pour John Eccles (prix Nobel de médecine),au centre de notre univers mental, il existe une entité non matérielle dont l’origine dépasse l’expérience scientifique. André Malraux considère lui quele réel est apparence ; et que autre chose existe, qui n’est pas apparence et ne s’appelle pas toujours Dieu.
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