L Ile-de-France, région privilégiée des migrants des Dom-Tom
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L'Ile-de-France, région privilégiée des migrants des Dom-Tom

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En mars 1999, 357 000 natifs des Dom-Tom ont été recensés en métropole. Les ressortissants des Dom ont été moins nombreux à s'installer durablement en métropole durant la dernière décennie, à l'inverse de ceux des Tom. Même si son vieillissement s'accélère, cette population est encore jeune. Elle présente un taux d'activité très élevé et travaille plus souvent dans le secteur public. L'Ile-de-France reste la région d'accueil de 54 % de ces migrants, mais cette proportion diminue depuis 1982.

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Langue Français

Extrait

INSEE
ILE DE FRANCE
RECENSEMENT
L’Ile-de-France, région privilégiée
des migrants des Dom-Tom
n moins de cinquante ans, le nombre des natifs des Dom résidant
en métropole a été multiplié par 15. A l’échelle des départementsEd’origine, cette immigration est impressionnante par son am-
pleur : près d’une personne sur quatre née aux Antilles réside en métro-
pole. Cependant, l’hexagone attire nettement moins ces migrantsEn mars 1999, 357 000
d’outre-mer que par le passé. Observé depuis le début des années 80, lenatifs des Dom-Tom
ralentissement des installations durables s’est encore accentué entre 1990
ont été recensés en et 1999 : elles n’ont progressé que de 5 %, contre 20 % entre 1982 et 1990
métropole. Les (cf. figure 1).
ressortissants des Dom
L’immigration martiniquaise, la plus précoce et longtemps la plus impor-ont été moins
tante en nombre, enregistre les changements les plus significatifs. Pour la
nombreux à s’installer
première fois depuis 1954, ses effectifs diminuent (- 4 %). Pour eux, qui
durablement en avaient les premiers quitté en nombre leur département, il ne s’agit plus
seulement d’un ralentissement mais bien d’une inversion de dynamiquemétropole durant la
migratoire : ces dix dernières années, ils ont été plus nombreux à quitterdernière décennie, à
la métropole qu’à s’y installer. Conséquence directe de cette mutation,
l’inverse de ceux des
parmi les natifs de l’outre-mer installés en métropole, les Martiniquais cè-
Tom. Même si son dent la prééminence aux Guadeloupéens.
vieillissement
s’accélère, cette n tassement rapideU
population est encore de l’immigration réunionnaise
jeune. Elle présente un
Après la Guadeloupe et la Martinique, la Réunion est le département in-taux d’activité très
INSTITUT sulaire le plus représenté dans la population métropolitaine. Plus récente,élevé et travaille plus
NATIONAL DE LA l’immigration des natifs de la Réunion avait connu aux deux derniers re-
souvent dans le secteurSTATISTIQUE censements des niveaux de progression élevés (+ 116 % entre 1975 et
public. L’Ile-de-FranceET DES ETUDES 1982 et encore + 22 % dans les années 80). Entre 1990 et 1999, cette
ECONOMIQUES croissance s’est nettement ralentie et elle est aujourd’hui plus faible quereste la région
celle des Guadeloupéens (2,4 % contre 3,9 %), traduisant ainsi un tasse-d’accueil de 54 % de
ment rapide de l’immigration réunionnaise. Ce résultat est d’autant plus
ces migrants, mais significatif que, ces dernières années, les incitations à la mobilité vers la
cette proportion métropole, émanant autant de l’Etat que des collectivités locales, ont été
plus vives dans ce département que dans aucun autre.diminue depuis 1982.
ILE-DE-FRANCE
MENSUEL N° 2 0 7 - JANVIER 2002 - 2,2 €
àlapage
Démographie
1999Figure 1 - Personnes nées dans les Dom-Tom recensées en métropole
1954 1962* 1968 1975 1982 1990 1999 Evolution en %
Total dont 1975-1982 1982-1990 1990-1999
Ile-de-France
Total Dom-Tom 24 200 53180 91 468 172 165 282 300 339 600 356 834 192 365 64,0 20,3 5,1
Ensemble Dom 20 660 - 82092 156 725 269 112 316 102 321 362 185 424 71,7 17,5 1,7
Antilles, dont 15 620 37951 61 160 115 465 182 728 210 610 211 140 146 603 58,3 15,3 0,3
Guadeloupe 6 380 - 26 344 53 200 87 024 101 934 105 904 75 345 63,6 17,1 3,9
Martinique 9 240 - 34 816 62 265 95 704 109 616 105 236 71 258 53,7 14,5 -4,0
Réunion 3 180 16 540 34 985 75 724 92 354 94 585 30 734 116,4 22,0 2,4
Guyane 1 860 4 384 6 275 9 904 12 198 15 637 8 087 57,8 23,2 28,215589
Ensemble des Tom 3 540 9 376 15 440 13 188** 23 498 35 472 6 941 -14,6 78,2 51,0
* Les regroupements opérés au RP de 1962 ne permettent pas d'isoler chaque Dom et chaque Tom
**Cette diminution s'explique par les changements de statut politique ou administratif de certains territoires au cours de la période intercensitaire.
Source : Insee, recensements de la population
De manière générale, il est indéniable que les difficultés crois- l’ensemble des ressortissants des Tom, qui privilégient tou-
santes du marché du travail métropolitain ont fortement dé- jours la province. A cela s’ajoute probablement une relative
couragé les jeunes des Dom d’y tenter leur chance. De plus, désaffection à l’égard de la « région capitale » de ceux qui y
comme les métropolitains, ils ont aussi très souvent retardé étaient préalablement installés. Leurs départs apparaissent
leur entrée dans la vie active en prolongeant leur scolarité ou plus importants que par le passé : les uns pour retourner dans
en demeurant plus longtemps à la charge de leurs parents. Les leur Dom d’origine (30 600), les autres pour s’établir en pro-
années les plus récentes voient également apparaître les pre- vince (9 300). Au total, entre 1990 et 1999, l’Ile-de-France a vu
miers “retours-retraites” de migrants dont l’arrivée en métro- partir plus de natifs des Dom-Tom qu’elle n’en a accueillis
pole date du début des années soixante : ils préfigurent un (- 7 000 personnes).
mouvement de plus grande ampleur dans un proche avenir.
ne présence antillaiseSi les trois départements insulaires, la Guadeloupe, la Marti- U
nique et la Réunion, fournissent toujours l’essentiel (86 %) des très forte en Ile-de-France
natifs des Dom-Tom recensés en métropole, leur part dans ce
En Ile-de-France, les réalités de l’immigration des Dom-Tomtotal a diminué de plus de six points depuis 1982. Outre l’in-
sont avant tout antillaises. Les Guadeloupéens et les Martini-flexion, voire le renversement, des dynamiques migratoires
antillaises et réunionnaises, ce recul s’explique aussi par une quais forment en effet plus des trois quarts (76 %) des natifs
croissance des installations durables de Guyanais (+ 28 %) et, des Dom-Tom qui y résident, contre 16 % de Réunionnais,
surtout, des ressortissants des Tom (+ 51 %). 4 % de Guyanais et4%de natifs des Tom. La région regroupe
’Ile-de-France attire moins les migrantsL Figure 2 - L'attractivité de l'Ile-de-France diminue
qu’auparavant pour les Domiens
L’Ile-de-France est de très loin la première région d’implanta- %
64250 000tion des natifs des Dom-Tom vivant en métropole : plus de
54 % d’entre eux, soit 192 400 personnes, y avaient établi leur 62
résidence en 1999. Pour les autres, leur résidence provinciale
200 000
60est plus diffuse. Les régions les plus prisées sont celles de la
Provence-Alpes-Côte d’Azur (25 000), Rhône-Alpes (22 000),
58
Centre (11 500), Languedoc-Roussillon (10 800), Bretagne 150 000
(10 200). 56
100 000Si ce classement ne change pas d’un recensement à l’autre, 54
l’Ile-de-France perd cependant au fil des ans une part de sa
52forte attractivité auprès de cette population (cf. figure 2). En
50 000
1982, elle en accueillait plus de 60 %, et encore 59 % en 1990.
50
Ce recul s’explique d’abord par une orientation plus marquée 0 48
1962 1968 1975 1982 1990 1999vers la province des migrants les plus récents : seuls 43 % de
Nombre de Domiens en Ile-de-Franceceux arrivés entre 1990 et 1999 ont choisi de s’installer en ré-
Part des Domiens d'Ile-de-France dans les Domiens de France métropolitaine
gion parisienne. Les premiers responsables en sont les Réu-
nionnais qui traditionnellement s’y installent peu, mais aussi Source : Insee, recensements de la populationau total sept Antillais sur dix installés en métropole, contre éthodologieM
moins d’un tiers des Réunionnais (32 %).
Ces résultats proviennent de l’exploitation complémentaire du recensement
Cette concentration francilienne des Antillais s’explique pour de la population de 1999. Les quatre départements d’outre-mer (Dom) sont la
l’essentiel par la gestion institutionnelle dont a fait l’objet leur Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et la Réunion. Les territoires
migration de travail (cf. encadré : gestion institutionnelle des d’outre-mer (Tom) désignent ici la Polynésie Française, la Nouvelle-Calédonie,
Wallis-et-Futuna, ainsi que les collectivités territoriales de Mayotte et demigrations). Les Antillais ont ainsi moins choisi leur région
Saint-Pierre-et-Miquelon.d’implantation qu’ils ne se sont pliés à cette gestion. Elle a visé
La population étudiée dans cet article porte sur les personnes nées dansprioritairement à répondre aux besoins en personnel des ad-
les Dom-Tom et résidant en métropole. Cette notion est différente de celleministrations publiques et des services de santé de la région, à
d’ «originaires des Dom-Tom » qui regroupe toutes les personnes nées dansune époque où ces secteurs souffraient de fortes pénu

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