La concentration de l emploi dans le Sillon mosellan
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Dans un contexte lorrain de faible dynamique de l’emploi, les taux de croissance plus forts polarisés dans les grandes agglomérations, contribuent à renforcer encore le rôle occupé par le Sillon mosellan. Combinés au phénomène de périurbanisation, l’augmentation et l’allongement des flux quotidiens domicile-travail soulignent l’interdépendance accrue des territoires urbains avec les zones rurales proches des villes, mais amplifient les disparités de développement pour ceux qui en sont géographiquement éloignés. Les implantations ou extensions, en cours ou annoncées, de grands établissements porteurs de créations de nouveaux emplois ne semblent pas à court terme corriger ce mode de développement. L’élévation du coût des carburants et les nouvelles attentes environnementales sont des facteurs dont il faudra suivre les impacts sur l’organisation du territoire. Le nord de la région, et de fait, l’ensemble du territoire régional, se remodèlent sous l’effet de la dynamique luxembourgeoise, mais ils se doivent de faire émerger un projet stratégique d’aménagement concerté pour saisir les nouvelles opportunités qui s’y présentent.

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Langue Français

Extrait

La concentration de l'emploi142
dans le Sillon mosellan
Dans un contexte lorrain de faible dynamique de l’emploi, les taux
de croissance plus forts polarisés dans les grandes agglomérations,
contribuentàrenforcerencorelerôleoccupé parleSillonmosellan.
Combinés au phénomène de périurbanisation, l’augmentation et l’allongement
des flux quotidiens domicile-travail soulignent l’interdépendance accrue
des territoires urbains avec les zones rurales proches des villes,
mais amplifient les disparités de développement pour ceux qui en sont
géographiquement éloignés.
Les implantations ou extensions, en cours ou annoncées, de grands
établissements porteurs de créations de nouveaux emplois ne semblent
pas à court terme corriger ce mode de développement. L’élévation du coût
des carburants et les nouvelles attentes environnementales sont des facteurs
dont il faudra suivre les impacts sur l’organisation du territoire.
Le nord de la région, et de fait, l’ensemble du territoire régional,
se remodèlent sous l’effet de la dynamique luxembourgeoise, mais ils
se doivent de faire émerger un projet stratégique d’aménagement concerté
pour saisir les nouvelles opportunités qui s’y présentent.
Près des trois quarts des actifs lorrains plois*, soit respectivement 19% et 18% de
quittent chaque jour leur commune de résidence l’emploi lorrain (contre 18% et 16% en 1999),
pour aller travailler dans une autre (contre 67% en et constituent toujours les deux pôles d’em-
1999 et 58% en 1990). L’analyse de leurs déplace- ploi majeurs de la région.
ments domicile-travail permet de déterminer Ils sont secondés par Thionville (47 000 em-
quels sont les principaux pôles d’emploi vers les-
plois), Épinal (36 000), Forbach (25 000)et
quels ils se dirigent ainsi que les zones de recru- quatorze autres pôles comptant de 5 000 à
tement qui leur sont associées. Chaque 20 000 emplois (par ordre décroissant : Sarre-
ensemble “pôle d'emploi” et “zone de recrute-
guemines, Saint-Avold, Saint-Dié-des-Vosges,
ment” constitue autant de “bassins d’emploi”.
Bar-le-Duc, Verdun, Longwy, Remiremont, Sarre-
bourg, Toul, Pont-à-Mousson, Lunéville,
Ay-sur-Moselle**, Creutzwald et Gérardmer).Nancy et Metz,
pôles d’emploi majeurs
En 2004, les agglomérations de Nancy et * emploi salarié et non salarié, hors militaires
Metz regroupent 158 000 et 146 000 em- ** communes d’Ay-sur-Moselle, Ennery et TrémeryVingt-cinq agglomérations de taille Comté, autre région voisine de la de la construction où en cinq ans,
inférieure et trois communes de Lorraine, n’en attire que 1 500. ils ont trusté à eux trois seule-
la région proposent également de ment, près du tiers des
2 000 à 5 000 emplois. Ces pô- 640 000 m² de locaux neufs bâtisEffets taille, tertiaire,
les d’emploi secondaires sont no- à destination commerciale et prèsSillons mosellan et sarrois
tamment nombreux dans les de la moitié des 266 000 m² de
Vosges,lecentredelaMoselle ceux à usage de bureaux.La situation dominante de Nancy,
et le sud meusien où ils partici- Metz, et à un degré moindre Des pôles d’emploi de taille plus
pent à la structuration des d’Épinal, s’est renforcée entre modeste, situés en milieu rural et
espaces ruraux. 1999 et 2004 : le pôle d’emploi conservant une spécificité indus-
de Nancy a gagné 13 000 em-Toutefois, ils se classent après deux trielle ou militaire, illustrent a con-
plois (+9%), celui de Metz 12 000pôlesd’emploisituéshorsdes limi- trario les difficultés à se
(+9% également) et celui d’Épinaltes régionales, dans un étranger développer hors de ce schéma :
2 700 (+8%).proche, le Luxembourg et l’Alle- Commercy et Ligny-en-Barrois
magne, où se rendent chaque jour La taille des pôles, leur spécificité dans la Meuse ; Bouzonville, Bou-
55 000 et 23 000 travailleurs fron- économique et leur situation géo- lay-Moselle, Morhange et Dieuze
talierslorrains(les frontaliers vers le graphique ont des effets discrimi- en Moselle ; Saint-Dié-des-Vos-
Luxembourg sont 64 000 en 2007). nants sur l’évolution de l’emploi ges, Moyenmoutier, Raon-l’Étape,
expliquant que ce sont bien les Baccarat et Lunéville le long de laEnfin, l’Alsace voit converger vers
plus grandes agglomérations du Meurthe ; Forbach et Creutzwaldelle 11 900 actifs lorrains (dont
Sillon mosellan et les plus tour- dans le Bassin Houiller.3 800 vers Strasbourg***), la région
nées vers le tertiaire qui, en ter-parisienne en attire 11 700, la Seuls ou presque à voir leur
mesdecroissancedel’emploi,Champagne-Ardenne 6 000 (dont nombre d’emplois progresser, les
sortent grands vainqueurs de la2 100 à Saint-Dizier***) et la Belgique pôles de Sarrebourg, Sarralbe et
période observée.3 800. À noter que la Franche- Sarreguemines semblent bénéfi-
La suprématie des pôles d’emploi cier d’un second “effet Sillon” po-
de Nancy, Metz et Épinal s’est éga- sitif : le Sillon sarrois.
*** agglomération lement exercée dans le domaine
Le Luxembourg :
Nancy, Metz, Thionville, Épinal et le Luxembourg ème
3 pôle d’emploi... lorrain
regroupent la moitié des emplois
Pôles d'emploi en 2004 (agglomérations de 2 000 emplois ou plus. Hors Lorraine, emplois occupés Le développement le plus specta-
par des actifs lorrains)
culaire et caractéristique en ter-
Luxembourg
Belgique mes d’évolution récente d’emplois
55 000
VilleruptLongwy occupés par des actifs lorrains est
Cattenom toutefois dû à un phénomène exo-Villers-la-Montagne
Thionville gène àlarégion:le dynamisme
47 000 Allemagne
Bouzonville économique du Luxembourg, et23 000
Ay-sur-Moselle
Forbach son corollaire, le développement duCreutzwald
25 000
Batilly travail frontalier.
SarregueminesBoulay Saint-AvoldJarnyVerdun Metz -Moselle 20 000
Bitche146 000 Entre 1999 et 2004, le nombre
Faulquemont
Sarralbe
de Lorrains ayant un emploi au
Grand-Duché est en effet passéPont-à-Mousson Morhange
Saint-Mihiel de 39 000 à 55 000, soit une
Dieuze
Phalsbourg hausse de 42%, correspondant à
Sarrebourg
Bar-le-Duc 3 200 emplois supplémentairesCommercy Nancy
Toul 158 000 chaque année. Le Luxembourg
StrasbourgLigny-en-Barrois
Lunéville s’est hissé ainsi au rang de troi-
Saint-Dizier sième pôle d’emploi pour les ac-
Baccarat
Raon-l'Étape tifs lorrains.
MoyenmoutierCharmes
Rambervillers Dans le même temps, les fronta-Neufchâteau
Saint-Dié-des-Vosges
Mirecourt liers à destination de l’Allemagne
Bruyères ont vu leur nombre ramené deVittel Épinal
Contrexéville 36 000 23 300 à 23 000 (-1%)etceux
Gérardmer vers la Belgique augmenter de
La BresseVagney 3 300 à 3 800 (+14%).
Remiremont
Depuis 2004, la forte attractivité
Le Thillot
exercée par le Luxembourg s’est
Sources : Insee, DADS et estimations d'emploi poursuivie : on observait 64 000
2
IGN-Insee
2008mouvements pendulaires quoti- dans les espaces ruraux. Ces der- s’effectuent par la route est de
diens vers ce pays en 2007, soit niers constituant parallèlement un 21 minutes en heure creuse et
encore 3 000 actifs lorrains sup- bassinderecrutement,voire un de 24 minutes en heure pleine
plémentaires par an. Quant aux réservoir de main-d’œuvre indis- (contre 19 et 23 en 1999).
flux vers l’Allemagne, ils se sont pensable aux entreprises situées Toutefois, pour la moitié des actifs,
contractés pour se situer à en zone urbaine. la distance est inférieure à 7 kilo-
22 500, alors même que ceux mètres et le temps de trajet prend
vers la Belgique atteignaient 11 minutes en heure creuse et 13Allongement
4 500. En 2007, le cap des minutes en heure pleine.des distances et
90 000 frontaliers lorrains a été
En ne considérant que les actifs quides temps de trajetfranchi, ce qui représente un sa-
changent de commune pour allerlarié sur dix. Cette hausse de
La dissociation croissante entre travailler, la distance domicile-travaill’emploi au Luxembourg contraste
la localisation des emplois et le moyenne passe à 31 kilomètres etavec le repli observé dans les
lieu de résidence des actifs qui la moitié d’entre eux parcourentdeux autres pôles de Nancy et
s’accompagne d’une progression moins de 12 kilomètres. Quant auMetz (-0,9% et -1,6% d’emplois sala-
concomitante du nombre de d

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