La crise de 2006 a coûté 0,7 point de croissance
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La crise de 2006 a coûté 0,7 point de croissance a dépense des touristes non résidents cons- Les touristes ne consomment pas que des biens La chute des recettes Ltitue une recette non négligeable pour l’éco- produits localement : plus de 20 % de leurs nomie de La Réunion. Une dépense touristique dépenses s’orientent vers des produits importés.du tourisme liée à de 300 millions d’euros représente 4,7 % de la Il s’agit principalement de biens de consomma- l’épidémie de consommation finale marchande des ménages tion courante (habillement, pharmacie...), de car- réunionnais. Sa diffusion dans l’ensemble de l’é- burant, de produits alimentaires. Ce contenu enchikungunya de 2006 a conomie est mesurée ici, pour la première fois à importations est plus faible que celui observé touché l’ensemble des La Réunion, par une méthode de simulation pour les ménages réunionnais (35 %). En effet, fondée sur le compte économique régional. les touristes consacrent une part plus importantesecteurs de l’économie. de leurs dépenses aux services, et n’achètent Son impact global est La dépense des touristes produit plusieurs effets pas de biens d’équipement, pour l’essentiel en chaîne. En premier lieu, elle accroît directe- importés.estimé à 0,7 point de ment l’activité des secteurs auxquels les touris- croissance du PIB de La tes achètent leurs produits et prestations. Par Les pertes de recettes se là-même, elle accroît aussi celle de leurs fournis-Réunion.

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La crise de 2006 a coûté
0,7 point de croissance
a dépense des touristes non résidents cons- Les touristes ne consomment pas que des biens
La chute des recettes Ltitue une recette non négligeable pour l’éco- produits localement : plus de 20 % de leurs
nomie de La Réunion. Une dépense touristique dépenses s’orientent vers des produits importés.du tourisme liée à
de 300 millions d’euros représente 4,7 % de la Il s’agit principalement de biens de consomma-
l’épidémie de consommation finale marchande des ménages tion courante (habillement, pharmacie...), de car-
réunionnais. Sa diffusion dans l’ensemble de l’é- burant, de produits alimentaires. Ce contenu enchikungunya de 2006 a
conomie est mesurée ici, pour la première fois à importations est plus faible que celui observé
touché l’ensemble des La Réunion, par une méthode de simulation pour les ménages réunionnais (35 %). En effet,
fondée sur le compte économique régional. les touristes consacrent une part plus importantesecteurs de l’économie.
de leurs dépenses aux services, et n’achètent
Son impact global est La dépense des touristes produit plusieurs effets pas de biens d’équipement, pour l’essentiel
en chaîne. En premier lieu, elle accroît directe- importés.estimé à 0,7 point de
ment l’activité des secteurs auxquels les touris-
croissance du PIB de La tes achètent leurs produits et prestations. Par
Les pertes de recettes se
là-même, elle accroît aussi celle de leurs fournis-Réunion. Le secteur le répercutent sur tous les secteursseurs, et se propage en cascade dans l’économie
de l'économieplus touché est via la chaîne des relations fournisseurs/clients.
En second lieu, les suppléments de revenu géné-
l’hôtellerie-restauration rés par ces surcroîts d’activité sont distribués En 2005, La Réunion avait accueilli 409 000 tou-
aux ménages renforcent leur consommation, etqui a perdu 10 % de sa ristes résidant hors du département. Leurs
par conséquent l’activité dans son ensemble. Les dépenses effectuées sur le sol réunionnais au
valeur ajoutée. effets se propagent ainsi largement dans l’éco- cours de leur séjour étaient estimées à 308,8
nomie, en s’amenuisant cependant à chaque millions d’euros (hors forfaits payés avant le
étape. L’effet de la dépense des touristes se dif- séjour). En 2006, ils n’ont été que 278 800 à visi-
fuse ainsi dans l’ensemble de l’économie. Pre- ter l’île. Plus de 130 000 touristes manquent à
mier maillon de la chaîne, le panier de consom- l’appel, inquiétés par l’épidémie de chikungunya.
mation des touristes joue un rôle central. Leurs dépenses sont estimées à 224,8 millions
d’euros seulement, en chute de 27,2 %.
Un quart des dépenses effectuées sur le sol réu-
Exprimée en euros constants, c’est-à-dire ennionnais par les touristes non résidents de La
enlevant la variation provenant de la hausse desRéunion est consacré à l’hébergement et un cin-
prix, la chute de recette observée en 2006 atteintquième à la restauration. Les autres dépenses
29 %, soit 90,1 millions d’euros. Ce manque àdes touristes se portent pour 27 % sur les pres-
gagner se répartit en 18,3 millions d’euros detations de loisirs et locations de véhicules. Les
produits importés et 71,8 de produitsdépenses en cadeaux et souvenirs représentent
locaux.16 % des dépenses. Enfin, 12 % des dépenses
des touristes englobent les achats alimentaires,
Dans ce scénario, les résultats de la simulationles carburants, les transports (hors billet d’avion
affichent un PIB de La Réunion minoré de 88,6acheté pour se rendre à La Réunion), les services
millions d’euros (en monnaie constante), soit 0,7financiers, etc.
point de croissance, compte tenu de la structure
8 économieéconomie
de La Réunion N°128
de La Réunion N°131tourisme
par produit de la dépense des touristes et en sup- distribués. Les imports de biens intermédiaires, des achats effectués par les touristes, le moindre
posant toutes choses égales par ailleurs. biens d’équipement, et carburants sont également recours aux imports, et la moindre consommation
réduits car ils accompagnent le repli de production des ménages impactent à la baisse les recettes
Tous les secteurs de l’économie marchande voient des autres branches. fiscales. Les impôts sur produits (comprenant
leur production réduite, dans une mesure plus ou octroi de mer et TVA) perdent 1,1 % soit 11,0 mil-
Les pertes d’activité se répercutent sur les salai-moins forte, que leur activité soit touristique ou lions d’euros constants. Les impôts directs seront
res distribués aux ménages. Dans ce scénario, lenon. En effet, la chute de production des activités quant à eux affectés avec un an de décalage.
manque à gagner en masse salariale est estimé àtouristiques (hôtels, restaurants, loisirs...) affecte
0,7 %, soit 42,8 millions d’euros constants. La baisseaussi, leurs fournisseurs (agriculture, industries,
services opérationnels...). De plus, l’ensemble des
activités s’adressant aux ménages subissent l’ef-
fet déprimant sur la consommation des moindres
Les effets d'une baisse de 29 % de la recette touristiquerevenus distribués. Les secteurs les plus affectés
demeurent malgré tout ceux qui concentrent la (en euros constants)
part de dépense touristique la plus forte, et qui
sont spécialisés dans les prestations touristiques.
Écart en valeur
(millions d'euros en %
constants)
L'hôtellerie-
restauration a perdu Impact global
10 % de valeur ajoutée
PIB - 88,6 - 0,7
Production - 152,3 - 0,8
Consommations intermédiaires - 74,3 - 1,0
Valeur ajoutée - 78,0 - 0,7
Le secteur le plus fortement touchée est l’hôtel- Salaires - 42,8 - 0,7
lerie-restauration, avec un recul de 10 % de sa
valeur ajoutée, soit 21,7 millions d’euros. Les ser-
vices aux entreprises (comprenant les locations de
voiture notamment) ont perdu 14 millions d’euros
Perte de valeur ajoutée par secteur d'activité
de valeur ajoutée, et les services aux particuliers
(prestations de loisirs, d’excursions...) ont perdu Hôtels-restaurants - 21,7 - 10,2
8,3 millions d’euros de valeur ajoutée. Bien qu’im- Services aux entreprises - 14,1 - 2,0
portantes en valeur, ces pertes ne représentent Services aux particuliers - 8,3 - 2,0
cependant que 2,0 % de la valeur ajoutée de ces Commerce - 10, 2 - 0,9
Activités financières - 6,6 - 1,1secteurs très vastes. Les industries agro-alimen-
Industries agroalimentaires - 3 ,1 - 1,3taires, industries de biens de consommation, les
Autres industries (y c. énergie), construction - 6,6 - 0,5commerces, les activités financières et la pêche
Autres - 9,4 - 0,1subissent une perte de valeur ajoutée comprise
entre 1 % et 1,5 % de leur valeur ajoutée.
Total des valeurs ajoutées - 78,0 - 0,7
Dans ce scénario, les résultats de la simulation
affichent un moindre recours à l’importation esti-
mé à 0,9 %, soit 31,2 millions d’euros constants
d’imports en moins. En effet, de même qu’une Moindre niveau d'import par produit
partie des produits consommés par les touristes
Biens de consommation - 11,5 - 1,5sont importés, une partie des consommations
Industries agroalimentaires - 6,9 - 1,4intermédiaires nécessaires à la production le sont
Biens intermédiaires - 4,1 - 0,7aussi, qu’elles proviennent de métropole ou du
Biens d'équipement - 2,7 - 0,3reste du monde. Les imports de biens de consom-
Carburants - 2,3 - 0,7mation et de produits alimentaires sont les plus
Transports - 1,5 - 0,9
touchés pour deux raisons : d’une part ces biens
Autres - 2,3 - 1,1
constituent une part importante du panier de
consommation des touristes, d’autres part leur con- TOTAL - 31,2 - 0,9
sommation se réduit du fait des moindres revenus
9économie
de La Réunion N°131
Source : CEROMLes touristes non résidents et leurs dépenses Une compensation partielle par le
dynamisme des autres secteurs
Depuis 1989, l’Insee et le Comité du famille. 375 vols ont été enquêtés en économiques
tourisme de La Réunion réalisent une 2006, 19 977 fiches recueillies.
enquête sur les flux touristiques auprès Les résultats des simulations de ce scénario seLes touristes non résidents sont

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