Le commerce extérieur agro-alimentaire de la France et de l Union européenne
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Depuis une trentaine d'années, le commerce extérieur agro-alimentaire est en forte expansion dans la Communauté européenne, plus particulièrement en France. L'essor des exportations de produits «bruts» (céréales) a été remarquable dans l'hexagone. Le commerce des biens «transformés» (vins, cognac, fromages) s'est développé dans des proportions encore plus fortes que dans les autres États membres. Cette double spécialisation a permis à la France de s'affirmer comme l'un des premiers exportateurs de produits agro-alimentaires, non seulement au sein de l'Union européenne, mais aussi à l'échelle mondiale.

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Langue Français

Extrait

N° 540 SEPT EMBRE 1997
PRIX : 15 F
Le commerce extérieur
agro-alimentaire de la France et de
l’Union européenne
Christine Monceau et Gaël de Peretti, division Agriculture, Insee
années quatre vingt dix. Il contribue doncepuis une trentaine d’années, le
largement aux bons résultats du commerce
commerce extérieur agro-alimen- extérieur français, ces dernières années.D taire est en forte expansion dans La Politique agricole commune (PAC) a pro
voqué des modifications profondes de lala Communauté européenne, plus particu
géographie des échanges agro alimentai-
lièrement en France. L’essor des exporta-res. Les mesures prises ont réorienté les
tions de produits "bruts" (céréales) a été achats et les ventes de produits agro ali
mentaires vers les pays membres . Ainsi, lesremarquable dans l’hexagone. Le com-
échanges de la France en produits agro ali
merce des biens "transformés" (vins, mentaires avec le reste de l’Union euro
cognac, fromages) s’est dével oppé dans péenne à douze (UE), sont passés de 25 à
près de 70 % du début des années soixantedes proportions encore plus fortes que
au début des années quatre vingt dix . Pa
dans les autres États membres. Cette rallèlement, pour l’ensemble des douze, la
double spécialisation a permis à la Francepart des échanges intra communautaires a
doublé (de 35 à 67 %).de s’affirmer comme l’un des premiers
exportateurs de produits agro-alimentaires, La France et les Pays Bas,
non seulement au sein de l’Union euro- premiers exportateurs mondiaux
péenne, mais aussi à l’échelle mondiale. après les États Unis
La France s’imposait déjà, en 1960, comme
Au début des années soixante, l’agro ali le premier exportateur de l’Union euro
mentaire représentait en France environ péenne, en concurrence avec les Pays Bas.
25 % des échanges de biens (importations Elle a affermi très largement cette position
plus exportations). Ce poids a progressive et représente aujourd’hui 23 % des exporta
ment diminué jusqu’à la fin des années tions de l’UE. Parallèlement, la part des im
soixante dix pour se stabiliser autour de portations de la France dans l’ensemble des
15 %. Cette évolution s’explique essentiel importations de l’UE est restée assez stable
lement par la contraction relative des impor autour de 15 %. Les autres pays de la com
tations de produits agro alimentaires. D’une munauté n’ont donc pas connu une amélio
part, l’achèvement de la décolonisation s’estration de leurs échanges agro alimentaires
accompagné d’une baisse des échanges comparable à celle de la France. L’Union
entre la France et les anciennes colonies européenne reste aujourd’hui encore légè
d’Afrique du nord notamment. D’autre part, rement déficitaire pour les produits agro
la mise en place progressive de la Politiquealimentaires, même si elle améliore chaque
agricole commune (PAC) a permis à la année son taux de couverture ( graphi
France de développer sa production et de que 1).
limiter ainsi ses approvisionnements exté Au niveau mondial, la France est égale
rieurs. En revanche, la part des exportationsment un exportateur de premier rang de
agro alimentaires est restée relativement produits agro alimentaires. Depuis la fin
stable. Ainsi, de déficitaire (en termes CAF des années soixante, elle est même cons
FAB, Cf. Pour comprendre ces résultats ) au tamment parmi les trois premiers avec les
début des années soixante, la France est États Unis et les Pays Bas. Elle devance
devenue durablement excédentaire à la fin régulièrement les Pays Bas depuis le dé
des années soixante dix. Depuis le solde but des années quatre vingt, mais les
CAF FAB a largement progressé pour s’éta deux pays restent très proches, loin der
blir autour de 50 milliards de francs dans lesrière les États Unis.
INSEE
PREMIEREStructure des exportations et des importations de la France et de l’Union européenne, en valeur
En %
EXPORTATIONS IMPORTATIONS
Catégories de produits* 1961 63 1991 93 1961 63 1991 93
France UE France UE France UE France UE
"bruts" 19,9 8,6 19,2 8,1 24,8 30,3 6,6 13,6
"intermédiaires" 29,0 26,1 20,2 20,6 36,7 31,1 21,4 21,1
"bruts consommables" 4,9 12,6 6,7 12,2 14,3 9,9 19,8 17,1
"transformés" 46,2 52,7 53,9 59,1 24,2 28,7 52,2 48,3
TOTAL (en millions de $) 1 298 6 886 36 490 166 899 2 397 16 845 26 449 178 627
Lecture : en moyenne, sur la période 1991 1993, 53,9 % des exportations en valeur de biens agro alimentaires de la France sont constitués par des produits "transformés"
* Voir encadré 1
Source : fichier OCDE des échanges internationaux
Une très forte croissance des Encadré 1 Produits agro alimentaires "bruts", "intermédiaires", "transformés",
échanges "bruts consommables"
Les regroupements de produits analysés dans cet article s’appuient sur une nomenclature utilisée parDepuis 1960, le commerce de produits
le ministère américain de l’agriculture. Elle vise à classer les produits selon leur degré de transforma
agro-alimentaires de l’Union euro tion et leur destination finale (consommation des ménages ou achats des entreprises).
péenne s’est très fortement développé : Cette logique conduit à distinguer quatre classes de produits. La première classe contient les produits
"bruts", non destinés à la consommation des ménages : produits agricoles comme les céréales, lessur les trente dernières années, le
oléagineux... La deuxième classe correspond aux produits "intermédiaires", produits des industriesrythme de croissance annuel moyen a
agro alimentaires comme la farine, les corps gras, le sucre, les aliments pour animaux, mais aussi
ainsi dépassé les 5 % en volume pour les produits agricoles, notamment les animaux vivants. La troisième classe correspond aux produits "bruts
exportations françaises et européennes consommables", produits agricoles comme les fruits et légumes frais, les fleurs et les plantes, mais
aussi les poissons frais. Enfin, la dernière catégorie comprend les produits "transformés" et directe des quatre catégories de produits :
ment consommables comme les viandes, les produits laitiers, toutes les boissons et les conserves."bruts", "intermédiaires", "bruts consom
Les termes "bruts", "intermédiaires", "bruts consommables" et "transformés" utilisés dans le sens défini
mables" et "transformés" ( encadré 1). dans cet encadré sont systématiquement mis entre guillemets dans le texte.
En revanche, si les taux de croissance
des importations ont été relativement
proches de 5 % pour les produits desti Évolution des taux de couverture Évolution des taux de couverture
nés aux ménages, qu’ils soient "bruts des produits agro-alimentaires des produits agro-alimentaires en
consommables" ou "transformés", ils ont en France et dans l’UE France
été très inférieurs (moins de 2,5 %) pour
les produits "bruts" et "intermédiaires".
Parallèlement, les prix des produits des
tinés aux ménages ("bruts consomma
bles" et "transformés") ont augmenté
plus vite que ceux des produits "bruts"
et "intermédiaires". L’effet prix s’ajou
tant à l’effet volume a permis ainsi un
doublement de la part des produits
"transformés" dans l’ensemble des im
portations ( tableau). Les produits "trans
formés" représentent ainsi aujourd’hui
plus de la moitié des échanges agro ali
Lecture : en 1990, le taux de couverture CAF-FAB en valeurmentaires. Cette tendance globale se Lecture : en 1990, le taux de couverture CAF-FAB en valeur
des échanges français se chiffre à 136 % pour l’ensemble des échanges français se chiffre à 433 % pour les produitsretrouve dans presque tous les pays
des produits agro alimentaires. "bruts"
membres avec plus ou moins de force. Source : fichier OCDE des échanges internationaux Source : fichier OCDE des échanges internationaux
Avec la mise en place de la réforme de
la PAC en 1992 et 1993, ce mouve
commerce des produits "bruts", grâce 1976, le taux de couverture a nette ment s’est même accentué ces derniè
à ses exportations de c

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