Les salaires offerts à Paris : pas d effet "capitale"
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En 2002, un salarié travaillant à Paris a perçu en moyenne 19 € de l'heure, soit un niveau à peine supérieur à celui de l'Ile-de-France. A caractéristiques identiques, il a reçu un salaire équivalent à celui des autres départements franciliens. Ce salaire dépend essentiellement de la catégorie socioprofessionnelle du salarié. Les écarts entre les hauts et les faibles salaires sont légèrement plus élevés que dans les autres départements franciliens, mais beaucoup plus qu'en province.

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Extrait

INSEE
ILEDEFRANCE
n 2002, plus d’1,8 million de salariés occupaient un emploi à
Paris dans les secteurs privé et semi-public. Employés prin-E cipalement dans le secteur tertiaire, 25 % d’entre eux sont des
cadres. Durant l’année, ils ont perçu en moyenne un salaire horaire brut
de 19 €, soit l’équivalent de 2,8 fois le SMIC. La moitié d’entre eux aEn 2002, un salarié
touché moins de 14,7 €, et un sur dix moins de 8,4 € (voir Pour com-travaillant à Paris
prendre ces résultats).
a perçu en moyenne
19€ de l’heure,
soit un niveau à peine alaires parisiens au niveau francilienS
supérieur à celui de
l’Ile-de-France. En moyenne, les salaires parisiens (19 € de l’heure) se situent juste
A caractéristiques au-dessus de ceux de l’Ile-de-France (18,2 €), qui demeure la région où
ceux-ci sont, de loin, les plus élevés. En province, le salaire horaire est in-identiques, il a reçu
férieur d’un tiers (13,1 €). Ce phénomène s’explique par la structure deun salaire équivalent à
l’emploi en Ile-de-France, caractérisée par une part de cadres plus fortecelui des autres
qu’en province.départements
franciliens.
Travailler à Paris n’augmente le salaire que très faiblement : « toutesCe salaire dépend
choses égales par ailleurs », le salaire offert à Paris est supérieur de moinsessentiellement de la
de 0,5 % à celui des autres départements franciliens. Il ne permet donccatégorie
pas toujours aux salariés travaillant à Paris d'y résider. La différence de
socioprofessionnelle du
salaire entre Paris et les Hauts-de-Seine (21,7 €) est presque entièrement
salarié. Les écarts
imputable aux différences de structures des emplois. A caractéristiques
entre les hauts et les identiques, un salarié perçoit dans les Hauts-de-Seine une rémunération
faibles salaires sont supérieure de2%à celui travaillant à Paris.
légèrement plus élevés
que dans les autres Les 10 % de salariés parisiens les mieux rémunérés touchent presque
départements quatre fois plus que les 10 % les moins rémunérés (Figure 1). Ces écarts
franciliens, sont proches de ceux observés dans les autres départements franciliens
mais beaucoup plus (3,7), mais ils sont beaucoup plus forts qu’en province (2,6). Dans onze
arrondissements parisiens sur vingt, les plus hauts salaires et les plus basqu’en province.
MENSUEL N° 251 - JUIN 2005 - 2,2€
àlapage
EconomieFigure 1 - Les hauts salaires expliquent les fortes disparités à Parisour comprendre ces résultatsP
Seuil des hauts salaires
44La source DADS e8
Les données utilisées sont issues des fichiers de Déclarations Annuelles
de Données Sociales 2002 (DADS). La DADS est un document adminis- 39
e2tratif (commun aux services fiscaux et à certains organismes sociaux)
e
e 9que doit remplir tout employeur ayant rémunéré au moins un salarié au 7
e1634cours de l’année. Pour chaque salarié, elle contient des caractéristiques
er e1 15ed’état civil, la catégorie socioprofessionnelle, les périodes d’emploi et les 17
e Ile-de-France14rémunérations. e
e 1229 13e e3 19
e e5 6Le champ de l’étude
e
e11 4eL’étude porte sur l’ensemble des salariés, quelle que soit leur condition 24 e18 10
d’emploi, travaillant à Paris dans les secteurs privé et semi-public. Sont ex- e20
Provinceclus de ce champ, les salariés de l’agriculture, de la sylviculture, des servi-
19ces domestiques, des activités extra-territoriales et les agents de l’Etat et
7 7,5 8 8,5 9 9,5
des collectivités territoriales. Sont également exclus du champ de l’étude Seuil des bas salaires
les chefs d’entreprise, les apprentis, les stagiaires et les emplois aidés. Il
e
Lecture :dans le 8 arrondissement parisien, 10 % des salariés gagnent plus de 42,6€ brutne faut pas confondre ce champ avec celui des salariés résidant à Paris,
de l'heure et 10 % gagnent moins de 9,3€.
dont le salaire horaire brut moyen (21,2€) est plus élevé que celui du Source : Insee, DADS 2002
champ étudié ici.
Condition d’emploi
La DADS permet de distinguer les salariés travaillant à temps complet des n modèle pour analyser les disparitésUautres salariés. A partir de 2002 dans les DADS, un poste est dit à temps
complet s’il correspond à au moins 80 % de la durée moyenne hebdoma- « toutes choses égales par ailleurs »
daire calculée au sein de son secteur d’activité pour des établissements de
la même taille. Ce calcul est réactualisé tous les ans. A Paris, comme dans le reste de la France, la catégorie socioprofessionnelle,
le secteur d’activité, le sexe, l’âge, la taille de l’établissement employeur et la
Salaire brut condition d’emploi (temps partiel, temps complet) conditionnent le niveau de
Le salaire brut dans les DADS 2002 correspond à l’intégralité des sommes rémunération. Ces différents critères ne sont pas indépendants les uns des
perçues par le salarié au titre de son contrat de travail, avant toute déduction autres. Une analyse « toutes choses égales par ailleurs » permet d’isoler et
de cotisations obligatoires. Il intègre dorénavant les sommes versées au titre d’estimer l’effet propre à chaque facteur.
de la participation.
Le modèle économétrique mis en œuvre pour l’analyse des salaires parisiens
Salaire horaire brut moyen « toutes choses égales par ailleurs » lie le logarithme du salaire horaire
Il est obtenu en divisant la masse salariale totale par le nombre d’heures brut aux caractéristiques observables du salarié (sexe, âge, catégorie
salariées au cours de l’année. Ce mode de calcul permet d’élaborer une socioprofessionnelle, condition d’emploi) et de l’établissement (secteur
moyenne portant sur l’ensemble des salariés quelle que soit leur condi- d’activité, taille, arrondissement d’implantation) et à un résidu représen-
tion d’emploi. tant les caractéristiques non observables : diplôme, ancienneté, taux de
syndicalisation de l’établissement ou mode de rémunération des sala-
riés… Les variables observées expliquent 61 % des disparités des salai-
res. Ce modèle nous renseigne en outre sur l’importance relative de
chacune des variables prises en compte.
salaires sont inférieurs à ceux pratiqués dans l'ensemble de
el'Ile-de-France. Dans le 20 arrondissement, 10 % des salariés
La catégorie socioprofessionnelle explique 85 % desgagnent moins de 7,5 € de l'heure. Ce niveau est inférieur au
disparités de salaires
seuil des bas salaires de province (7,8 €).
0,7%
0,7% 1,3%
3,3%A Paris, comme ailleurs, la catégorie socioprofessionnelle est le 0,1%
Condition d'emploi
déterminant essentiel du salaire (voir Un modèle pour analyser
8,9% Sexe
les disparités « toutes choses égales par ailleurs ») ; elle con-
Taille de l'établissementtribue à hauteur de 85 % aux disparités de salaires (contre
Arrondissement80 % en province). Loin derrière, viennent l’âge et le sec-
Secteur d'activitéteur d’activité. Le fait d’être un homme ou une femme
influe de manièremoindre surleniveaudesalaireàParis Age
qu’en province (respectivement 0,7 % et 2,3 %). Catégorie
85,0% socioprofessionnelle
n cadre gagne 3,4 fois plusU
Source : Insee, DADS 2002qu’un ouvrier non qualifié
A Paris, en 2002, le salaire horaire d’un cadre est de 32,2 € De la même manière, l'écart entre les ouvriers non qualifiés et
soit 3,4 fois celui d’un ouvrier non qualifié (Figure 2). Si l’on les ouvriers qualifiés se réduit de 26 % à 22 %, et celui entre les
compare les salaires des cadres à ceux des ouvriers non qua- ouvriers non et les professions intermédiaires de
lifiés de mêmes sexe et âge et occupant un emploi dans le 73 % à 68 %. A l'inverse, l'écart entre les ouvriers non qualifiés
même type d’établissement, les disparités salariales se ré- et les employés s'accentue légèrement à profil identique (de
duisent : la différence n’est plus que de 2,8 fois (Figure 3). 21%à25%).Figure 2 - Des salaires plus élevés dans les activités financières
Les salaires horaires bruts moyens à Paris en 2002 (euros)
Secteurs é

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