Pays de Montbéliard : les départs de jeunes actifs limitent la hausse du chômage
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Pays de Montbéliard : les départs de jeunes actifs limitent la hausse du chômage

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Au cours de la décennie 1990, la zone d'emploi de Montbéliard a vu l'arrivée sur le marché du travail, de générations plus nombreuses que celles qui sont parties à la retraite, et une augmentation sensible de l'activité féminine. Sans migrations, ces deux phénomènes auraient engendré une forte augmentation de la population active. L'offre d'emploi n'ayant pas suivi cette croissance, le déficit se serait élevé à près de 10 000 emplois. Cependant, ce déséquilibre s'est traduit davantage par des départs de jeunes actifs hors de la zone d'emploi que par une hausse du chômage.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 31
Langue Français

Extrait

Emploi
Pays de Montbéliard :
a population active a À l’effet de génération posi-Au cours de la décennie 1990, la zone
augmenté depuis 1990 tif, s’ajoute celui de la modi-d’emploi de Montbéliard a vu
de 1,2%. En l’absence fication des taux d’activitél’arrivée sur le marché du travail, de de migrations, cette aug- pendant la période. Les ten-
générations plus nombreuses que mentation aurait été beaucoup dances nationales d’augmen-
celles qui sont parties à la retraite, et plus importante. En effet, si l’on tation de l’activité des fem-
ne considérait que l’évolution mes se trouvent accentuéesune augmentation sensible de
de la population ac- dans la zone d’em-l’activité féminine. Sans migrations, Les effets
tive liée à la diffé- ploi de Montbéliardde génération :ces deux phénomènes auraient rence entre les dé- où le taux d’activité
+ 5 100 actifs.engendré une forte augmentation de parts en retraite et était assez faible en
l’arrivée de nouvelles généra- 1990. De plus en plus de fem-la population active. L’offre d’emploi
tions en âge de travailler, la zone mes entrent sur le marché den’ayant pas suivi cette croissance,
d’emploi compterait 5 100 ac- l’emploi sous les effets con-le déficit se serait élevé
tifs supplémentaires, soit une joints de l’évolution des com-
à près de 10 000 emplois. augmentation virtuelle de + 6%, portements familiaux, des
Cependant, ce déséquilibre s’est au lieu des +1,2% constatés. changements de mode de vie
Les générations parties en re- et des contraintes économi-traduit davantage par des départs de
traite ou en prére- ques. L’ébauche dejeunes actifs hors de la zone d’emploi L'augmentation
traite sont issues des tertiarisation de laque par une hausse du chômage. des taux d'activité :classes creuses de la zone leur offre plus
+2 500 actifsguerre et d’avant- d’opportunités.
guerre, alors que les généra- L’augmentation des taux d’ac-
tions nombreuses du baby-boom tivité féminins a généré une
n’approcheront l’âge de la re- hausse potentielle de main-
traite que dans les années qui d’œuvre de près de 3 100 per-
viennent. sonnes en dix ans. Par ailleurs,Nº 52 - MARS 2002
INSEE Franche-Comté - L'ESSENTiEL Nº 52
ESS025218 Prix : 2,20dans les autres zones d’em-
ploi de la région. On observe à
Montbéliard les tendances na-
tionales à l’entrée et à la sor-
tie de la vie active. Comme les
femmes, les hommes entrent
plus tard sur le marché du tra-
vail du fait de l’allongement
de la durée des études (baisse
des taux d’activité avant 26
ans). De même, l’âge de la
retraite sonne plus tôt
qu’avant, en principe. Mais
les départs anticipés et les
plans spécifiques qui avaient
été mis en place dans les an-
nées 1980 ont atténué le phé-
nomène dans la zone d’em-
ploi pour la période 1990-
1999.
Sous les effets du renouvelle-
la reprise de l’activité écono- ment des générations (+ 5 100
mique à partir de 1993 a favo- actifs) et de la flexion des taux
risé le retour d’un certain nom- d’activité (+ 2 500 actifs), la
bre de femmes sur le marché population active aurait aug-
du travail (au menté de 7 600Un déséquilibre de 9 300prix parfois personnes entre postes de travaild’une plus 1990 et 1999,qui n’a pas provoquégrande préca- ce qui auraitd’augmentationrité des emplois constitué ledu chômagequ’elles occu- gain le plus fort
pent ). de la région. Dans le même
À l’inverse, la modification temps, l’emploi total a effec-
des taux d’activité masculins tivement baissé de 1 700 pos-
a induit une réduction de l’of- tes. Ce déséquilibre de 9 300
fre de main d’œuvre, mais net- postes de travail ne s’est ce-
tement moins importante que pendant pas traduit par une
INSEE Franche-Comté - L'ESSENTiEL Nº 52hausse importante du chômage
qui est resté quasiment stable
entre 1990 et 1999. L’ajuste-
ment par les migrations a été
en effet beaucoup plus déter-
minant.
Devant la difficulté à trou-
ver ou retrouver un emploi,
nombreux sont les résidents
de la zone de Montbéliard
qui l’ont quittée définitive-
ment. Les migrations défi-
nitives d’actifs se sont sol-
dées, entre 1990 et 1999, par
un déficit de 6 600 person-
nes. Compte tenu de la struc-
ture des emplois dans la
zone, cet exode important tiers. Il passe de près de 3 400
d’habitants recensés en 1990 personnes en 1990 à moins de
concerne majoritairement 1 000 en 1999.
des hommes déjà actifs ou Cette évolution est surtout
en passe de le deve- due à la hausse im-
Les migrationsnir et qui ont très portante du nombre
souvent moins de 35 résidentielles : de résidents de la
ans. zone d’emploi qui– 6 600 actifs
La destination finale travaillent désormais
de ces émigrants n’est pas for- dans le Territoire de Belfort
cément très lointaine puisque (2 300 personnes supplé-
la moitié de ceux qui sont res- mentaires entre 1990 et
tés en France métropolitaine 1999). Entre ces deux zones
sont encore francs-comtois en voisines, l’intensité des
1999. Les deux tiers résident échanges s’est accrue puis-
d’ailleurs dans les zones d’em- qu’on note également une
ploi de Belfort ou de Besan- hausse de 12 % des entrées
çon. Les autres ont choisi de Belfortains sur la zone
d’abord des régions proches : d’emploi, cette évolution
l’Alsace et traduisant la
La réduction du soldeRhône-Alpes baisse
des navettes domicile-travailregroupent res- d’attractivité
pectivement résidentielle(entrées-sorties) :
10 % et 7% des de la zone– 2 500 actifs
migrants vers d’emploi de
la métropole. La région pari- Montbéliard. L’Alsace offre
sienne représente toujours une également un débouché en
destination intéressante pour termes d’emploi pour les ha-
les actifs qui s’orientent vers bitants du Pays de Montbé-
le tertiaire. liard, mais dans des propor-
Autre élément d’ajustement tions nettement moins for-
sur le marché du travail local, tes. surtout son évolution sur une
les migrations alternantes se Souvent présenté comme un longue période, reflète ici
sont rééquilibrées, le solde des indicateur primordial de la assez mal les profondes mu-
navettes domicile-travail santé économique d’une tations de la zone d’emploi
s’étant réduit de plus des deux zone, le taux de chômage, et entre 1990 et 1999, puisqu’il
INSEE Franche-Comté - L'ESSENTiEL Nº 52DEPUIS 1990, L’EMPLOI CHANGE DE NATURE… perdus l’étaient essentiellement par des hommes. Globale-
ment, 3 200 emplois occupés par des femmes ont été
L’augmentation constante de l’emploi constatée depuis créés, 4 800 par des hommes ont disparu.
1993, n’avait pas encore permis en 1999 de revenir au Les hommes restent plus nombreux sur le marché du travail
niveau de 1990. Ainsi, entre 1990 et 1999, l’emploi total offert dans la zone d’emploi de Montbéliard, mais la différence
a baissé de 1 700 postes dans la zone d’emploi de Montbé- tend à se réduire : les hommes ne représentent plus que
liard. Dans le même temps, l’emploi a progressé de 3% au 61% des actifs employés (65% en 1990).
niveau régional. Conséquence de ces modifications dans l’appareil produc-
Néanmoins au niveau local, les évolutions s’accompagnent tif, les métiers à prédominance féminine du tertiaire gagnent
de changements importants dans la structure de l’emploi. en importance, et ceux qui sont essentiellement masculins
En effet, le secteur tertiaire occupe aujourd’hui 50% des changent de nature. On compte 700 femmes ouvrières de
actifs employés (contre 44% en 1990), et l’industrie 43% au moins dans l’industrie entre 1990 et 1999, mais près de
lieu de 48% dix ans plus tôt. 1 650 femmes de plus qui sont agents des services directs
Les effets sur l’emploi de la restructuration industrielle sont aux particuliers ou 1 000 employées supplémentaires dans
donc en partie compensés par la tertiarisation de la zone. Si la fonction publique. La tendance générale à la baisse du
l’industrie a perdu 4 800 emplois (principalement dans nombre des ouvriers se poursuit, de même que l’élévationautomobile et les secteurs dépendants), le ter- de leur niveau de qualification. En 1990, 60% des hommes
tiaire en a gagné 3 200. La hausse est particulièrement ayant un emploi dans le Pays de Montbéliard étaient ouvriers,
significative dans les secteurs de la santé et de l’action ils représentent aujourd’hui 53%

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents