Rapport au ministre des affaires étrangères, M. Dominique de Villepin, du Comité indépendant de réflexion et de propositions sur les relations franco-haïtiennes
104 pages
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Rapport au ministre des affaires étrangères, M. Dominique de Villepin, du Comité indépendant de réflexion et de propositions sur les relations franco-haïtiennes

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Description

Après avoir évoqué l'historique des relations franco-haïtiennes, Régis Debray analyse la situation politique, économique, culturelle et religieuse de Haïti. Il émet 21 propositions concernant l'aide française et internationale à apporter à ce pays en matière de diplomatie, sécurité, état de droit, institutions, économie, coopération, éducation et culture.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 9
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Langue Français

Extrait

1

Rapport au

Ministre des affaires éntgrèare s


M. Dominique de Villepin


du

Comité indépendant

de réflexion et deo porsitions

sur

les relations Fran-cHoaïtienne s

Janvier 2004.

2

3

I
Constat s

Une singulière ab sence 5 p.
Quelle sorte de d? ettep. 11
Saumâtre bila n…p. 17
Une nouvelle do ?n nep. 25
Pistes pour un décollage (iéqcuoen )omp. 35
École et cult :u rmeain dans la mainp. 42


II
Proposition s

Diplomatie/sécu ritép. 5 1
État de droit/Institutionsp. 5 9
Économie/Coopérationp. 6 5
Éducation/Ctulre p. 7 5


III
Annexes

« Réparation pour l’esc l»a ?v age p. 84

« Restitution de la dette de l’indé p» e? nd apn.c8e9
Situation religieusep. 9 2
Pandiasso:ule étuanummanigiro coe np. 9 5
Les prêts sans remboursemaepnit la cdup. 9 7

4

AVERTIS SEMENT

Ce rapport concerne le devenir des relations- franco
haïtiennes dans leur ensemble. Il ne relève pas d’un geste partisan.
C’est un acte d’amitié envers tout un peuple, y compris envers
ceux qui n’ont pas voix au chapitre. Aucun côté en Haïti,
oppoistion ou pouvoir, ne ursait donc s’en prévaloir, ni s’en
offusquer.

La conjoncture politique de ce pays a fait ou fera l’objet
d’autres types d’intervention de la part des membres du Comité. Il
s’agit ici de la transcender, pour contribuer à un sativnecnti re td i
en tout cas meilleur.

5

I

CNSOSTAT

Une singulière absence

«Pas de pétrole, pas d’uranium ni de pierres précieuses, nulle arm
de destruction massive, pas de détroit stratégirqrourei,s tpeas s à de te

l’exportation, guère de plagese sa, veuna endémique et des atns di
milliers deb oa-pteo plqeue les courants poussent vers la Floride ou les

Bahamas. La dro g?u eElle file surtout vers le Nord. L-eUs niEst ats
peuvent bien redouter un Liberia à leurs portes, et agir, ou s’abstenir,
conséquenec. C’est leur affaire. Cette galère, ce guêpier, ce bazar du
bizarre, cette marmite du: peebliv ddeu sednediuon ruopi ons, s s’ydai
engage plus qu’à moitié, et p-cahs ogsrea nà dperdre, si on s’en dégage
une fois pour tou»t es.

6

Répondons d’emblée ài mcaegtinaire mauvais génie qu’il se
tromp :e il ne suffit pas d’être cynique pour faire preuve de réalisme
Sans doute, sur une planète plutôt rugueuse où les petits n’ont que d
moyens de se faire valoir, capacité de nuisance ou bien de séduction
pays le plus pauvre des Amériques, un peu plus petit que la Belgique,
500 k2n eesbmibattn,sn enjeu le pas uniomed s ,ms onhad’ m 9liil
d’importance pour les intérêts français, ni éprêotu r euor nptéenni
soutenu.

Cette myopie chauvine qui mise séurre ln’icne didffe l’opinion à
l’outr-emer ferait bien peu de cas des départementisins arçnf ovia s
confrontés à une immigration croissante et clandestine (un quart de
population guyanaise, déjà, est haïtienne). S’il est certes vrai que
morceau d’Afrique emn éArique s’est trouvé heapépuis 1d915, début
d’une occupation militaire-ndexid na fus an ds,mpha cleénitm gauq e
des Eta-tUsnis, doctrine de Monroe oblige, le seul État officiellement
francophone d el’ h«émisph è»r en’est pas seulement pour nou s Français
unrè-mierdf equ’on a laissé au bord de la route (trop loin, trop coûteux,
trop agité). Passent les empires coloniaux, demeurent leur langue et
droit. C’est aussit éumno.inD’abord, de ce que peut devenir à terme
n’importe quel paéycs urpsreur et opsrpère, quand ses élites s’en sont
exonérées et que l’État vient à disparaître. Témoin surtout, de ce q
peut faire ou non la communauté internationale pour tirer du gouffr
toutes ces zones grises sur la mappemonde qui deviennent à leu
environenment riéognal ce que les trous noirs sosnmt oas .u co

7

Les relations de la France avec le Zimbabwe, Cuba, ou la Birmani
relèvent de sa politique étrangère. Nos rapports avec Haïti sont plu
déilcats, émotifs et rétractiles parce -qoub’secnu rc,l ialisr mettente ue n j

les rapports de la France a-vmeêc meell.e De laé pRublique avec son
passé colonial, monarchique et impérial. De nos riches et belles vill
côtières (Nantes, La Rochelle, Bordeaux) avec la traite du bois d’ébène
le commerce triangulaire qui ufri rreicnht elesse et leur beauté. De notre
amnésique modernité avec le Code noir et les bricks négriers aux lon
sillages (-pdaerlà 1848, date chez nous de l’abolition officielle de
l’esclavage). Cette intimité un peu embarrassante déborde les rappo
bien conus d’amour/haine entre une métropole et son ancienne
colonie. Le colon ayantp ipcoi rtaé par la force et le viol le colonisé avec
lui, ou le Blanc, le Noir, sans avoir à subjuguer une population

autochtone déjà disparue au Traité de Ryswick n(1cé6d9a3 ),à qlau i co
France le tiers ocntciadl ede l’Hispaniola découverte par Colomb, les
Français srtent, pour le meilleur et le pciro-ea,u tleeusrdse ce paria

sophistiqué, chréettvei n,uà uaod ealnertav lc ehanhaet Mnée Gui ,natt

natioanlistee tn omad,pere-éomednre tpos-tmoderne, mystieqtleci ,el euf
où la mort est baentallae vie plus intense. Où l’on parle, écrit une
langue, peint deabsl etaux, fait de la musique, et raconte des histoires
comme on aimerait en entendre, en lire, en voir plus à Paris. Cett
« nation pathéti »q,u eque les hommes d’affaires évitent, les touristes
contournent, la télévisioni gndeé d(aen France, pas ailleurs),
l’intelligentsia ignore, et dont -sdeeuhlso,r se ndes diplomates, nos
milieux chrétiens gardent un permucai,n ae nbta eus oavoir nourri de sa

8

sève Aimé Césaire, André Breton et André Malraux, elle a tout pou
déranger. Et donc pour s’effacer de nos écrans.

C’est justement le pro :b lHèamïtei fait partie de nostroeireh,i
mais non de notre mémoire. Le faible co,n nqauîit lle fort ménnoc.tîa
Nous sommes partie prenante au légendaeiqreu ehl anït’iae na, ulcune
place dans le nôtre. Les esclaves insurgés de 1791 ont pourtant don
sonf air eaudir ede 1789. Combien de Français savent que la Déclaration

des Droits de l’Homm deu eCtitoyen fiunti ti éàe Paris maaicscom pàl ie
Sain-tDomingue, où les droits de l’homme blanc devinrent, presque à

notre insu, universels pour bon? Bs deqe cibu nc iunoeeetiavnnrnie, eu
rappelle le cheminement lent et détourné de l’idéeasl dàr ol’ietsff ectif (l
de l’homme n’ont pas le pied marin). En ce sens, 1789 appartient
l’histoire d’Haïti comme son indépendance de 1804 appartient à l’histo
de Francet du monde. Combien savent encore que c’est la délégation
haïtienne à la Conférence de aSnacins cFor en 1945 qui, entraînant les
votes lati-naoméricains, et contre l’hostili-tséa xaon leglon,ea i pmso é

français comme deuxième langue de travail des Na Ltiao ns Unies («
France vous doit une reconnaissanc e» , éltaenrçnae llaelors Georges
Bidault, pérsident de la délégation française, au Minis vtroeu sh aïtien, «

serez fait grand officier de la Légion d»’,h laoqnune,eb ei nûs,rs eurll
perdit en rou t?e )Haïti est à cet égard malade d’un trop de mémoire, et la
France d’un pas assez. Deux Présisd eEnttast- sUdneis, Franklin
Roosevelt et Clinton, ont foulé le sol ; hmaïaticun s auidenPrés tne
français, et nul Premier Ministre. Au vrai, nousr eafvooullnaésgteosutse

9

de la permière République noire du monde (et du premier État
indépendant d’Amériqtiunee )l. aElle a infligé sa première défaite
militaire à l’Empire naissant, avant Trafalgar, en défaisant, la fièvre ja
aidant, les rcle, commres s paandéG né relL ceréla047dé

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