Synthèse régionale de l industrie bretonne
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La Bretagne a connu un essor relativement récent de son industrie. Entre 1989 et 2000, 19 600 emplois industriels se sont créés, ses effectifs croissant ainsi de 10,7 % alors que, dans la même période, la France se désindustrialisait avec une perte d'emploi de 11 %. Après avoir connu son sommet en 2000, l'emploi industriel a depuis reculé en Bretagne (- 5,5 %), mais résiste cependant bien mieux qu'au niveau national où la décrue s'élève à 11 %. Le solde reste ainsi positif sur l'ensemble de la période (8 300 emplois de plus fin 2006 que fin 1989) alors que la baisse est continue au niveau national. En Bretagne, l'industrie emploie 191 500 salariés fin 2006, soit 17,4 % de l’ensemble des salariés bretons, ce qui en fait une région légèrement plus industrielle que la moyenne des régions françaises. De plus, 16 500 intérimaires travaillent dans l'industrie à temps plein, soit un salarié à temps complet sur dix. Si ce bilan relativement positif se retrouve dans la plupart des secteurs industriels de la région, les Industries Agricoles et Alimentaires (IAA) en sont le principal moteur. Le secteur a créé 12 000 emplois entre 1989 et 2006, et sans lui, l'industrie bretonne aurait perdu des salariés. Représentant plus d'un tiers des emplois industriels breton, il est de très loin le premier secteur de la région, en influençant toutes les caractéristiques. En effet, le salariat industriel en Bretagne est moins qualifié et plus féminisé qu'au niveau des régions de province. Les ouvriers occupent deux tiers des emplois, les femmes un tiers (respectivement 60 % et 25 % en France de province). Les salaires offerts sont plus faibles en Bretagne (14,8 € en moyenne contre 16,3 € en province). Ceci s'explique notamment par une faible valeur ajoutée par emploi en moyenne (14 % de moins qu'en France de province), du fait d'une grande part de main-d'œuvre spécialisée dans des tâches de simple exécution, même si on observe un rattrapage depuis 2000.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Emploi-système productif
Synthèse régionale
de l’industrie bretonne
Le dynamisme de l’emploi s’essouffle
in 2006, l’industrie bretonne emploie poids de l’industrie a ainsi diminué de 8 bilan positif. En Bretagne, le recul de l’emploiF191 500 salariés, soit 17,4 % de l’en- points entre le 31 décembre 1989 et le 31 dé- salarié industriel est de 5,5 %. Les autres ré-
semble des salariés de la région. En nombre cembre 2006 au niveau national contre 5 gions, sauf Midi-Pyrénées, Provence Alpes-
d’emplois industriels, la Bretagne se situe points en Bretagne. Mais l’industrie bretonne Côte d'Azur et Languedoc-Roussillon, con-
eainsi au 5 rang des régions françaises. a gagné 8 000 emplois sur l’ensemble de la naissent un recul plus important.
période, soit une progression de 4,5 %.
L’industrie bretonne résiste Un bilan plus favorable
De 1989 à 2000, la Bretagne se situe au pre-
jusqu’au début des années 2000 que la moyenne nationale
mier rang des régions françaises pour les
dans presque tous les secteursFrance entière, les salariés de l’industrie re- créations d’emplois industriels juste devant
présentent 15,8 % de l’ensemble des sala- les Pays de la Loire et la Corse. Ce sont les Le bilan relativement positif de l’emploi dans
riés. Depuis le début des années 90, les em- trois seules régions créatrices d’emploi sur l’industrie bretonne ne s’explique pas par sa
plois industriels reculent devant le cette période. De 2000 à 2006, la Corse reste composition sectorielle mais par des dynami-
développement des activités tertiaires. Le la seule région métropolitaine à conserver un ques régionales spécifiques. En effet, dans
Octant n° 114 - Octobre 2008 5© IGN - Insee 2008
Emploi-système productif
Évolution de l'emploi salarié industriel des régions françaises Évolution de l'emploi salarié industriel des régions françaises
entre 1989 et 2000 entre 2000 et 2006
En %
En %
6
0
0-4
-9 -9
-20 -13
Moyenne France entière: -11,2 % Moyenne France entière: -10,9 %
© IGN - Insee 2008 © IGN - Insee 2008
Source : Insee, estimations d'emploi Source : Insee, estimations d'emploi
Poids de l'industrie dans chaque région en 2005
forte croissance de la fin des années 90.
France entière, la baisse est de 24 % sur la
même période avec un ralentissement
marqué entre 1997 et 2001.
L’agroalimentaire,
principal moteur
En %
du développement industriel
23,0 L’industrie agroalimentaire, principal em-
19,5
ployeur de l’industrie bretonne, est aussi le
14,0
principal moteur de sa croissance. Au 31 dé-
cembre 2006, on y dénombre 12 000 emplois
Moyenne France entière: 15,8 % de plus que fin 1989, soit une progression de
22 %, quand elle atteint à peine 1 % FranceSource : Insee, Clap
entière. Néanmoins, le secteur perd réguliè-
rement des emplois depuis le début des an-
nées 2000, à un rythme comparable en Bre-
tagne et en France : - 2,6 % depuis fin 2000.
La tendance n’est cependant pas la même
dans toutes les activités. Deux secteurs tirent
pratiquement tous les secteurs, l'évolution de niveau national. La réduction des dépenses leur épingle du jeu : la production de viande
l'emploi est plus favorable (ou moins défavo- militaires ainsi que les politiques communau- de boucherie et l’industrie du poisson, avec
rable) en Bretagne que France entière. Cer- taires destinées à réduire la puissance des une progression de l’emploi d’environ 10 %
tains secteurs ont subi des réductions drasti- flottes de pêche ont lourdement pesé sur entre 2001 et 2005. En 2006, la première
ques d’effectifs entre 1989 et 2006, comme l’activité, entraînant la suppression de 6 000 poursuit sa progression, tandis que les effec-
ceux de l’habillement-cuir-textile, de l’in- emplois sur l’ensemble de la période, soit tifs sont à la baisse dans la seconde. L’abat-
dustrie du bois et du papier et surtout la cons- une perte de plus de 40 %. Les effectifs n’ont tage de volailles a particulièrement souffert
truction navale. Et ce dernier est le seul à affi- cessé de se réduire depuis une quinzaine de la concurrence étrangère et de la baisse
cher un bilan nettement plus lourd qu’au d'années, y compris durant la période de de la consommation intérieure perdant 30 %
6 Octant n° 114 - Octobre 2008Emploi-système productif
Évolution de l’emploi salarié entre 1989 et 2006
Bretagne France entière
Effectif Écart par Évolution Évolution Évolution Évolution
salarié rapport 1989-2000 2000-2006 1989-2000 2000-2006
en 2006 à 1989 (en %) (en %) (en %) (en %)
Industries agricoles et alimentaires 67 912 12 137 25,0 - 2,6 3,4 - 2,7 des biens de consommation 24 121 - 3 035 - 2,0 - 9,4 - 23,4 - 18,0
dont : édition, Imprimerie, reproduction 7 440 225 11,7 - 7,7 - 8,3 - 14,7
pharmacie, parfumerie et entretien 5 786 1 974 36,8 11,0 - 2,9 5,2
industries des équipements du foyer 7 886 - 521 0,6 - 6,8 - 21,3 - 23,9
Industrie automobile 13 934 - 496 1,8 - 5,2 - 10,4 - 5,8
Industries des biens d'équipement 37 953 - 2 299 0,8 - 6,5 - 7,8 - 8,6
Construction navale, aéronautique et ferroviaire 7 956 - 5 941 - 30,1 - 18,1 - 23,8 - 0,3
Industries des équipements mécaniques 16 398 5 144 32,2 10,2 - 3,2 - 7,8
Industrie des équipements électriques et électroniques 13 599 - 1 502 5,9 - 15,0 - 4,2 - 14,9
Industries des biens intermédiaires 40 483 1 114 13,8 - 9,7 - 11,3 - 13,9
dont : industries des produits minéraux 6 228 - 1 524 - 14,5 - 6,0 - 20,3 - 9,8
industrie du bois et du papier 6 658 - 988 - 12,7 - 0,2 - 16,0 - 12,4
chimie, caoutchouc, plastiques 12 214 2 768 30,2 - 0,7 - 5,8 - 11,6
métallurgie et transformation des métaux 9 830 - 592 4,8 - 10,0 - 12,2 - 11,6
industries des composants électriques et électroniques 4 505 1 917 165,4 - 34,4 15,9 - 14,9
Habillement, cuir, textile* 4 057 - 5 180 - 31,7 - 35,7 - 42,9 - 37,5
Industrie hors énergie 184 403 7 421 11,0 - 6,1 - 11,2 - 11,2
Ensemble de l'industrie 191 469 8 310 10,7 - 5,5 - 11,1 - 10,9
Source : Insee, estimations d’emploi au 31 décembre
* ce regroupement d'activités est déjà comptabilisé pour partie dans le total des industries des biens de consommation et pour partie dans le total des industries des biens intermédiaires
de ses emplois entre 2001 et 2006. Dans les de l’industrie automobile sont en forte pro- poursuivi sa croissance jusqu’en 2004 pour
autres secteurs, l’industrie laitière, la trans- gression jusqu’à fin 2004, pic de fabrication ensuite réduire ses effectifs.
formation des fruits et légumes, la fabrication de la Peugeot 407, pour décliner depuis.
d’aliments pour animaux et, dans une
L’électronique en difficultémoindre mesure, la préparation de produits à La bonne santé de l’agroalimentaire et de
base de viande, la tendance est également à l’automobile s’est répercutée favorablement La dernière des principales activités de l’in-
la baisse. sur leurs équipementiers et sous-traitants. dustrie bretonne, l’industrie des équipements
L’industrie des équipements mécaniques en électriques et électroniques, affiche en re-
a été la première bénéficiaire avec la création vanche un bilan négatif. Cette activité a, en
L’automobile tire son épingle
de 5 200 emplois depuis fin 1989, une pro- effet, perdu 1 500 emplois depuis fin 1989,
du jeu jusqu’en 2004 gression qui représente 46 % des effectifs soit 10 % contre près de 20 % France en-
Dans l’industrie automobile, l’évolution des initiaux, alors que France entière, la baisse tière. Moins touchée par la crise du début des
effectifs est directement liée aux fluctuations dépasse 10 %. En dépit du ralentissement in- années 90, cette industrie a largement béné-
d’emploi de l’usine PSA Peugeot Citroën de dustriel, cette activité a encore gagné 1 000 ficié jusqu’en 2000 du développement de la
Rennes, établissement qui concentre près emplois depuis fin 2000. téléphonie mobile, avant d’être victime de
de 80 % des effectifs du secteur. Depuis fin restructurations et de délocalisations. Dans
1989, l’emploi dans l’automobile a chuté de De la même façon, le secteur de la la fabrication d’appareils d’émission et de
15,6 % en France. En perdant 500 salariés, chimie-caoutchouc-plastiques dont les trois transmission (téléphonie), l’activité se main-
le bilan

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents