Veille éducative
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Description

Le rapport précise les principes généraux et les conditions de développement d'une démarche de veille éducative qui engagerait l'ensemble des acteurs concernés par l'éducation ou l'insertion des jeunes. Il répond aux questions concernant la nécessité, les démarches, les principes d'action (notamment l'étude de l'absentéisme et du décrochage scolaire et éducatif de l'élève) et les outils de la veille éducative.

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Publié le 01 novembre 2001
Nombre de lectures 10
Licence : En savoir +
Paternité, pas d'utilisation commerciale, partage des conditions initiales à l'identique
Langue Français

Extrait

Veille éducative
Plan d’action présenté par :
Mme Claude Brévan,
Déléguée interministérielle à la ville
M. Jean-Pierre Blazy,
Maire de Gonesse et député du Val d’Oise
M. Pierre Cohen,
Maire de Ramonville et député de Haute-Garonne
- Remis le 27 novembre 2001-SOMMAIRE
PRÉAMBULE................................................................. p 3
INTRODUCTION............................................................ p 6
1. LA VEILLE ÉDUCATIVE : POURQUOI ? ..................... p 8
2. LA VEILLE ÉDUCATIVE : QUELLE DÉMARCHE ? .... p 11
3. LA VEILLE ÉDUCATIVE : QUELS PRINCIPES
D’ACTION ? ............................................................... p 14
4. LA VEILLE ÉDUCATIVE : QUELS OUTILS ? ............. p 19
ANNEXES ................................................................... p 31
• 2 •Préambule
Claude BARTOLONE, Ministre délégué à la ville, lors de la remise du
rapport de Marie Choquet « Souffrances et violences à l’adolescence » le
30 janvier 2001 exprimait sa volonté de répondre de façon concrète et
efficace à l’exclusion des jeunes en ces termes :
« Chaque fois, que je vais sur le terrain, et ce fut plusieurs fois par
semaine ces trois dernières années, je vois des jeunes, dehors,
désœuvrés, qui semblent attendre on ne sait quoi.
Chaque fois, que je fais des visites dans des lieux éducatifs, que ce soit
l’Auto-école à Saint-Denis, un garage associatif ou une école de la
chambre de commerce, je suis frappé par la souffrance exprimée par les
jeunes, lorsqu’ils relatent leur parcours, de même que je suis frappé par
leur extrême fierté d’avoir pu trouver leur voie et d’être enfin reconnus.
Chaque fois, qu’on évoque la violence des jeunes dans les quartiers, je
me dis qu’il y a un lien, tout simplement logique, entre la rupture
éducative et la violence, entre la violence qu’ils expriment et aussi celle
qu’ils provoquent parfois.
Chaque fois que je m’adresse aux élus et que je leur demande combien
de jeunes sont en situation d’échec dans leur commune, ils savent me
répondre et ils affirment tous qu’ils sont peu nombreux.
J’ai pensé que ce serait bien, que ce serait juste, qu’il n’y ait pas trop
d’autres fois. Ce serait juste que nous parvenions enfin à réduire les
souffrances et les violences qui en sont la conséquence, en organisant
ensemble une réponse simple, efficace et rapide pour donner à tous les
jeunes, malgré les échecs scolaires, les moyens de continuer leur
parcours éducatif selon d’autres voies. Il s’agit d’éviter à tous prix les
ruptures génératrices de désordres psychologiques et sociaux et
d’instaurer une continuité éducative en guise de parade à l’angoisse, à la
souffrance et aux tentations de violences ».
A la suite de ce rapport, Claude BARTOLONE nous a demandé de
préparer un plan d’action pour que soit mis en place sur les territoires
de la politique de la ville une veille éducative.
Si la question de l’éducation fait partie de celles qui ne peuvent obéir
aux aléas de la conjoncture sociale et politique du moment, elle engage
une société dans son ensemble et sur le long terme.
Pourtant, il ne se passe pas une journée sans qu’un événement ne
vienne en rappeler l’importance en arrière plan de situations parfois
dramatiques : violences « scolaires », « désœuvrement » de jeunes sans
• 3 •qualification, familles « désemparées » dans la conduite à tenir face à
l’école ou aux comportements de leurs enfants, enseignants ou
éducateurs « déstabilisés » face aux tensions qu’ils subissent…
Sans que la totalité des dérèglements de la vie sociale soit imputable
à l’éducation, nous sommes souvent amenés à reconnaître que, pris à la
base, certains parcours de décrochage ou de désocialisation auraient
pu être stoppés. L’éducation n’est-elle pas, en effet, la meilleure des
préventions ?
Ainsi, certains jeunes pris dans un engrenage qui les conduit vers
une délinquance violente auraient-ils pu s’engager vers d’autres voies
s’ils avaient trouvé un moyen de valorisation et des réponses à leurs
aspirations autres que la promesse de gains rapides et la
reconnaissance de leur puissance par le caïdat des cités…
Certaines familles, qu’on dit démissionnaires, n’auraient-elles pas pu
se montrer plus efficientes dans la protection de leurs enfants si elles ne
s’étaient pas senties d’emblée disqualifiées par les exigences multiples
de la compétition scolaire et des standards de la consommation
juvénile ?
Enfin, certains enseignants n’arriveraient-ils pas davantage à faire
face s’ils trouvaient à leurs côtés, dans l’école ou hors l’école, des
acteurs en mesure de les épauler et, qui sait, les amener à d’autres
rapports avec leurs élèves ?
Par-delà les réponses immédiates qu’appellent certaines
manifestations les plus spectaculaires des violences dites « urbaines »,
c’est bien le chantier de l’éducation dans la cité qui se trouve posé par
cette série de phénomènes.
A contrario, il ne faudrait pas faire de l’éducation un simple outil de
prévention de la délinquance : on sait bien que tous les décrocheurs ne
deviennent pas des délinquants et tous les délinquants ne sont pas des
« décrocheurs ».
Les processus de désocialisation ou de décrochage sont, dans leur
grande majorité, invisibles. Ils n’en posent pas moins la question de
notre capacité à répondre, aujourd’hui, collectivement - c'est-à-dire :
parents, enseignants, intervenants éducatifs, élus, associations et
institutions… - à la diversité des situations, des itinéraires et des choix
auxquels sont confrontés les jeunes, diversité qui les rend plus libres
mais plus vulnérables que jamais.
Ceci est bien sûr valable pour tous les jeunes mais plus
particulièrement pour ceux des quartiers en difficulté plus directement
« exposés » aux risques de dérive sous la double imposition de la
pression sociale et de l’enclavement culturel. C’est là l’un des enjeux
de la veille éducative.
• 4 •La proposition est ambitieuse. La veille éducative appelle l’ensemble
des acteurs de toutes les compétences et de tous les niveaux à engager
une démarche de réflexion, de changement et d’action.
L’analyse du développement des politiques de prévention montre en
effet qu’elles présentent d’autant plus d’intérêt qu’elles sont liées à une
politique éducative globale, portant non pas sur chaque temps de
l’enfant traité séparément mais sur les besoins de son développement.
Or celui-ci a peut-être été un peu trop minoré ces dernières années.
Mais, comment fonder une démarche collective qui transcende et
rassemble en même temps l’ensemble des actions concernant « le
soutien à la scolarité », les dispositifs d’accompagnement pour les
projets de vacances, les projets d’insertion professionnelle ?
Il ne s’agit pas simplement d’adapter les interventions aux publics les
plus en difficulté mais d’interroger les modes opératoires et mécanismes
d’exclusion du droit commun. Il s’agit de permettre à l’ensemble des
acteurs d’interroger leurs propres démarches et leur donner les moyens
de les améliorer à travers une instance, non pas de substitution, mais de
mutualisation.
On ne peut se satisfaire d’une série de mesures qui renforceraient
unilatéralement des outils jugés, une fois pour toutes, les plus efficaces
et qui ne poseraient pas la question de leurs effets corrélatifs. Mais on ne
peut pas non plus se contenter de mettre en place des groupes de
réflexion ou d’orientation dégagés de toute implication de terrain et
chargés d’imaginer des « solutions » pour des années toujours à venir.
La réponse se situe dans l’articulation entre la capacité à répondre
aux besoins immédiats (y compris dans l’urgence) et la nécessité de
réfléchir à long terme, entre la réactivité et la prospective, entre

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