BAC-S-2017-PHILO-SUJET-2-CORRIGÉ
2 pages
Français

BAC-S-2017-PHILO-SUJET-2-CORRIGÉ

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
2 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

avec Corrigés bac 2017 Bac 2017 PHILOSOPHIE Série S SUJET 2 – Sujet de dissertation : « Peut‐on se libérer de sa culture ? » La culture désigne un ensemble d’habitudes et d’aptitudes acquis et transmis de génération en génération par un même groupe d’hommes. Il est souvent difficile de distinguer chez l’homme ce qui vient de la nature, de sa nature peut‐être (l’inné), et ce qui appartient à sa culture. Dès lors, peut‐on envisager une libération de cet ensemble artificiel qui, paradoxalement, constitue pour chaque individu le contexte particulier de son être au monde ? Une libération est‐elle possible relativement à ce qui constitue une seconde nature, si tant est que la culture est ce qui nous définit en tant qu’être social, en tant qu’homme distinct des animaux ? En quel sens cette possibilité est‐elle souhaitable et légitime, si l’on considère que chaque culture détermine des cadres inculquées dès l’enfance, n’ayant pas de valeur intrinsèque, mais tous aussi riches que la diversité des langues, des mœurs, des coutumes ? Est‐ce à dire que nous pouvons ne pas être satisfait de notre propre culture, que nous n’avons pas choisie et dont nous pourrions nous débarrasser comme d’un vêtement mal ajusté? Quel intérêt a‐t‐on de se libérer de sa culture ? 1. Sa culture est celle d’un groupe sans hiérarchie possible A. Les sciences humaines ont largement contribué au débat nature/culture au XX° siècle en montrant que chaque peuple possède une culture.

Informations

Publié par
Publié le 15 juin 2017
Nombre de lectures 7 624
Langue Français

Extrait

avec
Corrigés bac 2017
Bac 2017 PHILOSOPHIE Série S SUJET 2 – Sujet de dissertation : « Peut‐on se libérer de sa culture ? » La culture désigne un ensemble d’habitudes et d’aptitudes acquis et transmis de génération en génération par un même groupe d’hommes. Il est souvent difficile de distinguer chez l’homme ce qui vient de la nature, de sa nature peut‐être (l’inné), et ce qui appartient à sa culture. Dès lors, peut‐on envisager une libération de cet ensemble artificiel qui, paradoxalement, constitue pour chaque individu le contexte particulier de son être au monde ? Une libération est‐elle possible relativement à ce qui constitue une seconde nature, si tant est que la culture est ce qui nous définit en tant qu’être social, en tant qu’homme distinct des animaux ? En quel sens cette possibilité est‐elle souhaitable et légitime, si l’on considère que chaque culture détermine des cadres inculquées dès l’enfance, n’ayant pas de valeur intrinsèque, mais tous aussi riches que la diversité des langues, des mœurs, des coutumes ? Est‐ce à dire que nous pouvons ne pas être satisfait de notre propre culture, que nous n’avons pas choisie et dont nous pourrions nous débarrasser comme d’un vêtement mal ajusté ? Quel intérêt a‐t‐on de se libérer de sa culture ? 1. Sa culture est celle d’un groupe sans hiérarchie possible A. Les sciences humaines ont largement contribué au débat nature/culture au XX° siècle en montrant que chaque peuple possède une culture. L’ethnologie, en particulier le travail en France de Claude Lévi‐Strauss, consiste à affirmer la diversité, la multiplicité des cultures. Là où Montesquieu dans les Lettres persanesmettait en scène la confrontation amusante entre Parisiens et Persans, Lévi‐Strauss montre que le regard, fût‐il éloigné, d’un observateur occidental est possible s’il suppose qu’il a affaire à des êtres de culture. B. La psychanalyse également définit l’homme comme un être de langage, un être qui « dès son plus jeune âge a besoin de paroles tout autant que de soins », écrivait Françoise Dolto. C’est dire que ce qui détermine l’homme est sa culture, mais une culture qui est celle de son groupe. Langage, arts, religion, histoire, autant de « faits sociaux » (Durkheim) qui définissent l’homme. Est‐il alors possible de s’en libérer ? C. Lévi‐Strauss montre que c’est la culture qui fait l’homme est en même temps lui donne une sorte de conscience de supériorité sur ses semblables : l’autre, c’est « l’étranger », « le barbare », « le sauvage ». Est‐ce de ce préjugé ethnocentrique que l’on prétend se libérer en se libérant de sa propre culture ? Or, il ne peut être combattu non pas tant en reniant sa culture qu’en reconnaissant la diversité et la multiplicité des autres. Montaigne soulignait déjà que nous prenons pour naturel ce à quoi nous sommes accoutumés. En ce sens c’est la culture qui fait la nature humaine, mais de manière arbitraire, en fonction du groupe auquel chacun appartient. S’en détacher serait‐il alors se détacher de la société ?
1
avec
Corrigés bac 2017
2. L’illusion de se libérer de sa culture A. Si la culture est ce qui fait de nous ce que nous sommes, n’est‐il pas illusoire de prétendre s’en libérer ? À l’instar des ethnologues, de nombreux écrivains ont tenté par diverses expériences ou voyages de se libérer de leur culture, par exemple en changeant de langue, de religion ou de manière de vivre. Mais est‐il possible de devenir autre, étranger à soi‐même sans le faire de manière artificielle ? « Nous pouvons parler plusieurs langues, écrit Merleau‐Ponty, mais l’une d’elle reste toujours celle dans laquelle nous vivons ». Il fait ici allusion à la langue maternelle, celle par laquelle nous avons appris à parler. Ainsi avons‐nous un sentiment d’identité qui se « cultive » (premier sens du mot colereen latin : faire croître, entretenir, prendre soin) par assimilation et transmission. B. Se libérer de sa culture semble illusoire, mais il est légitime et intéressant de se cultiver. Le processus de libération ne doit pas être assimilé à un refus, une négation de sa propre culture mais au contraire une ouverture aux différentes cultures ci‐dessus affirmées. Se libérer de sa culture signifierait alors sortir de ce cadre restrictif qui nous a été plus ou moins inculqué dès l’enfance et acquérir des connaissances sur d’autres cultures. Celui qui se libère en ce sens est capable de prendre en compte ce qu’il y a de commun et d’universel en chaque culture particulière. Saisir les différences de chaque culture, c’est comprendre sa particularité et accepter la diversité. Ainsi, se libérer de sa culture est non seulement possible au prix d’efforts, mais aussi légitime lorsqu’il s’agit non pas d’échapper à sa culture mais de s’en détacher pour s’ouvrir aux autres.
2
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents