Le patriarche Méthode contre les Iconoclastes et les Stoudites - article ; n°1 ; vol.45, pg 15-57
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Description

Revue des études byzantines - Année 1987 - Volume 45 - Numéro 1 - Pages 15-57
REB 45 1987 France p. 15-57
J. Darrouzès, Le patriarche Méthode contre les Iconoclastes et les Stoudites. — En plus d'une lettre du patriarche Méthode publiée récemment (I. Doens et Ch. Hannick), le Sinaiticus 441 en contient une autre, dirigée également contre les Stoudites. La publication de ces deux lettres avec traduction donne à l'auteur l'occasion de réexaminer les fragments de lettres du même patriarche, reproduits à la fin de l'article, que l'on peut maintenant reclasser de manière plus satisfaisante dans la série des actes.
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 642
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Darrouzès
Le patriarche Méthode contre les Iconoclastes et les Stoudites
In: Revue des études byzantines, tome 45, 1987. pp. 15-57.
Résumé
REB 45 1987 France p. 15-57
J. Darrouzès, Le patriarche Méthode contre les Iconoclastes et les Stoudites. — En plus d'une lettre du patriarche Méthode
publiée récemment (I. Doens et Ch. Hannick), le Sinaiticus 441 en contient une autre, dirigée également contre les Stoudites. La
publication de ces deux lettres avec traduction donne à l'auteur l'occasion de réexaminer les fragments de lettres du même
patriarche, reproduits à la fin de l'article, que l'on peut maintenant reclasser de manière plus satisfaisante dans la série des actes.
Citer ce document / Cite this document :
Darrouzès Jean. Le patriarche Méthode contre les Iconoclastes et les Stoudites. In: Revue des études byzantines, tome 45,
1987. pp. 15-57.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1987_num_45_1_2204LE PATRIARCHE MÉTHODE
CONTRE LES ICONOCLASTES
ET STOUDITES
Jean DARROUZÈS
Deux questions importantes, à la suite de la restauration de l'orthodoxie,
retinrent l'attention du patriarche Méthode1 et l'occupèrent pratiquement
durant tout son patriarcat (4 mars 843-14 juin 847) : l'épuration du clergé
iconoclaste et l'opposition des moines stoudites. Les actes et les lettres
relatives à ces sujets ayant été mal conservés, il était très difficile de fixer
le rapport exact entre les fragments connus par des citations2. Ainsi le
P. V. Grumel, qui recueillit soigneusement les mentions et les fragments
dispersés, considère comme deux actes distincts (Regestes, nos 429 et 434)
des fragments que l'on sait à présent tirés de la même pièce. En effet la
découverte récente de deux lettres du patriarche Méthode3 permet mainte
nant de reconsidérer la question et de reclasser les fragments encore
dispersés en leur donnant un ordre logique et chronologique un peu plus
sûr. Après une présentation des deux lettres et des divers fragments
attribués à Méthode, j'en éditerai le texte avec une traduction au moins
pour les pièces principales, dont le style compliqué et même bizarre rend
difficile la compréhension de plusieurs passages.
1. Seront cités en abrégé les ouvrages suivants :
Documents : J. Darrouzès, Documents inédits d'ecclésiologie byzantine, Paris 1966.
JOB 22 : 1. Doens et Ch. Hannick., Das Periorismos-Dekret des Patriarchen Methodios I.
gegen die Studiten Naukratios und Athanasios, JOB 22, 1973, p. 93-102.
Regestes (renvoi au numéro) : V. Grumel, Les Regestes de 715 à 1043, Paris 1936, p. 42-64
(les nos 414-443 couvrent le patriarcat de Méthode).
Synodikon : J. Gouillard, Le Synodikon de l'Orthodoxie, texte et commentaire, TM 2,
1967, p. 1-316.
2. Aux fragments recueillis auparavant par Mai et Pitra se sont ajoutés ceux que cita
Nicétas d'Héraclée : voir la liste dans Documents, p. 63-65.
3. La première est celle qui a été éditée en 1973 (JOB 22), la seconde est éditée
maintenant dans cet article.
Revue des Études byzantines 45, 1987, p. 15-57. 16 j. darrouzès
1. Les sanctions contre le clergé iconoclaste (fragments 1-2)
Avant d'aborder les textes concernant les Stoudites, il faut dire un mot
des fragments concernant le clergé iconoclaste, car les lettres patriarcales
ne mêlent pas les deux sujets. Le seul document complet sur l'élimination
du clergé iconoclaste est la lettre à Jean de Jérusalem (Regestes, n° 435),
qui a l'avantage d'être datée par elle-même : au moins trois ans après le
triomphe de l'orthodoxie, donc vers le milieu de l'année 846. La question
du clergé iconoclaste resta d'actualité durant tout le patriarcat, comme le
montre cette lettre de Méthode à son confrère de Jérusalem ; l'épuration du
clergé, commencée dès les premiers jours du patriarcat, se heurta à de
grandes difficultés, puisque Méthode dit dans sa lettre qu'aucun des
iconomaques n'a fait amende honorable. Cette affirmation ne doit pas sans
doute être prise à la lettre, mais il reste plusieurs zones d'ombre dans
l'interprétation des documents. Si on admet l'estimation globale selon
laquelle l'épuration frappa deux à trois mille membres du clergé4, comment
expliquer qu'aucun de ceux-là n'était revenu à l'orthodoxie après plus de
trois ans ? Si encore il n'était question que des évêques iconoclastes, leur
refus serait peut-être admissible, mais la mesure touchait aussi le bas clergé.
On remarque même que le patriarche ne cite que les « prêtres et lévites »
(lettre à Jean de Jérusalem), ou les « clercs tombés » (mais dans un titre)5,
ou bien « les ministres (λειτουργοί) et les prêtres »6 ; dans tous ces textes
le mot évêque n'apparaît pas et l'ex-patriarche Jean, mentionné dans la
lettre à Jean de Jérusalem, ne mérite même pas le nom de chrétien. Très
probablement le patriarche Méthode englobe tout le clergé iconoclaste,
évêques compris, dans les termes « prêtres et ministres », parce que l'épis-
copat iconoclaste n'avait à ses yeux aucune légitimité.
En dehors de la lettre à Jean de Jérusalem et des actes connus seulement
par des mentions7, deux fragments, conservés par le seul Nicétas d'Héra-
clée, traitent des prêtres et du clergé iconoclaste ; ce sont les fragments 1
et 2, dont le texte est reproduit ici en appendice (p. 54).
Le premier fragment, qui s'intitule « autre examen » uniquement à cause
de sa place dans la dissertation de Nicétas d'Héraclée, sans rapport direct
4. Synodikon, p. 127 n. 73 ; l'auteur renvoie seulement à la Vie de Méthode (PG 100,
1257), où le nombre avancé n'est pas mentionné ; il ne se trouve pas non plus, que je
sache, dans une autre source.
5. Dans le titre du fragment 1 (ci-dessous, p. 54) ; l'auteur qui cite le fragment doit
donner ce titre, ou lemme, d'après une collection.
6. Texte du fragment 2 ; dans le testament (fragment 7), on rencontre les termes
« prêtres et diacres » (1er paragraphe) qui tiennent le rang « hiératique ou ministériel » ;
le second terme « leitourgikos » peut être rendu par ministériel, en incluant les degrés
d'ordre inférieurs au diacre.
7. Regestes, nos 419 (d'après la lettre à Jean de Jérusalem) et 422 ; dans le second acte
V. Grumel mentionne seulement les dépositions d'évêques, auxquelles il faut joindre les
actes concernant le simple clergé. PATRIARCHE MÉTHODE 17 LE
à un acte antérieur de Méthode lui-même, fait cependant allusion à une
mesure concernant le clergé tombé dans l'hérésie. Le patriarche répond à
une objection contre le pardon accordé à certains (des membres du clergé)
et au peuple en général et il prévoit que cette objection viendra de ceux
qu'il a ordonnés lui-même ; l'acte accompli par l'autorité légitime a reçu
l'approbation de moines réputés qui n'appartiennent pas à la hiérarchie :
Syméon, Hilarion, Joannice. L'acte d'où est tiré ce fragment est postérieur
à la condamnation générale des iconoclastes {Regestes, n° 422 : printemps-
été 843), avec un écart suffisant pour permettre des marques d'opposition
de la part du clergé ordonné par Méthode, qui devait se distinguer par son
zèle et par son rigorisme. Ces opposants, qui blâmèrent surtout la conduite
du patriarche dans le remplacement des membres expulsés, furent déposés
eux-mêmes vers 845/846 {Regestes, n° 433). Il semble que le fragment
d'apologie, qui doit prendre place entre les actes nos 422 et 433, se rappro
che davantage du second que du premier.
Le fragment 2, en deux paragraphes, se rattache selon Nicétas d'Héra-
clée à une « autre lettre », titre relatif uniquement à l'ordre de citation par
cet auteur ; elle fut publiée deux ans après la condamnation des iconoma-
ques vers l'été 843 {Regestes, n° 422). De nouveau le patriarche fait état de
l'opposition manifestée par les orthodoxes au maintien des iconomaques
dans le clergé ; les opposants menacent de faire scission si on donne la
préférence à des hérétique

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