La lecture à portée de main
Informations
Publié par | Societe_Linneenne_de_Provence |
Publié le | 30 décembre 2019 |
Nombre de lectures | 41 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 16 Mo |
Extrait
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE
PROVENCE
TOME XXIII · 1963
---- AU SIËGE DE LA SOCIËTË
LABORATOIRE DE SCIENCES NATUHEL.LES
LYCÉE THIERS - MARSEILLE •
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE PROVENCE
BULLETIN
BUREAU ET CONSEIL (1964) DE LA
,
Président .................•.. D' NICOLI. SOCIÉTÉ LINNEENNE
Vice-présidents MM. MOUNIER Roger
DENIAU
DE
Secrétaire . .... .... ... ..•. ..• M. KNOERR adjoint ..........•. M. TESSIER
Trésorier ................ . .•• M. FERRANDO PROVENCE
Conseil ....... ............•. MM. ABELOOS
AMAR
BLANC
DELEUIL
PAULUS TOME XXI II · 1963
PICARD
et les anciens présidents
MM. CHOUX MM. TIMON-DAVID
CLAUZADE BELTRAMI René
GOUX MARS
POU CEL TACHOIRE
RONDON SOGER
SOYER
AU SIËGE DE LA SOCIËTË :
LABORA'I'OIRE DE SCIENCJ~S NATURE J~LES
Les Hanc:es de I• 8ocNt6 • tiennent d'octobre à Juin, le 3° Jeudi du mols,
à 11 ....._, • hlbcnloh de eclencee Mlurellea, lyc6e Thiers • M•neUle. - 3 -
Intérêt anthropologique de la sérologie groupale
(Les groupes sanguins)
pa r H.-M. :\'1co 1.1
I
Conférence donnée it la Société Unéenn r de Proven cr
le l !J octobre 1!)(>1
Comprendre l'Homme, n'es t-cc pas pou r chacun d'entre
nous le bul unique, pours uivi q uelqu efois aYcc acharne ment, mai s
trop so uYent avec découragc rnenl '?
Combien de ro utes n'ont mené qu'à des impasses? « Notre
propre espèce, no tre exis tence mè mc, esl pour nous un suj et d'éton
nement el nous ne savons s'il nous faut déifier l'être que nous
sommes ou a u contraire l'aba isse r j-usqu'à e n faire une espèec
semblab le a u x a utres cspC:·ces anima les. >
Ca r les impasses sont nombre uses :
L'i mpasse p hilosophique d'abord : e'cs l de là q ue sonl pa rties
nos conna issa nces, mais ne s'appuyant sur a uc un rloeumcnl réellc
men l co ncre t, e l le abouti l ù des constru ctions s urp rena n Les q uc nou"
qua lifions d'idéologiques d C:•s qu e nous sa isissons l'abime qui le:-.
sépa rc de la réa 1 i lé.
L'impasse morph ologique, où se sont enlisées et s'enlisent
encore les sciences an lh ropo logiq ucs. 11 n 'cst pas possible d '{• l udil'r
l' Homme comme no us po uvons é tudier pa r exemple une co llccti1rn
d'esca rgots. Les carac tè res que nous étudion s, héréditaires certa i
nemen t, ne sont poi n t d ' hérédité simple. Cc n'est pas un gène el
se -; a llè les, cc sont des gènes en no111hre in d<'.•tcrminé portés par
11 ch ro mosomes clifffrcnls. L a gé nétique hu maine est donc encore
presque to ujours da ns une impasse. Nous allons y revenir, ca r cell e
i111 passc n'est point tota le e l d éfiniti ve.
L'impasse soc iologique o i1 l'Homme n'es t \ 'li qu'au lraYers de ses
:reliYités c l de ses institutions.
Ca r l'Homme c'esl à la fois :
une entité morpho logique ou plus préc isé rnent biochimique,
subissant inlcn sé 111ent l'action du mili eu, mai s restant inélucta
ble 111ent axée Ycr <; un but indéterminé, mais précis, de par les
lois form elles de la géné tique;
une entité pensan te, non pas l'EspriL issu du corps, ma is !'Esprit
c réateur, minuscule part d'une uni Ycrsellc spiritualité ;
une entité sociale qui, ma lgré la préscnl'c d 'un e multitude cl'incli
vidus a ux penchant s e t a u x habitudes n triés, les soude en des
unités nou Ye lles : religieuses, philosophiques, nationales, racia
les - a u sens Yulgaire de ce terme.
Bull. Soc. Lmn Provence, T . XXIII, 1!?63.
- 5 --4-
L'r llrnie sociale. Celle d e rnière es t exccssi\'e menl van ce. A lo rs . comprenons que nou s n 'al lei ncl ro ns l'Ho 111111e qu'a u l ra
Po ussée ù l'extrê me d a ns certa ines po pula tio ns o li la ségrégati on est \"c r s d e ces trois entités, d ont dès le d ébut d e n os éludes, no us d cYo n s
ù la base d e la socié té, e lle pe rs is te d'aille urs dan s les pays les plus aYoir pleinement eonscicncc. Etudier l'une seule d e ces entités, ê tre
d (•mocratiqucs, en r a ison prohable mcnt d e l'ex is tence d e facteurs philosophe, morpholog is le o u ethno logue. ne suffit point : co n.na is
ps ychiques e l morau x entrainant ohliga toire 111enl son exis tence sant l'un des as pec ts du prohlè llle huma m, no us ne po uYo ns .1ugcr
(désir d e puissance pa r exemple ) . des deux autres.
" LA NATI ON. - C'est l'ense 111blc d es indivi d us soumis aux lllè mes Ohscrnms l'Huma nité. :'\o us y lrou n>ns eellc zonali~n. Au
lo is e l obéissant a u x mêmes principes. A la base d e la n a tio n, risque de ne plus être dan s ln \'érill\ du xx" sièc le, l:khon s du m oins
no us trou\'ons touj ours une co 111111u1wulé d ' intérê t. cl<' saisir la r t'.•alilé.
E t dan s no tre optique disparait le m ot « peuple ». Ce m o l est
1,,, H ,\ CE. C'es t une notio n zoologique. C'est un e cnlilé mo r -
p r is au hasard des occa sions, soit dans le sens d e race ( « le peupl e
phologiqm', biochimique, idéale que n ous c réons. Un individu d éter
(·lhiopien »), soit dan s le sens d'ethnie (« le pe upl e juif »), soit dan s
miné, du fait d e l'intens e brassage des popula tio ns n'est so uvent que IC' sen s d e natio n ( « le peu pie fran çai s ») . ri no us fnu t donc rayer
d'une race approc hée. No us dirio ns Yo lonticr s : « Il est difficil e
de notre Yocabulaire cc terme qui n'a d'autre significa tio n 4ue ce lle
de le lk\! c•nuine r car nos tableaux dic hotomiques e t nos planch es de groupe d ' indiYidu s .
ne correspond ent pas tout à fait à l'indiddu qu e no us avon s sou s
Ni les races, ni les ethnies, n i les na tio ns ne se s uperposent
les ye ux . >
exaclem en l.
Il y a plus encor e e l rares son t les ind iYidu s e n E uro pe occide n· P a rlll i les Fra nçais d 'auj ourd 'hui (natio n française ), no us
tal c que no us po uYo ns classer dans une race déterminée. P a rmi les no to ns par exemple des Méditerra néen s, des Alpins, des Xordiqucs
quelques m ecs eu ropéennes, nordique, cl ina rique, a lpine, médilcr- (races ), el leurs n ombre u x m t•lis e t mè me nèg res (Antillais ), des
1anécnnc, aucun d'entre no us ne lrOU\'C rée lle ment sa place. C'est chré tie n s, des juifs, des musulmans, des a thées (ethnies) . L es
que no us sommes to us d es métis, issus des croise ments d e m ulliplcs Chinois d e lu Chine popula ire sont des j nunes re pren a nt ù le u r
a nt•t\l res. Sa il-o n combien ava it d'ancêtres un Francais d e 30 a ns d e eompl e des théories occidentales et s'intégrant ù l'ethnie philoso
1961 sous L ouis XrV, il y a trois cents a ns, sous 5can le Bo n, il y phique m a rxiste.
a s ix cent s a ns, so us Philippe r•·r, il y a neuf cent s a ns? En ad m ellanl
Enfin une d erniè r e conc lu s io n \'a s'impose r à no u s comme une l'absence Io/ale de con sanguinité e l un r ythme régulie r d e généra
rvide ncc mai g ri· son a s pec t révoluti onna ire : rnces, ethnies, nation s
tions (un e g<'.•nfratio n L o u s les trente an s ), les chiffres ca lc ulés d é fi ent
ne sont pas statiques m a is ces entités évo luent lente m ent dans te
L oule raiso n : un Franç:.iis d 'auj ourd' hui au rait 1.024 ancêtres sous
Lemps d e façons d'ailleurs non contemporaines :
Louis XIV , 648.576 ancêtres sous .Jean le Bon cl 664. 14 1.824 ancêtres
- les races, pe u ù pe u, perdent leur individu a lité du fait d e lu sous Philippe l'"'. En d 'autres termes, le no 111bre d e no s ancêtres est
panmi xie prog rcss iYe ment enva hiss a nte. Ainsi, e n Europe occiabsolu111en l i111pc nsable c l fo rce no us es t d'a dmc llrc une forte
den tale n'exis le-l-il d éj à plus d e races vraiment discernables. Il eo nsn nguinilé au x origines d e chacun d'entre no us. D'a utant que la
n'en était pas d e mêm e a utre foi s à l'o rée des L e mps his to riques ; populatio n du g lobe n'a pas touj o urs é té a uss i impo rta nte que d e
les e thnies se niYcllcnt égale m ent. L es r eligio ns chrétiennes et nos jours