Moniteur-Educateur 2004 Inst. Régional du Travail Social - Basse-Normandie

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Examen du Supérieur Inst. Régional du Travail Social - Basse-Normandie. Sujet de Moniteur-Educateur 2004. Retrouvez le corrigé Moniteur-Educateur 2004 sur Bankexam.fr.

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• Publié par: bankexam
• Publié le: 18 juillet 2008
• Nombre de lectures: 62
• Langue: Français

Extrait

Institut Régional du Travail Social

Service Sélections

11 rue Guyon de Guercheville – B.P. 10116 - 14204 HÉROUVILLE SAINT CLAIR CEDEX

SÉLECTION DES MONITEURS EDUCATEURS

ÉPREUVE ÉCRITE DU SAMEDI 17 JANVIER 2004

DURÉE DE L’ÉPREUVE

: 2 H 00

Document

:

Article de presse

« Une nuit avec les dépeceurs de baleines de Wada »

; extrait de

Libération

(18/08/2003)

Après avoir lu le texte joint, répondez à la série de questions suivantes en indiquant au

début de chaque réponse le numéro de la question.

I - Maîtrise de la langue : 4 points

1.1 - « impolitesse » ligne 62.

a) Dégagez les différentes parties de ce mot. (1 pt)

b)

En tenant compte du contexte, indiquez la signification du mot « impolitesse » en

donnant un synonyme. (0.5 pt)

1.2 - Relevez dans le texte un synonyme de « japonais », ligne 55 ( 0.5 pt)

1.3 - Justifiez les accords des deux participes passés surlignés en gras dans le premier

paragraphe du texte. (2 pts)

II - Compréhension : 6 points

2.1 - Lignes 7-14 :

a) Quel effet est sensé créer ce passage sur le lecteur ? Dites pourquoi. (1 pt)

b) A la lecture du texte dans son intégralité, dites quel est le but de ce passage. (1 pt)

2.2 - Reformulez les deux thèses implicites qui s’opposent dans ce texte ? Relevez, pour

chaque thèse, un argument dans le texte. (2

pts)

2.3 - Lignes 31-37 et lignes 38-46 : Trouver un sous titre pour chacun de ces deux

paragraphes. (1

pt)

2.4 - Lignes 53-54 : Quel est l’effet recherché ? (1 pt)

III - Travail d’écriture : 10 points

La pêche scientifique ; c’est ce qu’invoquent l’Islande et le Japon pour tuer les

mammifères marins. Les USA, l’Australie, le Royaume Uni et la France veulent protéger à

tout prix ces espèces.

Que pensez-vous de ces attitudes ? D’après vous, La science et la vie économique d’un

Etat peuvent-ils justifier la mise en danger d’une espèce animale ?

Vous répondrez dans une discussion argumentée où vous donnerez votre avis.

AUCUNE FEUILLE DE BROUILLON NE SERA ACCEPTEE

Une nuit avec les dépeceurs de baleines de Wada

1

Au Japon, mareyeurs et consommateurs n’entendent pas revenir sur 400 ans de

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tradition.

3

4

5

Wada envoyé spécial

6

Il est 3 heures du matin. Pas une ombre à la ronde sur les quais du port de Wada, isolé à

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l’extrémité d’une longue baie de sable blanc de la presqu’île de Chiba, à deux heures au sud-

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est de Tokyo. Au large, une lumière blanche s’éloigne. C’est le baleinier

Sumitomo Maru

, qui

9

repart en mer aussi discrètement qu’il était entré au port. En moins de trente minutes, alors

10

que les 6000 habitants de Wada dormaient profondément, le

Sumitomo Maru

a déposé

sa

11

dernière prise, une baleine capturée la veille à deux cents kilomètres de là, dans les eaux

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tempérées du Pacifique Nord. Elle gît maintenant dans un bassin du port, arrimée à un quai et

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des bouées. C’est une baleine à bec de Baird, le plus gros rorqual à bec, de la famille des

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dauphins, au melon (front) très marqué. Sa pêche

est tolérée

par la Commission baleinière

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internationale (CBI).[…]

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A 3h30, une douzaine d’hommes s’affairent dans l’entrepôt de dissection, éclairé par une

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lumière jaunâtre. Pas un mot entre eux. Le plus jeune décharge d’un camion des centaines de

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kilos de glace pilée dans une cale destinée à la congélation. D’autres aiguisent avec soin de

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longues machettes, alignent des cuves, arrosent les sols. Deux hommes discutent à côté d’eux.

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Ils ont chacun un dossier sous le bras, un stylo, un appareil photo, des outils et un couteau de

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poche. Ce sont deux fonctionnaires envoyés par l’Agence des pêches. Leur présence est

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destinée à rappeler, à ceux qui en douteraient, que le Japon pratique la pêche à la baleine à des

23

fins

« scientifiques »

.

24

Peu avant 4 heures, le cétacé est treuillé hors du bassin à l’aide d’un câble d’acier. Sur son bec

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apparaît le matricule : 03ST012. Sous l’entrepôt, dans une chaleur moite, chacun est fin prêt

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pour sa mise en pièces. Le rythme s’accélère. Trois hommes, ridés, cheveux gris, les

sempaï

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(maîtres), prennent les choses en main. Les ordres tombent. La coupe débute. Chaque quartier

28

de viande compte, car chacun est à vendre. De 1500 yens à 2700 yens le kilo (11 à 20 euros),

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la baleine vaut son pesant d’or.[…]

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Des voisins, réveillés par l’activité et le bruit, accourent. Des enfants et adolescents,

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qu’autant d’hémoglobine ne paraît pas choquer, observent la scène. Bientôt, le verdict tombe :

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« La baleine est longue de 10 mètres. Elle pèse 11 tonnes. »

Elle vaut donc dans les 150000

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euros. Première pause. Exténués, les hommes s’assoient sur les côtés, observant avec fierté,

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cigarette au bec, le travail accompli. Le jour se lève. La dissection reprend jusqu’à 6 heures.

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Un officiel de l’Agence des pêches cisaille péniblement la mâchoire du cétacé et en ôte une

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dent qui tient à peine dans sa main.

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Isao Yasuda, le plus jeune de l’équipe, 34 ans, venu de Saïtama, confie qu’il ne mange

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pas de baleine (

« trop cher »

), mais que son travail lui plaît.

« Avant, j’étais au chômage. Au

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moins maintenant, j’ai un boulot »

, explique-t-il. Et un salaire.

« Je touche 200000 yens (1500

40

euros) par mois. Ici, la vie me plaît. J’ai toujours voulu travailler dans la pêche. »

41

« L’activité stagne,

se plaint pourtant l’un des

sempaï

, très âgé.

Ça peut aller car le

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gouvernement nous protège. Mais j’en veux toujours à Toyota d’avoir critiqué il y a dix ans

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notre pêche à la baleine en disant qu’elle portait atteinte à l’image du Japon. Toyota était

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surtout effrayé par les menaces de rétorsions commerciales américaines. Finalement, c’est lui

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qui nous a fait du tort. »

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Les récriminations de la CBI de Greenpeace ou du WWF (Fonds mondial pour la protection

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de la nature) ont peu d’échos à Wada où on chasse la baleine depuis 1612, tout en cultivant

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des fleurs rares et des légumes.[…]

49

Mais en juin, quand les habitants de Wada ont appris à la télévision que la CBI, réunie à

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Berlin avait désavoué le Japon et adopté, par 25 voix contre 20, une résolution favorable aux

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espèces protégées, ils se sont enflammés.

52

[…] «

Cela fait 400 ans qu’on mange de la baleine ici. Est-ce que le Japon demande aux

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Français de ne plus consommer d’escargots ou telle ou telle viande ? »

[…]

54

Critiqué, le lobby baleinier japonais assure sa défense grâce au très actif Institut de recherche

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sur les cétacés, appartenant à l’Agence des pêches, au sein du gouvernement. L’institut a son

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réseau, des milliers de membres, un magazine, un journal et des moyens. Pour son directeur

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général, Seiji Ohsumi,

« le programme scientifique de chasse à la baleine du Japon est légal

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et reconnu au niveau international »

.

59

A Washington, des responsables, relayant la colère de l’Australie, du Royaume-Uni et de la

60

France, menacent de réactiver l’amendement Pelly, voté par le Congrès en 1967 sur les

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espèces protégées en mer. Tokyo continue de qualifier d’

« impolitesse »

les doléances

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internationales. Le lobby baleinier nippon entend bien protéger sa sacro-sainte culture

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traditionnelle.

« Nous considérons les baleines comme une ressource marine

, dit Takanori

64

Nagatomo, un officiel de l’Agence des pêches.

Si elle sont en grand nombre, nous utilisons la

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ressource. Si leur nombre diminue, nous les protégeons. »

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