Corrigé bac 2014 - Série L - Philo - Explication de texte, Popper, La Connaissance objective
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CORRECTION DU BACCALAUREAT DE PHILOSOPHIE 2014 Série L 4h, coefficient 7 Explication de texte : Texte de POPPER, La Connaissance objective (1972) Ce texte a pour thème le déterminisme. Le déterminisme est le fait que tout ce qui arrive est l’effet nécessaire d’une cause. La science pense à la nature soumise au déterminisme et cherche à dégager les lois invariables qui lient les phénomènes. Sans déterminisme, pas de science possible. Si ce déterminisme naturel permet de prévoir les phénomènes naturels et d’avoir une action sur la nature, ce qui nous rassure, si on l’étend au « monde entier » et donc à l’homme, à ses actes et pensées, il devient dérangeant et même un « cauchemar », comme le souligne ici Popper dès son premier paragraphe. C’est pourquoi on a tendance à penser que l’homme serait « un empire dans un empire », un îlot de liberté dans un océan de nécessité. Popper aborde donc dans ce texte les conséquences d’une réduction de l’homme au déterminisme, assimilé à un mécanisme. Sa thèse est que le déterminisme nie la créativité, c’est-à-dire la possibilité de créer du nouveau. Cette nouveauté présupposerait selon lui que le présent contienne davantage ou autre chose que ce qui est déjà dans le passé et que ce présent ait donc une part d’imprévisibilité, car une partie de ce présent ne serait pas le simple effet de causes repérables dans le passé.

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Publié le 16 juin 2014
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Langue Français

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CORRECTION DU BACCALAUREAT DE PHILOSOPHIE 2014 Série L 4h, coefficient 7
Explication de texte : Texte de POPPER,La Connaissance objective(1972)
Ce texte a pourthèmele déterminisme. Le déterminisme est le fait que tout ce qui arrive est l’effet nécessaire d’une cause. La science pense à la nature soumise au déterminisme et cherche à dégager les lois invariables qui lient les phénomènes. Sans déterminisme, pas de science possible. Si ce déterminisme naturel permet de prévoir les phénomènes naturels et d’avoir une action sur la nature, ce qui nous rassure, si on l’étend au « monde entier »et donc à l’homme, à ses actes et pensées, il devient dérangeant et même un « cauchemar »,comme le souligne ici Popper dès son premier paragraphe. C’est pourquoi on a tendance à penser que l’homme serait « un empire dans un empire », un îlot de liberté dans un océan de nécessité. Popper aborde donc dans ce texte les conséquences d’une réduction de l’homme au déterminisme, assimilé à un mécanisme. Sa thèseest que le déterminisme nie la créativité, c’est-à-dire la possibilité de créer du nouveau. Cette nouveauté présupposerait selon lui que le présent contienne davantage ou autre chose que ce qui est déjà dans le passé et que ce présent ait donc une part d’imprévisibilité, car une partie de ce présent ne serait pas le simple effet de causes repérables dans le passé. Or selon le déterminisme, le présent n’est que la conséquence nécessaire du passé, et ce passé connu permettrait l’anticipation de ce présent. C’est la thèse du déterminisme universel de Laplace, si on connaissait l’état du monde dans ses moindres détails et toutes les lois liant les phénomènes à un temps t, il serait possible de prédire dans les moindres détails l’état du monde et de chacune de ses parties au temps t’. Popper soutient donc que réduire l’homme au déterminisme, c’est le réduire à un phénomène physique (la pensée à l’œuvre pour faire la conférence n’est qu’un produit du cerveau, qui n’est lui-même que matière, corps), à de la matière, donc nier qu’il y ait en lui une part qui échappe à la matière et à ses déterminations, qui permettrait la liberté et la créativité. La réduction déterministe réduit l’homme à une machine entièrement déterminée et prévisible.
Pour illustrer sa thèselignes 1 à 5 et suggérer ses conséquences exposée cauchemardesques, Popper prend doncdeux exemples celuide la préparation de sa conférence (lignes 6 à 16) et celui de la création artistique, musicale (lignes 17 à 29). La conférence estréduite à une sorte d’encéphalogramme, la main trace sur le papier ce que le cerveau dicte, et qui aurait pu être entièrement prédit par une imagerie cérébrale, les zones cérébrales en activité repérées ou par une connaissance des déterminismes sociologiques et psychologiques du cerveau de Popper. Rien de neuf dans cette conférence que ce qui était déductible de l’état du cerveau de son auteur. Avec le second exemple Popper reprend le même schéma, avec le physicien qui pourrait écrire un concerto de Mozart à partir de la connaissance des états physiques de son corps, de son cerveau et des conditions de l’élaboration de l’œuvre, sur lesquelles Popper ironise en faisant le descriptif du régime alimentaire de Mozart. Cet exemple de la création artistique permet à Popper de souligner les conséquences du déterminisme, à savoir la négation de la liberté, du génie artistique (associé souvent à la
capacité de s’extraire de la règle ou de donner à l’art ses règles,des règles originales car neuves et appelées à servir de modèle, comme le soutenait Kant), de montrer aussi les limites de l’explication scientifique déterministe avec la surdité du physicien. Comment composer de la musique si on n’entend pas les notes ? Peut-on réduire la musique à un processus physique ? On peut penser ici à la différence entre l’approche quantitative de la science opposée à l’approche qualitative de l’art, du corps, de la sensation, qui est perdue dans une réduction physicaliste. Cette expérience de pensée proposée par Popper peut être mise en parallèle aveccelle deJackson,Ce que Marie ne savait pas, cette physicienne spécialiste de la couleur enfermée dans une chambre noire, qui découvre les couleurs. Il y a autre chose dans la vue, dans l’expérienced’une couleur que dans sa mise en équation. C’est le problème des qualia. Ce texte posait donc le problème de la réduction de l’action, de la volonté et de la pensée humaines à des phénomènes physiques régis par des lois.Il invitait donc à penser sinon les limites du déterminisme, du moins ses conséquences. Popper par les exemples choisis et par l’ironie des dernières lignes semble souligner les limites d’un tel réductionnisme. On pouvait n’y voir que la confirmation de l’idée que la difficulté de prévoir les actions et volontés humaines n’est que ce qui contribue à entretenir l’illusion d’un libre-arbitre (on pouvait penser ici aux critiques de Schopenhauer ou de Spinoza) ou à l’inverse ce qui atteste de l’impossibilité de réduire l’homme à la matière, à des processus physiques. L’homme est soit un être qui n’accepte le déterminisme que pour ses avantages et le rejette pour ses inconvénients, ce qui n’est pas possible selon Russell par exemple, soit un être qui y échappe car conscient, pensant mais s’y réfugie quand il ne veut assumer la responsabilité qui en découle.C’est sans doute cette alternative qu’il s’agissait de souligner pour faire apparaître la dimension problématique de ce texte, dans la partie critique.
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