Corrige BACES Histoire géographie 2016
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Description

PARTIE 1 COMPOSITION
SUJET 1
Il s'agit d'un sujet classique qui paraît très abordable. Un plan chronologique
est conseillé pour montrer les évolutions dans la manière pour les historiens
de faire l'histoire d'une des deux guerres proposées et traitées au choix par le
professeur. Quel que soit le sujet choisi, on attend que le candidat traite de
l'historien face aux mémoires de la guerre étudiée et non de l'évolution de
cette guerre. On attend donc des noms d'historiens (Aron, Paxton, Rousso
pour le sujet 1a ou Benjamin Stora pour le sujet 1b), des œuvres (littéraires,
cinématographiques...), des lois mémorielles (Gayssot 1990, Chirac 1995 pour
le 1a ou reconnaissance de la guerre d'Algérie par la France. Dans les deux
sujets, l'introduction doit insister sur la différence entre histoire et mémoire et
il faut justifier les césures chronologiques. De plus, soignez vos transitions.
Enfin, je choisis de traiter en détail le sujet 1a puisque c'est celui que traite la
grande majorité des enseignants d'histoire. Pour ceux ayant choisi le sujet 1b,
je donnerai les grandes lignes.

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Publié le 16 juin 2016
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Langue Français

Extrait

BaccalauréatL et ES
Session 2016
Épreuve :HistoireGéographie
Durée de l’épreuve: 4h
Coefficient : ES 5 / L 4
PROPOSITION DE CORRIGÉ
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PARTIE 1 COMPOSITION SUJET 1 Il s'agit d'un sujet classique qui paraît très abordable. Un plan chronologique est conseillé pour montrer les évolutions dans la manière pour les historiens de faire l'histoire d'une des deux guerres proposées et traitées au choix par le professeur. Quel que soit le sujet choisi, on attend que le candidat traite de l'historien face aux mémoires de la guerre étudiée et non de l'évolution de cette guerre. On attend donc des noms d'historiens (Aron, Paxton, Rousso pour le sujet 1a ou Benjamin Stora pour le sujet 1b), des œuvres (littéraires, cinématographiques...), des lois mémorielles (Gayssot 1990, Chirac 1995 pour le 1a ou reconnaissance de la guerre d'Algérie par la France. Dans les deux sujets, l'introduction doit insister sur la différence entre histoire et mémoire et il faut justifier les césures chronologiques. De plus, soignez vos transitions. Enfin, je choisis de traiter en détail le sujet 1a puisque c'est celui que traite la grande majorité des enseignants d'histoire. Pour ceux ayant choisi le sujet 1b, je donnerai les grandes lignes. Sujet 1. a En 2015, la France a célébré les 70 ans de la fin de la Seconde Guerre Mondiale et les historiens ont tenté d'en retracer l'histoire depuis. L'histoire est, par sa racine grecque, une « enquête » sur la vérité historique qui traite le passé avec recul et détachement tandis que la mémoire a une dimension subjective en tant que « passé vécu au présent ». Il s'agit de voir si l'évolution des mémoires a été un atout ou un obstacle pour les historiens depuis la fin de cette guerre. Il convient de voir l'historien face au temps de l'oubli (1945-1953) puis au temps du résistancialisme (1953-1973) et enfin l'historien face au dégel des mémoires depuis 1973.
I/ L'historien fait face à une société traumatisée qui cherche à oublier de la Libération aux lois d'amnistie de 1953.
A cette époque, les historiens ne peuvent faire un travail sur la 2ème GM par manque de recul au sein d’une société qui cherche à oublier. L’historien vit dans
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une société marquée par un lourd bilan. Au-delà des lourdes pertes humaines (600000 morts dont + de 2/3 de civils) et du bilan matériel (1/2 du réseau ferré détruit) , le quotidien reste difficile (tickets de rationnement jusque 1949). C’est l’ère de la Reconstruction d’un pays en ruines. La société française cherche à oublier, en particulier en découvrant l’« horreur des camps ». 1.2. L’historien au temps de l’Epuration Pour mettre fin à lamémoire vichyssoisequi cherchait à préserver l’image du « héros de Verdun », l’Epurationest mise en place : d’abord sauvage dès la Libération (exécutions sommaires, tontes) puis officielle (procès de Laval et Pétain en 1945). Ce temps prend fin avec leslois d’amnistiepour collaboration en 1953. 1.3. L’historien face à lamémoire de la Libération A cette époque, on cherche à se souvenir uniquement de la Libération par des cérémonies célébrant la victoire et la Libération de la France durant l’été 1944 (discours de DG au balcon de l’Hôtel de Ville « Paris, Paris outragée, Paris brisée, Paris martyrisée mais Paris libérée »).
II/1953-1973 : L’historien face à un mythe résistancialiste qui s’impose
Les 1ers travaux d’historiens sur la 2ème GM se heurtent aux résistancialismes dominants qui tronquent la vérité historique.
2.1. Le résistancialisme : un obstacle pour l’historien
Il s’agit d’un mythe selon lequel les Français furent majoritairement résistants sous l’Occupation ; ce qui est faux (3%). Mais ce mythe résistancialiste permet d’unir des Français déchirés et impose Le 8 mai comme jour férié en 1953. Ce mythe a deux versions : si les gaullistes mettent l’accent sur le rôle de « homme du 18 juin », le PC se présente comme le « parti des 75000 fusillés ».
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2.2. L’historien, témoin d’une société qui n’assume pas son passé Désormais c’est la Résistance qui est célébrée : mémorial de la France combattante créé en 1960 (Mont Valérien), notamment à travers ses héros ex cendres de Jean Moulin transférées au Panthéon 1964 : discours Malraux. Mais les souvenirs douloureux de la guerre sont négligés : Malgré-nous d’Alsace-mOselle incorporés dans la Wehrmacht amnistiés lors du procès pour juger les responsables d’Oradour en 1953, le film « Nuit et Brouillard »de Resnais qui montre la responsabilité française dans la déportation est censuré. 2.3. Lathéorie du « glaive et du bouclier »,erreur d’un historien De plus R. Aron crée le mythe du « glaive et du bouclier » en 1954 (DG, le « glaive », aurait combattu pendant que Pétain, le « bouclier », aurait défendu le territoire). Mais cette théorie est remise en cause au début des années 1970 ; ce qui permet d’en finir avec la mémoire résistancialiste et de renouveler l’approche des historiens (d’autant qu’Eichmann est jugé pour crime contre l’humanité dès 1961 en Israël).
III. Depuis 1973, l’historien face au « dégel » des mémoires pour en finir avec l’oubli Avec le « tournant mémoriel », les historiens peuvent faire un réel travail sur les mémoires de la 2ème GM et remettre en cause les travaux historiques passés, « prisonniers » de la mémoire dominante.
3.1. Un contexte favorable au « retour du refoulé » (H.Rousso,Vichy, un passé qui ne passe pas) Le départ de De Gaulle et la publication deLa France de VichydeR. Paxtonen 1973 sont autant d’éléments qui permettent un regard plus critique de l’historien sur les années noires de l’Occupation. Le filmLe Chagrin et la Pitiéd’Ophüls en 1971 casse les mythes du « glaive et du bouclier » mais aussi d’une France unie dans le résistancialisme en montrant le quotidien d’un village : les résistants furent peu nombreux (la majorité pense à sa propre survie et une partie collabore) 4 Propriété exclusivedeStudyrama.Toutereproductionoudiffusioninterditesans autorisation.
3.2. Une singularité du génocide juif enfin reconnue Désormais, on distingue les types de camps… Des déportés commencent à témoigner. En 1985, le filmShoahde Cl. Lanzmann montre l’horreur de l’extermination des Juifs. 3.3. La France assume son passé Des voyages de mémoire sont organisés à Auschwitz pour les lycéens. Les lois mémorielles se multiplient. Le négationnisme (nier le génocide) est condamné par la loi Gayssot en 1990. En 1995, J. Chirac reconnaît le rôle de l’Etat français dans la déportation des Juifs. Des procès condamnent les responsables de la France de Vichy (Bousquet, Touvier, Papon). Le chef de la Gestapo Kl. Barbie est lui aussi condamné 1987.
Ainsi, la manière de faire l’histoire de la 2ème GM a évolué au gré d’une société française qui, après avoir nié son passé, l’assume désormais, en particulier sous l’action de communautés qui acceptent désormais de témoigner (Juifs…) Mais ce rapport évolutif de l'historien a face aux mémoires s'applique à d'autres guerres ; la guerre d'Algérie par exemple.
Sujet 1.bPour les candidats ayant choisi le sujet sur l'historien face aux mémoires de la guerre d'Algérie, il convient de voir comment elle est abordée de chaque rive de la Méditerranée. Là encore, un plan chronologique est conseillé ; allant du temps de l'oubli au « retour du refoulé » (usage de la torture en Algérie).
I. 1962-1983 : l'historien au temps de l'oubli (traumatisme du départ en 1962 pour les pieds-noirs et harkis) et de l'idéologie dominante en Algérie (FLN au pouvoir en Algérie qui impose une vision erronée : celle d'une Algérie unie). La date de 1983 est importante : les « évènements d'Algérie » sont désormais traités dans les programmes de lycée en France). II. 1983-1999 : L'historien et le « retour du refoulé » avec l'apparition de nouveaux acteurs. Les enfants de harkis, l'extrême droite en France ou le pluralisme politique émergeant en Algérie favorisent ce retour des
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souvenirs de la guerre. On attend le nom de l'ouvrage de Stora La Gangrène et l'Oubli. La date de 1999 est fondamentale : désormais on parle de « guerre d'Algérie »
III. Depuis 1999, une histoire de la « Guerre d'Algérie » (ouverture des archives 2001, ouvrages sur la « torture »). Désormais, une histoire de la guerre d'Algérie est possible libérée des passions mémorielles.
SUJET 2 Medias et opinion publique dans les grandes crises en France depuis l'Affaire Dreyfus Au vu des attentats tragiques de 2015, ce sujet était plus qu'attendu ! Un plan chronologique est là encore conseillé. Il convient de bien définir les termes du sujet (medias, opinion). Il convient de souligner le rôle des medias sur l'opinion mais attention à ne pas négliger qu'en retour l'opinion a une influence réciproque sur les medias (qui propagent l'information en fonction de l'opînion majoritaire).On attend du candidat pour chaque crise qu'il montre la manière différente d'appréhender un même événement selon le point de vue de l'auteur. Comme crises, on attendait l'affaire Dreyfus, la crise du 6 février 1934, la Seconde Guerre mondiale, la Guerre d'Algérie, Mai 68 ou les attentats de Charlie Hebdo...
Les tragiques attentats de 2015 ont démontré l’influence réciproque entre medias et opinion publique. Mais ce constat remonte à la fin du XIXe siècle avec l’affaire Dreyfus. Les medias sont les techniques de diffusion massive de l’info (presse, radio, TV,internet) alors que l’opinion publique désigne les attitudes d’esprit dominantes dans une société sur un problème. Mais dans quelle mesure les medias influencent-ils l’opinion depuis la fin du XIXe ? On verra l’hégémonie de la presse sur les crises début Xxe puis la radio à la conquête des masses pour finir sur l’ère de la culture de l’écran (TV, internet).
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1. L'hégémonie de la presse sur les crises au début du XXe
A la fin du XIXe, un premier media émerge : la presse. Autorisée dès 1881, la presse est un moyen de diffuser des infos ou même de mobiliser l’opinion, qu’elle soit neutre ou engagée (Canard Enchaîné1915, L’Humanité). Lors de la 1ère GM, elle est un instrument de propagande, de « bourrage de crâne ». De plus, la censure, abolie en 1881, est éphémèrement rétablie de 1914 à 1918. Elle est surtout au cœur de l’Affaire Dreyfus où un officier juif est accusé à tort d’espionnage ; ce qui est prouvé par une lettre d’aveu de celui qui a délibérément fait un faux.
La presse est alors utilisée tant par les dreyfusards (L’Aurore) que les antidreyfusards (exLa Libre Parole,journal antisémite ultraconservateur fondé par Drumont ). Une caricature représente d’ailleurs Dreyfus avec tous les stéréotypes du juif (nez crochu…) et il est accusé d’être un « Judas ».
Le rôle de la presse est ensuite mis en évidence lors de la crise du 6 février 1934. Il s’agit d’une insurrection de l’extrême-droite ; la crise économique dès 1929 et l’arrivée au pouvoir d’Hitler en Allemagne (30 janvier 1933) déstabilisent le pouvoir en France. Une insurrection éclate ; elle se solde par une quinzaine de morts. Or la presse traite cet évènement de deux manières opposées. Si lePopulaire, journal de gauche assimile cette émeute à « un coup d’état fasciste », L’Action Française accuse les responsables politiques nd d’ « assassins ». Mais, avec le 2 conflit mondial, un autre media émerge : la radio.
2. La radio à la conquête des masses (de l'entre-deux-guerres aux années 60)
Cette invention du début du XXe, se diffuse progressivement durant l’entre-ème deux-guerres (on parle detransistor). Pendant la 2 GM, une « guerre des ondes » oppose résistants et collaborateurs ainsi que nazis durant l’Occupation. En effet, De Gaulle énonce son célèbre « appel du 18 juin » depuis la radio de Londres, la BBC tandis que Pétain radiodiffuse ses allocutions où il appelle à collaborer avec l’Allemagne nazie.
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Ce rôle majeur de la radio se renforce lors d’un autre conflit : la Guerre d’Algérie (1954-1962). En effet, grâce au transistor, De Gaulle mobilise l’opinion pour dénoncer la tentative de putsch des généraux en avril 1961. En effet, suite au referendum sur l’autodétermination proposé par de Gaulle, le « oui » l’emporte ; ce qui provoque la fureur des colonialistes qui tentent de faire sécession lors du putsch des généraux à Alger. La radio sert donc à dénoncer cette révolte et permet de l’anihiler. Un nouveau média apparaît alors dans les années 60 : la télévision et plus généralement la « culture de l’écran » avec internet ensuite, « révolution » de la fin du XXe.
3. Une « culture de l'écran » depuis les années 60
Cette « culture de l’écran » émerge réellement en mai 68, crise à la fois étudiante, ouvrière et politique. A l’époque, les medias et notamment la télé sont sous contrôle du Ministère de l’Information qui peut censurer (Organisme de Radiodiffusion Télévisée Française dès 1949). La télévision devient le media privilégié sous De Gaulle mais, du fait de la censure, les radios périphériques ont une forte audience (puisqu’elles émettent en France depuis l’étranger ex RTL depuis le Luxembourg). En mai 68, l’ORTF se met en grève du fait de la censure. Une affiche de l’Ecole Beaux-Arts en 1968 « La police vous parle tous les soirs à 20h » dénonce la mainmise du gouvernement sur la télévision française à cette époque.
Enfin, dès la fin du XXe siècle, émerge un nouveau media : Internet qui révolutionne les rapports entre medias et opinion.
Ainsi en 2002, les medias sont accusés d’avoir dramatisé les problèmes de sécurité diffusés massivement à la télé et sur internet; contribuant ainsi à l’accès au 2ème tour de l’extrême-droite.Surtout, les attentats terroristes de janvier et du 13 novembre 2015 mettent en évidence un rôle nouveau pour les médias : l'information en continu (violence des images en direct) mais aussi le rôle nouveau des réseaux sociaux qui ont l'avantage de favoriser la mobilisation de l'opinion mais sont aussi un danger (appels à la haine, embrigadement....)
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L’opinion est alors de plus en plus demandeuse de sondages relayés par les medias. Aussi, elle influence aussi réciproquement de plus en plus les medias.
Ainsi, les medias ont influencé l’opinion depuis l’Affaire Dreyfus, qu’il s’agisse de la presse puis
de la radio, de la télévision et internet. Cette influence ne se limite pas à la France comme le prouve l'élan de solidarité sur les réseaux sociaux suite à la tuerie d'Orlando aux Etats-Unis.
PARTIE 2 CROQUIS
Les dynamiques du territoire des Etats-Unis. Le correcteur évalue le soin, l'exactitude des localisations le choix des figurés et de la nomenclature mais aussi la légende qui doit être organisée ET développée.
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