Microsoft Word - Bac ES Pondichery 2018 corrige sujet 1 philo.docx

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• Publié par: LEtudiant.fr
• Publié le: 03 mai 2018
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• Langue: Français

Extrait

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Bac de Pondichery 2018 Matière : Philosophie Série ES

Sujet 1. Peut-on vivre sans morale ?

Pistes de corrections

Analyse du sujet :

Corrigés bac 2018

Le sujet peut sembler assez clair et sans ambiguïté. Il ne faut cependant pas perdre de vue que les sujets introduits par le verbe « pouvoir » (« peut-on », « pouvons-nous », « puis-je »), admettent plusieurs sens : la possibilité (en est- on capable ?), le droit (y est-on autorisé ?), la morale elle-même (garde-t-on bonne conscience ?). Cette pluralité de sens est une aubaine pour construire un plan quand le sujet s’y prête (ce n’est pas toujours le cas…) Attention cependant à l’ordre dans lequel on aborde ces trois sens, si on commence par expliquer que c’est impossible on ne voit pas pourquoi on se poserait la question du droit ou de la morale.

Autre chose est à prendre en compte : qui est désigné par « on » ? L’individu ou le groupe ? La réponse pourra ne pas être la même selon les cas.

Partie 1 :

Il peut sembler évident que l’on puisse vivre sans morale. N’est-ce pas ce que font les criminels et plus particulièrement ceux d’entre eux qui sont totalement insensibles à la souffrance de leurs victimes ? S’il était impossible de vivre sans morale comment le crime organisé pourrait-il exister et prospérer ? Sociologues et psychologues voient souvent dans la morale un dressage social mis en place au cours de l’éducation. Cette morale conventionnelle, les « bonnes mœurs », varie d’une culture à l’autre mais aussi au sein d’une même culture, selon les

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milieux sociaux et la pression éducative exercée. Ainsi, si certains souffrent d’un « Surmoi » oppressant, comme Freud appelle cette conscience morale, d’autres semblent être sans aucun scrupules et sans remords. Le « sociopathe », le « psychopathe », sont les figures psychologiques de ces individus sans morale. Cependant, peuvent-ils réellement bien vivre ainsi ?

Partie 2 :

Si certains individus peuvent sembler vivre sans morale, la société, elle, peut difficilement le tolérer. L’homme est un animal social. Peut-être en raison de leur faiblesses physiques naturelles, les hommes ont du très tôt s’associer pour survivre. C’est ainsi que Freud, dansMalaise dans la culture, explique la nécessité par laquelle les hommes ont du restreindre le libre jeu de leurs pulsions naturelles. Le vivre ensemble, la coopération dans la lutte pour la vie, nécessite un respect réciproque. Toute collaboration suppose des règles communes et les criminels n’y échappent pas. Le crime, lorsqu’il est organisé, a ainsi sa propre « morale », reposant essentiellement sur les notions de loyauté, de fidélité, de respect de la parole donnée et de discrétion. Bien sûr, les criminels se mentent, se trompent et se trahissent, mais c’est précisément ce qui provoque leur perte.

Partie 3 :

On peut se demander ce qui pourrait bien motiver le désir de vivre sans morale. C’est que celle-ci peut nous sembler oppressante, qu’elle évoque pour nous le poids d’une éducation parfois brutale et autoritaire et avec elle celui de la société qui s’oppose à nos instincts. Ainsi, la morale peut nous apparaître comme immorale en tant qu’instrument de pouvoir utilisé pour nous contrôler. C’est le sens de la formule, spontanément utilisée par tant de gens : « Ne me fais pas la morale ! » Nietzsche a bien montré dans laGénéalogie de la morale comment les principes moraux peuvent servir à renverser des rapports de forces. Mais justement : que veut dire celui qui dit « Ne me fais pas la morale ! » ? Que c’est mal de « faire la morale ». Et ce faisant, il retourne la morale contre l’autre. De même, le criminel justifie souvent son crime en se posant en victime et en condamnant la société, ce qui est une autre façon de faire la morale…

Difficile d’y échapper…

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