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Niveau: Secondaire, Lycée
C – La pauvreté provoque-t-elle l'exclusion ? 1 – De la précarité à la pauvreté a) – Pauvreté absolue et pauvreté relative 1. La crise de l'emploi salarié est en partie à l'origine d'une « nouvelle pauvreté ». La pauvreté correspond à la situation dans laquelle des individus ou des groupes sociaux ne bénéficient pas du minimum vital dans une société donnée. Il peut y avoir : ? Pauvreté absolue lorsque l'individu ou le groupe est incapable se satisfaire ses besoins fondamentaux. Il vit en dessous du minimum vital physiologique : se nourrir, se vêtir, se loger (De 130 000 et 300 000 SDF en France, par exemple). ? Pauvreté relative lorsque l'individu ou le groupe n'arrive pas à satisfaire ses besoins sociaux qui sont relatifs au niveau de développement de la société à un moment donné. Il se situe donc en dessous du minimum vital psychosociologique propre à une société donnée : se nourrir convenablement, avoir un logement décent, avoir une connexion internet, pouvoir partir en vacances... 2. La mesure de la pauvreté est tributaire des conventions retenues pour mesurer ce phénomène. Or, compte tenu de ses multiples dimensions, il n'existe pas de définition unique et consensuelle de la pau- vreté que ce soit parmi les économistes, les sociologues ou les responsables administratifs et politiques. La pauvreté peut donc être mesurée de plusieurs façons : ? Les approches monétaires, purement quantitatives, peuvent se fonder soit sur le revenu, soit sur la consommation.

  • minima sociaux

  • seuil de pauvreté

  • ménage

  • charge progressive du système de protection sociale

  • allocation de parent

  • population pauvre

  • revenu


Sujets

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Langue Français
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Extrait

C – La pauvreté provoque-t-elle l’exclusion ?

1 – De la précarité à la pauvreté

a) – Pauvreté absolue et pauvreté relative

1. La crise de l'emploi salarié est en partie à l'origine d'une « nouvelle pauvreté ». La pauvreté correspond
à la situation dans laquelle des individus ou des groupes sociaux ne bénéficient pas du minimum vital
dans une société donnée. Il peut y avoir :

 Pauvreté absolue lorsque l'individu ou le groupe est incapable se satisfaire ses besoins fondamentaux.
Il vit en dessous du minimum vital physiologique : se nourrir, se vêtir, se loger (De 130 000 et 300 000
SDF en France, par exemple).

 Pauvreté relative lorsque l'individu ou le groupe n’arrive pas à satisfaire ses besoins sociaux qui sont
relatifs au niveau de développement de la société à un moment donné. Il se situe donc en dessous du
minimum vital psychosociologique propre à une société donnée : se nourrir convenablement, avoir un
logement décent, avoir une connexion internet, pouvoir partir en vacances...

2. La mesure de la pauvreté est tributaire des conventions retenues pour mesurer ce phénomène. Or,
compte tenu de ses multiples dimensions, il n’existe pas de définition unique et consensuelle de la pau-
vreté que ce soit parmi les économistes, les sociologues ou les responsables administratifs et
politiques. La pauvreté peut donc être mesurée de plusieurs façons :

 Les approches monétaires, purement quantitatives, peuvent se fonder soit sur le revenu, soit sur la
consommation. Privilégier le revenu permet d’être le moins dépendant possible des choix effectués par
les individus, et le plus proche possible d’une approche par les « capacités » au sens développé par le
prix Nobel d’économie Amartya Sen, c’est-à-dire la liberté réelle de chaque individu de pouvoir lire,
écrire, avoir un travail, être politiquement actif, être respecté des autres, être en bonne santé physique
et mentale, avoir reçu une bonne éducation et une bonne formation, être en sécurité, avoir un toit, faire
partie d’une communauté, etc.

 Les approches non monétaires se fondent sur une analyse des conditions de vie. Elles évaluent le
degré de privation par rapport à certains éléments de bien-être (alimentation, logement, habillement,
santé, éducation, relations sociales, sentiment de sécurité…). la pauvreté est un phénomène
multidimensionnel qui ne saurait se réduire à l’absence de privation de ressources monétaires.








La mesure de

la pauvreté













Approche Approche non

monétaire monétaire











Pauvreté par Pauvreté Pauvreté Pauvreté
les conditions
administrative monétaire subjective
de vie









Pauvreté

ancrée dans le

temps















b) – Les indicateurs de la pauvreté

1. La pauvreté monétaire comprend toutes les personnes qui vivent en dessous d’un seuil de pauvreté. Le
calcul de ce seuil de pauvreté diffère selon le type de pauvreté que l’on veut mesurer.

 Un seuil absolu suppose un jugement de valeur sur les éléments dont un individu doit disposer pour
couvrir ses besoins fondamentaux.
 Le seuil de pauvreté américain correspond ainsi à un budget alimentaire minimum multiplié par
trois (l'alimentation représentant un tiers du budget), ce qui représente 30% du salaire médian.
Cette mesure donne 46 millions de pauvres en 2010, soit 15,1% de la population mais un Noir
sur trois. Ces seuils, géographiquement uniformes, sont révisés chaque année en fonction de
l’inflation. Il s’agit donc d’une mesure de la pauvreté absolue et ancrée dans le temps. Elle est
fondée sur l’idée d’un revenu minimum calculé en fonction des besoins, selon une approche
initiée, en Angleterre, par B. S. Rowntree en 1901.


Nombre et % de la population pauvre aux Etats-Unis

 De même, le seuil de pauvreté de l’ONU a retenu le critère de 1,25 $ par jour et par personne
pour mesurer la pauvreté absolue, soit 1,4 milliard de personnes soit 20% de la population
mondiale en 2011.

 Un seuil relatif est défini par rapport à la distribution générale des revenus (ou de la consommation)
C’est le cas du seuil de pauvreté européen : il est fixé à 60% du revenu médian par unité de
consommation de chaque pays, ce qui donne 84 millions de pauvres, soit 16,4% de la population de
l'UE en 2009. Appliqué aux Etats-Unis ce seuil donne 76 millions de pauvres, soit 24,4% de la
population en 2011.

 Le revenu médian est le revenu qui sépare la population en deux catégories égales : 50% au
dessus et 50% en dessous.
 Les unités de consommation prennent en compte le poids relatif de chaque membre de la
famille dans la consommation totale du ménage. Le premier adulte compte pour 1, le deuxième
adulte et les enfants de plus de 15 ans pour 0,5 et les enfants de moins de quinze ans pour 0,3
(échelle d’Oxford).
 Le revenu médian par unité de consommation correspond au niveau de vie.

Le seuil de pauvreté en France a été fixé jusqu’en 2007 à 50% du revenu médian, soit 4,5 millions des
français et 7,5% de la population en 2009. Depuis, la France a adopté le critère européen. On obtient
8,2 millions de pauvres en France soit 13,5% de la population en 2009 ce qui montre qu’une population
importante vis aux frontières du noyau dur de la pauvreté. En France, en 2009, pour une personne
seule, le seuil de pauvreté relatif est de 954 euros (seuil à 60 %). Pour un couple avec deux enfants de
plus de 14 ans, le de 2 000 euros (seuil 60 %).



Revenu disponible correspondant au seuil de pauvreté 2009 selon le type de ménage (en euros 2009/mois)
Seuil à 60 % Seuil à 50 %
Personnes seules 954 795
Familles monoparentales, un enfant de moins de 14 ans 1 240 1 034
Familles monoparentales un enfant de 14 ans ou plus 1 431 1 193
Couples sans enfant 1 431 1 193
Couples un enfant de moins de 14 ans 1 717 1 431
Couples un enfant de 14 ans ou plus 1 908 1 590
Couples deux enfants de moins de 14 ans 2 003 1 670
Couples deux enfants, dont un de moins de 14 ans 2 194 1 829
Couples deux enfants de plus de 14 ans 2 385 1 988

 Critique des seuils monétaires : Plusieurs difficultés d’usage d’un tel indicateur peuvent néanmoins être
mentionnées :

 Il ne prend pas en compte toute la population : les personnes qui vivent hors logement, dans
des foyers ou qui n’ont pas de domicile (environ 2 % de la population) ne sont pas
comptabilisées or ce sont souvent des populations pauvres.
 Il est long à calculer : il repose en effet sur des déclarations fiscales des revenus de l’année
précédente et sur les statistiques des prestations sociales versées l’année précédente.
 Il rend difficile les comparaisons internationales : ainsi, la pauvreté apparaît plus importante en
France que dans des pays nettement moins développés, comme la Slovaquie, la République
tchèque ou la Slovénie. Ce résultat s’explique par le fait que le taux de pauvreté est basé sur
les écarts de revenus existants au sein de chaque pays. Les pays comme la France où les
inégalités de revenus sont importantes enregistrent des taux de pauvreté plus élevés que ceux
d’autres pays pourtant globalement moins riches mais pour lesquels les inégalités sont
finalement moins fortes.

Taux et seuil de pauvreté dans l'Union européenne (en % et en euros PPA)


 La pauvreté monétaire ancrée dans le temps : On choisit un seuil initial de pauvreté (le gouvernement a
choisi 876 euros par mois en 2006 pour une personne seule, ce qui correspond alors effectivement à
60% du revenu médian) et on revalorise ce seuil chaque année du niveau de l’inflation pour le maintenir
« à prix constants » (cela donnait par exemple 890 € en 2007) et on regarde combien de personnes
sont en-dessous, année après année. Ce seuil de pauvreté immuable sera de plus en plus faible par
rapport à la médiane ce qui fera baisser m&

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