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1 Jeudi 15 et vendredi 16 décembre 2011 20h30 Palais de la Musique et des Congrès – Salle Erasme Jesus Lopez Cobos direction Adam Laloum piano Silvestre Revueltas (1899-1940) Sensemayá 7 Claude Debussy (1862-1918) Fantaisie pour piano et orchestre en sol majeur 26 ► César Franck (1822-1890) Symphonie en ré mineur 37
  • réelle beauté poétique
  • chic des idées
  • jeune orchestre symphonique
  • version orchestrale de sensemayá
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Jeudi 15 et vendredi 16 décembre 2011 20h30 Palais de la Musique et des Congrès – Salle Erasme JesusLopez Cobosdirection AdamLaloumpiano Silvestre Revueltas (1899-1940) Sensemayá Claude Debussy (1862-1918) Fantaisie pour piano et orchestre en sol majeurCésar Franck (1822-1890) Symphonie en ré mineur
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Silvestre Revueltas (1899-1940) Sensemayá Le chef d’orchestre Erich Kleiber portait en haute estime le compositeur mexicain Silvestre Revueltas dont il n’hésitait pas à comparer la musique à celle de Gustav Mahler. Né un 31 décembre 1899, Silvestre Revueltas manifesta très tôt de réelles dispositions pour la musique et commença par apprendre le violon avant d’entrer au Conservatoire national de Mexico en 1913 pour y étudier la composition. Entre 1917 et 1920, il poursuivit ses études au Chicago Music College. Il fonda dans la ville de San Antonio (Texas) un orchestre et, en 1929, Carlos Chavez (1899-1978) lui offrit un poste de professeur de violon au Conservatoire de Mexico et de sous-directeur du jeune Orchestre symphonique de Mexico. Sous l’impulsion de Chavez, il participa à la rénovation voire à une révolution de l’enseignement musical, estimant que «Le vieux conservatoire miteux succombait à la tradition, sous sa glorieuse tristesse.» Dès lors, Revueltas consacra une grande partie de son temps à la composition, s’engagea politiquement, organisa des concerts pour les enfants et les ouvriers. Il fut notamment membre de la Ligue des écrivains et artistes révolutionnaires, partit combattre le franquisme en Espagne et y retrouva d’autres intellectuels sud-américains, Octavio Paz et Pablo Neruda, entre autres. Faute de moyens, il ne put se rendre en URSS et retourna au Mexique où il écrivit surtout pour le cinéma (Siete Canciones,Tres pequeňas piezas serias, La Noche de los Mayas). En 1939, il fut interné pour de graves problèmes d’alcoolisme mais il ne cessa pas pour autant de composer et d’écrire unJournal du sanatorium. Il mourra en 1940. De 1918 (Adagio pour cordes) à 1940 (Canción pour piano), Revueltas composera un peu plus d’une soixantaine d’œuvres, essentiellement de musique de chambre et de pages orchestrales, qui séduisent l’auditeur par un sens exceptionnel du rythme inspiré du folklore mexicain. Cependant, à cette séduction immédiate, s’ajoute un désir du compositeur de ne pas occulter les problèmes sociaux de son époque. Ainsi Sensemayá, quis’inspire d’un récit du poète révolutionnaire afro-cubain Nicolá Guillén (1902-1989), décrit «l’histoire éminemment symbolique de la traque et de la mise à mort absurdes d’un serpent tropical.» Ecrite à l’origine pour voix et orchestre, la version orchestrale deSensemayádate de 1938. Cette courte pièce est sans doute la plus célèbre et la plus interprétée des œuvres de Revueltas, qui révèle ses talents «dans la qualité rythmique et la richesse unique de sa musique.» Sur des battements sourds percussifs, une cellule rythmique mouvante va progressivement s’imposer comme un refrain et les trois thèmes énoncés vont s’entrelacer pour atteindre un point culminant orgiaque. Revueltas estimait que ses rythmes sont «forts, dynamiques, tactiles, visuels; je pense à des images qui sont des accords de lignes mélodiques et qui évoluent dynamiquement». Claude Debussy (1862-1918) Fantaisie pour piano et orchestre en sol majeurL’œuvre de Claude Debussy ne cesse d’interroger et «de produire de profondes résonances» tant chez l’interprète que chez l’auditeur. Henri Dutilleux y voit «la rencontre inespérée de l’intelligence contrôlée et de l’instinct». Rapprochons ce
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propos des termes d’une lettre que Debussy adressa, le 28 août 1894, à Henri Lerolle, dans laquelle il définit son rôle de créateur : «On n’ose vraiment pas assez en musique, craignant cette espèce de divinité que l’on appelle "le sens commun" et qui est bien la plus vilaine chose que je connaisse, car ce n’est après tout qu’une religion fondée pour excuser les imbéciles d’être si nombreux! Et, en somme, ne cultivons que le jardin de nos instincts, et marchons sans respect sur les plates-bandes où sont alignées symétriquement les idées en cravates blanches.» Le piano aura éveillé l’intérêt de Debussy tout au long de sa vie, mais il ne lui consentira qu’une seule œuvre l’associant à l’orchestre: la Fantaisiepour piano et orchestre en sol majeur. Dans un essai sur lesEtudes pour piano, le musicologue-pianiste Jean-Paul Despax écrit: «Lorsque, plus jeune, je déchiffrais les deux cahiers d’études de Claude Debussy, je fus tout d’abord surpris: je ne m’y sentais pas chez moi! Je n’y reconnaissais pas le Debussy qui m’était familier, celui des miroitements, des brumes sonores, des lumières en demi-teintes. Et soudain je fus charmé, décontenancé parfois, bientôt fasciné.» Il n’est pas impossible que l’auditeur et le pianiste réagisse pareillement à l’écoute ou devant la partition de la Fantaisie pour piano et orchestre en sol majeur. Y trouvent-ils leur Debussy ? Cette apparente absence de personnalisation explique peut-être le peu d’intérêt que suscite cette œuvre, peu jouée et peu enregistrée. Le compositeur n’y fut sans doute pas étranger ! Mais faisons un retour en arrière ! En juin 1884, le jeune Claude Debussy fut admis à concourir pour le Prix de Rome et le gagna avec la cantateL’Enfant prodigue. En janvier de l’année suivante, il arriva à Rome mais le séjour allait se révéler difficile pour le jeune homme épris de liberté et peu enclin à accepter les titres et les obligations. Il comparait sa vie à une vie de forçat. Dans une lettre, il écrit: «Vous parlez de la tranquillité que donne la Villa ; ah ! Je donnerais Dieu sait quoi pour en avoir un peu moins, cela à n’importe quel prix, car elle m’assomme et m’empêche de vivre.» Parmi les obligations imposées à tous les lauréats du Prix de Rome est celui de rendre des travaux. Des quatre envois de Rome que Debussy composa pour l’Institut, seule l’ode symphoniqueZuleimafut envoyée de Rome ; les trois autres le furent de Paris (Printemps,La Damoiselle élue etlaFantaisie pour piano et orchestre). Cette dernière œuvre composée d’octobre 1889 à avril 1890 devait être jouée avecLa Damoiselle élueau cours d’un concert. Le projet n’aboutit pas mais la Fantaisiedédiée au pianiste René Chansarel fut programmée à un concert dirigé le 21 avril par Vincent d’Indy. Ce dernier estima n’avoir pas assez de temps pour répéter l’intégralité de la partition et voulut se limiter au seul premier mouvement. Debussy monta sur scène et retira les parties des pupitres. Par la suite, il s’opposa à ce que l’on jouât ou publiât saFantaisie pour piano. La rejeta-t-il pour autant ? Non, car il envisagea quelques années plus tard une exécution à New York et pensa la remanier entièrement. A Varèse, en 1909, il estimait qu’il était nécessaire «d’écrire l’orchestre différemment, sans quoi on assiste à une lutte un peu ridicule entre ces deux personnages [le piano et l’orchestre].» La même année, alors qu’il travaillait aux retouches, il déclara au compositeur Roger Ducasse : «Le temps et les raisons d’éditeur m’ont fait négliger de la mettre au point jusqu’à ce jour. Il est certain que je n’abandonnerai pas cet enfant.» Que pouvaient reprocher les musicologues à laFantaisie ?A l’évidence, le fait qu’elle rappelle laSymphonie cévenolede Vincent d’Indy. Les deux œuvres débutent
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par une brève introduction orchestrale et partagent la même tonalité de sol majeur et «de nombreuse similitudes harmoniques». Par ailleurs, laFantaisie épouseà peu près le même effet d’intégration du piano dans l’orchestre et «la même affirmation d’indyste d’un principe cyclique ». Mais Debussy se révèle, par l’usage de la gamme par tons appelée aussi gamme chinoise – il avait découvert la musique de gamelan lors de l’Exposition universelle de 1889 –, la permanence des ostinatos et une liberté dans la construction formelle. En trois mouvements, laFantaisie s’ouvre– nous l’avons vu – par une brève introduction orchestrale présentant le thème principal. Le second thème «gracieusement mélodique» sera annoncé plus tardivement par le piano. Les deux thèmes se superposeront dans la réexposition, à l’orchestre pour le premier et au piano pour le second. Le mouvement s’achève sur une courte coda. LeLento e moltoexpressivo «est une sorte de nocturne d’une réelle beauté poétique», dans lequel le piano fait preuve de plus d’indépendance. UneQuasi cadenza amèneà l’Allegro moltoconclusif enchaîné sans interruption, qui donne lieu à une série de variations du thème cyclique, s’achèvant de manière éclatante. LaFantaisie pour piano et orchestre en sol majeurClaude Debussy fut créée le de 20 novembre à Londres par Alfred Cortot et le même jour à Lyon par Marguerite Long. Les deux artistes jouèrent la version originale; la version remaniée par Debussy ne fut publiée qu’en 1968. César Franck (1822-1890) Symphonie en ré mineurLaSymphonie en ré mineurl’œuvre symphonique la plus célèbre de César est Franck au même titre que laSonate pour violon et piano en la majeur. Elle n’est pas l’unique symphonie figurant dans le catalogue de son auteur. En effet, une Symphonie à grand orchestre en sol majeurle jour en 1836 et une exécution vit aurait eu lieu le 16 février 1847 à Orléans. Quoi qu’il en soit, la partition est de nos jours introuvable. Sur le plan chronologique, laSymphonie en ré mineurterminée après le poème fut symphoniquePsyché quisuscita les réserves de «la bande à Franck» regroupant les élèves-fidèles du compositeur. Le critique Willy rédigea ce commentaire : «C’est ravissant, et pourtant, ô grand César ! la plus menue de tes sonates ferait bien mieux notre affaire. Tu fus jeté sur terre, garde-toi d’en douter, par décret du Tout-Puissant, non pour mettre en musique le Verbe et l’Action […], mais pour préluder, fuguer, symphoniser et quintettiser.» Sur l’instance de ses élèves, Franck reprit la symphonie dont les esquisses datent de septembre 1887. A cette amicale pression vinrent s’ajouter trois évènements qui auront une influence directe sur le désir de Franck de se confronter au genre de la symphonie et qui participeront à la renaissance du genre en France: il s’agit de la création française de laTroisième symphonie avec orgueCamille Saint-Saëns, le 9 janvier 1887, de la deSymphonie en sol mineurd’Edouard Lalo, le 13 février 1887, et de laSymphonie cévenole de Vincent d’Indy, le 20 mars 1887. La symphonie de Saint-Saëns lui fit une forte impression, en raison de sa forme cyclique, principe que Franck avait appliqué quarante ans auparavant et dont il était l’initiateur. Au printemps 1888, Franck reprit
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la composition et termina son ouvrage le 22 août qu’il dédia «à son cher Henri Duparc.» Guy Ropartz (1864-1955) fut l’un des premiers à l’entendre : «Un soir de l’automne 1888, j’allai lui rendre visite, au retour des vacances ; il venait de terminer la Symphonie en ré, et il voulut bien me la réduire au piano. Je n’oublierai pas l’impression profonde alors ressentie.» A la veille de la création, Franck en précisa l’esprit: «C’est une symphonie classique. Au début du premier mouvement se trouve une reprise comme on en faisait autrefois pour affirmer mieux les thèmes ; mais elle l'est dans un autre ton. Ensuite viennent un andante et un scherzo, liés l’un à l’autre. Je les avais voulus de telle sorte que, chaque temps de l'andante égalant une mesure du scherzo, celui-ci pût, après développement complet des deux morceaux, se superposer au premier. J'ai réussi mon problème. Le Finale, ainsi que dans la Neuvième [de Beethoven] rappelle tous les thèmes, mais ils n'apparaissent pas comme des citations ; j'en fais quelque chose. Ils jouent le rôle d'éléments nouveaux. Je crois que c'est bien et que vous serez contents.» Fidèle au principe qu’il a érigé, Franck respecte le concept de musique cyclique. La Symphonie en ré mineur esten trois mouvements, mais au mouvement lent est associé un petitScherzo. Ainsi, Franck reste attaché à la forme conventionnelle de la symphonie en quatre mouvements. Une sombre et lente introduction (Lento) développée sur une trentaine de mesures sert de base à l’Allegro non troppocaractère énergique et chaleureux. Deux de autres motifs – l’un mélodique, l’autre syncopé – enrichiront le matériel thématique. Après un développement passionné dans lequel Franck fait appel largement au chromatisme, le mouvement se conclut sur l’affirmation du thème principal. L’Allegrettocentral est sans doute « le centre émotionnel » de la symphonie. Franck avait indiqué au jeune Pierre Lalo: «Ici, mon cher enfant, il m’est venu une idée merveilleuse, une idée céleste, une idée vraiment angélique.» La harpe et les cordes en pizzicati introduisent la mélodie d’un caractère doux et mélancolique du cor anglais. Au centre, leScherzo «apporte un étrange contrepoint à la mélodie principale.» C’est une phrase éclatante en ré majeur qui lance l’Allegretto non troppo final. Tous les thèmes réapparaîtront pour aboutir à une majestueuse coda dans laquelle sérénité et lumière triompheront. Après avoir espéré que Charles Lamoureux conduirait la création de saSymphonieen ré mineur, Franck résolut de la confier à Jules Salomon dit Garcin. Le concert eut lieu le 17 février 1889 et des œuvres de Weber, Mozart, Beethoven, Haendel, Haydn et Mendelssohn figuraient également au programme. Le succès ne fut pas au rendez-vous et les critiques plutôt acerbes. Le critique Camille Bellaigue écrira: «! ».Oh !l’aride et grise musique, dépourvue de grâce, de charme et de sourire Debussy sera plus conciliant: «La symphonie du père Franck est ébouriffante. J’aimerais moins de carrure. Mais le chic des idées! Je la préfère au Quintette, qui m’a jadis empoigné. Il tient la corde, le père Franck !»
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Bibliographie Le lecteur pourra se reporter aux ouvrages suivants : Claude Debussy, Edward Lockspeiser, Harry Halbreich Fayard, 1989 Claude Debussy. Jeux de formes, sous la direction de Maxime Joos Editions Rue d’Ulm, 2004 César Franck, Joël-Marie Fauquet Fayard, 1999DiscographieconseilléeSilvestre Revueltas (1899-1940) Sensemayá Orchestre philharmonique de Los Angeles, direction Esa-Pekka Salonen Sony Classical, 1999 Simon Bolivar Youth Orchestra of Venezuela, direction Gustavo Dudamel Deutsche Grammophon, 2008 Orchestre philharmonique de New York, direction Leonard Bernstein Sony Classical, 1963 Claude Debussy (1862-1918) Fantaisie pour piano et orchestre en sol majeur Jean-Efflam Bavouzet, BBC Symphony Orchestra, direction Yan Pascal Tortelier Chandos, 2010 César Franck (1822-1890) Symphonie en ré mineur Orchestre philharmonique de Vienne, direction Wilhelm Furtwängler Decca, 1945 Orchestre symphonique de Chicago, direction Pierre Monteux RCA, 1961 Orchestre philharmonique de Vienne, direction Carlo Maria Giulini Sony Classical, 1993 Orchestre national de France, direction Leonard Bernstein Deutsche Grammophon, 1981
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