A propos du Nôm, écriture démotique vietnamienne - article ; n°1 ; vol.4, pg 43-55
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Description

Cahiers de linguistique - Asie orientale - Année 1978 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 43-55
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 30
Langue Français
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Extrait

Phu Phong Nguyên
A propos du Nôm, écriture démotique vietnamienne
In: Cahiers de linguistique - Asie orientale, vol. 4 n°1, 1978. pp. 43-55.
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Nguyên Phu Phong. A propos du Nôm, écriture démotique vietnamienne. In: Cahiers de linguistique - Asie orientale, vol. 4 n°1,
1978. pp. 43-55.
doi : 10.3406/clao.1978.1047
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/clao_0153-3320_1978_num_4_1_1047nguyën phá phong
A PROPOS DU NOM, ECRITURE DEMOTIQUE
VIETNAMIENNE
1. ORIGINE DU NOM
Le ehû nom 'écriture du pays médidional (par rapport à la Chine)1
est une écriture d'invention vietnamienne, construite sur le modèle chi
nois. Jusqu'à présent, on ne possède pas de renseignements précis sur la
date de son apparition. H. Maspêro (1912, p. 7) a retenu comme le plus
ancien témoignage de l'existence des chu nâm3 une inscription de 1313
située à Ninh Bihh (Nord du Vietnam) où une vingtaine de ces caractères
sont employés pour noter des noms de villages et de hameaux, etc., Mais,
ni sur les configurations, ni sur les mots qu'ils sont censés transcrire,
Maspéro n'a donné d'indication. Plus tard, ceux qui sont allés sur place
pour faire des recherches, n'ont pas réussi à trouver l'inscription citée.
Depuis, d'autres preuves ont été avancées parmi lesquelles, les plus
anciennes, les plus évidentes sont deux stèles, l'une de 1173 retrouvée dans la * "* " --s - < ...*. «. ' •« .. -
Ouest de
sur stèle
vince de Vinh Phu également, et portant 22 caractères en nom (©ao duy Anh,
1975, p. 18).
Mais pour avoir un texte d'une certaine importance, il faut attendre
le début du XVè siècle, avec le Quôc àm tlvi tap 'Recueil de poèmes en lan
gue nationale' de Nguyen Trai, composé de 254 morceaux ayant chacun è vers
en moyenne. Malheureusement, cette oeuvre> capitale pour les études philo
logiques et linguistiques du Vietnam, à la suite d'intrigues de Cour, fut
interdite et perdue. Reconstituée après la réhabilitation de son auteur
vers 1467, elle disparut à nouveau. L'ouvrage qui nous a été transmis,
n'est pas d'époque. Il n'est que le résultat d'une reconstitution assez
tardive (XlXè siècle) .
^ Tout ceci pour dire combien il est difficile de dater la création du
ahii nâm (encore que la création d'une écriture nécessite une durée assez
Cah. de Ling. Asie Orientale n° 4 Septembre 1978, pp. 43-55 44
NGUYEN Phu Phong
longue). Certains auteurs ont remonte jusqu'au Vile siècle, en s'appuyant
sur le nom d'un roi viet de cette époque : лр Jâ_ ^ "Í- • Us ont affir
me que puisque les deux premiers de ces quatre mots sont purement vietna
miens ( лр JčL. transcrits respectivement z>d''père', саг 'mère' en
mien actuel), le nom devait déjà exister dès cette époque.
De toute façon, le nom ne peut avoir été créé avant cette date, et
cela pour deux raisons :
1° Linguistique d'abord. L'écriture nom est fabriquée sur le modèle chi
nois et lui emprunte des éléments sémantiques et phonétiques. Or,
d'après les études de H, Maspéro (1912) et ce que nous verrons plus
tard, il n'est pas possible que son invention soit antérieure au
VlI-VIIIè siècle.
2° Historique ensuite. Bien que le Vietnam ait une culture et une civili
sation millénaires, ce n'est qu'à partir du Xè siècle qu'il se libé
ra définitivement et entièrement du joug chinois qui durait depuis
1000 ans, pour devenir un Etat indépendant. Donc il est plus vraisem
blable de placer son autonomie politique, administrative et par là cul
turelle à partir de cette date.
Ces dernières années, les études et recherches en nom ont pris une
importance grandissante avec la transcription en quôc ngii et la publica
tion de nombreux écrits en nom, la parution assez fréquente d'articles
sur cette écriture et l'apparition de nouveaux dictionnaires. Cependant,
les livres anciens en nom sont rares ; les conditions climatiques et même
historiques du Vietnam se prêtaient mal à leur conservation. Heureusement,
il reste les stèles en pierre dont plus de 20.000 estampes ont été inven
toriées et conservées à la Bibliothèque des Sciences Sociales de Hanoi,
Parmi les dictionnaires, il faut en citer trois :
- celui de J. Bonet (1899) ^est un dictionnaire vietnamien-français qui,
en face d'une entrée en quôc ngd, donne l'idéogramme correspondant avec
des explications sur sa composition. A ce point de vue, ce dictionnaire
est le premier dans son genre. Il est à manier avec précaution, des er
reurs s'y sont glissées.
*i° <* -» * *!* - celui de Nguyen quang Xy et Vu van Kinh^(1971) est un dictionnaire quoc
ngif-nom. Les entrées sont donc en quôc ngU et arrangées d'après l'ordre
alphabétique vietnamien. Chacune d'elles a un ou plusieurs idéogrammes
correspondants selon le cas. Pour chacun de ces derniers, mention est
faite du procédé de sa formation, de ses composants sémantique et phoné
tique éventuels. Des exemples sont fournie pour illustrer les divers
sens de chaque entrée. Il répertorie environ 10 000 idéogrammes.
i.»
- l'ouvrage de VienNgônNgtf Hoc est en fait un tableau de correspondance
nom (en idéogrammes) - quoc ngif. Il comprend 8187 entrées, classées
d'après le nombre croissant des traits. A chaque caractère, correspondent
la prononciation s ino -vietnamienne s'il y en a une^et/ou les différentes
prononciations vietnamiennes transcrites, en jjuoc ngtf. La dernière partie
de l'ouvrage consiste en un index en quôc ngu, contenant des mots recen
sés dans la première partie et classés par ordre alphabétique, ayant cha
cun un numéro qui le renvoie à son caractère correspondant dans la pre
mière partie. 45
NOM, ECRITURE DEMOTIQUE VIETNAMIENNE
2. FORMATION DU NOM
Le nôm3 fabriqué sur le modèle chinois, présente bien des aspects
semblables à ce dernier dans la nature du rapport langue-écriture. Cha
que caractère nom correspond à une unité graphique indépendante, une uni
té sémantique minimale et un segment îronore qui est la syllabe. Bon nom
bre de mots chinois sont entrés dans le vocabulaire vietnamien avec ces
trots dimensions et à une date si éloignée dans le passé qufîl est diffi
cile parfois de reconnaître leur origine. Dans une lecture des caractères,
un Vietnamien s'appuie naturellement sur le critère graphique pour déci
der si un mot est chinois ou vietnamien. Si l'un des caractères ne figu
re pas dans le répertoire des mots chinois, il est sûrement du nâm. S'il
s'y trouve j il n'est pas forcément du chinois - certains caractères
étant confondus avec des caractères par pure coïncidence comme
on le verra plus tard - deux autres critères, notamment le son et le sens,
en décident.
II arrive cependant qu'un Vietnamien lisant en quoc ngu* - écriture
alphabétique inventée au XVIIè siècle et officiellement en usage à pré
sent sur tout le territoire du V?letnam - dise que tel ou tel mot est du han
'chinois'. Le critère graphique n'entre pas en jeu dans ce cas, ni le
critère phonétique. C'est la connaissance lexicale du lecteur ou le cri
tère syntaxiqueO) qui lui permet d'identifier la provenance du mot.
Cependant, le nom comme écriture doit être examiné en fonction de
deux autres dimensions : sémantique et phonétique. La syntaxe située au
niveau de la langue et non au niveau de l'écriture, ne sera évoquée que
comme un facteur de reconnaissance (par rapport au chinois) et non de
formation.
2.1. Les caractères simples
L'étude du nom nous donne l'impression que cette écriture n'est
pas systématique, ni rigoureusement codifiée mais créée au fil des jours
pour les besoins immédiats (2) •
2,1,1, A partir de cette remarque, on est tenté de dire que le premier
moyen qui s'offrait le plus naturellement aux inventeurs du nâm était
l'emprunt au chinois des caractères ayant une valeur phonétique identi
que ou approchante pour transcrire les sons correspondants en vietnamien
Cette méthode dénommée gia ta Á$íi% est d

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