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  • cours - matière potentielle : des événements
Sciences-Croisées Numéro 4 : La communication Communiquer des approches contradictoires en sciences de l'éducation Bruno Goloubieff Université de Provence (Département des Sciences de L'éducation ; UMR ADEF) goloubieff.bruno@ neuf .f r Michel Vial Université de Provence (Département des Sciences de L'éducation ; UMR ADEF) michel.vial@ univ-provence .f r COMMUNIQUER DES APPROCHES CONTRADICTOIRES EN SCIENCES DE L'EDUCATION : UN POINT DE VUE PLURIEL SUR LES CONCEPTS AU SERVICE DE LA PROFESSIONNALISATION Résumé : A partir d'un questionnement portant sur le statut du symptôme en thérapie brève et en psychanalyse, il est tenté d'extraire les fondements et les enjeux des
  • réflexion sur le pouvoir allant de pair avec la constitution
  • transposition des principes de la thérapie brève
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Langue Français

Extrait

Sciences-Croisées
Numéro 4 : La communication
Communiquer des approches contradictoires
en sciences de l’éducation
Bruno Goloubieff
Université de Provence
(Département des Sciences de L’éducation ; UMR ADEF)
goloubieff.bruno@ neu f . f r
Michel Vial
Université de Provence
(Département des Sciences de L’éducation ; UMR ADEF)
michel.vial@ univ-provence . f r
COMMUNIQUER DES APPROCHES
CONTRADICTOIRES EN SCIENCES DE
L’EDUCATION : UN POINT DE VUE PLURIEL
SUR LES CONCEPTS AU SERVICE DE LA
PROFESSIONNALISATION
Résumé : A partir d’un questionnement portant sur le statut du
symptôme en thérapie brève et en psychanalyse, il est tenté d’extraire les
fondements et les enjeux des deux approches pour entrevoir quelles
pourraient être leur possible complémentarité en terme de
professionnalisation. A travers la signification et l’utilisation de concepts
scientifiques est ainsi posée la question du pouvoir et des limites de toute
approche ainsi que leurs enjeux politiques et praxéologiques. Aussi,
croiser les approches, ce n’est pas se contenter de les opposer, mais faire
naître, à partir d’un point de vue pluriel, un autre questionnement issu de
la mise en tension de deux approches contradictoires.
Mots clés : symptôme, point de vue, posture, projet, débat,
contradiction, professionnalisation.
COMMUNICATING CONTRADICTORY APPROACHES
IN EDUCATIONAL SCIENCES: A PLURAL POINT OF
VIEW
ABOUT CONCEPTS APPLIED TO PROFESSIONAL
TRAINING
1Abstract : After studying (a series of questions about the symptom
status in short therapy as well as in psychoanalysis, we have tried to
highlight the fundaments and stakes of each approach in order to define
how they could possibly complement in the professional training.
Through the significance and use of scientific concepts, we can wonder
about the efficiency and limits of any approach as well as its political
and praxeological stakes. Thus, using both approaches is not merely
opposing them but creating from a plural start another argument
emerging from the tension of two contradictory approaches.
Key-words : symptom, point of view, posture, project, argument,
contradiction, professional training.
2Introduction
Aborder le thème de la communication par l’entremise des
sciences de l’éducation est une occasion de partir de termes, de notions
et de concepts identiques pour tenter de comprendre comment ils ont été
travaillés par différentes disciplines. L’intérêt est ici de questionner les
aménagements nécessaires à la transposition de concepts et d’idées
importées des sciences mères par les sciences de l’éducation pour y
construire une réflexion dans le champ de la professionnalisation.
1. Quel statut pour le symptôme en sciences de
l’éducation ?
1.1. Supprimer le symptôme ?
L’école de Palo Alto a construit son approche en mêlant des
principes empruntés à la cybernétique, à l’anthropologie et à la biologie.
Elle s’attache principalement aux effets de la communication sur le
comportement, notamment dans le champ de la thérapie brève. Elle peut
être qualifiée d’approche pragmatique. Elle a montré que la
communication a une influence sur le comportement et qu’il s’agit de
changer les interactions pour que le comportement change. Pour cela, le
problème doit être identifié comme récurrent, afin d’être stoppé et
empêcher le renforcement du symptôme. En prescrivant le symptôme
1(Watzlawick, Beavin, Jackson, 1972), la thérapie brève va tenter
d’éliminer ce dernier. C’est sur ce point qu’il convient de revenir. La
suppression du symptôme pose un certain nombre de questions quant à
son statut. Loin de renier l’efficacité de la thérapie brève en terme de
réussite et de succès, c’est justement la visée d’efficacité liée à
l’intervention du thérapeute qui est à interroger, parce qu’elle tend à
considérer le symptôme comme élément nuisible. Or, il existe d’autres
points de vue sur le symptôme.
La psychanalyse, en particulier les travaux de Lacan (1966), lui
confère un tout autre statut. En cela, le symptôme est éminemment
respecté, parce qu’il fait partie du sujet. Il est le signifiant qui échappe au
contrôle du sujet. Il est le sujet-même chez Lacan, en ce qu’il le
représente, divisé à lui-même, en sa propre méconnaissance ; il le frappe
au coin de l’Autre, dans une altérité énigmatique qui lui pose problème
et souffrance. L’éliminer reviendrait à gommer ce qui parle à travers lui.
Ces deux écoles ne partagent pas le même point de vue quant à la
souffrance humaine et c’est ce qui les amène à se positionner
différemment quant à la façon de concevoir et de traiter le symptôme.
Pour l’école de Palo Alto, il n’y a pas d’inconscient. Elle ne s’intéresse
donc pas aux forces inconnues, ni à une clinique du sujet. Ce sont les
interactions qui sont traitées. L’apport de la thérapie brève se situe bien
au niveau de son savoir sur les effets du symptôme dans la
communication. En d’autres termes, elle connaît les effets d’une
communication pathologique et tente d’y remédier efficacement. On voit
1 Les principes de la thérapie brève ont largement dépassé le cadre thérapeutique
pour être utilisés ailleurs, c’est pourquoi une telle popularité requiert
d’interroger la pertinence de tels principes dans le champ de la
professionnalisation.
3donc des axiomes très différents selon le champ adopté, axiomes que
nous éviterons d’opposer simplement, pour y trouver une possible
complémentarité selon les moments et le contexte.
La façon qu’a Lacan de considérer le symptôme est non pas de le
rejeter, mais de faire qu’à travers la cure, il soit assumé le plus possible.
Le symptôme en psychanalyse renvoie au principe de plaisir-déplaisir
(Freud, 1986) et à la jouissance qui en découle. Le symptôme exprime le
refoulement de la castration du sujet, en ce sens que ce dernier refuse le
manque né de la castration. A travers ce refoulement, le sujet veut se
vivre encore comme complet et absolu, mais cela l’isole parce que sa
jouissance est en même temps source d’angoisse, corrélée à la pulsion de
mort visant un retour à l’inorganique, par la recherche infinie et éperdue
du même état de plaisir et empêche ainsi une relation de sujet à sujet.
2Elle tend à mettre les autres en position d’objets à son service . Le
refoulement de la castration se complait dans une relation imaginaire de
sujet à objet. Une telle jouissance n’est pas acceptable socialement
(répréhensible). Pour cette raison, elle est la plupart du temps refoulée
(renvoie à l’interdit) pour permettre une vie sociale.
1.2. Une problématique de reconnaissance
Pourtant, le symptôme peut être vu sous diverses formes et
modalités déclinées, selon ce qu’il exprime, ce qu’il montre dans son
rapport au réel. Toutes ses expressions ne sont pas égales entre elles. Par
exemple, l’alcoolisme est considéré comme une maladie psychologique
et sociale et se trouve donc globalement rejeté ou/et traité. En revanche,
l’individu qui collectionne les timbres ou celui qui est l’objet d’une
obsession moins nocive pour l’entourage, c’est-à-dire socialement
3tolérable , n’encourra pas l’opprobre. Toutes ses déclinaisons du
symptôme semblent toucher le sujet dans sa double quête de
reconnaissance et d’expression de sa souffrance. S’il est vrai que l’idée
de sens à construire a souvent été mise en avant par les recherches en
sciences de l’éducation, la question de la reconnaissance du sujet nous
semble liée à la construction de sens. Se peut-il que la reconnaissance du
sujet se réduise à la reconnaissance de son symptôme ?
A cette question pourrait être objectée l’idée de suppression du
symptôme par la thérapie brève. S’il est établi que le symptôme est
supprimé, l’individu ne cesse pas cependant de vivre. Ceci ne contredit
pas pour autant notre questionnement. Bien au contraire, la suppression
4n’interdit pas le déplacement du symptôme , c’est-à-dire qu’il peut
prendre une autre forme, moins gênante pour l’interaction, ou du moins
plus discrète. La vie d’un sujet qui ne représente apparemment pas un
danger pour lui-même ni pour autrui n’interdit pas non plus la possibilité
2 En épistémologie génétique, les travaux de Piaget ont montré que le bébé
util

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