Devenir chercheur : les hauts et les bas du métier 1- devenir ...
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Description

  • redaction - matière potentielle : des ouvrages en préparation
On n'avait eu le temps de couvrir que les étapes 1 et 2 lors de notre première séance. On commencera donc cette deuxième séance en terminant les étapes 3 et 4. Devenir chercheur : les hauts et les bas du métier 1- devenir chirurgien 2- les cocktails lytiques et l'anesthésie potentialisée 3- l'hibernation artificielle 4- la chlorpromazine
  • vitesse des réactions biochimiques du métabolisme
  • individu vers l'avenir incertain de la recherche…
  • devenir chercheur
  • travail fructueux
  • accueil favorable dans le service de recherche de l'hôpital militaire du val
  • chef des services chirurgicaux au val
  • val
  • recherche
  • recherches

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Langue Français
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Extrait

On n’avait eu le temps de couvrir que les étapes 1 et 2 lors de
notre première séance.
On commencera donc cette deuxième séance en terminant les
étapes 3 et 4.
Devenir chercheur : les hauts et les bas du métier
1- devenir chirurgien
2- les cocktails lytiques
et l’anesthésie potentialisée
3- l’hibernation artificielle
4- la chlorpromazineTandis que Laborit progresse dans ses recherches en Tunisie, sa situation
relationnelle avec ses supérieurs se détériore à nouveau. Pour aller vite,
disons qu’il juge dangereuse l’incompétence de son supérieur, le médecin chef
Chabrillat.
Après plusieurs démêlés, le médecin général convoque les deux protagonistes et
leur tint ce discours :
« Chabrillat, vous avez cinq gallons sur les manches et vous êtes insuffisant du
point de vue technique. Si j’avais à me faire opérer, c’est par Laborit que je
voudrais l’être.
Et vous Laborit, je me demande ce que vous foutez dans la Marine. Vous pourriez
faire un excellent chirurgien en ville. C’est impossible que vous restiez dans ce
métier, vous ne savez pas ce qu’est obéir.
Foutez-moi le camp tous les deux ou je vous flanque trente jours d’arrêts. »
Finalement, Chabrillat finit par avoir la peau de Laborit à qui l’on suggère de
quitter Sidi-Abdallah et d’accepter un poste à Paris.
Et ce transfert à Paris en 1951 allait devenir, a posteriori, l’une des
meilleures choses qui fut arrivée à Laborit dans sa vie !D’abord le retour à Paris va permettre à Geneviève Laborit, sa femme, de
reprendre ses études de médecine, interrompues treize ans auparavant.
Elle viendra dès lors seconder son mari dans ses recherches. Au quotidien,
les Laborit mèneront une vie plutôt austère. Une fois les enfants couchés,
Geneviève et Henri s'absorbent dans la lecture des nouvelles publications,
ainsi que dans la rédaction des ouvrages en préparation. (ce qui prouve une
fois de plus que derrière chaque grand homme, ou à côté, il y a une grande
femme !)
Henri, lui, trouve un accueil favorable dans le service de recherche de
l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris, dirigé par le médecin-colonel
Jaulmes. L'ouverture d'esprit qui y règne l'enchante.
« Je trouvais dans Jaulmes un esprit
suffisamment ouvert pour accepter
d’expérimenter des idées non-conformes »
[ on va voir qu’il faut qu’il y ait ce genre de
conditions de travail pour que des recherches
fructueuses puissent se développer… ]À cette époque, Laborit sent qu’il devient de plus en plus chercheur et de
moins en moins chirurgien.
Et bien que ses investigations avec les neurotransmetteurs et les
différentes drogues l’intéressent toujours au plus haut point, Laborit
s’inquiète de l’abandon progressive de sa spécialité, la chirurgie.
Il faut savoir qu’à l’époque, en France du moins, la recherche était
pratiquement inexistante en dehors de l’institut Pasteur. Donc il y avait
bien peu d’ouvertures de ce côté…
Laborit pense à la phrase de Ouary : « Une seule chose, peut-être, ne te
sera pas enlevée, ta technicité » et il se dit que si il devait quitter le cadre
de la Marine, cette technicité serait son seul moyen d’échange avec la
société, lui permettant de subvenir aux besoins de sa famille. Alors il ne
veut pas la perdre, il veut continuer d’opérer.
[ où l’on voit que des contraintes familiales ne poussent pas
nécessairement un individu vers l’avenir incertain de la recherche… ]Le chef des services chirurgicaux au Val-de-Grâce, un dénommé Favre, lui
ouvre alors très largement son service et lui permit d’opérer. De plus, le
service de psychiatrie dont le voisinage lui sera très précieux comme on va
le voir dans quelques instants, lui ouvre lui aussi ses portes.
Laborit est très stimulé par tout ça :
« La coopération de ces différents services
cliniques avec le laboratoire de physiologie,
que ma double appartenance initia et facilita,
ne pouvait aboutir qu'à un travail fructueux.
Je n'aurais jamais espéré qu'un tel rêve
fut réalisable. »
[ et donc comme on va le voir à l’instant, la découverte du premier
neuroleptique a été favorisée par une démarche que l’on qualifierait
e
aujourd’hui de multidisciplinaire, ce dont on va parler dans le 3 cours de
cette session… ]Laborit fait alors la rencontre Pierre Huguenard, un pionnier de l’anesthésie
en France. Leur amitié se concrétise rapidement par une intense collaboration
où son ami expérimente sur de nombreux patients ce que Laborit teste en
laboratoire.
Par exemple, ceci : d'après des travaux américains, il semblait que le fait
d'abaisser artificiellement la température d'un patient pouvait réduire
l'intensité des processus organiques et métaboliques.
Il apparaissait alors un état de vie ralentie, au cours de laquelle l'organisme
était beaucoup moins sensible aux agressions. Autrement dit, en
diminuant la température, on diminue la vitesse des réactions biochimiques du
métabolisme, et on limite la production de déchets dans les cellules.
Or, les applications concrètes de ces travaux, à savoir, abaisser la
température du corps et la remonter, s'étaient soldées par de
retentissants échecs. En effet, à la suite de ces interventions, certains
organes vitaux, ainsi que le système nerveux, présentaient de graves
lésions. Laborit émet l'hypothèse que s’il parvient à protéger ses malades contre
l'agression chirurgicale avec ses cocktails lytiques, il doit pouvoir les protéger
aussi contre le froid, qui est une autre forme d’agression, avec ces mêmes
drogues. Si on les protège contre froid, ils pourront peut-être supporter une
hypothermie permettant d’opérer dans des situations d’urgence ?
Les premiers essais de Laborit démontrent la véracité de son hypothèse.
Le 4 avril 1951, une jeune fille, atteinte de péritonite appendiculaire au stade
terminal, est admise à l'hôpital. Son cas est désespéré et, en dernier
ressort, Laborit propose l'hibernation artificielle.
Progressivement, il abaisse la température du corps, en employant en même
temps ses cocktails lytiques. Cela provoque un état dit «crépusculaire» où les
réflexes sont paresseux, la tension baisse, le pouls est relativement lent et la
température baisse entre 35°C et 33°C.
La guérison de la jeune fille fut, comme le rapporte Laborit: « aussi
inespérée que le cas était désespéré. » Bref ce fut une réussite, et dès lors
on appliqua cette « hibernation artificielle » à tous les cas gravissimes au Val-
de-Grâce.La presse s'empare de l'événement et le monte en épingle. On titre: « Par le
gel, une jeune fille échappe à la mort », ou plus amusant, « Les blessés sont
congelés avant d'être opérés. »
Obsédé par la mort, Salvador Dali
viendra trouver Laborit, afin de
s'enquérir des conditions dans
lesquelles il pourrait être mis en
hibernation artificielle, jusqu'à ce
que la science ait trouvé le secret
de la vie éternelle!
[voir l’entrevue de 10 min. que fait
Laborit avec Dali pour l’émission
« L’invité du dimanche » en 1970
http://www.ina.fr/art-et-culture/beaux-arts/video/I00008661/conversation-entre-salvador-dali-et-le-professeur-henri-laborit.fr.html ]Bientôt, des chercheurs du monde entier vont se presser au Val-de-
Grâce pour assister aux démonstrations de Laborit.
Or, pour des raisons qu'il n'arrive pas encore à expliquer, Laborit ne
parvient pas à faire descendre la température du corps en dessous de
25°C.
À ce niveau, apparaissent des fibrillations cardiaques et la circulation
sanguine ne peut plus se faire correctement.
Cet obstacle va le conduire à approfondir les mécanismes du système
nerveux central :
« Pour ne pas me laisser dépasser par une discipline que je créais, la
neuropsychopharmacologie, j'ai été forcé de m'initier à des disciplines qui
m'étaient étrangères: la neurophysiologie et la biochimie cérébrale
principalement. J'y parvins d'autant plus facilement qu'elles se créaient au fur
et à mesure que je les découvrais et je n'avais qu'à lire toutes les
semaines ce qui se publiait dans le monde entier pour évoluer
en fonction des connaissances qui s'ajoutaient

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