Du nouveau sur Gibran
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Du nouveau sur Gibran

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Langue Français
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Extrait

Su p p l é m e n tm e n S u e l
e r Je u d i1J u i l l e t2010
e Numéro49 - IV année
PaRaît lE pREmiER JEudi dE cHaquE mois
Entretien avec Javier Mariàs III. Maison nouvelle pour les Poésies du monde IV.  Les écrivains et le foot V.
édito Hommages a fRancopHoniE donnE paRfois quELmoRt viEnnE l’EmpoRtER. FoRt la l’impREssion d’unE viEillE damE maladE qui attEnd patiEmmEnt HEuREusEmEnt, il ExistE EncoRE dEs pER-sonnEs dynamiquEs pouR dissipER cEttE idéE REçuE Et nous REdonnER confiancE dans l’avEniR dE cEttE fRancopHoniE. PaRmi cEllEs-ci, tRois HommEs d’Ex-cEption qui, dEpuis lEuR aRRivéE au Liban, sE sont battus contRE vEnts Et maRéEs, malgRé lEs cRisEs Et lEs coupEs budgétaiREs, afin quE la languE fRan-çaisE continuE dE RayonnER au pays du CèdRE : l'ambassadEuR dE SuissE au Liban, FRançois BaRRas, lE diREctEuR dE la Mission cultuREllE fRançaisE au Li-ban, DEnis GaillaRd, Et lE diREctEuR du buREau MoyEn-ORiEnt dE l'AUF, Oli-viER GaRRo. CEs tRois amis du Liban qui, lEuR mission tERminéE, sont suR lE point dE nous quittER, méRitEnt toutE notRE gRatitudE. LEuR paRcouRs, Jalonné d’initiativEs louablEs Et dE pRoJEts am-bitiEux dans tous lEs domainEs, doit sERviR d’ExEmplE à lEuRs succEssEuRs Et, suRtout, à nombRE dE nos fonction-naiREs Et diplomatEs, incompétEnts ou Rongés paR la scléRosE. Dans mon avant-pRopos àL’Enfant terrible, J’ai pla-cé En ExERguE cEttE RéflExion dE Paul ValéRy : «Un grand homme est une relation particulièrement exacte entre des idées et une exécution.» Si nos tRois militants méRi-tEnt notRE REconnaissancE, c’Est pRéci-sémEnt paRcE qu’ils ont su, à lEuR ma-nièRE, élaboRER dEs idéEs audaciEusEs Et lEs mEttRE à Exécution avEc conviction Et ténacité. Il nous appaRtiEndRa donc dE RécoltER cE qu’ils ont sEmé, Et dE sEmER davantagE EncoRE. PaRcE quE la cultuRE n’Est pas unE sinécuRE, mais un combat pERmanEnt.
AlexAndreNAjjAr
ComitÉ de rÉdaction: AlexANdreNAjjAr, ChArifmAjdAlANi, GeorGiAmAkhlouf, fArèssAssiNe, jAbbourdouAihy, rittAbAddourA.
Coordination gÉnÉrale:hiNddArwiCh SecrÉtaire de rÉdaction:AlexANdremedAwAr
Correction:mArilyshAtem
Contributeurs: ANtoiNeboulAd, edGArdAvidiAN, lAmiAelsAAd, luCieGeffroy, mAhmoudhArb, kAtiAGhosN, mAzeNkerbAj, fAdiAkiwAN, heNrylAureNs, NAdiNeNAssAr.
E-mail :lorientlitteraire@yahoo.com
SupplÉment publiÉ en partenariat avec la Librairie Orientale et la Librairie Antoine.
www. lorientlitteraire.com
Dictionnaire amoureux de la Palestine VI. José Saramago : « Pour vivre, il faut mourir ! » VII. Les allers-retours de Colette Fellous VIII.
Du nouveau sur Gibran On cRoyait tout savoiR suR GibRan KHalil GibRan. Mais lE pERsonnagE Est si complExE Et sEs aRcHivEs si dispERséEs qu’on tombE sans cEssE suR dEs élémEnts nouvEaux suscEptiblEs dE miEux éclaiRER son paRcouRs Et son œuvRE. LE Comité national GibRan confiRmE cE constat puisqu’il viEnt dE publiERTourne la page mon garçon, un REcuEil dE tExtEs Et dE dEssins inédits paR l’autEuR du Prophète. n ouvre avec suspicion tés, enlacés, ou des anges de La Sagesse. On y lira ce recueil à la présenta- sereins. Ces esquisses pré- ensuite des textes qui soulè-l’écrivaOvaleur la nudité, considé-in ne les a-t-il pas publiés de ; Ô monest dans mon sang tion impeccable. Peut- figurent bien les grands vent des questions existen-on publier les inédits tableaux à venir et tra- tielles (? ;Qui es-tu Gibran d’un auteur sans por- hissent déjà la volontéJe suis né il y a quarante ter atteinte à sa mémoire ? Pourquoi de l’artiste de mettre enans ; La fièvre du printemps son vivant s’il les jugeait suffisamment rée comme l’expression lafrère ; ; LorsqueMon ami aboutis ? En France, la sortie du der- plus vivante de la beautéj’étais un arbre ; Une qua-nier roman inachevé d’Albert Camus et de Dieu. Parmi les des-lité qui me caractérise ; Ô (Le premier hommesins publiés, on retrouve, paru chez Galli- ; Les tristessesma chambre mard) et, plus récemment, celle d’un une femme couchée, sans;; Ô mon cœur et les joies livre inédit de Nabokov (L’originaldoute Eve, qui contempleL’inconnu…) ; certains où de Laura) ont fait couler beaucoup il célèbre la musique, l’art,un serpent en se bouchant d’encre. Dans le cas de Gibran, pour- les oreilles ; Jésus en croix ; la nature et la beauté (La tant, le lecteur devra se montrer plus plusieurs centaures, qu’onmusique, mère de la poé-indulgent : d’abord, parce que de nom- retrouvera plus tard,; La nature ma-Ô Art sie ; breux livres de l’écrivain libanais ont fréquemment, dans sonjestueuse ; L’ère de la beau-été publiés à titre posthume commeLeœuvre picturale ; plusieursréfléchissant sur le) en Jardin du prophète etL’Aveugle. En- danseuses, qui attestent de devenir de la langue arabe suite parce que le comité de rédaction la passion de Gibran pour (Vous avez votre langue deTourne la page mon garçonart (il peindra plussoi- cet  a et j’ai la mienned’autres) ; gneusement trié les inédits qui étaient tard Isadora Duncan) ; où, tout en se défendant de à sa disposition pour n’en retenir que un villageois coiffé d’un faire de la politique, il s’in-la «substantifique moellesurge, avec les formules vi-tarbouche ainsi qu’un au- », n’hésitant pas à mettre de côté les brouillons et toportrait (?) en tarbouche ; quelques dans d’autres œuvres de Gibran où les rulentes qu’on lui connaît, contre tout les textes incomplets ou maladroits. portraits de femmes et d’hommes (dont illustrations de l’auteur accompagnent ce qui conditionne ou emprisonne les Amin Rihani), sachant que Gibran lan- et prolongent les textes. êtres humains, et particulièrement ses Des esquisses prometteusesça à Paris une collection de portraits concitoyens, (Vous vous réveillerez ; de personnages célèbres intitulée « LeJ’aime les gens rebelles ; Les murailles Une grande variété de Commençons par le peintre Gibran. temple de l’art » et, surtout, à l’encre,; Auxde Jérusalem se sont effondrées textes Les dessins qui figurent dans ce recueil une vue de l’Ermitage, le studio de Gi-Orientaux ; Qui sont ceux qui nous ne sont certes pas comparables aux bran à New York, avec la tapisserie re- À côté des dessins, de très nombreux;terrorisent ; Aux Syriens en Syrie magnifiques toiles de l’artiste exposées présentant un Christ aux yeux bridés articles, fragments et aphorismesCe qui m’attriste et me fait rire…). au Musée Gibran de Bécharré, au Tel- (exposée actuellement au Musée Gi- émaillentTourne la page mon garçon Mais ce n’est pas tout : le livre réu-fair Museum de Savannah ou au Mu- bran, en face du tombeau) et les deux paru dans le cadre de « Beyrouth ca- nit des hymnes à l’amour (Le temple seo Soumaya de Mexico, appartenant chandeliers. Ce qui frappe aussi dans pitale mondiale du livre ». On y trou-de l’amour ; Le jour de sa naissance. à la fille de Carlos Slim, mais ils sont ce recueil, c’est l’unité entre peinture et vera d’abord l’un des rares textes de?Qu’est-ce que l’amour ) ; des textes d’un intérêt certain. Sur des cahiers écriture, confirmée par la présence de Gibran écrit en français, en l’occur- d’une grande spiritualité sur Jésus d’écolier, Gibran adolescent multipliait nombreux dessins dans les marges des rence la conjugaison du verbe cueillir, et Marie qui annoncentJésus fils de les croquis au crayon noir, des dessins cahiers noircis de mots, unité qu’on re- recopiée sur un cahier d’écolier àl’homme; deux textes relatifs aux représentant des corps nus, tourmen- trouvera d’ailleurs dansLe ProphèteChaînes d'or, l’association qu’il prési-où il fréquentait le collège et l’époque
I
dera à New York ; des cartes postales envoyées à Gibran par Halim Damous et Youssef Torbey ; une lettre de l’au-teur à son père ; une autre à son men-tor de Bécharré, Dr Salim Hanna Da-her ; une troisième à l’écrivain Mikhaïl Naïmeh ; deux autres à son cousin et ami d’enfance Nakhlé ; deux missives à Marie Yanni ; une lettre à June Bou-los qui vivait à Port-au-Prince (Haïti) ; un texte destiné à May Ziadé ; un autre à propos de son ami Nassib Arida ; sans oublier une série d’apho-rismes édifiants à la manière de ceux qui composentLe sable et l’écume.
Certes, certains passages paraissent inaboutis ou donnent une impression de déjà-vu (comme la formule «Honte à une nation dont chaque clan est une nation»), sans doute ont-ils été ulté-rieurement réécrits ou repris par l’au-teur ; d’autres comportent des lacunes que Wahib Keyrouz, conservateur du Musée Gibran, s’est efforcé de com-bler, remplaçant les mots illisibles ou rectifiant les erreurs de syntaxe en pre-nant soin de les signaler en bas de page. Mais ces observations ne ternissent pas l’ensemble qui résume fort bien la pen-sée de Gibran, artiste à la fois révolté et visionnaire.
Sur sa tombe, l’auteur du Prophète a souhaité graver cette formule : «Je suis vivant comme toi… Ferme les yeux et retourne-toi. Tu me verras devant toi.» En refermant ce recueil d’inédits, force est de reconnaître que Gibran demeure plus vivant que jamais.
AlexAndrenAJJAr
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