InterventionLondresCES61009 - Les dérèglements climatiques, les ...

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• Publié par: uqecelan
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• Langue: Français

Extrait

Les dérèglements climatiques, les nouvelles politiques industrielles

et les sorties de crise

Conférence CES, Londres 5-6 octobre 2009

Intervention et témoignage d'Edouard Martin Fgmm/CFDT

Bonjour,

Je travaille à ArcelorMittal, premier producteur mondial d'acier avec environ 130 MT / an et

qui emploie plus de 300 000 travailleurs à travers le monde (27 pays).

La position la plus confortable et la plus facile pour moi, serait de venir ici devant vous et

affirmer que la politique bas carbone et les émissions Co2 sont de la foutaise face aux

enjeux économiques et sociaux que représentent notre industrie.

Oui, mais voilà je ne suis pas que sidérurgiste, comme vous je suis aussi un habitant de cette

planète (c'est la seule que nous ayons), je suis parent avec des enfants, j'ai de la famille, des

amis. Comme vous, je suis un citoyen qui met le nez à la fenêtre pour voir ce qui se passe

dans ma ville, mon pays, ma planète. Comme vous, je veux aussi le meilleur pour les

travailleurs et donc des emplois.

Oui, mais voilà, l'empreinte carbone d'ArcelorMittal c'est 260 MT de Co2 / an. La sidérurgie

mondiale produit 1,5 Mds T d'acier par an et rejette donc plus de 3 Mds T de Co2 /an dans

l'atmosphère.

Comme le disait un ancien Président français à Johannesbourg « la maison brûle et on

regarde ailleurs ». Je ne veux plus regarder ailleurs, nous ne pouvons plus détourner notre

regard de la réalité.

Alors, il ne s'agit pas de passer les emplois industriels par la fenêtre et reconvertir tout ce

petit monde en « jardinier » comme le faisait remarquer Joël, hier lors de sa conclusion, non

il ne s'agit pas de cela. Il s'agit de se poser LA question centrale, « Est-il possible de réduire

les émissions de Co2 dans nos industries ? ». La réponse est bien évidemment oui.

Donc, il n'y a plus de temps à perdre et nous devons tous nous y employer. Mon syndicat, la

FGMM/CFDT, s'inscrit dans cette démarche ambitieuse et c'est pour cela que nous avons

soutenu dès le début le projet Ulcos (Ultra-Low Co2 Steelmaking). C'est la première pierre

à l'édifice. Mais pour cela nous ne sommes pas restés les deux pieds dans le même sabot, il

nous a fallu agir, convaincre. Nous sommes intervenus à plusieurs reprises auprès des

pouvoirs publics, de l'Etat, de la Région, des élus et nous avons prévu d'organiser des

réunions publiques sur les enjeux, les avantages et inconvénients d'un tel projet.

L'expérimentation Ulcos, qui se fera sur mon site à Florange, doit être le début d'une ère

nouvelle où nous allons démontrer, que non seulement nous pouvons produire beaucoup

plus propre mais de plus, que ce projet sera créateur de nouveaux emplois. Car, pour faire

fonctionner cette nouvelle technologie nous devrons construire de nouvelles usines dans