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L'AGRICULTURE

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  • cours - matière potentielle : dessus
L'AGRICULTURE En 1977-1978, dans une émission radiophonique hebdomadaire, François de Closets imaginait ce qu'allait pouvoir être le début du 21e siècle. Avec des invités et intervenants, ils élaboraient sur différents thèmes, deux scénarios possibles, mais pas toujours souhaitables, de l'avenir à 25 ans de distance. Le tout commenté. Maintenant que ce 21e siècle est arrivé, quelle a été la pertinence de leurs prospectives ? Quelle agriculture pour demain ? Invité : JACQUES POLY, directeur scientifique de l'Institut national de la recherche agronomique.
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Langue Français

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LAGRICULTURE
En 19771978, dans une émission radio honi ue hebdomadaire, Fran ois de Closets e imaginait ce qu’allait pouvoir être le début du 21siècle. Avec des invités et intervenants, ils élaboraient sur différents thèmes, deux scénarios possibles, mais pas toujours souhaitables, de l’avenir à 25 ans de distance.Le tout commenté. e Maintenant ue ce 21 siècle est arrivé, uelle a été la ertinence de leurs ros ectives ?
Quelle agriculture pour demain ?
Invité : JACQUESPOLY,directeur scientifique de l'Institut national de la recherche agronomique. L'agriculture française est riche. Riche de ses productions et, plus encore, de ses ossibilités. Nous ouvons éliminer tout scénario im li uant une ré ression du secteur a ricole dans l'économie et la vie nationale. Le contraire est bien lus robable, et c'est le dévelo ement de l'a riculture d'ici à l'an 2000 ui servira de base à notre réflexion. Ce développement peut s'envisager de deux points de vue différents et complémentaires : celui de l'ex loitant et celui du a s. A uoi ourrait ressembler une ex loitation dans vin t années, uelles seraient les techniques utilisées, les problèmes qui se poseraient ? Ce sera le thème du premier scénario : "MAIS...VOUS AVEZ DES MOUTONS!" Quelle sera la lace de l'a riculture dans la vie du a s, son rôle dans l'économie ? Cette deuxième interro ation est à la base de l'autre scénario : "LERECOURS A LATERRE."
Intervenants : CLAUDEFERTE,président du Comité économique et social de Picardie, agriculteur, MICHELGERVAIS,maître de recherches en économie et sociologie rurale à l'Institut national de la recherche agronomique.
"MAISVOUS AVEZ DES MOUTONS!"
Le coude appu é sur la table, une main solidement posée sur le enou, Ra mond Gambier se enchait en avant, comme s'il voulait examiner Suzanne de lus rès, uetter ses réactions. "Alors, les Américains, lançatil, qu'estce que vous dites des Colletières ?" Suzanne se récria : "Pa a, enfin, la NouvelleZélande, ce n'est as l'Améri ue !" Elle vit l'éclair de malice dans l'œil de son ère et com rit, u'une fois encore, il la faisait marcher. S'il le savait ue la NouvelleZélande, ce n'était as l'Améri ue, ardieu ! Puis u'il était allé deux fois, en 91 et 96 passer l'été chez sa fille. Mais il s'obstinait à la traiter d'Américaine. C'était sa fa on à lui de ra eler u'il ne ardonnait as le dé art de 81. La sé aration avait été rude, elle avait laissé des cicatrices. A l'époque, la situation était difficile pour l'agriculture en général et les Colletières en particulier. Il s'agissait pourtant d'une exploitation magnifique : 300 hectares près de Châteaudun en pleine Beauce. Blé, maïs, betteraves et pommes de terre atteignaient des rendements records. Mais les charges étaient de plus en plus lourdes. Les Gambier s'étaient beaucoup endettés pour moderniser les Colletières. Il fallait rem bourser. Pétrole, engrais, machines et produits, tout augmentait plus vite que les prix agricoles. Les meilleures récoltes ne suffisaient plus à faire les bons bilans. Raymond Gambier, qui s'occupait beaucoup de syndicalisme, avait laissé à Suzanne la charge de l'exploitation. En dépit de ses vingtsix ans, c'était déjà une maîtresse femme et une excellente technicienne. Elle voulait qu'en tout les Colletières soient une entreprise pilote et nourrissait des projets fort ambitieux pour sa ferme. Pour améliorer l'exploitation, elle guettait toutes les nouveautés et ne manquait jamais le Salon de la machine agricole. C'est là, au Salon de 1980, qu'elle avait rencontré Jimmy Kin sbur . C'était un géant blond qui promenait en toute circonstance la nonchalance assurée des héros de western. Ses parents possédaient un ranch immense en NouvelleZélande et il s'offrait un tour du monde avant de prendre leur succession. Pour Suzanne, il avait prolon é d'un mois son sé our en France. La veille de son dé art, ils annon aient leurs fian ailles. Suzanne n'était partie le rejoindre qu'en 1981, car elle avait attendu pour quitter les Colletières que JeanLou, son frère cadet, ait terminé l'A ro. Cela faisait vin t ans dé à ! Elle revenait au a s our la remière fois. Avec Frank et Jud , ses deux enfants, avec Jimm et avec, en tête, une certaine idée des Colletières. Elle aimait ces cham s immenses de riche terre sur lesquels la même moisson levait au fil des saisons, cet ordre rassurant d'une nature docile et maîtrisée. Elle a outait même à ce a sa e toutes les améliorations u'elle com tait a orter. Les rands s stèmes d'arrosa e, les nouvelles machines, notamment l'avion our traiter les cultures. Oui, elle avait des ro ets randios es our l'avenir. Elle estimait pouvoir augmenter les rendements de 20%en n'employant plus que deux personnes. Son futur mari et elle. Voilà ce qu'elle avait rêvé et qui ressemblait si peu à ce qu'elle avait découvert en revenant au pays. Certes les Colletières avaient changé de visage, mais pas dans le sens qu'elle imaginait. Elle avait trouvé des champs coupés de haies, des animaux et même des moutons, au moins six cultures différentes. Autant d'hérésies ! Il était bien connu que la monoculture seule permettait de rentabiliser les machines et que les animaux n'étaient qu'une source d'ennuis. Tout lui semblait aberrant. Le Parage, par exemple, ce bout de propriété impropre à la culture où elle voulait construire un silo à grains, JeanLou en avait e fait un petit bois. Suzanne avait le sentiment de retrouver les Colletières en l'état du XIX siècle, lorsque le grandpère Adrien constituait le domaine. Elle avait été bien plus dé ue lorsque son père lui avait parlé des rendements : 80 uintaux à l'hectare de maïs, 60 uintaux de blé. C'était dé à ce u'elle faisait en 1980. A la réflexion, elle s'étonna que de telles méthodes n'aient pas franchement fait diminuer les récoltes. La rentabilité de l'exploitation devait être catastrophique. Songez qu'il y avait
maintenant cin ersonnes ui travaillaient à tem s lein dans la ferme ! Il est vrai ue le parc des machines lui avait semblé des plus modestes. "Ils emploient du monde pour lutter contre le chôma e", ensatelle avec une ointe de commisération. JeanLou ne revint aux Colletières ue le lendemain. Passé les remières effusions, il arla de la ferme. Sa satisfaction était visible. Suzanne luiécoutait avec un sourire forcé cachait mal sa déconvenue. Il devinales réactions de sa sœur et partit d'un grand éclat de rire. "Tu me crois revenu à l'a riculture de randhein rande sœura a, e vais te? Eh bien, montrer mon compte d'exploitation." Ils passèrent dans le bureau de JeanLou. Un bureau de chef d'entreprise avec les dossiers, les archives et l'ordinateur. JeanLou s'assit devant la machine et commen a à tapoter sur le clavier. Les informations demandées apparurent sur l'écran. "Tiens, ditil en montrant la li ne des bénéfices. Voilà ce que les Colletières ont rapporté en 78. Je me suis amusé à faire un petit calcul la semaine dernière. La rentabilité a augmenté de 250%depuis 1980. Ça doit coûter cher au gouvernement, de vous payer des prix pareils, fitelle remarquer avec une pointe d'acidité. rotester arce ue Les s ndicats ne cessent de a ricoles sont restés aules rix même niveau depuis vingt ans. En francs constants évidemment. Non tu n'y es pas du tout. Ma récolte ne vaut pas beaucoup plus que la tienne autrefois. Simplement 'ai beaucoup moins dé ensé our l'obtenir. Au rix où sont les en rais, les h tosanitaires et le reste, e t'assure qu'il est rentable de faire des économies." Heureux de son effetuement prémédité d'ailleurs lon  il entreprit d'accompa ner Suzanne au lon d'une visite commentée des Colletières. Les animauxétonnaient sa sœur comme des anomalies dans le a sa e. Elle ex losa littéralement lorsqu'elle découvrit les cochons. "Mais ils me ra ortent sans rien me coûter, ex li ua JeanLou. On les nourrit avec des résidus. Rien u'avec ce ue e récu ère à la coo érative, e eux les en raisser. Ensuite, c'est Loubien, le charcutier, ui s'en char e. Il rend la moitié des roduits et nous donne le reste. Mon troupeau de moutons ? Il mange la paille, le blé versé. Ça nettoie les champs. a n'est as cher." Ils continuaient à rouler dans la ee et découvrirent les vaches au aca e. JeanLou arrêta le véhicule. "Saistu d'où elles viennent ces vaches ? Tu ne reconnais pas ? De chez Léon Serbecas, oui, le cousin. Il fait du veau làbas dans l'Aubrac et me les envoie à l'en raissement. Ce sont des bêtes rusti ues ui ne demandent as rands soins. Elles se nourrissent de luzerne et de paille. Evidemment, on ne fait pas de lait. Le bâtiment que j'ai fait construire là bas, c'est un refu e pour elles. Elles apportent des en rais à la terre. Ce n'est pas plus mal. Finalement, c'est absurde une ferme sans bestiaux." Ils firent demitour et repartirent à l'est vers la colline. JeanLou fit une nouvelle halte en bordure d'un champ. Il sauta de la eep, arracha quelques épis et les rapporta à Suzanne : "Re arde a, tu connais ? C'est du tritical, un h bride de sei le et de blé. Bien lus résistant aux parasites que le blé ou le maïs. L'important c'est de ne pas se ruiner en pesticides." Rien n'écha ait à l'œil de Suzanne. Elle fit observer : "Tu as uand même des arasites. Je sais, répondit JeanLou sur un ton placide. Je les connais par cœur, je peux te faire un cours dessus. Ce sont des sortes de pucerons. Je viens les surveiller tous les deux ours. A mon avis, ils ne feront pas plus de dé âts que a. A cause des haies. Tu peux aller voir, elles sont infestées de ucerons, arce ue ces bestioles réfèrent de beaucou les mûriers au tritical. De tem s à autre, e mets un etit cou de roduits sur les haies. Juste là bas. Si maintenant ils commencent à me bouffer mon champ, alors j'ensemencerai en coccinelles. Nous avons une colonie toute rête à la coo érative. Ce sont les Attila de nos ucerons. Avec ce s stème les roduits ne me coûtent as cher... et ce n'est as lus mal our la nature. Mais pourquoi faistu trentesix cultures ? demanda Suzanne.
rais. Tu saise me ruinerais en en une seule ou deux comme autrefois, Parce u'avec aussi bien que moi ce qu'ils coûtent maintenant. Regarde làbas par exemple, après le chemin du Para e. Tu sais ce ue 'ai fait ousser ? Du lu in. Il a trois mois c'était tout en fleur. a fait des rotéines, a donne de l'azote à la terre. Dans le enre, c'est mieux ue la luzerne. Maintenant e vais te montrer la merveille des merveilles." II arrêta la jeep devant un petit lopin où poussait du blé. Un champ étonnamment petit our une culture céréalière. "Voilà, annon a triom halement JeanLou en résentant ses uel ues ar ents de blé. Qu'en distu ? C'est une devinette, demanda Suzanne un peu pincée. Je vais te répondre que c'est du blé et tu me diras que ce n'est pas ça. Pas du tout, pas du tout, réponditil. C'est du blé, tu as raison. Tu pourrais même ajouter qu'il n'est pas merveilleux. C'est vrai. Mais figuretoi que l'on fait du blé sur cette parcelle depuis quatre ans sans mettre un gramme de nitrates. C'est un nouveau blé que j'expérimente pour l'Institut agronomique. Un blé qui utilise l'azote de l'air, comme la luzerne. Extraordinaire non ? Dans dix ans, on ne fera plus que du blé comme ça, sans nitrates. Tu ima ines l'économie. Et le reste, ? ditelle, en montrant le vaste chamc'est comme blé u'estce ue emblavé sur leur gauche. Du blé tout à fait classique. Mais pas n'importe lequel. Variété Nikar 33. On le cultive s écialement our un fabricant de âtes." II descendit de la ee , alla faire uel ues as dans le champ et revint après cette rapide inspection. "Je vais te faire plaisir, je mettrai un peu de nitrates dans trois semaines. L'année dernière, on a fait du colza ici. Et puis on a ensemencé avec de nouvelles bactéries ui enrichissent le sol en ammonia ue. Mais il a tellement lu ue la terre a été lessivée. J'ai l'im ression ue nos etites bestioles sont parties à la rivière sans avoir eu le temps de bien travailler. Si je ne mets pas un peu de nitrates, mon blé n'aura as assez de rotéines. Je dois faire attention, car e arantis la teneur en rotéines. Si e me trom e, c'est le désastre. Heureusement, il a le laboratoire automati ue de la coo érative ui ermet de surveiller le sol. Ainsi e sais tou ours où 'en suis. Je mets juste ce qu'il faut d'engrais et pas plus." En rentrant, ils assèrent devant les han ars où il remisait le matériel. Ils étaient flan ués de cin citernes dont Suzanne ne vo ait as l'utilisation. "Ce sont des fermenteurs, ex li ua JeanLou. Avec la aille et le lisier de orc, on obtient un excellent carburant. Tous nos tracteurs marchent au méthane de fabrication maison. J'ai tout amorti en huit ans." II y avait une dernière question qui intriguait Suzanne : "Et le Parage, làbas, qu'estce que tu en as fait ? demandatelle en désignant l'extrémité de la propriété. J' ai lanté des boutures de chêne. Du chêne ! Mais tu en as pour cent ans ! Soixante, ça suffira. C'est une nouvelle espèce à croissance rapide. Mais qu'estce que tu crois ? Que je retourne au Moyen Age ? Je sais, ça ressemble à l'agriculture du grand père Adrien, mais avec quelques astuces en plus... quand même"
Commentaire
Ceaise d'une optique exclusivementscénario décrit l'évolution de l'a riculture fran roductiviste à une vision lus écolo i ue. C'est un vira e ui s'amorce dé à, notamment au niveau de la recherche. Le retour de Suzanne aux Colletières permet d'opposer trois conceptions : celle de l'agriculture française au moment de son départ en 1981, c'estàdire aujourd'hui, celle de
l'an 2000 dans la oursuite des tendances ui révalent de uis vin t années, et celle enfin de l'an 2000 au terme de la mutation écologique exposée dans ce scénario. Les Colletières au ourd'hui, c'est l'ex loitation céréalière intensive des riches laines. On a abandonné les animaux, les assolements, on s'oriente vers une monocultureou deux trois t es de roductions au maximumeant eu , ultra mécanisée, exi de travail humain, mais énormément de produits phytosanitaires, d'engrais, d'énergie et d'assistance technique. Les rendements sont très élevés, mais les char es fort lourdes. Il faut investir de lus en lus our au menter les récoltes. Cette a riculture consomme énormément de étrole. Directementfaire fonctionner les machines, pour sécher le grain, etc. pour  ou indirectementpour fabriquer les en rais, les pesticides, etc. Le chercheur américain David Pimentel, ar exem le, a montré ue, dans la culture de maïs aux EtatsUnis, il a fallu tri ler les apports d'énergie entre 1945 et 1970, pour doubler la production. Cette course à la productivité a été favorisée par les bas prix du pétrole et la politique a ricole. Mais elle a fini par buter sur des obstacles écolo iques et économiques. Le relèvement des rix de l'éner ie l'a fra é de lein fouet. Jac ues Pol note u'effectivement "ces rendements élevés s'obtiennent à partir de facteurs de production industriels chers. Au cours des cinq dernières années, les prix a ricoles ont au menté de 36 % et, dans le même tem s, ces facteurs de roduction : éner ie, en rais, machines, etc., ont au menté de 56 %". Voilà donc la menace économique qui pèse sur ce genre d'agriculture. Pourtant il est techniquement possible d'aller encore plus loin dans cette voie. C'est ce qu'imaginait Suzanne pour les Colletières. La mécanisation n'a pas dit son dernier mot. On peut avoir des machines de plus en plus "intelligentes", de plus en plus automatisées, grâce notamment à l'électronique, on peut plier encore davantage la nature aux exigences d'une roduction mécanisée. C'est la deuxième vision. Puis voici la troisième, celle réalisée en l'an 2000 dans notre scénario. On est revenu à la polyculture, la mécanisation est limitée, les animaux ont réapparu, on tire parti de toutes les ressources naturelles, des résidus autant ue des chaînes écoloi ues, on met en œuvre un ro rès moins coûteux en éner ie, moins éta é ar le machinisme, on recrée un travail a ricole au lieu d'en su rimer, mais un travail hautement ualifié. Vo ons cela dans le détail. Tout d'abord le retour des animaux ermet une utilisation lus oussée, uoi ue lus harmonieuse des ressources naturelles, c'est l'o inion de Jac ues Pol : "Vous avez arlé des litières, du fumier, u'on eut réintroduire dans les ex loitations, et votre idée de situer en Beauce un troupeau de moutons, en l'an 2000, n'est pas révolutionnaire du tout. Et comme vous le dites si bien, le rand ère Adrien le savait. A l'é o ue, le trou eau de moutons allait sur les chaumes consommer les ailles brisées, les rains ui étaient répandus sur le sol et trouvait l'essentiel de sa nourriture à partir de déchets de l'exploitation. Donc, si nous envisa eons l'an 2000, il n'est pas irréaliste d'ima iner une renaissance de l'éleva e des moutons dans cette ré ion. D'ailleurs, une des races les lus célèbres s'appelle la race de l'IledeFrance." Un autre aspect de la mutation du système d'exploitation, c'est la limitation des engrais, notamment des engrais azotés. Il faut savoir que les nitrates sont obtenus par synthèse et pèsent leur poids de pétrole. Toute économie en ce domaine est donc particulièrement bienvenue. Or, il existe des bactéries capables d'apporter au sol l'ammoniaque nécessaire à partir de l'azote atmosphérique. Les plantes, malheureusement, sont incapables d'effectuer par ellesmêmes cette synthèse. Certaines d'entre elles, les légumineuses, qui vivent en symbiose avec ces microorganismes, peuvent pousser sans engrais azotés. Mais ce n'est pas le cas des céréales. Trois solutions sont concevables pour diminuer les besoins en engrais azotés. La première, la plus simple, serait de pratiquer à nouveau les rotations de cultures en alternant les légumineuses qui apportent de l'ammoniaque à la terre et les céréales. C'est une solution immédiatement applicable. La seconde serait de mieux utiliser ces microorganismes fixateurs d'azote. On peut imaginer que de nouvelles souches très efficaces proliféreront dans le sol et l'enrichiront en produits azotés. C'est une solution réalisable à très court terme. Jacques Poly précise que : "L'implantation du soja dans le Sud Ouest s'est heurtée à des difficultés parce que le sol ne contenait pas les microbes
nécessaires à sa phytotechnie. On a donc été obligé d'inoculer le sol et on l'a fait avec beaucoup de succès." Des scientifiques, utilisant les méthodes du génie génétique, cherchent actuellement à fabriquer les espèces de microorganismes capables d'enrichir le sol en azote. Lorsqu'ils y parviendront et que ces bactéries seront capables de proliférer dans le milieu naturel, on pourra procéder comme fait JeanLou dans le scénario. Une autre méthode serait de trouver, entre des céréales et des microorganismes fixateurs d'azote, une association, une symbiose, comme il en existe avec la luzerne par exemple. Là encore, les recherches sont en cours et l'on a de bons espoirs. Reste enfin la troisième solution, la solution miracle, mais qui demeure à la limite de la sciencefiction, c'est de greffer directement sur les céréales le gène qui commande la fixation de l'azote : le gène NIF. Dans le scénario, on constate que l'ensemencement des sols est de pratique courante alors que le blé fixateur d'azote n'en est encore qu'au stade expérimental. Autre point important : la lutte contre les parasites et les maladies. De ce point de vue, la monoculture est pleine d'inconvénients. "II y a deux aspects, commente Jacques Poly, ici. Premier élément, les produits phytosanitaires deviennent de plus en plus coûteux. Deuxième élément, c'est que les monocultures accumulent les problèmes phytosanitaires. Quand vous faites de la monoculture sur le même territoire, vous modifiez totalement ce qu'on appelle les écosystèmes, et vous risquez de voir apparaître, brutalement, des problèmes phytosanitaires tout à fait nouveaux. Il faut rompre cet infernal cycle phytosanitaire auquel risquent de nous conduire des s stèmes de monoculture beaucou tro s écialisés. "Une des meilleures façons de lutter contre les maladies est de créer des variétés résistantes à cellesci. Vous avez cité cet h bride de sei le et de blé, le fameux tritical. C'est un matériel vé étal extrêmement robuste et résistant ui, tout en assurant des rendements élo uents, ermet de réduire les traitements h tosanitaires. Puis, vous avez arlé de ces fameux pucerons dont les coccinelles font des déjeuners délicieux. C'est vrai. En matière de lutte biolo i ue on connaît dé à les variétés d'insectes ui sont élevées our consommer d'autres insectes, articulièrement néfastes aux cultures." D'autres faits de ce scénario méritent d'être révélés. D'une art, c'est l'utilisation de tous les sousproduits. On nourrit des porcs avec des déchets, on nourrit des moutons avec les restes des moissons, on fait du méthane avec les sous roduits... C'est une a riculture ui refuse le as illa e. D'autre art, on ne recherche as s stémati uement les es èces les lus roductives, les phénomènes de concours agricoles. On préfère des espèces rustiques et robustes qui exi ent moins de soins. Avant de rendre en considération la uantité de lait roduite ar une vache laitière, on veut savoir ce u'elle consomme. Enfin la qualification professionnelle de l'agriculteur s'est accrue. JeanLou est ingénieur de l'A ro, et il n'en faut pas moins pour faire son métier. Il a une connaissance appro fondie des sols, des systèmes écologiques, etc. C'est un homme de savoir et de terrain. Au total, cette agriculture sera plus soucieuse de rentabilité que de rendement, plus soucieuse de s'aider de la nature que de la dominer. Etant aussi productive, mais moins coûteuse, elle sera plus rentable sur le plan économique, plus douce sur le plan écologique.
LERECOURS A LATERRE
On les avait appelés "les nouveaux ph siocrates" par référence à ces économistes du e XVIII siècle ui vo aient dans la terre, la source de toute richesse. Tel était bien le sens profond des thèses exposées par Marcel Bur ien et ses amis dans leur manifesteLe Recours à la terrepublié en 1986. Burgien avait réuni autour de lui des économistes, des fonctionnaires, des industriels, des écolo istes, ensemble ils avaient fondé le rou e VITES our VieTerreEauSoleil. Toute leur réflexion sur l'avenir s'articulait sur une série de ro ositions extrêmement sim les. A terme, pensaientils, l'humanité devra vivre sur ses revenus et non sur son capital, c'estàdire sur les ressources renouvelables et non sur les ressources é uisables. uisables,onibles, mais é L'économie actuelle fondée sur les richesses aisément dis connaîtra dans les années rochaines une crise sans récédent. Les techniques existent qui permettent de vivre d'abord sur les ressources renouvelables, c'estàdire essentiellement sur celles ue l'on obtient avec la vie, la terre, l'eau et le soleil. La France est particulièrement bien dotée par la nature pour cette économie de l'avenir, mais elle gaspille ses richesses naturelles. Suivait tout un programme visant à utiliser plus complètement et plus rationnellement les ressources que la nature avait mises à la disposition de la France. Le Recours à la terrefut abondamment commenté dans la presse et, si les journalistes lui réservèrent un accueil favorable, les res onsables oliti ues et économi ues virent bien davantage "une observation de l'avenir dans un rétroviseur" selon la boutade du ministre de l'Economie. "Catastrophiste" et "passéiste" étaient les plus aimables qualificatifs que l'on adressait au rou e VITES. Il est vrai que l'on annonçait la catastrophe depuis quinze ans et que, vaille que vaille, l'économie mondiale continuait à tourner. Il est vrai aussi que les études de ce enre péchaient ordinairement par manque de sérieux et de réalisme. Pourtant les premiers cra uements étaient nettement erce tibles. Le commerce et l'ex ansion ne se nourrissaient plus que d'inflation et de crédit. Dettes et créances atteignaient des montants vertigineux créant, dans le s stème monétaire, les hautes et les basses pressions qui annoncent la tem ête. Le rix de l'éner ie rim ait encore, le taux de chôma e aussi. Périodi uement un a s se déclarait en cessation de aiement et chacun tentait lus ou moins ouvertement de protéger son marché. Il suffit d'un mois, le mois de uin 1991, our asser des cra uements au krach. Le mois terrible, mois de eur, de tem êtes et de convulsions, ui eta bas le s stème monétaire mondial et fra a de aral sie l'économie mondiale. En août 1991, 63 a s avaient fermé leurs frontières et suspendu la convertibilité de leur monnaie. La France était du nombre car le franc avait perdu 60%de sa valeur. L'opinion, désorientée, découvrait la crise, la vraie, avec les bons d'essence, l'inflation à 35 %, les ruines et les faillites. Le chef de l'Etat dut former un gouvernement d'Union nationale, mais, si tout le monde était d'accord sur les mesures immédiates, nul n'avait de solution à long terme pour sortir du désastre. Nul, sinon le groupe VITES qui voyait dans le krach une chance et non un malheur, et Marcel Burgien fut invité à l'Elysée. "Monsieur le Président, plaidatil, la crise devait arriver de toute façon. Elle est désastreuse pour certains de nos voisins qui ont peu de ressources naturelles et ne vivaient ue de leur industrie. Avec l'effondrement du commerce mondial, ils sont condamnés à la récession. La France, au contraire, a des ressources naturelles immenses, mais elle a trop misé sur l'industrie et le commerce avec les autres pa s, au lieu de commencer par exploiter ce atrimoine. Cette reconversionlà, vous ne ouviez as la faire, tant ue vous étiez ris par le jeu du commerce international. Vous avez bien commencé depuis une dizaine d'années, mais cela va trop lentement. Aujourd'hui, au contraire, puisque nous sommes
condamnés à nous isoler, nous ouvons, très ra idement, réé uilibrer l'économie fran aise e sur la terre. Il faudra dix années, ce sera difficile, mais nous devons aborder le XXI siècle avec des frontières ouvertes et un a s ros ère." Bur ien avait la conviction conta ieuse, il devint ministre des Ressources naturelles dans le ouvernement d'Union nationale. Il lui restait ce endant à convaincre les Fran ais, ce serait plus difficile. Il y parvint car ses discours avaient la force de la néces sité. Pour tout dire les Fran ais savaient bien u'ils n'avaient as le choix. Bur ien commen a ar ré éter ces vérités remières : la vraie richesse, c'est la terre et la France est très riche, mais la France gère mal son capital. Il rappelait les exemples frappants : la plus grande forêt d'Europe occidentale et un déficit énorme en bois et papier, les plus vastes étendues cultivables et des im ortations de orcs ou de so a, une a riculture ui dévore l'éner ie, 3 millions d'hectares laissés en friche. A la fin de 1991, les Français étaient convaincus "qu'il y avait quelque chose à faire" avec leur agriculture. Le plan fut présenté en février 1992, il définissait d'abord des objectifs pour lan 2000. La France devait réaliser 10 milliards de francs d'économie sur ses importations de prod uits agricoles ou de produits destinés à l'agriculture. Les exportations de céréales seraient accrues de 50 %, mais les surfaces occupées par ces cultures diminueraient de 10%. L'agriculture et la sylviculture produiraient chaque année l'équivalent de 15 millions de tonnes de pétrole en matière végétale transformée en méthane ou en autre combustible, elle fournirait encore avec des produits végétaux le quart des besoins de la pétrochimie française. La plupart des plastiques seraient fabriqués à partir de matière végétale, ce qui les rendrait biodégradables. Enfin 700 000 emplois seraient créés dans l'ensemble du secteur agricole et sylvicole, dans les dix années à venir, conduisant au déplacement de 4 millions de citadins vers les zones rurales. Pour atteindre ces ob ectifs ambitieux, Marcel Bur ien demandait d'abord aux Fran ais de renoncer à surconsommer de la viande. C'était la mesure la plus difficile à faire accepter. Il dut lon uement ex li uer ue dix kilos de rains étaient nécessaires our faire un kilo de ambon et u'en limitant la consommation de viande à trois fois ar semaine, en la rem la ant ar du oisson ui serait dis ement de l'a uacultureonible râce au dévelo il était possible de produire d'énormes excédents de grains et de plantes à protéines. Tout le lan re osait sur ce ari : faire diminuer de moitié la consommation de viande des Fran ais, afin de ouvoir ex orter, en l'an 2000, 30 millions de tonnes de rains, u'elle échan erait contre des matières remières, ou, sim lement, u'elle donnerait aux eu les affamés. La deuxième mesure s ectaculaire était la nationalisation, non de la ro riété de la forêt fran aise, mais de son ex loitation. Les ro riétaires recevaient des actions né ociables et rémunérées, mais les Agences forestières nationales étaient seules habilitées à en exploiter les parcelles. La France devait résorber son déficit de bois en cinq ans, devenir excédentaire en dix. Une agence décentralisée était créée pour l'utilisation de tous les sousproduits agricoles : pailles, excréments, etc. Des établissements coopératifs devaient remettre en exploitation, notamment ar l'éleva e extensif, les terres en friche. Afin de remplacer le pétrole, on cultiverait des plantes à vocation industrielle comme les euphorbes, les plantes à latex, dont on avait adapté certaines variétés au climat européen, ainsi ue du colza à lon ue chaîne moléculaire dont on avait abandonné la culture dans les années 1970. Pour trouver la maind'œuvre, pour ne pas dire la population, nécessaire à cette politique, des garanties d'emploi et des primes d'établissement étaient données aux chômeurs qui se reconvertiraient dans ces métiers. Enfin des mesures spécifiquement destinées aux agriculteurs devaient suivre pour réorienter les types et les modes de cultures. Le 16 février 1992, la France tentait le recours à la terre. En novembre 1998, le pari semble en bonne voie d'être gagné et comme le proclame Marcel Burgien : "Si nous gagnons, nous n'aurons pas gagné pour vingt ou trente ans. Nous aurons gagné pour des siècles, car la terre, c'est le gisement vivant qui ne s'épuise jamais."
Commentaire
Contrairement au scénario précédent qui était très vraisemblable, il s'agit ici d'une situation extrême. Elle permet de dramatiser le fait que la France dispose d'un énorme e otentiel naturel ui reste sousutilisé et ui constituera un atout ma eur au XXI siècle. C'est l'opinion de Jacques Poly notamment, pour qui le problème essentiel est de déterminer les conditions dans lesquelles ce potentiel pourrait être valorisé. Un exem le assez stu éfiant de cette situation est le déficit de la France our différentes denrées a ricoles. Jac ues Pol cite des cas t i ues, consé uences de ce déficit : la France importe chaque année pour 7 milliards de bois et de pâte à papier, 2,5 milliards de viande de porc, 1 milliard de viande de mouton, 3 milliards de so a, etc. Il est clair qu'une utilisation lus rationnelle de l'immense otentiel a ricole national ermettrait de réduire considérablement ces im ortations. Mais il est non moins évident ue cette mobilisation différente du potentiel agricole ne saurait se réaliser sans un profond changement dans les modes d'ex loitation, de ro riété. On le voit bien en ce ui concerne l'exem le de la forêt. Auraton le coura e de rendre ces mesures sans être contraints ar une crise ma eure ? C'est toute la uestion. L'accent est mis, dans ce scénario; sur la limitation de l'alimentation carnée. Le fait est ue la consommation de viande ne cesse d'au menter, au r thme même du dévelo ement économi ue. Or cette consommation èse lourdement sur la nature. En effet, la transformation du végétal à l'animal s'effectue avec un très mauvais rendement : entre 1/5 et 1/10. Cela implique beaucoup plus de surface a ricole pour nourrir un Carnivore qu'un vé étarien. Ne euton tenter de libérer des terres a ricoles en "vé étalisant" une alimentation qui tend à devenir trop riche en viande. "Ma réponse à cette question sera très nuancée, dit Jacques Poly, il y a deux catégories de viande. Celle qui provient des porcs et de la volaille, ceux qu'on appelle en langage savant, les monogastriques. Ces animaux consomment pratiquement les m êmes aliments que les humains, à savoir essentiellement des céréales ou des denrées riches en protéines. Ils sont directement concurrents des humains quant à leur subsistance alimentaire. Pour la seconde catégorie, celle des ruminants, c'est tout autre chose. Les ruminants : vaches, moutons, sont capables de tirer leur pitance de la consommation de produits que les humains ne sont pas capables de valoriser : l'herbe, la paille, etc." Les missions ossibles de l'a riculture fran aise sont immenses uis u'elles visent tout à la fois la diminution des importations agricoles ou destinées à l'agriculture, l'accroissement des exportations et, notamment, la valorisation des produits avant exportation, enfin la fourniture d'éner ie à artir de la biomasse. Car l'utilisation de roduits vé étaux our fabri uer du méthane, de l'alcool ou d'autres combustibles n'est as limitée à des a s neufs comme le Brésil, elle pourrait intervenir également en France et y prendre une place fort im ortante. A condition toutefois u'un lan d'ensemble ermette d'or aniser cette roduction. Notons encore ue, dans une telle ers ective, la terre au lieu de erdre des bras en gagne. Pour la première fois depuis trois siècles, l'agriculture créerait des emplois. Cela n'a rien d'invraisemblable. Reste enfin tout l'as ect éo oliti ue de l'a riculture : les roduits a ricoles comme atouts dans le grand jeu mondial. C'est une réalité d'aujourd'hui que l'on tend souvent à oublier. Samuel Pisarinternational, ancien conseiller pour la politique économique avocat étran ère, auteur deLes Armes de la paixetTransactions entre l'Est et l'Ouest rappelle ue, our l'Union soviéti ue, l'a riculture est source er étuelle de faiblesse. "II a uel ues années, les Russes durent procéder à des achats massifs de grain américain. Un débat s'éleva alors aux EtatsUnis pour savoir s'il fallait vendre le blé ou pas." On le voit, dès au ourd'hui, et robablement bien lus dans vin t ans, les randes denrées a ricoles constituent un enjeu politique majeur au même titre que les produits énergétiques. En définitive, les Américains ont fourni le blé commandé pr les Russes mais, compte tenu de la faiblesse agricole soviétique et de leur propre force, ils pu faire comprendre aux
soviéti ues comme le souli ne Samuel Pisar : "Si vous nous com li uez la vie lobale ment, à l’échdelle mondiale, enpoussant votre idéologie de façon trop agressive, nous réfléchirons à deux fois avant de vous vendre le blé ue nous avons en sur lus et dont vous avez besoin. Pour acheter en ériode de faiblesse, il fautse com orter mieuxde maintenir le afin dialogue." Ainsi l'agriculture est une des grandes armes de la paix et la France a la chance de pouvoir s'en doter. A condition toutefois de s'imposer l'effort de ce "recours à la terre".
COMMENTAIRE GENERAL
L'importance de l'agricultureentendue au sens le plus largedans l'avenir ne fait pas de doute. A mesure que les ressources non renouvelables deviendront plus difficiles d'accès, ue les besoins alimentaires de l'humanité au menteront, il faudra demander tou ours e davantage aux inépuisables ressources de la vie. Le XXI siècle sera nécessairement un rand siècle a ricole. La richesse otentielle de la France est, de ce oint de vue, beaucou lus im ortante u'un isement de étrole destiné à durer uinze ou trente ans. A lon terme, c'est un atout maître. Il reste à bien le jouer. Claude Ferté note qu'il faut, dans l'immédiat, corri er cette distorsion entre l'évolution des rix a ricoles et celle des char es ui èsent sur l'a riculture. Mais il faut aussi dévelo er la recherche a ronomi ue, mieux tirer arti de la science our avoir une a riculture lus efficace. De ce point de vue, remarquetil, bien des choses restent à faire : "II est nécessaire ue la collectivité nationale entre renne un certain nombre de recherches fondamentales our ac uérir une meilleure connaissance du milieu sur le uel nous travaillons. Avonsnous les mo ens d'investi ation au niveau des cartes édolo i ues des sols ? Nous en sommes au b.a.ba quant aux analyses de terre. Nous avons un retard affligeant par rapport à des a s voisins comme les Pa sBas. Nous en sommes au tout début de l'a rométéorolo ie. Estce ue la télédétection, estce ue les satellites ne devraient as être em lo és à des fins beaucoup plus agricoles, pour la valorisation de ce potentiel qu'est la terre plutôt que de servir d'espion, à titre militaire, entre les randes puissances ? Je pense qu'il a, dans tous ces domaines, de nombreuses voies ui n'ont as encore été ex lorées, car les crédits nécessaires à la recherche fondamentale et à des recherches par objectif n'ont pas été dé a és, ou s'ils l'ont été pendant un temps, ils ont été supprimés ensuite pour être attribués à d'autres projets. "Que demain de nouvelles variétés de céréales soient créées, et je pense qu'elles seront très largement mises enœuvre, dans la mesure où, de plus en plus, l'agriculteur pourra contrôler, vérifier et prévoir les différents éléments qui constituent la base même de son activité, c'estàdire le sol, le tem s et leau." Cet effort est à faire : Claude Ferté, parlant d'expérience, ne doute pas que le monde a ricole soit prêt à effectuer cette mutation : "Je pense que les capacités d'adaptation de l'a riculture et des a riculteurs sont considérables. Le monde a ricole réa ira, vraisemblablement, de façon très favorable, d'autant que, dans ce scénario, est valorisée la fonction de celui qui préserve la terre. On dit souvent que nos exploitations qui emploient beaucou de roduits extérieurs eutêtre tro d'ailleurs ne réservent as le milieu, mais nous avons tous l'atavisme a san. Nous savons très bien ue, si nous massacrons le milieu, si nous massacrons la terre, nous ne la retrouverons pas. A ce niveau, la population a ricole est très réce tive à ces otentialités, à ces virtualités. Nous savons ue nous roduisons de la aille ui est souvent mal utilisée. C'est arce ue le s stème économi ue dans le uel se font les échan es ne ermet as de la valoriser correctement." Cependant la mobilisation totale du potentiel agricole français nécessite plus que des ro rès techni ues et la coo ération des a riculteurs. Il faut tenir com te du contexte socio économi ue, tant à l'échelle de l'ex loitation individuelle u'à celle du monde. C'est ce ue souligne Michel Gervais : "Votre ferme de 300 hectares emploie plus de travail, elle a cessé d'évacuer les hommes, pour les remplacer par des machines. Cela, c'est très clair et me plaît beaucoup, Mais vous ne m'avez pas dit combien elle allait proposer d'emplois en l'an 2000. J'aurais bien voulu savoir non seulement combien il y avait de travailleurs chez les petitsenfants du grandpère Adrien, mais qui étaient ces travailleurs ? Des cousins? Des frères et sœurs? Des salariés agricoles ? Payés comment ? Le cadre social est absent. Ça me gêne. Sauf bouleversement assez improbable dans les valeurs sociales que les Français chérissent, moi je crois qu'autour d'exploitants, comme JeanLou, il y en aura d'autres qui n'ont pas fait l'Agro, dont certains seront à un niveau de revenus bas... Fondamentalement, ce seront des exp loitants
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