La place de la philosophie de l'éducation dans la formation des maîtres

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LA PLACE DE LA PHILOSOPHIE DE L'ÉDUCATION DANS LA FORMATION DES MAÎTRES Bernard JOLIBERT IUFM de la Réunion n réel malaise de l'enseignement philosophique se pose dans les IUFM : information raréfiée, contenus rendus discontinus et morce- lés, auteurs fondamentaux absents, horaire en régression massive. Quant aux enseignants, en sursis dans le pire des cas, ils sont occupés à des tâches de saupoudrage idéologique ponctuel ; dans le meilleur, ils gardent la possibilité de constituer des modules complets, allégés cependant, et sans commune mesure avec l'urgence et les exigences d'une réelle et formative réflexion sur l'éducation. I1 est désormais certain que l'attitude réflexive et critique est intentionnel- lement évacuée de la formation des futurs enseignants au profit d'études plus rentables, c'est-à-dire évaluables rapidement en termes d'« indicateurs éduca- tionnels d'efficacité » pour parler comme Landsheere1. Tout se passe comme si la formation des maîtres tentait d'évacuer l'exa- men des principes axiologiques et téléologiques qui la sous-tendent, cherchait à s'abstenir de s'interroger sur les valeurs qui orientent son action en mettant en lieu et place de cette réflexion normative une série de savoirs d'autant plus rassurants du point de vue de la connaissance qu'ils ont toute l'apparence de la scientificité. Le professeur psychologue, l'enseignant sociomètre (sans jeu de mots), le pédagogue expérimental, le technicien de la didactique et de la communication parlent au nom de faits et de lois tirés de l'expérience.

  • malaise de l'enseignement philosophique

  • développement des sciences humaines et des techniques dans la pédagogie

  • formation des maîtres

  • large pos- sible

  • celui des institutions scolaires au sens large

  • monopole de la psychologie


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L'IDÉE DE LAÏCITÉ CHEZ JULES FERRY  Bernard JOLIBERT IUFM de la Réunion   culté ou présenté comme dépassé, le débat autour de moins aussi virulent aujourd'hui qu'il le
our P la l fu  t publique. Qu'on en juge par le ton de deux textes contemporains. Au tract virulent de I'ADEC (Association pour la défense de l'école catho-lique) : « Un jour viendra où la France chrétienne n'aura que des écoles cath 1 o-; liques. Nos écoles forment les hommes de cette France-là. Soutenez-les ! » répond l'anticléricalisme combatif des tenants du culte de la raison, bien cer-nés par R. Rémond : « La grande armée des instituteurs primaires se trouve enrôlée dans la bataille : dans chaque commune de France, dans le plus petit village de montagne, il y a désormais présent, en face du curé, un apôtre de la religion nouvelle, un des-servant du culte de la raison et de la science, éventuellement un militant de l'idéologie anticléricale. » 2  Reconnaissons que, si les passions semblent moins excessives aujourd'hui, ce qui n'est qu'apparence, les querelles se ravivent à la moindre étincelle. On l'a bien vu durant les dix dernières années dès que les questions de la laïcité scolaire et de la liberté de l'enseignement ont été portées devant le public. Ces questions peuvent mobiliser les masses, entraîner la chute d'un ministre et même menacer la paix civile comme on le voit aujourd'hui. Les circulaires ministérielles du 12 décembre 1989, du 27 octobre 1993, l'avis du Conseil d'État du 27 novembre 1989 tournent toujours autour de la 1a question aujourd'hui comme hier sur la sellette : comment concevoir les rela-tions entre la religion en général et l'école au sein de la société laïque ? Dans leur détail, ces textes tentent de répondre à une effervescence religieuse et morale qui touche directement l'école (voile, kippa, foulard dit islamique, usage des symboles religieux, etc.), non sans quelques hésitations parfois. Dans leur principe, c'est bien des relations entre l'institution scolaire et la religion en général qu'il est question.  
 1. Le Canard enchaîné du 5 janvier 1994. 2. René Rémond, 1985, p. 173.
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Un problème, un texte
Bernard Jolibert
Afin de tenter d'éclairer le débat, il a paru utile et urgent d'en évaluer la pro-fondeur historique et philosophique. Et pour ce faire, plutôt que de nous en tenir à une analyse désincarnée, il a semblé utile d'aborder la question laïque à partir d'un texte célèbre : « La circulaire relative à l'enseignement moral et civique dans les écoles primaires du 17 novembre 1883 » adressée aux institu-teurs et institutrices primaires publics par Jules Ferry afin de leur expliquer leur rôle moral et de délimiter le plus précisément et le plus concrètement possible cette « laïcité » affirmée dans la loi du 28 mars 1882, loi fondatrice de l'école de la République. Pourquoi le choix d'un tel texte ? Sans doute parce que cette lettre de Jules Ferry, souvent citée, est rarement publiée in extenso . Or, elle contient des conseils pratiques de prudence qui pourraient aider dans leur tâche les profes-seurs aujourd'hui. Elle explicite en particulier les maximes qui permettent de mettre en pratique dans la classe une idée de laïcité tolérante à laquelle l'école reste attachée par tradition, même dans bien des milieux religieux. Sans doute objectera-t-on que la société aujourd'hui, dans sa diversité so-ciale et culturelle, est beaucoup plus marquée qu'au temps de Jules Ferry. Il est possible que le tissu social ne soit plus aussi homogène qu'à la fin du XIX e  siècle, encore que cela reste à démontrer, surtout du point de vue économique et culturel. L’h étérogénéité s'est peut-être simplement déplacée. Cependant, un fait reste identique. La tension politico-religieuse s'exprime directement au cœur de l'institution scolaire et chacun attend que cette de rnière trouve un terrain de compromis permettant d'éviter l'explosion sociale. À ce niveau d'exigence, la circulaire reste un modèle de diplomatie et d'équilibre qui vaut qu'on y fasse référence. Le mérite du texte de Jules Ferry est triple. Philosophique d'abord dans la mesure où il s'interroge sur les valeurs qui sous-tendent son propos politique et ce sont ces valeurs qui conditionnent la pertinence des conseils éducatifs de prudence qu'il contient. Se gardant, de plus, de toute confusion conceptuelle, il distingue les trois plans qui interfèrent trop souvent dans les discussions religieuses à propos de l'école : celui des « dogmes », tout d'abord, c'est-à-dire du corps doctrinal constitué de textes intouchables, des rites obligatoires, des règles imprescrip-tibles de conduite autour desquelles se rassemblent les fidèles et dans les-quelles ils se reconnaissent ; celui des « églises » qui se présentent comme des sociétés organisées ayant leur règlement interne, leurs intérêts, leur adminis-tration, leur budget et dont le rôle politique séculier reste la tentation indé-
  
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