LE JARDIN BOTANIQUE 7
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

LE JARDIN BOTANIQUE 7

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

LE JARDIN BOTANIQUE 7

Informations

Publié par
Nombre de lectures 133
Langue Français

Extrait

- 1 -
Le Jardin botanique
Paul Vandenbroeck
LE JARDIN BOTANIQUE (suite 7)
24. Les mauvaises herbes, l’ivraie et la scabieuse
On dit de certaines personnes qu’elles ont « la main verte » quand elles savent bien s’occuper de leurs
plantations, et en général, de tous les végétaux. Citadin de naissance, je ne fais pas partie de ces
heureux jardiniers. Pendant quelques années de mon adolescence, nous avons habité à la campagne, et
je me rappelle les heures passées, sur injonction paternelle, à débarrasser de leurs mauvaises herbes les
rangées de carottes ou les parterres de fleurs. Exercice pénible s’il en fut, et combien dérisoire puisque
ces herbes inutiles se reproduisaient inlassablement.
Dans le Jardin botanique biblique, il est fait mention d’une plante parasite, l’ivraie, qui a donné, dans
notre langue, un aphorisme couramment cité : « il faut séparer le bon grain d’avec l’ivraie ». On dira
cela, par exemple, d’un groupe d’élèves qui perturbe toute une classe. « Il faut séparer le bon grain
d’avec l’ivraie », et les mauvais sujets seront regroupés dans un coin du local, pour que les « bons
éléments » soient moins dérangés dans leur activité studieuse.
Un autre terme technique désigne la mauvaise harde en botanique, sous le nom de
scabieuse
, un mot
qui vient en droite ligne du latin « scabiosus », qui veut dire le « galeux ». C’est que la scabieuse, au
demeurant une humble plante aux fleurs blanches ou violettes, que l’on utilisait autrefois contre les
maladies de la peau. Encore aujourd’hui, si un malade présente une lésion scabieuse, c’est parce
qu’elle fait penser à la gale.
Mais au prix d’un mauvais jeu de mots, laissons ces références… scabreuses pour revenir à l’ivraie
biblique. Dans l’original grec, on trouve le mot «
ζιζανια
», qui a donné la zizanie. On dit « semer la
zizanie » pour le fait de mettre la discorde, la désunion dans une société auparavant paisible et vivant
en bonne intelligence. Dans les aventures des deux sympathiques irréductibles Gaulois, Astérix et
Obélix, là où les Romains ont constamment échoué dans leur lutte contre la rébellion, un personnage
trouble, au discours filandreux, a bien failli réussir, en semant la zizanie entre les habitants du village
de « Babaorum ».
Mais l’ivraie joue un rôle éminent dans l’enseignement de l’Evangile. Alors qu’il parle du Royaume
des cieux, cet état idyllique, objet de l’espérance et de l’attente fervente des croyants, Jésus met en
avant ce qui menace dès ici-bas la préparation de ce Royaume. Et il raconte un incident, qui semble
avoir été assez fréquent dans les campagnes, à l’époque :
« Il en va du Royaume des cieux comme d’un homme qui avait semé de la
bonne semence dans son champ. Une nuit, pendant que tout le monde dormait,
un ennemi de cet homme vint semer de l’ivraie au milieu du blé et s’en alla.
Lorsque les plantes se mirent à pousser et que les épis se formaient, l’ivraie
apparut aussi. Les travailleurs du propriétaire vinrent lui dire : « Maître, tu
avais semé de la bonne semence dans ton champ ; d’où vient donc cette
ivraie ? » Il leur répondit : « Ca, c’est un ennemi qui l’a fait ! » Les ouvriers
lui dirent alors : « Veux-tu que nous allions arracher l’ivraie ? » « Non,
répondit-il, car en arrachant l’ivraie, vous risqueriez d’arracher le blé aussi.
Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. Alors je dirai aux
moissonneurs : « Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes et brûlez-la. Après,
vous rentrerez mon blé dans mes greniers. »
Les paraboles ne sont pas toujours évidentes pour nous, surtout quand elles font directement allusion à
la vie agricole d’il y a vingt siècles ! Mais elles n’étaient pas non plus évidentes pour les auditeurs de
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents