« LES MALGRÉ-NOUS "ALSACIENS – MOSELLANS" »
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« LES MALGRÉ-NOUS 'ALSACIENS – MOSELLANS' »

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Note PB/Les Malgré-nous
« LES MALGRÉ-NOUS "ALSACIENS – MOSELLANS" »
DE 1940 – 1945
Sources :
« La tragédie des Malgré-nous. 42.000 morts pour rien ». Conférence de
Marcel Peiffer
ème
Le 60 anniversaire de l’incorporation de force dans l’armée allemande des
Français d’Alsace Lorraine (la Charte août 2002) »
« Malgré-Nous à 19 ans » de Jean Paul Baillard, Ingénieur général de
l’armement (le Figaro 13 février 2003)
« La tragédie des Malgré-Nous » Henri Amouroux (le Figaro 24 août 2002)
« Un mémorial pour l’Alsace Moselle » (le Figaro 26 juin 2005)
« L’Alsace et la Moselle au cours de la résistance à l’occupant » de Pierre
Hug (Rencontres avec les combattants de la mémoire à l’Assemblée Nationale
12 décembre 2002)
Alors qu’à l’automne 2005 est inauguré, sur le site du Struthof, le « Centre Européen
de la Déportation » ; c’est le 19 Juin 2005, quelques semaines auparavant, que le
Mémorial de l’Alsace/Moselle de Schirmeck a reçu ses premiers visiteurs. Mémorial
entamant « la délicate mission de raconter l’histoire complexe d’une région martyrisée,
déchirée entre la France et l’Allemagne ». Monument chargé de relater comment, à
partir de 1871, cette région eut à souffrir d’une frontière mouvante, des annexions, des
évacuations, des expulsions, des destructions, de l’oppression nazie et de son cortège
d’horreurs ainsi que du douloureux chapitre des « Malgré-nous », ces alsaciens-
mosellans enrôlés de force dans les armées allemandes.
Aucun des 23 paragraphes de la convention d’armistice, signée le 22 juin 1940, ne
prévoit l’annexion des départements du Haut Rhin et du Bas Rhin rattachés au pays de
Bade, et celui de la Moselle rattaché à la Sarre. Et pourtant, dès juin 1940, les
vainqueurs rétablissent d’autorité les frontières de 1871. Le 29 juin, Hitler visitant
er
l’Alsace déclare : « Nous garderons pour 1000 ans ces merveilleux pays ». Et le 1
1 1) Allemands de race, juillet 1940, les habitants de ces trois départements deviennent des « Volksdeutsche .»
citoyens allemands
C’est le début d’une germanisation générale doublée d’une nazification à outrance. La
langue française est interdite. Les livres français mis au pilon. La majorité des
enseignants et des fonctionnaires mutés en pays de Bade et remplacés par des
Badois, ou expulsés. Les noms des villes et des rues sont germanisées.
er 2
Alors que le 1 septembre 1939, 520.000 habitants des villages frontaliers ont été 2) Soit 40% de la
populationévacués et réparties dans 9 départements du centre et du sud-ouest de la France, les
allemands expulsent, à leur tour, vers la zone dite libre, 122.000 personnes (5% des
alsaciens, 15% des mosellans) et les remplacent par 180.000 civils allemands.
Le quadrillage politique, par blocs de maisons et de quartiers se met en place. Le parti
nazi s’implante. L’enrôlement dans l’une des organisations de masse devient quasi
obligatoire pour les responsables de l’industrie, de l’enseignement, de
l’administration… Le camp de Schirmeck est ouvert en juillet 1940, suivi par
3 3) De septembre 1940 à
l’implantation du camp de concentration de Struthof. Dans ces deux camps, 45.000
mai 1941
alsaciens/lorrains sont « rééduqués » et 5.000 vont mourir au Struthof.
Les organisations religieuses sont abolies. 50% des prêtres sont expulsés.
4 4) Reich Arbeits Dienst ou En avril 1941, le « RAD » devient obligatoire pour tous les jeunes de 17 à 25 ans
Service du Travail
(garçons et filles). Il s’agit d’une sorte de service civil avec musique de parade, défilés, Obligatoire
serment d’allégeance à Hitler et travaux des champs. Le symbole en est la bêche… en
attendant le fusil.
5
En janvier 1942, c’est l’implantation des "organisations de jeunesse" « Hitler Jugend » 5) Jeunesse Hitlérienne
6
et « Bund Deutscher Madel » qui doivent, obligatoirement, être fréquentées par les
6) Ligue des Jeunes Filles
jeunes de 10 à 18 ans. Allemandes
En août 1942, c’est pour les jeunes nés entre 1920 et 1924 l’appel dans la Wehrmacht,
la nationalité allemande étant reconnue d’office mais avec la possibilité, pour les
1Note PB/Les Malgré-nous
réticents, de partir avec leur famille « en France ». Cette « ouverture » entraîne une
telle avalanche de demandes que le droit au refus d’intégrer la Wehrmacht ne dure que
15 jours et qu’en Moselle, sur 80.000 demandes de départ, seules 1.340 sont
autorisées.
7 7) Ces officiers sont au
En janvier 1944 ce sera au tour des anciens officiers de l’armée française d’être nombre de 800. Aucun
appelés par la Wehrmacht, les non officiers, nés après 1908, l’étant depuis janvier n’est volontaire. Tous
sont convoqués.1943.
Arrêtons nous sur un groupe de 54 de ces officiers convoqués au camp de rééducation
de Cernay et refusant d’être intégrés dans la « Sturmbrigad SS Frankreich » en tant
qu’officiers SS. Ils sont transférés dans un camp en Allemagne. 42 font serment de ne
pas se laisser incorporer. Ils sont expédiés au KL de « Neuengamme ». 22 y mourront.
Sur 200.000 alsaciens mobilisables, 40.000 se dérobent et quittent leur foyer. 132.000
vont être incorporés de force, 125.000 étant envoyés à l’est et 7.000 ailleurs, dont en
« France ». 42.000, soit 32%, sont morts : 27.000 au combat, essentiellement en
URSS, 15.000 disparus dont 5 à 6.000 au camp de Tambow et 10.000 grands blessés.
18.000 ont obtenus le statut « d’évadé de l’armée allemande ».
Pour entrer dans l’histoire des « Malgré nous » il faut s’attacher à comprendre dans
quelles conditions les Alsaciens Mosellans ont du supporter quatre années d’annexion
par le Reich. Un symbole à méditer, et permettant d’éviter tout jugement tranché, c’est
celui qui se dégage du monument aux morts 39/45 de Strasbourg. Une mère soutient
la dépouille de deux de ses fils. L’un est mort sous l’uniforme français. L’autre l’a été
sous l’uniforme allemand. Et la légende dit « Morts à cause de l’Allemagne Nazie ».
Les « Malgré nous » ont été répartis au sein de toute les unités allemandes y compris
dans la marine, comme dans les SS. Ils sont le plus souvent isolés, marginalisés et
une fois embrigadés conservent peu d’espoir de « s’en sortir ». Ceux qui ratent leur
désertion sont fusillés. Ceux qui la réussissent prennent le risque de se « faire
descendre » par horreur d’un uniforme. Et s’ils sont faits prisonniers, leur sort est
souvent peu enviable.
8) Avec une valise et
2.000 frs en poche
Le 13 juillet 1940, les lois raciales entrent en vigueur en Alsace Moselle et donnent lieu
8 9 9) 30kg de bagages et à l’expulsion de 27.000 Juifs , suivie par celle des « indésirables » . En 6 mois, 50.000
5 000 frs par personne
expulsions en Alsace et 72.000 en Moselle. Mais ce flux vers la France de l’Intérieur
10) Ce service touche 21 s’inverse dès les premières difficultés allemandes à l’Est. Pour trouver des soldats
classes en Alsace et 14
supplémentaires, le 25 août 1942, le service militaire dans l’armée allemande est en Moselle. Au total
10 132.000 jeunes de 17 à institué en Alsace. Le Gauleiter de Moselle prend la même décision . La pression est
35 ans
mise sur Vichy pour le retour des réfugiés Alsaciens/Mosellans.
11 11) Une vingtaine est à Fin 1942, les premiers « Malgré-nous » arrivent à l’Est . Le Maréchal Keitel fixe, par
Stalingrad
ordonnance, le pourcentage de mobilisés alsaciens/lorrains et luxembourgeois à 5%
par unité et ils ne doivent servir ni en France, ni dans le Benelux. C’est la terre russe
qui engloutira la quasi-totalité des 42 000 morts « Malgré-nous ».
A ce sujet, le camp de Tambow est tristement célèbre. Etendu sur 32 ha, il est
composé d’une centaine de baraques semi enterrées et insalubres avec des rats, des
12 12) Un seul point d’eau poux, des punaises, des puces et des conditions d’hygiène déplorables . En juillet
pour 8.000 prisonniers. 30
1944, 1.500 « Malgré nous », parmi les moins malades, sont, via Téhéran, libérés et à 45 décès/jour. Le travail
forcé en Kommandosorientés sur Alger où ils sont intégrés à l’armée française. Ce n’est qu’en septembre
1

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