LES PEUPLES INDO-EUROPEENS D EUROPE par M. Jean HAUDRY Professeur ...
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LES PEUPLES INDO-EUROPEENS D'EUROPE par M. Jean HAUDRY Professeur ...

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  LES PEUPLES INDO-EUROPEENS DEUROPE  par M. Jean HAUDRY Professeur à lUniversité de Lyon III Directeur dEtude à lEcole des Hautes Etudes, 4èmesection.     Il me revient de vous parler les peuples indo-européens dEurope, et ces deux termes appellent quelques éclaircissements. Avec celui dindo-européen, nous quittons les temps historiques qui commencent avec les premiers écrits pour entrer dans la préhistoire, et dans une préhistoire qui échappe totalement aux préhistoriens : ceux-ci connaissent différentes cultures préhistoriques (paléolithiques, épipaléolithiques, néolithiques) sans jamais rencontrer de culture « indo-européenne », même lorsquils sapprochent des temps historiques avec lâge du bronze et lâge du fer. Cest que la notion dindo-européen est de nature linguistique et non archéologique. Au départ, il ny a que des « langues indo-européennes », langues apparentées entre elles, et donc censées issues dune langue commune disparue, lindo-européen, mais il ny a pas de sites préhistoriques indo-européens, et pas de peuples indo-européens, mais seulement des « peuples de langue indo-européenne ». La notion dEurope paraîtlon admet quelle va de la Scandinavie à la simple si Méditerranée, et de locéan atlantique à lOural, mais lOural nest pas une frontière : la grande plaine sétend jusquà la mer du Japon. Celle dEuropéen lest moins encore : il y a des Européens (parlant une langue indo-européenne ou non) sur tous les continents, et inversement, il y a en Europe des gens qui ne sont pas des Européens. Pour les uns comme pour les autres se pose la question de lappartenance : appartenance au peuple dont ils sont issus, appartenance à la terre où ils résident. Enfin, la notion dEurope a évolué au cours du temps. Au point de départ, cest une désignation de la Grèce continentale par opposition au Péloponnèse, aux îles et à la Thrace, comme il apparaît dans deux passages du premier hymne homérique à Apollon. Cest seulement à partir des guerres médiques, et peut-être en conséquence de ces guerres, que le terme soppose à lAsie (qui désigne lAsie Mineure) et à la Libye (lAfrique) pour sappliquer au continent européen, dont les limites sont restées longtemps inconnues. Europeest aussi le nom de plusieurs héroïnes dont la plus connue, déjà représentée à lépoque mycénienne, est enlevée par Zeus qui a pris la forme dun taureau pour la transporter en Crète où elle donne naissance à Minos. Comme ni cette héroïne, ni ses homonymes, ne personnifient une terre, tout donne à penser que chacune de ces deux désignations doit sinterpréter directement, à partir dun adjectif composé dont le premier terme est ladjectif qui signifie « large » et le second le nom de lil : qualificatif de la vache « au large regard » pour les héroïnes, qualificatif de la terre « où le regard porte au loin. » Il peut sembler curieux quavant de se restreindre à une partie de la Grèce continentale ait désigné la terre, mais on sait que les peuples anciens identifient généralement la terre au peu quils en connaissent. Ce qualificatif de la terre « où le regard porte au loin » a un correspondant exact dans le vieil-indienurūcī-« terre ». Avec le nom de lEurope, nous rencontrons pour la première fois deux notions essentielles sur lesquelles nous reviendrons constamment, celle de « formulaire hérité » et celle de « tradition indo-européenne ».  
1. Les Indo-Européens et leur tradition  1.1 Lindo-européen reconstruit  Lesconcordances régulièresentre leurs déclinaisons nominales, leurs conjugaisons verbales, leurs suffixes de dérivation, et une part notable de leurs vocabulaires prouvent, en raison du caractère arbitraire du signe linguistique,lexistence duneparentéentre les langues dites indo-européennes, cest-à-dire celle dunelangue communequi sest différenciée et dont les parlers ont divergé dabord sur place, sous la forme dondesdinnovations, puis, à la suite de migrations, sous la forme de scissions que figure larbre généalogique,avant de donner naissance à de nouvelles langues communes, selon le schéma universel de lévolution des langues,les langues romanes qui en sont issues.quon retrouve par exemple avec le latin et   1.2 Lindo-européen « attesté » : lhydronymie vieil-européenne  Les noms de cours deau des régions du centre de lEurope, de la Baltique aux îles britanniques, à lItalie et à lEspagne, avec des prolongements asiatiques, présentent une forme unitaire qui nest pas celle de telle ou telle langue indo-européenne, mais qui représente une attestation directe de lindo-européen commun encore indifférencié. Sur ce vaste territoire, qui sera notamment celui des langues baltiques, germaniques, celtiques, italiques on trouve des noms de cours deau identiques : tirés dun nom de leau, lAisne (Apsona)et lApsuonàilutnaeinn,e la Vézèreet laWeser ;leVar le etWörnitz allemand, laVaireet la Vãrėlituanienne ; leSalonet laSaaleallemande ; tirés dun nom du flot : leDrac,leDrau,le Dravos,affluent du Danube, et laDrawede Prusse orientale ; laDrawendu Pays de Galles et laDrãvinė lituanienne ; tirés dun nom de la source : lesAvance, Avançon, Avenchetet les Avantia, Aventio l : tirés dun nom du lit du cours deaudItalie ;Amance,lesAmantia dItalie et lEms; tirés dun nom du marais, laLeam (*Limena) anglaise et laLìmenė lituanienne ; tirés dun qualificatif, « blanc » : lAubeet lElbe; lArgence,lArgençonet les *Argentia dAllemagne, l*Argentī « ; dIrlande la brillant » :Morávabulgare et laMargà lituanienne. Les plus notables des prolongements asiatiques sont le nom de lAvantī indienne, qui correspond auxAvance,etc., et celui de lIndus, vieil-indiensindhu-,apparenté à celui du Sinn du Main, et du affluentShannonleur faible proportion montre quil ne mais  ; irlandais sagit que de lapplication de noms anciens à de nouveaux cours deau. Le statut privilégié de lhydronymie saccorde avec la théorie de Boettcher (1999) selon laquelle les premiers Indo-Européens, « vikings de lâge de pierre », se seraient introduits en Europe en remontant les cours deau à partir de la Mer du Nord.   1.3 De lindo-européen aux Indo-Européens  Toute langue vivante a deslocuteurs: ceux qui la parlent. Ces locuteurs constituent le plus souvent unpeuple. Les deux seules exceptions sont celles des langues « qui véhiculaires » servent à plusieurs peuples et les langues mixtes (sabirs, créoles) qui servent à une population mélangée. Ces deux situations sont manifestement inapplicables à lindo-européen : les sabirs et les créoles qui en sont issus ont un système morphologique rudimentaire et souvent flottant. Les langues véhiculaires servent uniquement à communiquer avec létranger ; chacun des peuples qui lutilisent conserve sa propre tradition, liée à sa langue nationale, alors quil existe une« tradition indo-européenne ». 
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