Prépa Sciences Po – Philo – Cours sur l’Etat
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Auteur : Laurence Hansen-Løve Discipline : Ordre général/Questions contemporaines Cours : L’Etat Concours d’entrée aux Instituts d’Etudes Politiques L’Etat I. L'individu, la société, le pouvoir 1. Un « animal politique » Aristote, dans Les politiques, définit l'homme comme un « animal politique » (de polis, la cité). « Politique » est ici une qualité, ou une caractéristique, qui distingue l'homme des autres animaux : on peut l'entendre au sens large, (« qui vit nécessairement en société ») ou au sens étroit : « qui ne peut s'épanouir que dans la cité ». Pour les Grecs, ces deux interprétations se rejoignent : la cité est en effet le seul cadre dans lequel l'homme peut établir des liens durables avec ses semblables. La division du travail, la coopération sociale, le langage et l'amitié (philia) sont les conditions de possibilité d'un monde humain en dehors duquel l'individu n'est qu'un animal ou une brute. Pour Aristote, comme pour Platon, pour les grecs en général, la cité précède l'individu, elle est une donnée naturelle devant laquelle chaque homme doit s'incliner car il lui doit, au fond, l'essentiel de son humanité. 2. Communauté et société Mais nous ne raisonnons plus ainsi aujourd'hui. Rappelons tout d'abord que la cité n'a pas toujours existé, et qu'elle ne coïncide plus avec l'idée que nous nous faisons de l'Etat. La cité était une structure de dimensions réduites : on peut imaginer que chacun pouvait effectivement se sentir lié à tous.

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Publié le 05 novembre 2009
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Langue Français

Extrait

Auteur : Laurence Hansen-Løve Discipline : Ordre général/Questions contemporaines Cours : L’Etat Concours d’entrée aux Instituts d’Etudes Politiques
L’Etat
I. L'individu, la société, le pouvoir
1. Un « animal politique »
Aristote, dansLes politiquesanimal politique» (de, définit l'homme comme un «polis, la cité). « Politique » est ici une qualité, ou une caractéristique, qui distingue l'homme des autres animaux : on peut l'entendre au sens large, (« quivit nécessairement en société ») ou au sens étroit : « qui ne peut s'épanouir que dans la cité ». Pour les Grecs, ces deux interprétationsse rejoignent : la cité est en effet le seul cadre dans lequel l'homme peut établir des liens durables avec ses semblables. La division du travail, la coopération sociale, le langage et l'amitié (philia) sont les conditions de possibilité d'un monde humain en dehors duquel l'individu n'est qu'un animal ou une brute. Pour Aristote, comme pour Platon, pour les grecs en général, la cité précède l'individu, elle est une donnée naturelle devant laquelle chaque homme doit s'incliner car il lui doit, au fond, l'essentiel de son humanité.
2. Communauté et société
Mais nous ne raisonnons plus ainsi aujourd'hui. Rappelons tout d'abord que la cité n'a pas toujours existé, et qu'elle ne coïncide plus avec l'idée que nous nous faisons de l'Etat. La cité était une structure de dimensions réduites: on peut imaginer que chacun pouvait effectivement se sentir lié à tous. Lorsqu'Aristote présente la cité comme un fait de nature, il la conçoit comme une entité dans laquelle la séparation de la vie privée (familiale et économique) et de la vie publique n'est pas encore accomplie. La cité grecque est l'organisation politique (depolis, la cité) d'une communauté, c'est-à-dire d'un groupement dont les membres sont liés par des intérêts communs, mais aussi des traditions et des sentiments extrêmement puissants. La communauté est une famille élargie : ainsi s'explique son caractère naturel, aux yeux des Grecs, et le respect qu'elle leur inspire. C'est ainsi que dans un dialogue de Platon, Socrate compare la patrie à une mère sévère mais tendrement aimée. Mais la cité a vécu, elle a laissé la place aux empires, aux grandes nations et aux Etats modernes. Notre conception de la société a, de ce fait, complètement changé. La «société »(du latin socius, compagnon, associé, allié), en premier lieu, n'est plus pour nous une communauté, mais une association artificielle dans laquelle les liens entre les concitoyens sont beaucoup plus lâches qu'autrefois, plus économiques que sentimentaux. Quant à la politique, elle ne désigne plus une organisation spontanée, naturelle de la société. L'Etat est devenu progressivement un appareil d'administration et de gestion de l'économie que les individus se représentent bien souvent – à tort ou à raison – comme un système d'oppression.
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