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  • cours - matière potentielle : invention
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African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à  Kenitra  Victor Brunfaut Faculté d'Architecture « La Cambre-Horta » Université Libre de Bruxelles Abstract La réflexion, basée sur un travail développé avec des étudiants en architecture, envisage une proposition de recherche sur un aspect peu étudié du travail de l'urbaniste français Michel Ecochard, actif comme Directeur du Service de l'Urbanisme et de l'Architecture sous le Protectorat Français au Maroc, au lendemain de la seconde guerre mondiale (Cohen et Eleb 1998, Avermaete 2005
  • échec relatif des infrastructures collectives
  • architecture d'aujourd'hui
  • regard de la question du développement durable et du lien social
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African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut
Unpalimpsestemoderniste:lesquartierspopulairesEcochardàKenitraVictor Brunfaut Faculté d’Architecture « La CambreHorta » Université Libre de Bruxelles Victor.brunfaut@ulb.ac.be Abstract La réflexion, basée sur un travail développé avec des étudiants en architecture, envisage une proposition de recherche sur un aspect peu étudié du travail de l’urbaniste français Michel Ecochard, actif comme Directeur du Service de l’Urbanisme et de l’Architecture sous le Protectorat Français au Maroc, au lendemain de la seconde guerre mondiale (Cohen et Eleb 1998, Avermaete 2005) : il s’agit de son travail à Kenitra, et plus spécifiquement dans les quartiers populaires de cette ville. L’« épaisseur temporelle » qui caractérise la réalité urbaine de ces quartiers permet de mettre en lumière le potentiel d’appropriation par les habitants et usagers (NavezBouchanine, 1993) de projets basés sur ce que l’on a coutume d’appeler l’urbanisme de la “table rase” – et donc de redimensionner les critiques que l’on a développé contre cet urbanisme (Blain, 2006) – ainsi que la pertinence de certaines propositions de Michel Ecochard et de ses collaborateurs, notamment en rapport aux espaces ouverts. Motsclé :Ecochard, urbanisme, Maroc, habitat du plus grand nombre, appropriation, espaces ouverts Abstract The reflection, based on a work developed with students in architecture, introduces a proposition of research on a little studied aspect of the work of French town planner Michel Ecochard, active as Director of the Service of Town planning and Architecture under the French Protectorate in Morocco, after the Second World War (Cohen and Eleb on 1998, Avermaete on 2005): it regards Ecochard’s work in Kenitra, and more specifically in the popular districts of this city. The "temporal thickness " which characterizes the urban reality of these districts allows to bring to light the potential of appropriation by the inhabitants and users (NavezBouchanine, 1993) of projects based on the socalled « tabula rasa » town planning  and thus resizing the criticisms developed against this town planning (Blain, 2006)  as well as the relevance of certain propositions of Michel Ecochard and his coworkers, in particular in relationship to open spaces. Keywords :Ecochard, town planning, Morocco, mass housing, appropriation, open spaces
African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut
Unpalimpsestemoderniste:lesquartierspopulairesEcochardàKenitraLa réflexion développée ici entend présenter les contours d’un projet de recherche, plus que des résultats. Elle se fonde sur un travail entamé dans le cadre pédagogique d’un atelier de projet 1 d’architecture , et l’on se limitera ici à présenter certaines conclusions auxquelles ce travail nous a conduits, ainsi qu’une série d’hypothèses sur lesquelles appuyer une recherche future. Ces hypothèses se fondent sur la conviction que l’étude des faits urbains à des fins projectuelles – et donc, la transformation du fait urbain au sens large par le projet, qu’il soit d’architecture ou d’urbanisme –, doit s’inscrire dans la longue durée (Braudel, 1958). Les quartiers populaires de Kenitra, objet de notre attention, constituent, par leur transformation lente et la relative « marginalité » dans le système urbain qui les caractérisent (marginalité qui a signifié une prise de distance visàvis de processus de transformation lourde liés à la spéculation ou à la volonté publique d’intervention), un cas d’études particulièrement riche pour mettre en lumière des phénomènes de transformation endogènes signifiants. L’objet sur lequel nous porterons notre attention sont les quartiers populaires de la ville de Kenitra 2 (anciennement PortLyautey) , au Maroc. Ces quartiers, qui constituent l’entité urbaine de Saknia, situés au SudEst de la ville, présentent en effet l’intéressante caractéristique d’offrir à l’analyse une vaste gamme d’expérimentations portées dans l’immédiat aprèsguerre par Michel Ecochard, alors urbaniste en chef du Protectorat, pour répondre au défi de l’exode rural et du logement de masse. Les solutions élaborées par l’urbaniste et son équipe, en venant se raccorder aux expériences françaises antérieures qui formaient la « médina » autochtone, constituent aujourd’hui un véritable palimpseste moderniste, par la juxtaposition d’expérimentations que ce territoire a accueillies depuis la seconde guerre mondiale. L’« épaisseur temporelle » qui caractérise cette réalité urbaine permet de mettre en lumière le potentiel d’appropriation par les habitants et usagers de projets basés sur ce que l’on a coutume d’appeler l’urbanisme de la “table rase” – et donc de redimensionner les critiques que l’on a développé contre cet urbanisme (Blain, 2006, p.62) – ainsi que la pertinence de certaines propositions de Michel Ecochard et de ses collaborateurs, notamment en rapport aux espaces ouverts. Un travail de relevé réalisé par un groupe d’étudiants, trop rapide mais néanmoins significatif, nous a permis de confronter les éléments de projet initiaux dont nous disposions aux évolutions postérieures non seulement du bâti, mais aussi des espaces ouverts. L’analyse de ceuxci, au regard notamment des suggestions portées par Françoise NavezBouchanine, nous permet de questionner deux idées reçues : l’une relative à la pauvreté, voire l’absence, d’espaces publics dans la “ville marocaine” (Navez Bouchanine 1993) ; l’autre, au caractère acontextuel et « désincarné » d’un urbanisme “moderniste” appliquant les principes de la Charte d’Athènes (Dethier 1970, Florin 2001). Dans cette optique, la réflexion projectuelle de Michel Ecochard, et notamment les avatars de la trame 8/8 qu’il a développée et qui continue à servir de base à une grande partie des développements urbains actuels des villes marocaines, apparaît comme particulièrement stimulante, à un moment où les processus
1 Le travail de projet a été développé en 2010 dans le cadre de l’Unité de Projet d’architecture “ArchitectureDéveloppement Patrimoine” de l’Institut d’Architecture de La Cambre, à Bruxelles (enseignants : Victor Brunfaut, Graziella Vella, Bertrand Terlinden); le travail s’inscrivait dans le cadre d’une convention de coopération liant l’Institut à l’Agence Urbaine de Kenitra SidiKacem autour de la rédaction du “projet de ville” de Kenitra (mission d’assistance à la maîtrise d’ouvrage dans une mission d’encadrement du Bureau d’Etudes chargé de l’élaboration du projet de ville); dans ce cadre, les étudiants ont été invités à travailler sur une notion centrale dans le “projet de ville”, celle de l’espace public, en lien à la question du modèle. Les implications méthodologiques du travail ont été développées dans une communication au Colloque « Le patrimoine bâti et naturel au regard de la question du développement durable et du lien social : ressources, pratiques, représentations » Université de Rouen, 17 et 18 mars 2011 : Brunfaut V. et Vella G., « Pratiquer le frottement architectureanthropologie : explorations sur les espaces publics d’une ville marocaine », actes en attente de publication 2 nous utiliserons ici de manière générale l’appellation Kenitra, sauf lorsque nous nous référerons à la ville sous le Protectorat, l’ancien nom de PortLyautey étant alors préféré
African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut d’homogénéisation se camouflent sous une couche de décors “couleur locale” pour mieux appauvrir la diversité des expériences urbaines. ***
MichelEcochardetPortLyauteyMichel Ecochard (19051985) est une figure essentielle de l’histoire de l’urbanisme français du XXe 3 siècle . Sa trajectoire professionnelle est à son image  sans doute aussi à l’image des personnalités propres au siècle qu’il a traversé –, peu orthodoxe. Ecochard est arrivé à l’urbanisme par des chemins détournés. Diplômé en 1929, il part pour la Syrie, 4 où il développe son travail d’architecte au Service des Antiquités et se découvre archéologue . Ce travail le mènera à devenir architecte conseil du gouvernement syrien de 1932 à 1939, puis Directeur du Service de l’Urbanisme en Syrie de 1940 à 1944. Il est alors appelé à diriger le Service de l’Urbanisme au Maroc, ce qu’il fera de 1946 à 1953. Son passage au Maroc, finalement assez bref, constitue un moment clef dans la carrière d’Ecochard, qui lui permet de mettre en œuvre des convictions acquises notamment au contact de Le Corbusier, avec lequel il avait fait, en compagnie de Bodiansky, une mission aux EtatsUnis en 1945 (Cohen et Eleb 1998, p.292). Ces convictions 5 s’afficheront au sein de l’ATBATAfrique . Son éviction du Service de l’Urbanisme du Maroc, peu avant l’indépendance, le pousse à rentrer à Paris, où il ouvre un bureau d’études, au sein duquel il 6 développera des projets et des plans, tant dans des contextes français que des pays en développement . Le travail de Michel Ecochard à PortLyautey n’a pas, à notre connaissance, fait l’objet de recherches 7 spécifiques (pas plus que la ville de Port Lyautey en tant que telle…) . L’attention des chercheurs s’est focalisée, en ce qui concerne la période marocaine de la carrière d’Ecochard, sur son travail à 8 Casablanca (Cohen et Eleb 1998 , Avermaete 2005). Ecochard a luimême fait de Casablanca la ville synthétisant son action comme urbaniste en chef du Protectorat, dans sonroman d’une villeconsacré à Casa (Ecochard, 1955). Néanmoins, il est certain que PortLyautey constituait un cas d’étude intéressant, voire exemplaire, pour Ecochard, dans la mesure où la ville concentrait une série de caractéristiques qui rencontraient le programme qu’il s’était fixé pour guider son action au Maroc, à savoir les questions relatives à la déconcentration industrielle, d’une part, et au logement des « masses
3 pour les éléments biographiques, voir entre autres Bradel 1984, Drion 1991, Verdeil 2008 4 l’influence de cette formation (ou déformation) sur le travail d’urbaniste développé ultérieurement par Ecochard est très claire ; elle se complète par sa passion pour l’aviation : les photographies aériennes des chantiers qui illustrent l’article sur l’urbanisme au Maroc dans Architecture d’Aujourd’hui (Ecochard 1951) rappellent celles de sites archéologiques. Cette dimension représente à notre avis une clef de lecture intéressante, dans son lien à l’attention que l’urbaniste porte à l’expérience concrète de l’habitat populaire, pour aborder la position singulière d’Ecochard dans le Mouvement Moderne. 5 L’Atelier des Bâtisseurs, ou ATBAT, était un atelier interdisciplinaire créé en 1947 par Le Corbusier, Vladimir Bodiansky, André Wogenscky, Marcel Py et Jacques Lefèbvre pour porter le projet de l’Unité d’Habitation de Marseille ; en 1951 est formée à Tanger l’ATBATAfrique, sous l’impulsion des architectes Candilis et Woods, et de l’ingénieur Henri Piot. Voir Marion TournonBranly, ‘History of ATBAT and its influence on French architecture’,Architectural Design, January 1965, pp. 2023; JeanLouis Cohen, ‘The Moroccan Group and the Theme of Habitat’,Rassegna, n° 52 : The last CIAMs, December 1992, pp. 5867 (in Blain, 2006)6 le travail d’Ecochard dans ces pays durant cette dernière période a été peu étudié (Verdeil 2008) 7 Cet oubli relatif est sans aucun doute lié au caractère non historique de la ville, création artificielle du Protectorat ; le développement actuel d’une conscience de la valeur patrimoniale de l’architecture et de l’urbanisme de cette période, lié entre autres à l’important travail mené par l’association CasaMémoires sur Casablanca, devrait entraîner une attention majeure pour cette ville, qui présente une position particulièrement intéressante dans l’évolution des doctrines de séparation mises en œuvre au Maroc sous le Protectorat, ainsi qu’un patrimoine architectural « moderne » particulièrement riche. En ce qui concerne l’action de Michel Ecochard à PortLyautey, la principale source bibliographique reste, aujourd’hui encore, à notre connaissance, limitée aux quelques éléments présentés par Ecochard luimême dans le numéro que la revue Architecture d’Aujourd’huia consacrée au Maroc, en 1951 (Ecochard, 1951) ; on trouve aussi des informations dans Le Coz 1964, et dans Nespola 1960 8 L’ouvrage de JeanLouis Cohen et Monique Eleb propose une excellente base de recherche en termes de sources bibliographiques.
African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut 9 marocaines », d’autre part . Le fait que la ville de Kenitra, et plus particulièrement les quartiers populaires qui nous intéressent ici, n’aient pas subi les pressions transformatrices qu’ont subi des quartiers semblables à Casablanca, renforce l’intérêt de Kenitra comme cas d’étude privilégié. La ville, qui compte aujourd’hui plus de 360.000 habitants, a été créée en 1912 par le Maréchal Lyautey pour devenir le port industriel desservant la riche région agricole du Gharb ; située sur un méandre de l’Oued Sebou, à une dizaine de kilomètres de l’océan, à l’intérieur des terres, sa 10 composition traduit la théorie de la séparation développée par Lyautey (Béguin 1983) , le centre 11 « moderne » étant séparé du quartier « indigène », composé du mellah juif et de la « médina » , par un vaste terrain militaire ; cette configuration a fortement orienté les développements ultérieurs de la ville, dont le travail d’Ecochard (qui n’a jamais caché son admiration pour l’œuvre du Maréchal : Ecochard, 1955a). La prise de contact de Michel Ecochard avec la ville de PortLyautey est liée à une urgence : «en 1946, un incendie ayant ravagé les huttes où se pressaient 20.000 habitants aux portes de la ville, l’obligation de travaux immédiats conditionna l’étude du plan de la ville» (Ecochard, 1951, p.27). Ecochard voit dans la petite ville, «la ville du Maroc ayant (alors) le plus haut pourcentage d’augmentation démographique au point de vue marocain »(ibid., p.27), une opportunité : «la politique de décentralisation industrielle que le Service de l’Urbanisme n’a pas cessé de prôner pouvait trouver à PortLyautey dans ce phénomène une justification humaine d’une nécessité économique »(ibid., p.27). Le plan d’aménagement proposé par le Service de l’Urbanisme, qui illustre l’article de Michel 12 Ecochard (ibid., p.27) , montre par sa légende la volonté de poursuivre l’urbanisme ségrégé de la ville, un quartier de « résidence » prolongeant la ville moderne vers l’Ouest, un quartier d’ « habitat » (il faut entendre par là d’habitat marocain) venant compléter la « médina », à l’Est, en contact direct avec la zone industrielle projetée en lien avec le port ; Ecochard y voit «un synchronisme intéressant 13 entre le développement de l’industrie et l’aménagement des quartiers ouvriers.» (ibid., p.28) Un des principaux intérêts du travail d’Ecochard, qui se traduira notamment par la sensation que causera l’exposition des « grilles » de lecture de la situation de l’habitat au Maroc lors du Congrès CIAM d’AixenProvence, en 1953 (grilles développées par le groupe GAMMA : Von Osten 2009, p.12, Avermaete 2005, p.134), est son approche sensible à la dimension anthropologique de la 14 question de l’habitat . L’urbaniste développe une véritable empathie pour les bidonvillois et leurs conditions de vie : «A l’encontre du taudis dans les villes d’Europe, l’aspect sordide du bidonville ne 9 Ce programme est énoncé par Ecochard dans son article intitulé « Problèmes d’urbanisme au Maroc » (Ecochard, 1951, pp. 911) : « Pouvaiton essayer de retenir, dans la mesure du possible, les populations rurales sur leurs terres, et favoriser le développement d’autres villes afin de parer aux dangers multiples d’une concentration humaine et industrielle en un point du territoire ? Il importait (…) de repenser entièrement le problème de l’urbanisme et d’étudier des plans d’urbanisme sur des bases qui peuvent se résumer ainsi : équilibre démographique ; déconcentration industrielle », in Ecochard M. (1951), « Problèmes d’urbanisme au Maroc », in L’Architecture d’Aujourd’hui, n°35 (numéro spécial Maroc), mai 1951, p.10 10 d’après Dethier, le plan de Port Lyautey ne serait néanmoins pas l’œuvre ni de Lyautey, ni de Prost, son urbaniste, mais fut le fait de militaires, ce qui expliquerait la présence d’une zone franche de séparation entre les quartiers européen et indigène, contraire aux principes des premiers (Dethier 1970 , pp.1112.) 11 Les formes urbaines de la « médina » pensée par les urbanistes français (notamment la place des martyrs, octogonale, au cœur du quartier Signac) s’inscrivent dans le mouvement d’expérimentations d’habitat « adapté aux musulmans » caractéristiques de l’époque (Cohen et Eleb, 1998, p.279) 12 pour l’anecdote, dans l’article d’Ecochard, l’orientation du plan est erronée, tant graphiquement (le Sud et le Nord sont inversés) que dans le texte (Ecochard cofondant Est et Ouest…) ; c’est étonnant, dans le chef d’un urbaniste particulièrement attentif aux conditions du site ; nous mettrons cela sur le compte de l’amplitude de la tâche qu’affronte alors Ecochard… 13 cette distinction entre « résidence » et « habitat » ne reflète cependant pas la position de principe d’Ecochard sur la question de l’habitat : «Aucune distinction entre les différentes catégories de population : les quartiers ouvriers auront la même base d’organisation que les quartiers de résidence. Leur fonctionnement, la hiérarchie des circulations, les zones vertes, les espaces publics recevront partout les mêmes solutions »(Ecochard, 1955 b, p.36) 14 «By asserting a temporal rupture between the contemporary and the traditional, modernism embraced the possibilities of industrialization and standardized forms. This technocratic and formal approach experienced a deep crisis in the1950s when the next generation took the selfbuilt environments of hut settlements on colonial ground into account in designing processes and models for urban planning», Von Oosten 2009, p.10
African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut traduit cependant pas au départ un état social déficient. Le bidonville n’est pas nécessairement la conséquence de la misère, mais il est en train de créer dans les conditions où il se développe actuellement, un niveau de vie misérable. Les marocains du Sud et des villages de l’Atlas, attirés par la ville, ont rompu avec le cadre de leur vie familiale et rurale. Leurs supports sociaux se sont disloqués et il n’existe encore pour eux aucune contrepartie. (…) Ils évoluent dans le milieu nouveau de l’usine et de la ville sans qu’y corresponde une évolution de leur habitat et sans que soient créés des cadres de services publics adaptés à ces besoins nouveaux. Le problème d’urbanisme et de construction pour le plus grand nombre est donc là : problème vital pour l’avenir du Maroc, pour son équilibre économique et social, et pour nous Français, problème technique et, je crois aussi, problème de conscience »(Ecochard 1950, p.5) Le sort des bidonvillois sera au cœur de l’action d’Ecochard durant son mandat ; PortLyautey, et plus spécifiquement le quartier de Saknia, devait dans ce sens apparaître comme un laboratoire de premier ordre pour lui. Si en termes généraux, la Région du Gharb offre à Ecochard la possibilité de mettre en pratique sa conviction « rationaliste » de la nécessité de freiner l’exode rural en fixant les populations (cela l’amènera à proposer un schéma de développement christallérien pour la Région, basé sur une série de 15 centres ruraux) , c’est en milieu urbain que le défi le plus urgent se pose pour lui. Dans la foulée de critiques à la Charte d’Athènes, à partir des années ‘70, certains auteurs prêtent à 16 Ecochard un dogmatisme idéologique dans ses propositions relatives à la question de l’habitat . Pourtant, loin d’être idéologique, l’attention d’Ecochard pour la condition bidonvilloise témoigne d’un pragmatisme certain. Conscient que l’amélioration de l’habitat sera lente, Ecochard inscrit son travail dans la durée. Il développe et impose une méthode de travail basée sur le relevé de l’habitat rural et la prise en compte de la « réalité » de la production et de l’évolution du bidonville : «il ne s’agissait pas de trouver une solution théoriquement séduisante, mais bien une solution financièrement réalisable : c’est pourquoi il a fallu, de toute nécessité, se contraindre momentanément à viser bas. (…) Il importait aussi, et c’était là la véritable difficulté, d’avoir un habitat évolutif, permettant de modifier rapidement le type des habitations suivant l’élévation du standard de vie, ou même de pouvoir simultanément construire différents types d’habitation, correspondant à différents niveaux de vie» (Ecochard 1955a, pp.102103). L’observation de l’évolution des quartiers de Saknia confirme, selon nous, la pertinence, dans ce contexte spécifique, de l’approche développée par Ecochard.
LequartierdeSakniaLe quartier de Saknia se présente aujourd’hui comme un patchwork de formes urbaines juxtaposées, articulées par des espaces ouverts résultants, ou « résiduels », pour reprendre la terminologie des critiques de l’urbanisme de la « table rase » : quelque chose qui rappelle la « collage city » de Colin Rowe et Fred Koetter (Rowe et Koetter, 1978). Situé dans le prolongement de la nouvelle médina, construite sous le Protectorat audelà de la ligne de chemin de fer qui la sépare du centre colonial « moderne », le quartier se développe vers le Sud entre deux réserves paysagères aujourd’hui menacées par le processus d’urbanisation – la forêt de la Maamora (forêt de chêne liège), à l’Ouest, et la Merjaa de la Fouarate (territoire marécageux), à l’Est. Le territoire, constitué de terres collectives (le nom de Saknia vient des populations qui l’occupait, les Saknia) représente depuis les années ’30 la
15 voir l’article du chef adjoint d’Ecochard, Robert Forichon, sur « L’aménagement des centres ruraux », dans le numéro d’Architecture d’Aujourd’hui consacré au Maroc (Architecture d’Aujourd’hui n°35, 1951) 16 Sous le soustitre évocateur, par le recours aux guillemets, «Les “progressistes” entrent en scène», Dethier écrit au début des années ‘70 : «Si la génération précédente avait suivi les objectifs des “culturalistes”, la jeune équipe d’Ecochard, elle, adopte rigoureusement les consignes et les attitudes du mouvement “progressiste”. (…) Il ne sera plus question de réalisations qualitatives, mais bien quantitatives. Il ne sera plus question de “cités modèles”, ni de “quartiers indigènes”, mais bien “d’habitat du plus grand nombre” et de “cités satellites”, “d’unités d’habitation”, de “trames” et de “cellules” d’habitat. Les doctrines changent et le langage aussi ; il n’est plus celui de l’architectehonnête homme ou du généraliste, il devient le monopole du spécialiste éclairé qui secrète son propre jargon. »(Dethier 1970, pp.3334)
African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut réserve foncière accueillant les développements « populaires » de la ville, principalement sous forme de bidonvilles. La composition fragmentaire du tissu urbain de Saknia témoigne du processus incrémental de sa formation. Ces deux caractéristiques – fragmentation et incrémentalisme – sont au cœur de la pensée projectuelle d’Ecochard. Lorsque l’on reprend les documents graphiques d’Ecochard, on constate en effet qu’il ne craignait pas la juxtaposition de fragments urbains de nature diverse. Sa réflexion sur l’évolution des quartiers qu’il projette pour accueillir les nouveaux développements des quartiers populaires, basée sur la trame 8/8, intègre la possibilité de construire, sur la trame, des typologies d’habitat très variées, intégrant le bidonville comme « solution provisoire », mais «posé sur une infrastructure de quartier définitif, comprenant déjà aux emplacements prévus une partie des voies, des égouts et un minimum de bâtiments sociaux tels qu’écoles et dispensaires »(Ecochard, 1955a, pp.104105). Les photographies des premiers développements « Ecochard » de PortLyautey montrent cette cohabitation. Elles montrent une ville qui se construit, non sur une table rase, mais sur un territoire habité. Les nouveaux quartiers jouxtent les huttes transportables des nouveaux urbains, les 17 traditionnelles «nouallas »18 Saknia s’est construite sur la trame Ecochard , mais loin d’être monotone, le quartier présente une très grande diversité. Cette diversité est liée aux accidents, aux changements de géométrie, aux préexistences (à commencer par le tissu « médinal », auquel il s’accroche, en passant par le bidonville durcifié dans les années ’80 dans le cadre d’un programme expérimental de la Banque Mondiale), mais aussi à la variété des solutions de configurations d’îlots proposée : de l’îlot à deux parcelles adossées, à l’îlotbloc percé de placettes, aux unités de voisinage proposées dans le cadre du relogement de bidonvillois. Ces dernières opérations, qui renvoient aux expériences américaines d’avantguerre qu’Ecochard a intégrées (Ecochard, 1955a, p.101), sont particulièrement lisibles dans le cas de Saknia, trois unités, offrant des typologies différentes (pour autant d’expérimentations d’habitat), étant juxtaposées à la limité Sud du bidonville.
Transformations19 L’analyse du quartier, objet du relevé de nos étudiants , nous a fourni une série d’enseignements relatifs au caractère particulièrement appropriable de l’architecture développée par, ou dans l’esprit de, Michel Ecochard. Nous avons basé le travail sur les intuitions avancées par Françoise Navez Bouchanine qui, bien que remontant au début des années ’90, restent extrêmement pertinentes et 17 on trouve une photographie d’époque du transport d’une noualla dans Cohen et Eleb, 1998, p.323 ; voir aussi Ecochard 1951, p.38 18 Il nous est impossible, dans l’état de nos connaissances actuelles, d’affirmer que le quartier a été dessiné par Ecochard, ou par ses services durant son mandat. Tous les auteurs s’accordant à reconnaître l’influence d’Ecochard sur les développements ultérieurs du Maroc, influence qui s’explique notamment par l’empreinte qu’il laissa sur les services à la fin du Protectorat, il est en effet difficile d’attribuer la paternité des projets à Ecochard et ses services, ou à l’intervention d’autres architectes. Dans le cas des quartiers qui nous occupent, qui se développèrent après le départ d’Ecochard, on peut avancer l’hypothèse que ces développements résultent de projets dessinés par lui et son équipe réalisés dans les années qui suivirent son départ. Les quelques rares documents issus d’archives d’Ecochard que nous avons pu consulter témoignent en tous les cas que, s’il n’en était pas l’auteur, Ecochard possédait des copies, sous formes de photographies, de plans de projets qui ont été réalisés après son départ du Maroc (voir note cidessous); un travail dans les différents lieux d’archives est indispensable pour approfondir ces questions. 19 Le travail s’est notamment attaché à comparer la configuration actuelle des espaces aux projets repris dans les documents auxquels nous faisions référence cidessus. Ces documents se présentent sous la forme d’une caisse contenant 81 planches de papier cartonné de couleur (blanc et vert), de format A4 perforé, sur lesquels sont collées des photographies de documents relatifs tant aux projets de centres ruraux du Gharb, que de projets pour PetitJean, Khemisset, Kenitra… ; les photographies sont numérotées de 5221 à 5313 (documents relatifs à Kenitra ; certaines pages manquent) ; 61 à 6175 ; 6667 à 6777. Les dates des documents ne sont pas toutes lisibles. Le carton de documents nous est parvenu par l’intermédiaire de José Vandevoorde, du bureau CERAU, qui a travaillé au SDAU de Kenitra à la fin des années ’70, et a été amené à rencontrer Ecochard à cette occasion.
African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut pressantes. Stigmatisant le caractère réducteur des analyses qui voient les villes marocaines comme « pauvres » en espaces publics, elle nous invite à aller chercher plus loin, notamment dans les dynamiques de transformation sociale à l’œuvre, les traces de « nouvelles urbanités » dont les espaces 20 publics seraient porteurs : “Le besoin de reconsidérer l’espace public se fait sentir. (…) Peu de choses systématiques ont été écrites sur les modèles socioculturels d’appropriation de la ville comme objet total[non réduit à la seule “ville traditionnelle”]dans l’Afrique du Nord contemporaine. Si on pressent que ceuxci ne se réduisent ni à une reproduction de modèles traditionnels urbains ou ruraux, ni à celle de modèles étrangers importés de diverses manières, mais sont des recompositions articulées de manière évidente avec chacun d’entre eux, il y a toutefois encore bien des éléments à explorer…”(NavezBouchanine 1993, p.1)Les transformations physiques du tissu que nous avons pu relever sont somme toute relativement légères. Les raisons de cette « légèreté » sont à rechercher dans le statut légal et foncier du quartier (logement subsidié ; propriété du sol non privée ;…), mais aussi, paradoxalement comme le souligne NavezBouchanine (1993, pp. 67) dans le fait que ces quartiers ont été peu investis par les pouvoirs publics («la crainte de l’autorité va, dans ce domaine, de pair avec une attitude systématique de contournement des normes. On rencontre tantôt des aménagements impliquant des appropriations quasi privatives de l’espace public, tantôt des usages sans appropriation réelle, ainsi que des attitudes de désintérêt et de démobilisation à l’égard de son entretien », Navez Bouchanine 1993, p.6). Un autre aspect expliquant cette relative fixité du cadre bâti concerne la précarité des populations qui habitent ce territoire : encore aujourd’hui, et c’est sans aucun doute un élément fondamental dans la « réussite » du « modèle » Ecochard qui nous intéresse, la population du quartier est pauvre ; les automobiles sont rares, les déplacements se font à pied, le quartier, aussi, pratique une forme d’autosubsistance, en lien étroit avec le territoire rural : toutes caractéristiques qui expliquent l’urbanité particulière qui règne en ces lieux périphériques par leur « statut social », mais centraux par leur position et leur histoire, de la ville. Les transformations concernent principalement l’appropriation par les individus des abords immédiats de leur logement (processus d’appropriation, souvent opérés par le recours au végétal, qui témoignent parfois d’une nécessité de mise à distance, parfois de nécessités plus directes liés à l’autosubsistance, quand il s’agit de jardins potagers qui renvoient aux «zribas » cours plantées qui entourent les nouallas), la transformation de l’habitat (principalement par surélévation), l’intégration de locaux commerciaux en rez. Ce dernier élément nous a semblé particulièrement signifiant, dans le sens où il témoigne de la persistance de la structure commerciale linéaire, de type parcours soukier, dans un plan qui prévoyait au contraire une composition en unités de voisinage, centrées sur des équipements et des espaces publics aujourd’hui en désuétude.
ConclusionsNous souhaiterions conclure par une série d’hypothèses relatives à l’objet de notre étude. 1.Les espaces ouverts sont partie intégrante du « projet » de ville de Michel Ecochard : très clairement, Ecochard inscrit son projet dans la durée ; la « forme » urbaine qu’il préconise, que l’on réduit à tort à la « table rase », voit dans ces espaces interstitiels un espace de médiation (entre quartiers, groupes sociaux,…) et d’appropriation. On l’a vu, ces espaces se présententeffectivementcomme lieux de médiation, de « mise à distance », de gestion
20 Ce que l’on sait aujourd’hui[des espaces publics des villes marocaines]reste marqué par les recherches sur la ville arabomusulmane traditionnelle et sur les spécificités des modèles socioculturels qu’y révèlent l’appropriation de l’espace. La carence d’approches équivalentes sur les villes contemporainess fait qu’une ambiguité extrême plane sur les représentations qu’on peut s’en faire aujourd’hui. L’idée d’une ville pauvre en espaces réellement publics ou la définition d’espaces publics comme simples résidus des espaces privés continue donc à prévaloir en la matière. Outre qu’elle perdure en l’absence de toute vérification de son bienfondé, cette idée est également porteuse d’amalgames.” (NavezBouchanine, 1993, p.1)
African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut collective d’une sociabilité en cours d’invention, invention qui passe par l’établissement de « seuils », permis par le relâchement du tissu proposé par Ecochard. La grande diversité de ces espaces ouverts, surtout, permet des appropriations différenciées (que ce soit par rapport au genre, qu’à l’âge) flexibilité qui répond certainement à une nécessaire « réinvention » des relations sociales dans une société en mutation. 2.La « mise à distance » est un élément structurant de l’espace de la ville marocaine comme espace vécu (voir entre autres, le texte de NavezBouchanine sur l’espace limitrophe : Navez Bouchanine, 1990) : il n’est donc pas de nature « universalisante », mais bien particulièrement adapté au contexte ; on trouve dans cet espace de « mise à distance », audelà d’un élément « technique » rationaliste (séparation des circulations, etc), un élément de flexibilité et d’adaptabilité. La dimension des espaces ouverts a permis une densification du bâti sans perte de qualité. 3.Le projet de Michel Ecochard est basé sur l’idée du fragment (« la ville par parties »), le pragmatisme et l’incertitude. Il est inachevé. Ces notions renvoient plus à la « troisième modernité » (Ascher, 2001) qu’au dogmatisme moderniste auquel on le réduit. Il est 21 « vraiment moderne », pour reprendre la terminologie de François Ascher . L’échec relatif des infrastructures collectives prévues par Ecochard est à replacer dans un contexte socio économique particulier, qui voit une collectivité incapable aujourd’hui d’investir ces lieux ; néanmoins, leur présence en fait des espaces à haut potentiel, susceptibles notamment d’accueillir de nécessaires processus de densification du bâti. L’étude du quartier de Saknia permet d’interroger la question du modèle urbain, dans le stérile débat entre “tradition” et “modernité”, ou entre “centre” et “périphérie” (ces deux termes pris au propre comme au figuré…), en mettant en avant la force de la condition périphérique comme source de construction identitaire dans la ville contemporaine. Le quartier de Saknia se présente aujourd’hui comme un véritable palimpseste des idéaux modernistes de progrès social par l’habitat, et offre une belle occasion de réflexion sur le nécessaire effacement de l’architecture, qui doit s’offrir comme support aux processus de transformation et d’appropriation. L’avenir appartient [aux architectes] qui, à partir d’aujourd’hui et en dehors de tout effet de mode, contribuent patiemment et modestement à l’émergence d’une architecture de l’impureté, de la complexité et de l’hybridation. Une architecture vraiment urbaine, architecture nondansla ville, mais dela ville, puisqu’elle est partie prenante de la construction de la ville(Bernard Huet, Casabella, n°630631,1996, p.75)
21 Ascher, 2001, p.23
African Perspectives/ Perspectives Africaines, Casablanca, 3 au 5 novembre 2011 Un palimpseste moderniste : les quartiers populaires Ecochard à Kenitra Victor Brunfaut RemerciementsNous tenons à remercier les fonctionnaires de l’Agence Urbaine de Kenitra SidiKacem, et plus spécialement Myriam Belhoussein et Najoua Filali, pour l’aide apportée durant le travail de relevé et l’accès à de nombreuses informations ; José Vandevoorde ; Serge Kempeneers, qui a participé au travail sur le SDAU de 1980, pour lequel il a notamment réalisé un précieux travail de relevé de Saknia qu’il a partagé avec nos étudiants ; Bertrand Terlinden, Graziella Vella, et le groupe enthousiaste d’étudiants, et plus spécialement Marie Audag, Lena Bollendorf, Pauline Feron et Boris Kratzenberg. Bibliographie ASCHER Fr. (2001),Les nouveaux principes de l'urbanisme, Paris 2004, première édition 2001 AVERMAETE T. (2005),Another Modern. 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