Virginia Woolf
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Description

  • mémoire - matière potentielle : du xviie siècle
  • cours magistral
  • exposé
d'après Virginia Woolf Compagnie de l'Instant Même - 35 D, rue du Mont Valérien – 92210 Saint-Cloud Directrice artistique : Anne Bérélowitch – 06 15 38 50 26 Une chambre à soi
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Langue Français

Extrait

Une
chambre
à soi
d’après Virginia Woolf
Compagnie de l’Instant Même - 35 D, rue du Mont Valérien – 92210 Saint-Cloud
Directrice artistique : Anne Bérélowitch – 06 15 38 50 26Une
chambre
à soi
d’après Virginia Woolf
adaptation théâtrale et mise en scène : Anne Bérélowitch
costumes
Alban Lebrun
musiques
Alain Lévy
scénographie et diapositives
Esther Berelowitsch
avec
Mary 1 : Natasha CASHMAN
Mary 2 : Hélène POITEVIN
Mary 3 : Aurélie DEBAUGE
Ce spectacle a été créé aux Centre Culturel des Trois Pierrots
de Saint-Cloud, joué la première fois en novembre 2002 au
Collège Franco-britannique de la Cité Universitaire (Paris),
puis tournée au Centre Culturel des Trois Pierrots de Saint-
Cloud, à la Médiathèque d’Issy-Les-Moulineaux, à la Maison du
Développement Culturel de Gennevilliers.Mary 1
Oui, je sais ce que vous allez me dire :
nous vous avons demandé de nous
parler des femmes et de la fction.
Quel rapport cela a-t-il
avec une chambre à soi ?
Je vais essayer de vous l’expliquer...Une
chambre
à soi
Une chambre à soi, paru en 1929, est un texte basé sur deux
conférences que Virginia Woolf a données devant des étudiantes
de Cambridge sur le thème “Femmes et fction”. Dans cet essai,
qui n’a rien d’un froid exposé universitaire, l’auteur afrme que
pour écrire, une femme doit avoir “de l’argent et une chambre
à soi”. Pour comprendre cette énigmatique conclusion, Virginia
Woolf nous propose de revivre avec elle les deux jours qui ont
précédé ces conférences, de suivre ses pas et ses pensées…
De la rivière à l’université
en passant par les rues de Londres…
Si le récit débute dans une salle de conférence classique, avec un tableau noir et des chaises alignées,
bien vite, Virginia Woolf nous entraîne hors les murs pour une promenade, ou plutôt une course haletante
de quarante-huit heures. On aurait pu craindre un cours magistral austère, mais la romancière nous
conduit sur le terrain. Avec elle, nous franchissons les portes de la célèbre bibliothèque du British Museum,
partageons un dîner dans un réfectoire bruyant, foulons les pelouses interdites d’Oxbridge, fânons le long
d’une rivière… En somme, chaque nouvelle étape nous plonge au cœur d’une atmosphère particulière et
saisissante, car Virginia Woolf déambule, simplement, au gré de ses envies et de ses idées…
La conférencière laisse ces deux mots, femmes et fction, infuser dans son esprit, et se saisit des idées qui
afeurent, les explore, les relâche… Elle suit ce qui émerge spontanément dans son esprit. C’est ainsi que
nous assistons directement à l’élaboration de sa pensée, qui s’égare, se perd et se construit sous nos yeux.
Des ouvrages des anciens
à la littérature moderne…
La thématique de la conférence “Femmes et Fiction” est immensément vaste, et Virginia Woolf se lance dans
une enquête acharnée, au cours de laquelle elle étudie soigneusement tous les aspects de la question : elle
va sur les lieux interdits aux femmes, elle recherche dans la littérature les avis des sages et des écrivains sur le
“sexe faible”, elle étudie l’évolution de la condition féminine. Elle suit les productions littéraires des femmes,
analyse leur prose, les épie dans leurs salons et jusque dans leurs chambres à coucher…Une
chambre
à soi
d’après Virginia Woolf
Elle s’interroge, s’insurge, s’emporte, s’attendrit devant ses découvertes sur la femme. Le texte dUne ’
chambre à soi n’est jamais froid ou purement cérébral, car même dans les passages les plus analytiques,
l’auteur y aborde des questions qui la touchent personnellement.
L’émotion est palpable, et pointe derrière l’ironie mordante ou la charge comique contre la bêtise et l’iniquité
du système patriarcal. De même lorsque Woolf évoque la douleur de toutes ces femmes prisonnières d’un
cadre de vie incompatible avec l’expression de leur génie, et réduites au silence ou à la folie. En se mettant
“dans la peau” de ses personnages, en se projetant avec fougue dans ces multiples fgures, Virginia Woolf
cherche obstinément, avec une grande honnêteté, sa propre vérité.
De sa confrontation avec tous les aspects de la condition de la femme, elle tire une conclusion simple :
“pour pouvoir écrire, une femme doit avoir de l’argent et une chambre à elle”. Sans ces deux éléments
indispensables, impossible pour elle d’aspirer à l’indépendance, à la réfexion et à la libre création.
Mary 1, Mary 2, Mary 3
Trois femmes, trois “Mary” se côtoient dans Une chambre à soi. Elles incarnent diférentes facettes de
Virginia, car derrière la “Mary” qui fait le récit, c’est son propre portrait, moral et intellectuel que dessine
l’auteur, mais également celui de ses sœurs, réelles ou imaginaires, avec lesquelles Virginia Woolf établit
un dialogue passionné et intime.
Mary Beton (ou Mary 1), la plus proche de la “vraie” Woolf, représente la femme de lettres sophistiquée,
pour qui l’art et l’art de vivre font partie des besoins vitaux de l’être humain. Cette profonde exigence
se double d’un humour joyeux et intelligent. Elle jette un regard aigu sur les rigidités de la société qui
l’entoure.
Mary Seton (ou Mary 2), amie et contemporaine de Mary 1, enseigne les sciences à Fernham et fait
face avec pugnacité à la précarité de sa condition. Intrépide, mal fagotée et fère de l’être, elle est révoltée
contre la tradition qui voudrait lui refuser une place égale à celle des hommes…
Mary Carmichael (ou Mary 3), romancière de la nouvelle génération, incarne l’avenir, c’est-à-dire une
liberté de ton et de mœurs que ses aînées n’ont pu connaître qu’au prix d’une dure conquête. Insolente,
désinvolte, elle se prête parfois de mauvaise grâce aux contraintes de la conférence, et est à l’origine de
nombreuses perturbations.Petite
biographie
de Virginia Woolf
Au-delà du propos féministe,
- d’ailleurs transcendé par une
interrogation beaucoup plus large
sur la nature de la liberté -,
Quoique reconnue comme une fgure majeure de la modernité littéraire, le texte de Woolf est avant tout une
Virginia Woolf reste en France un écrivain peu lu. Pourtant, derrière son image déclaration d’amour :
de “grande dame pâle” fragile et évanescente, elle est l’une des femmes les
aux femmes, anonymes, croisées
plus brillantes et les plus libres de son temps.dans les rues de Londres,
Née en 1882, dans une famille recomposée, Virginia Woolf est élevée dans une à la littérature et à ses
atmosphère très cultivée, infuencée par la communauté littéraire victorienne. représentantes,
Son père, Leslie Stephen, à la fois autoritaire et fantasque, est un écrivain érudit à l ’humanité, aux prises avec
et un éditeur qui encourage fortement la curiosité intellectuelle de ses enfants. le dur métier de vivre,
Virginia pioche dans la bibliothèque familiale, croise de nombreux savants et à la cr éation...
dans le salon de ses parents, et fréquente très tôt les milieux artistiques.
A la mort de son père, qui a fait suite à une “série noire“ de deuils et de blessures intimes, elle quitte avec
soulagement le domicile familial. Elle s’installe avec ses frères et sœurs à Londres, où elle forme avec ses amis
le “Bloomsbury Group”, cercle d’intellectuels où elle rencontre Leonard Woolf, qu’elle épouse en 1912. Virginia
Woolf se consacre désormais pleinement à l’écriture et à cette bohème intellectuelle et artiste plus conforme à ses
aspirations. Son œuvre est en rupture avec les règles littéraires classiques, et sa vie sort tout autant du strict cadre
fortement imprégné de puritanisme victorien qui caractérise son époque. Elle écrit entre autres Mrs Dalloway
(1925), La promenade au phare (1927), Une chambre à soi (1929), Les Vagues (1931)…
Virginia bouscule l’ordre établi, elle renverse la conception traditionnelle
Virginia Woolf s’interroge: pour quoi du roman avec ses intrigues et ses personnages défnis, pour s’intéresser
tant de femmes à travers l’histoire aux mouvements de la conscience individuelle, aux méandres de l’âme.
ont-elles été réduites au silence, voire Capter l’insaisissable, voilà sa grande préoccupation. Parallèlement, Virginia
condamnées à s’ignorer ?Woolf s’engage pour la reconnaissance de

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