Thèse présentée pour obtenir le grade de Docteur de l Université Louis Pasteur
484 pages
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Description

Niveau: Supérieur

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Thèse présentée pour obtenir le grade de Docteur de l'Université Louis Pasteur Strasbourg I Discipline : Sciences de la Vie Par Claude STOLL HISTOIRE DES IDEES SUR L'EVOLUTION DE L'HOMME Tome I Soutenue publiquement le 24.10.2008 Membres du Jury Directeur de Thèse : M. Jean-Marie VETTER, Professeur, ULP Co-Directeur de Thèse : M. Jean-Claude GALL, Professeur, ULP Rapporteur Interne : M. Jean-Jacques ROEDER, DR, CNRS Rapporteur Externe : Mme Brigitte SENUT, Professeur, MNHN Rapporteur Externe : M. Josué FEINGOLD, DR INSERM, U.155

  • gènes au fil des générations

  • origine des espèces

  • vetter passionné d'histoire de la médecine

  • sélection naturelle

  • cellules somatiques des cellules germinales

  • création continue des êtres

  • date-clé dans l'hist oire des idées sur l'évolution des espèces


Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait



Thèse présentée pour obtenir le grade de
Docteur de l'Université Louis Pasteur
Strasbourg I

Discipline : Sciences de la Vie
Par Claude STOLL





HISTOIRE DES IDEES SUR
L'EVOLUTION DE L'HOMME

Tome I


Soutenue publiquement le 24.10.2008



Membres du Jury

Directeur de Thèse : M. Jean-Marie VETTER, Professeur, ULP
Co-Directeur de Thèse : M. Jean-Claude GALL, Professeur, ULP
Rapporteur Interne : M. Jean-Jacques ROEDER, DR, CNRS
Rapporteur Externe : Mme Brigitte SENUT, Professeur, MNHN
Rapporteur Externe : M. Josué FEINGOLD, DR INSERM, U.155 REMERCIEMENTS

Commencer à rédiger les Remerciements d'une thèse est un moment particulièrement
apprécié, tout d'abord parce que, comme il s'agit de la partie que l'on rédige en dernier, cela
signifie que la rédaction du manuscrit est (enfin !) terminée, et ensuite parce que c'est le
moment où l'on peut faire apparaître la dimension vraie du travail. Une image relativement
courante décrit le thésard seul dans ses questionnements ; en ce qui concerne ce travail, cela
n'a pas été le cas. Au contraire, cette période de réalisation de thèse a été pour nous l'occasion
d'une véritable aventure humaine.
Si l'on suit l'évolution de ce travail, nos remerciements vont au Professeur Jean-Claude
Gall qui nous a accueilli à l'Institut de Géologie et nous a donné les moyens de faire ce travail.
Il a dirigé notre thèse. Il a eu la patience de nous encadrer durant ces cinq années. Nous
voudrions lui exprimer notre reconnaissance pour ses précieux conseils lors de nos
conversation scientifiques, pour son encadrement, sa vision scientifique, sa pédagogie et les
conseils avisés qu'il nous a prodigués tout au long de ce travail de thèse. Nous avons une
lourde dette de gratitude envers lui.
Nous voudrions également exprimer notre gratitude au Professeur Jean-Marie Vetter
passionné d'histoire de la médecine, mais aussi, comme il l'a démontré ici, d'histoire de
l'homme. Il n'a pas compté son temps pour répondre à nos questions et nous conseiller. Ses
grandes qualités d'écoute et son dynamisme ont été particulièrement importants. Sans son
aide, les choses auraient sûrement été bien différentes.
Nous remercions aussi beaucoup la "découvreuse" du plus célèbre fossile des premiers
hommes, Brigitte Sénut, qui nous a si gentiment accueilli et guidé dans notre travail. Ses
précieux conseils nous ont permis d'avancer sur le terrain de la paléontologie, discipline que
nous connaissions très mal. Les articles et les ouvrages que non seulement elle nous a
indiqués (mais aussi donnés ou prêtés) nous ont permis de marcher dans la bonne direction et
de parcourir beaucoup plus sûrement les étapes de notre cheminement.
Nous remercions notre collègue et ami le Docteur Josué Feingold avec qui nous avons
parcouru la plupart des nombreuses années de notre carrière. Il nous a initié avec sa rigueur,
son sens aigu de la pédagogie reconnu et apprécié de tous, à la génétique des populations,
discipline passionnante que certains des acteurs de la théorie synthétique de l'évolution ont
marqué de leur empreinte. Nous le remercions pour tout ce qu'il nous a appris et pour avoir
accepté de juger notre travail.
Nous tenons aussi à remercie le Docteur Jean-Jacques Roeder d'avoir accepté de juger
notre thèse, en prenant du temps sur ses très prenantes recherche en primatologie.
Nous voudrions exprimer notre profonde gratitude au Docteur André Pichot,
certainement le plus grand spécialiste de Lamarck, qui nous a accueilli au tout début de notre
projet et qui nous a fait profiter de sa grande expérience, aussi bien dans les aspects théoriques
que pratiques de notre travail.
Nous remercions aussi les bibliothécaires des bibliothèques strasbourgeoises et
parisiennes que nous avons mis à contribution pour consulter les ouvrages anciens, en
particulier, dont nous avons eu besoin. Leur disponibilité et leur compétence ne nous ont
jamais fait défaut.
Madame Marie-Hélène Chevalier, qui fut jadis, dans notre service hospitalier, une
secrétaire de qualité exceptionnelle, a assuré avec talent, dévouement et patience la
dactylographie et la présentation de notre texte.
2RESUME

Si l’on ne peut toujours pas répondre avec précision à la question d’où vient l’homme,
on dispose aujourd'hui d'un certain nombre de données qui ont permis de progresser dans
notre compréhension des conditions qui ont conduit à l'émergence de l'humanité à partir des
primates.
Jusqu'au 18ème siècle, la place singulière occupée par l'homme au sein du monde vivant
faisait l'objet de débats entre théologiens et philosophes. La transformation des espèces ne
pouvait se concevoir car la vision du monde qui prévalait alors en Occident reposait sur deux
affirmations majeures: 1) l'univers avait été construit par un Créateur intelligent ; 2) le monde
était statique, invariable. Un changement dans les idées s'opéra progressivement grâce aux
progrès enregistrés dans différents domaines scientifiques : la philosophie naturelle, la
biologie, et la géologie. La période entre 1740 et 1840 fut cruciale pour l'histoire naturelle. Le
concept d'évolution des espèces vivantes était déjà "dans l'air" durant la seconde moitié du
18ème siècle. Certains historiens des sciences n'ont pas hésité à qualifié d'évolutionnistes des
esprits éclairés comme Diderot, Rötig, Herder, Goethe ou Kant. En réalité, ces « novateurs »
étaient des essentialistes qui expliquaient l'apparition de nouvelles formes de vie par des
créations successives. Toutefois, selon Maupertuis (1698-1759) il y avait beaucoup trop de
diversité et d'hétérogénéité dans la nature pour que le monde ait été créé par « dessein ». Il
expliquait l’origine du monde vivant par la génération spontanée d’animaux et de plantes et
par l’élimination des déficients. Cependant, ce dernier mécanisme n’avait rien à voir avec la
sélection naturelle.

Du fixisme au transformisme : l'homme et le singe s'inscrivent dans une histoire :
Le naturaliste Georges-Louis Leclerc de Buffon (1707-1788) fut l'un des premiers à
avoir eu l'intuition de l'immense durée des temps géologiques. En contradiction avec les
affirmations des textes de la Genèse figurant dans l’Ancien Testament, il propose un âge de
75 000 ans pour la Terre au lieu des 6 000 ans de la Bible (il envisagera même des durées de
l'ordre de 3 millions d’années). En outre, il s'intéresse à la variabilité des caractères au sein
des espèces vivantes. Elargissant ses observations, il admet que les individus s’éloignent du
type originel ou idéal en fonction des différences de nature de leur environnement. Buffon
croyait à la possibilité d’une descendance des espèces à partir d’ancêtres communs. L'espèce
n'est plus considérée comme une entité fixe. Désormais les deux obstacles qui s'opposaient à
une conception évolutionniste de la vie étaient levés. La durée considérable des temps
géologiques et la variabilité naturelle des espèces rendaient concevables la transformation des
êtres vivants.
Elève de Buffon, Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) énonce, dès 1800, les principes
de sa théorie évolutionniste. D'après lui, l’ordre naturel des êtres se caractérise par la
coexistence d'espèces primitives et d'espèces évoluées. Celui-ci résulte de la création continue
des êtres les plus simples (par génération spontanée) et de leur transformation progressive.
Les circonstances, c'est-à-dire l’environnement, sont responsables de la diversité des espèces
car à chaque changement, elles suscitent de nouveaux besoins. En d'autres termes, la fonction
crée l'organe. Bien que Lamarck ne l'ait jamais formulé ainsi, de tels processus impliquent
l’hérédité des caractères acquis. Par rapport à Linné (1707-1778) qui classa l’homme près des
singes, Lamarck va plus loin en faisant descendre l’homme du

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