Université de Provence Aix Marseille
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Description

Niveau: Supérieur, Master

  • mémoire


Université de Provence - Aix-Marseille 1 Analyse de la construction des cultures de genre à la télévision La transidentité, de l'espace public à l'espace télévisuel Sous la direction de Françoise BERNARD Responsable du Centre de recherche sur les pratiques en communication et médiation (CREPCOM) Mémoire de Master 2 Recherche 18 juin 2007 Sciences de l'information et de la communication Karine ESPINEIRA du m as -0 04 81 41 5, v er sio n 1 - 6 M ay 2 01 0

  • récits de femmes prisonnières de corps

  • doute

  • enjeux contemporains de la psychologie clinique

  • pratique clinique

  • énigme réciproque au co-savoir4

  • corps de femmes


Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 juin 2007
Nombre de lectures 89
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Université de Provence - Aix-Marseille 1
Analyse de la construction des cultures de
genre à la télévision
La transidentité, de l’espace public à l’espace télévisuel
Karine ESPINEIRA
Mémoire de Master 2 Recherche
18 juin 2007
Sciences de l’information et de la communication
Sous la direction de Françoise BERNARD
Responsable du Centre de recherche sur les pratiques en communication
et médiation (CREPCOM)
dumas-00481415, version 1 - 6 May 2010


Jusqu’à ces dernières années, tout ce que nous étions capables d’écrire et de faire
publier étaient nos autobiographies, des récits de femmes prisonnières de corps
d’homme ou d’hommes dépérissant dans des corps de femmes.

Kate Bornstein, Gender Outlaw, : On Men, Women and
the Rest of Us. New York, Routledge, 1994.


Remerciements
Je remercie toutes les personnes qui ont motivé et/ou participé à ce travail : Maud-Yeuse Thomas, les Michèle
de la blackmountain, et Maxime Foerster, ainsi qu’à tout(e)s mes ami(e)s du CEL de Marseille (Marie-Claude,
Chantal, Laure toutes les autres), de Sans Contrefaçon et des UEEH.
Une pensée particulière aussi pour ces personnes qui ont donné leur témoignage au fil de ces deux dernières
années : Carla Antonelli (Espagne), María Belén Correa (Argentine), Carine Bœuf (France), Kate Bornstein
(Etats-Unis), Christine Burns (Royaume-Uni), Claire Carthonnet (France), Andréa Colliaux (France), Lynn
Conway (Etats-Unis), Hélène Hazera (France), Lalla Kowska (France), Stéphanie Michelini (France), Marie-
Pierre Pruvot (Bambi, France), Tom Reucher (France), Andres Rivera (Chili), Sophie Simon (France), Stéphanie
(France), Natacha Taurisson (France), Tina (France), Ludwig Trovato (France), Maxime Zitouni (France). Je ne
citerais pas les quarante personnes ayant pris le temps de participer à mon enquête faute d’espace mais je les
remercie très chaleureusement de leur participation et sachez que vos réponses m’ouvrent des perspectives
nouvelles que je souhaite aborder avec vous dans un avenir le plus proche possible.
Merci à tous ceux et celles qui ont apporté des nourritures intellectuelles à ma pensée ! Je pense particulièrement
à Marie-Hélène Bourcier et Marco Dell’Omodarme parmi les anciens du Zoo, aux activistes du Gat, ainsi qu’ à
Marlène Riwkeh Mèges. Un clin d’œil complice et amical vers Marie, Laure, Annette, Philipe, et tous les autres
camarades de cette promotion ; amusée aussi repensant à mes plaisanteries sur le genre à l’adresse de ceux qui
savaient comme à ceux qui ne savaient pas.
Je ne me voyais pas clore ces remerciements sans citer Françoise Bernard et l’ensemble de l’équipe pédagogique
de ce Master Recherche de l’Université de Provence pour la confiance accordée et pour cette carte blanche dont
j’ai bénéficié pour mon étude.

1

dumas-00481415, version 1 - 6 May 2010
Avant-propos




Les théories, les pratiques cliniques, les méthodes d'approche
et les dispositifs thérapeutiques avec lesquels nous travaillons
1sont des objets éminemment politiques .





2 3, les mots, la mort et les sorts comme de Des ressentis… De l’angoisse à la méthode
4l’énigme réciproque au co-savoir, au-delà des titres des mots me proposant maintes
réflexions sur l’implication du chercheur avec son terrain. On ne peut s’intéresser à un terrain
dont on fait partie en faisant l’économie d’une réflexion sur l’épistémologie et l’activité de
recherche.
Une recherche peut-elle être valide, voire validée, lorsque l’observant est l’un des
observés lorsque le chercheur est aussi le terrain ? N’est-ce pas être dans et sur ? L’impérieux
surplomb consiste alors à une incontournable réflexivité sur la recherche se faisant comme
une double mise à distance et un double questionnement avec leurs avantages et leurs
inconvénients. Avantages parce que commenter un travail se déroulant, par écrit qui plus est,
tient paradoxalement du direct et du différé à la fois, de l’esprit réflexif comme de
l’émotionnel. L’esprit réflexif a aussi une mémoire et un vécu émotionnel lorsqu’il fait face
au miroir à son tour. Inconvénients parce que le doute du doute conduit encore au doute, ai-je
envie de m’exclamer non sans sourire de la formulation et de ce qu’elle dit de moi.

1 Françoise Sironi, Maltraitance théorique et enjeux contemporains de la psychologie clinique, La revue
Pratiques Psychologiques, Les Nouveaux défis éthiques, n° 4, 2003, 3-13.
2 Georges Devereux, De l’angoisse à la méthode dans les sciences du comportement, Flammarion, 1980.
3 Jeanne Favret-Saada, Les mots, la mort, les sorts, Gallimard, 1985.
2

dumas-00481415, version 1 - 6 May 2010Cette recherche sera donc commentée se faisant et narrant le processus de distanciation
entre mon terrain et moi. L’intime, puisqu’il s’agit bien de cela en somme, sera l’un des
éléments de ma méthodologie de recherche. Mon terrain est la transidentité, la somme de
personnes transsexuel-le-s, transgenres, intersexuel-le-s voire intergenres. Je suis l’une de ces
personnes et j’ai été et suis encore dans une certaine mesure encore assez fortement impliquée
dans ces groupes. Ceci pose une autre question que je n’esquiverais pas si je devais faire face
à un moi-même lors d’une soutenance : comment passe-t-on de la militance à la recherche ?
J’ai étudié hors du cadre universitaire, et sans les outils précieux qu’il était susceptible de
m’offrir en termes de savoir faire et de savoir penser, la représentation des transsexuel-le-s à
la télévision tandis que j’effectuais moi-même un trajet identitaire après avoir abandonné un
troisième cycle universitaire à l’université de Grenoble. Non sans humour, je n’irais pas
jusqu’à affirmer que le changement de sexe faisait partie de l’expérience mais je peux confier
plus sérieusement que je savais quels bénéfices je pourrais en tirer dans mes futures
recherches si je parvenais à ne pas me noyer intellectuellement dans ce trajet exigeant des
ressources importantes pour éviter le suicide qu’il soit familial, affectif ou encore
socioprofessionnel. Lorsque je relis un certain nombre des écrits issus d’experts de la
question transsexuelle, je sais alors quels apports je peux partager de cette expérience.
Réflexion qui me conduit à cette question : les sciences sociales ne devraient-elles pas
s’approprier du sujet pour que les disciplines psy puissent à leur tour s’en réapproprier plus
noblement à la lumière d’une recherche ne se posant ni en juge ni en gardienne d’une certaine
vision du monde et de son équilibre, et je m’en expliquerais tout au long d’une recherche que
je souhaite longue et pertinente.
Brièvement pour poser un cadre à mon propos, j’ai vécu une immersion totale dans le
groupe trans’, faisant un trajet identitaire et ne côtoyant presque exclusivement que des
personnes trans’. J’ai par ailleurs aussi connu une période d’anonymat durant plusieurs
années. Il s’agit ici de la dénomination décrivant une personne trans’ vivant socialement et
professionnellement sans que son état de personnes trans’ soit connu. Aujourd’hui, j’ai une
vie mixte dirais-je simplement expliquant que je ne cache pas mais que je ne dis pas pour
autant.

4 Anne-Marie Losconczy, De l'énigme réciproque au co-savoir et au silence. Figures de la relation
ethnographique a été publié dans l’ouvrage collectif De l'ethnographie à l'anthropologie réflexive. Nouveaux
terrains, nouveaux enjeux, sous la direction de Christian Ghasarian (Ed. Armand Colin, Paris, 2002).
3

dumas-00481415, version 1 - 6 May 2010Mon implication associative, voire militante m’a menée en maintes occasions à m’affirmer
personne trans’ comme argument politique parfois, comme fait de pédagogie à d’autres
occasions, comme expression/affirmation identitaire le plus souvent. Ouvrant une parenthèse
et ironisant, je m’autorise à ajouter que dans un monde idéal, à défaut du meilleur des mondes
de Voltaire, l’argument politique ou le fait pédagogique, n’auraient pas lieu d’être.
Je suis et je ne suis pas trans’. Posture paradoxale me permettant portant des observations
toute aussi paradoxales. Ayant vécu dans le genre social masculin et féminin, suis-je en
mesure de dire ce qu’est un homme ou une femme ou bien suis-je en mesure –à

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