La tradition, scolaire et critique, n'a pas attendu Sainte-Beuve ou le développement de la réflexion sur l'histoire au XIX è siècle pour lire les œuvres littéraires à la lumière de la biographie de leurs auteurs. Les sources antiques présentent ainsi de nombreuses anecdotes associant l'inspiration d'un écrivain à un événement biographique. Lucrèce aurait été rendu fou, selon Jérôme, par un philtre d'amour et n'aurait rédigé le De rerum natura que dans les quelques instants de lucidité que lui laissait son mal ; et cette pathologie permettrait de mieux comprendre son propos. Pétrone aurait rédigé Le satyricon dans le temps de sa disgrâce et s'y livrerait à une satire féroce de Néron à travers le personnage de Trimalcion. Les exemples ne manquent pas. Dans la seconde moitié du XX è siècle, cependant, le renouveau de la critique littéraire, insistant sur l'autonomie de la création, a progressivement promu une lecture plus résolument formaliste, dégagée des explications biographiques, désormais discréditées. Cette démarche, inspirée, pour une part, par la production littéraire contemporaine (par les ouvrages de Blanchot, notamment), a même tendu à généraliser son point de vue post-romantique en l'attribuant à tous les auteurs eux-mêmes, dont la poétique était alors rapportée à un culte de l'art. Dans le domaine de la poésie latine antique, l'essai de Paul Veyne L'élégie érotique romaine de 1983 en offre un des exemples les plus éclatants, quoique tardif, en interprétant tout un genre littéraire comme
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