Les inegalites de reussite a l ecole elementaire : construction et ...
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Les inégalités de réussite à l’école élémentaire : construction et évolution
JeanPaul Caille et Fabienne Rosenwald (*)
Au cours des vingt dernières années, les redoublements ont fortement baissé. Les scolarités à l’école élémentaire restent néanmoins marquées par d’importantes disparités sociales de retard scolaire et de réussite aux évaluations nationales. D’une part, les élèves entrent au cours préparatoire avec des niveaux de compétences déjà différenciés socialement. D’autre part, les progressions à l’école primaire diffèrent selon le milieu d’origine de l’élève, y compris à niveau initial comparable, si bien que les écarts se creusent au fur et à mesure de l’avancée dans la scolarité élémentaire. On peut estimer qu’à la fin de celleci, la moitié des inégalités sociales de réussite est due aux différences de compétences que présentaient les élèves à l’entrée au cours préparatoire. Par ailleurs, on n’observe pas de meilleure réussite, en fin de scolarité primaire, des élèves scolarisés à deux ans par rapport à ceux entrés à l’école maternelle à trois ans. Enfin, les élèves qui redoublent parviennent rarement à se redresser durablement.
L’école élémentaire a connu ces vingt dernières années de profondes transformations. Très marquée entre les années soixante et quatrevingtdix, la baisse des redoublements s’est poursuivie avec l’instauration de la politique des cycles à la rentrée scolaire 1991. D’une part, la substitution de la notion de cycle à celle de classe permet d’accompagner de manière plus souple la diversité des rythmes d’acquisition des élèves sans que les écoliers aux capacités d’apprentissage les plus lentes ne soient nécessairement obligés de répéter une année ; d’autre part, le nouveau dispositif prévoit que la durée passée par un élève dans l’ensemble des cycles des apprentissages fondamentaux et des approfon 1 dissements ne peut en principe être allongée de plus d’un an.
(*) Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, DEPP. 1. Depuis la rentrée scolaire 1991, les études primaires se déroulent en trois cycles : cycle des apprentissages premiers (petite et moyenne section de maternelle), cycle des apprentissages fondamentaux (grande section de ère maternelle, cours préparatoire – CP –, cours élémentaire 1 année – CE1 –) et cycle des approfondissements nde ère nde (cours élémentaire 2 année – CE2 –, cours moyen 1 année – CM1 – et cours moyen 2 année – CM2 –).
Dossiers  Les inégalités de réussite...
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Deux fois moins d’élèves qu’il y a vingt ans redoublent à l’école élémentaire...
Comparer les carrières scolaires des élèves appartenant à deux panels suivis à vingt ans de distance par le ministère de l’Éducation nationale (encadré 1) permet de mesurer pleinement l’ampleur des évolutions survenues pendant cette période. 83 % des élèves entrés au cours préparatoire en 1997 sont parvenus en sixième à l’heure ou en avance, c’estàdire sans redoubler ou en avance à la suite d’un saut de classe, contre seulement 66 % des écoliers qui avaient commencé leurs études élémentaires en 1978(figure 1). En vingt ans, la proportion d’écoliers qui redoublent une fois à l’école élémentaire a été divisée par deux. Les retards scolaires de plus de deux ans sont aussi devenus rarissimes (1 % contre 9 % dans le panel 1978). Parallèlement, les orientations dans une classe de l’enseignement spécial (adaptation ou intégration) ont diminué de moitié. En revanche, les données disponibles ne permettent pas de déterminer si le niveau de compétences à l’entrée en sixième a évolué.
La baisse des redoublements est particulièrement sensible au cours préparatoire, répété par seulement 6 % des élèves du panel 1997 contre 13 % de ceux du panel 1978 (figure 2) : en cas de difficulté en fin de cours préparatoire, la mise en place de classes à double niveau CPCE1 donne l’opportunité d’envisager le redoublement seulement à
Encadré 1
Les panels d’écoliers du ministère de l’Éducation nationale
Depuis la rentrée scolaire 1997, la direction de l’évaluation, de la prospective et de la per formance (DEPP) du ministère de l’Éducation nationale suit un échantillon représentatif au niveau national de 8 300 écoliers qui entraient pour la première fois à cette date au CP dans une école publique ou privée de France métro politaine. La situation scolaire des élèves est actualisée chaque année par une prise d’infor mation auprès de leur école. Les familles des élèves ont fait l’objet en 1999 d’une enquête postale et téléphonique pour recueillir des informations sur l’environnement familial de l’élève et la manière dont ses parents s’impli quent dans sa scolarité.
À l’entrée au cours préparatoire, les élèves de l’échantillon ont passé une série d’épreuves standardisées d’évaluation destinées à mesurer leur degré de compétences dans cinq grands domaines : les connaissances générales, les compétences verbales et la familiarité avec l’écrit, les compétences logiques et la fami liarité avec le nombre, les concepts liés au temps et à l’espace ainsi que les comporte ments et l’attention. Par ailleurs, les résultats
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obtenus aux évaluations nationales de CE2 et de sixième ont été remontés des écoles et des collèges. Selon leur retard scolaire, les élèves de l’échantillon n’ont pas passé ces évaluations la même année. Aussi, le degré de réussite à ces évaluations estil approché dans cette étude de deux manières : soit en ne prenant en compte que les items communs aux évaluations d’un même niveau mais passées des années diffé rentes, soit en mesurant la réussite de l’élève par sa place dans la distribution nationale des scores. La comparabilité des résultats est donc toujours assurée.
Les évolutions des scolarités depuis vingt ans sont observées en comparant les résultats des écoliers du panel 1997 avec ceux d’un panel antérieur : celui de 1978 qui a permis de suivre pendant sept ans les parcours à l’école élé mentaire d’un échantillon de 17 000 écoliers. Comme dans le panel 1997, la situation sco laire a été actualisée chaque année mais cette enquête ne comporte ni enquête auprès des familles, ni mesures standardisées d’évaluation des acquis cognitifs.
France, portrait social, édition 2006
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