Prépa Sciences Po - Le Sport est-il une école de moralité ?
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Le sport est-il une école de moralité ? Il est assez courant de présenter le sport comme une école de moralité. Et l’on pourrait penser qu’il l’est aujourd’hui plus que jamais dans la mesure où l’éducation traditionnelle ne semble pas toujours en mesure, dans le monde contemporain, d’assumer la tâche qui lui revenait naturellement. Le déclin de la religion, la dissolution de la famille, l’effacement du « Père », ont pour conséquence une crise générale de l’autorité qui produit des effets délétères bien connus. Dans un tel contexte, l’activité sportive pourrait être amenée à prendre le relais des anciennes institutions. Au club de foot ou de tennis, un enfant apprendra au moins quelques règles de civisme ainsi que certaines formes élémentaires de respect de son prochain. Il appréciera la fraternité et la solidarité de ses compagnons et de ses entraîneurs, et il sera conduit à reconnaître la prééminence du groupe sur l’individu. La discipline et l’endurance constitueront pour lui un « habitus » (une seconde nature) qui l’amèneront, parallèlement, à la maîtrise de soi, préliminaire vraisemblable de toute conduite tempérante, voire « vertueuse ». Mais on observe d’un autre côté que le sport, tout particulièrement en tant que compétition, spectacle médiatisé et hautement lucratif pour ses acteurs et ses managers, véhicule des « valeurs » d’un autre acabit.

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Publié le 06 février 2012
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Langue Français

Extrait

Le sport est-il une école de moralité ? Il est assez courant de présenter le sport comme une école de moralité. Et l’on pourrait penser qu’il l’est aujourd’huiplus que jamais dans la mesure où l’éducation traditionnelle ne semble pas toujours en mesure, dans le monde contemporain,d’assumer la tâche qui lui revenait naturellement. Le déclin de la religion, la dissolution de la famille, l’effacement du «Père », ont pour conséquence unecrise générale de l’autorité qui produit des effets délétères bien connus. Dans un tel contexte, lactivité sportive pourrait être amenée à prendre le relais des anciennes institutions. Au club de foot ou de tennis, un enfant apprendra au moins quelques règles de civisme ainsi que certaines formes élémentaires de respect de son prochain. Il appréciera la fraternité et la solidarité de ses compagnons et de ses entraîneurs, et il sera conduit à reconnaître la prééminence du groupe sur l’individu. La discipline et l’endurance constitueront pour lui un « habitus » (une seconde nature) qui lamèneront, parallèlement, à la maîtrise de soi, préliminaire vraisemblable de toute conduite tempérante, voire « vertueuse ». Mais on observe d’un autre côté que le sport, tout particulièrement en tant que compétition, spectacle médiatisé et hautement lucratif pour ses acteurs et ses managers, véhicule des « valeurs» d’unautre acabit. Le culte de l’athlète et la passion du spectacle sportif nous révèlent une autre vision du monde : il existe (aussi) une idéologie de la performance qui postule que tous les coups sont permis et que tous les moyens sont bons pour gagner, pour réussir, même en violant allègrement toutes les règles du jeu et en piétinant toute morale élémentaire. Le tableau offert aujourd’hui par le sport et ses acteurs est extrêmement contrasté.
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