Niveau: Supérieur, Doctorat, Bac+8
- Académie des Sciences morales et politiques Mécanismes fondamentaux de l'évolution sociale : sur les pas de Durkheim et de Weber1 L'évolution sociale : une idée obsolète ? Le sujet de l'évolution des normes, des valeurs et des institutions traverse toute l'histoire des sciences sociales, de Durkheim à Parsons, Hayek ou Eisenstadt. La thèse que je chercherai à défendre ici est que l'on peut, en précisant et en développant considérablement certaines intuitions de Durkheim et de Weber jusqu'au point de choquer peut-être les historiens en titre des sciences sociales, identifier quelques mécanismes fondamentaux à partir desquels on peut rendre cette évolution plus intelligible. L'un et l'autre me paraissent avoir jeté les bases d'une théorie de l'évolution sociale qui échappe à la fois à l'historicisme justement critiqué par K. Popper (1957) et au scepticisme « postmoderne » selon lequel la notion même d'évolution devrait être jetée aux orties. Pour les sociologues et les philosophes « postmodernes », la notion de progrès aurait en effet été définitivement disqualifiée, tout comme les notions de vérité, d'objectivité et de façon générale bien d'autres notions désignant des « valeurs » : la sociologie postmoderne aurait définitivement montré que ces notions ne font que recouvrir des illusions. Ce type d'analyse est à l'évidence autocontradictoire : peut-on prétendre avoir réalisé un progrès considérable en dénonçant la notion de progrès ; en présentant la négation de l'idée de progrès comme définitive et appelée à s'imposer de façon irréversible ? Le postmodernisme verse dans un évolutionnisme brutal lorsqu'il prétend que, jusqu'à la découverte du « déconstructionnisme
- durkheim
- produit du contexte social
- durkheim précise de façon
- juxtaposition d'individus
- division du travail